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Actus - Réglementation

SÉCURITÉ ALIMENTAIRE CERISES : PAS DE DIMÉTHOATE

Phytoma - n°694 - mai 2016 - page 7

ARRÊTÉ DU 21 AVRIL 2016, AU JOUE DU 22 AVRIL
 Photo : Pixabay

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En février dernier, l'Anses a interdit le diméthoate. Mais, pour éviter aux ménages français de consommer des cerises traitées avec cet insecticide, et aux producteurs une distorsion de concurrence, il fallait aussi interdire la vente en France de cerises traitées venues d'ailleurs.

Or, la substance est approuvée par l'Europe et des produits qui en contiennent sont autorisés dans certains État membres. Sans compter les pays tiers.

Importations suspendues

L'État français a donc activé une clause de sauvegarde. Un arrêté publié le 22 avril suspend l'importation et la mise en marché de cerises venant de pays (européens ou tiers) où le diméthoate est autorisé. Des importations restent possibles : l'Espagne, l'Italie, la Grèce, la Pologne et la Slovénie ont déclaré ne pas autoriser le produit.

L'interdiction du diméthoate n'est pas un caprice médiatique. Cet organophosphoré était le seul pesticide, parmi 283 analysés, pour lequel « le risque [lié à l'exposition via l'alimentation, notamment les cerises] ne peut pas être écarté », selon l'EAT, étude de l'alimentation totale publiée par l'Anses en 2011(1). Depuis lors, l'arrivée de Drosophila suzukii(2) et sa nuisibilité obligent souvent à traiter.

Mais que faire en cas d'attaque de D. suzukii ? Le MAAF a autorisé par dérogation trois insecticides antimouche (voir p. 9) en cours d'évaluation à l'Anses.

Deux sont inédits ; le troisième (Success 4), autorisé sur d'autres cultures, est UAB, utilisable en agriculture biologique. Ayant un bien meilleur profil toxicologique que les produits à base de diméthoate, ils devraient avoir à l'avenir de vraies AMM sur cerises. Mais en général ces autorisations mettent, disons, un certain temps à advenir. Ces dérogations ne sont pas un caprice.

(1) « Alimentation et santé, l'exposition précisée », Phytoma n° 646, août-septembre 2011, p. 13 à 16. L'exposition alimentaire à 445 substances, dont 283 pesticides, a été évaluée. « Le risque ne peut pas être écarté » pour 49 substances : arsenic, plomb, aluminium, cadmium, méthylmercure, sodium, trois mycotoxines (Don et deux dérivés), acrylamide, 35 dioxines et furanes, trois sulfites et le diméthoate. (2) M. Decoin, V. Balmès, J.-C. Streito et C. Picard, 2011, « Drosophila suzukii, nouveau ravageur en France », Phytoma n° 640, janvier 2011, p. 19-20, et C. Weydert et B. Bourgouin, 2012, « Drosophila suzukii menace l'arboriculture et les petits fruits »,Phytoma n° 650, janvier 2012, p. 16 à 20.

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