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Face aux inconvénients des épandeurs centrifuges monodisques, la solution passe par l'adjonction d'un deuxième disque. Et aussi d'un DPA, ce que propose ce nouvel appareil. Photo : De Sangosse
Focus sur différents éléments dont est équipé le système d'épandage Spando, épandeur électrique bidisques superposés. Photo : De Sangosse
Aujourd'hui, malgré les mesures préventives qui peuvent être prises contre les limaces, des dégâts surviennent encore. Ils sont quantitatifs (colza, blé, maïs) mais aussi qualitatifs (fraises, salades).
Les agriculteurs appliquent donc des produits antilimaces, les surfaces traitées variant d'un facteur un à cinq entre les années sèches et pluvieuses. Comment optimiser l'efficacité de ces applications sans augmenter les doses, voire en les diminuant ?
Un fabricant de granulés s'intéresse au matériel
Des granulés de qualité
Les appâts antilimaces De Sangosse, issus de plusieurs années de recherche et développement, présentent le meilleur équilibre entre les critères techniques que doit posséder un bon appât (attractivité et appétence ; densité et masse unitaire élevées, régularité de calibration, résistance à la casse ; etc.).
Épandage avec quel appareil ?
Cependant, si la qualité du granulé est importante, la réussite de la lutte antilimace est aussi en partie conditionnée par l'appareil d'épandage utilisé.
Or en France, 20 % des applications d'antilimaces sont réalisées à partir d'épandeurs d'engrais - outils permettant un travail de bonne qualité - et 80 % de ces applications sont faites avec des épandeurs électriques monodisques ayant peu ou pas évolué depuis leurs mises en marché.
Les limites techniques de ces appareils pénalisent la lutte antilimace au niveau de l'efficacité et de l'impact sur le milieu et l'utilisateur. Afin d'y remédier, la société De Sangosse, en partenariat avec l'Irstea(1), a mis au point une technologie d'épandage qui améliore la qualité des applications centrifuges d'antilimaces, donc la protection des cultures.
Les limites des épandeurs monodisques classiques
Hétérogénéité sur la largeur
Les épandeurs électriques monodisques présentent différents inconvénients liés à leur conception.
Tout d'abord, le nombre de granulés apportés à la surface du sol n'est pas homogène sur la largeur de travail.
Ceci est dû à la forme du disque d'épandage et au fait qu'il ne soit alimenté en granulés que par un unique tube de descente. En conséquence, la nappe d'épandage produite n'est pas symétrique (Figure 1A).
Cette nappe d'épandage, dite « en comète », se traduit directement, dans la parcelle traitée, en surdosages (en rouge sur la Figure 1A et la Figure 1B) et sous-dosages (en bleu sur la même figure ).
L'Irstea a montré que la variation de dose était de plus ou moins 40 % par rapport à la dose visée.
Ainsi, lors d'un traitement à 4 kg/ha, la dose réelle appliquée par l'épandeur varie de 2,4 à 5,6 kg/ha sur la largeur de travail alors que la répartition des limaces dans la parcelle n'est pas connue.
Le cas du quad
S'ajoute à cette mauvaise répartition transversale une approximation de la dose appliquée, lorsque l'épandeur est associé à un véhicule de type quad.
En effet, les compteurs de vitesse des quads manquent de précision. Il a été montré par l'Irstea que la vitesse moyenne réelle était sous-estimée (Figure 2).
De plus, la vitesse d'avancement d'un quad est variable car très difficile à maintenir constante au cours du temps.
Sans dispositif de distribution proportionnelle à l'avancement (DPA), toute variation de vitesse se traduit automatiquement par une variation de la dose appliquée.
Taux de casse
Outre ce problème de mauvaise répartition, ce type d'épandeur engendre des taux de casse de granulés importants. En effet, le disque de faible diamètre tourne à 3 000 tours/minute dans le but d'envoyer les granulés le plus loin possible.
De plus, la mauvaise prise en pale des granulés conduit à ce que des granulés incontrôlés se brisent en rebondissant sur les parties métalliques. Le taux de casse moyen généralement admis est de 30 % mais il peut atteindre plus de 70 % pour des granulés peu résistants à la casse. Or, un granulé brisé se délite rapidement en conditions humides et ne protège pas la culture à long terme.
Gestion des bordures
Enfin, il est compliqué de protéger les bordures de parcelle avec les épandeurs électriques monodisques du marché. Pour une largeur de travail de 24 mètres, la largeur réelle est de 30 mètres car les nappes d'épandage fonctionnent par recouvrement.
Si l'agriculteur ne se décale pas de quelques mètres à l'intérieur du champ lorsqu'il traite en bord de parcelle, des granulés peuvent se trouver sur la ZNT (Figure 3A).
D'autres pratiques, volontaires cette fois, consistent à se rapprocher du bord de la parcelle afin d'apporter davantage de granulés en bordure de parcelle (Figure 3B).
Dans ce cas, avec les épandeurs monodisques, de nombreux granulés sont épandus dans la zone non traitée et même au-delà.
Il faut savoir que, en plus de l'impact environnemental de ce type de pratique, la présence de granulés sur la ZNT ou en dehors de la parcelle est sanctionnable, que la pratique ait été volontaire ou non !
Les réponses du nouvel appareil
Deux tubes et deux disques pour deux nappes d'épandage
Une première innovation technique est la présence de deux tubes d'alimentation du disque d'épandage. Grâce à ce système breveté, l'appareil génère deux nappes d'épandage.
Ce fonctionnement est semblable à celui d'un épandeur d'engrais bidisque. Cela permet d'obtenir une bien meilleure répartition des granulés antilimaces (Figure 4). C'est dans ce contexte que De Sangosse, en partenariat avec l'Irstea, a développé un épandeur électrique de nouvelle génération à bidisques superposés : le Spando.
Un DPAE contre les irrégularités liées à la vitesse d'avancement
De plus, un système de débit proportionnel à l'avancement électronique (DPAE) fonctionnant grâce à une antenne GPS a été intégré à l'appareil.
Il permet à l'agriculteur de s'affranchir des variations de vitesse et lui garantit d'apporter la dose souhaitée uniformément sur toute la surface du champ (Figure 5).
Équipements pour réduire le taux de casse, donc la formation de poussières
La réduction du taux de casse était l'un des points majeurs du cahier des charges. Pour y parvenir, la vitesse de rotation du disque a été abaissée à 1 900 tours/minute et la taille du disque a été augmentée.
Ceci permet aux granulés de conserver une vitesse d'éjection élevée garante de l'accès aux grandes largeurs.
Parallèlement à cela, la prise en pale des granulés a été optimisée grâce à l'ajout d'une brosse antirebond qui plaque le flux de granulés sur le disque d'épandage (photo ci-dessus). Le nombre de granulés incontrôlés est ainsi notablement réduit.
Cette baisse importante de casse permet ainsi d'éviter la formation de poussières. Cela limite à la fois le gaspillage de produit (les limaces ne consomment pas les poussières !) et l'effet sur le milieu et la santé de l'utilisateur.
Dispositif « spécial bordure »
Toujours avec cet objectif de limiter l'impact des épandages d'antilimaces sur le milieu, l'épandeur électrique bidisques superposés apporte une innovation dans la gestion des épandages de bordure.
Un petit disque plat, alimenté par un troisième tube de descente indépendant (voir photo), génère une nappe d'épandage parallèle à la bordure du champ (Figure 6A). Cela permet d'apporter la bonne dose jusqu'au bord du champ sans problèmes de projection en dehors (Figure 6B).
Efficacité maintenue à dose réduite
Cet épandeur nouvelle génération permet également de réduire les doses appliquées sans perte d'efficacité grâce à l'amélioration de la précision des applications des granulés antilimaces.
Les utilisateurs de Spando ont réduit leurs doses de produits d'environ 1 kg/ha. Ce nouvel épandeur est un outil adapté pour améliorer les performances techniques, économiques et environnementales des applications d'antilimaces.
(1) Institut de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture (anciennement Cemagref).
Fig. 1 : Épandeurs monodisques et régularité transversale
A. Nappe d'épandage obtenue par un épandeur électrique monodisque. Il existe des zones de surdosage (en rouge) et de sous-dosage (en bleu).
B. Représentation de la mauvaise régularité transversale d'un épandeur électrique monodisque.
Fig. 2 : Variabilité de la vitesse d'un quad dans une parcelle
La vitesse objective est de 20 km/h mais la vitesse réelle varie de 15 à 25 km/h. Sans DPA (débit proportionnel à l'avancement), les doses reçues sont variables.
Fig. 3 : Avec l'épandeur monodisque, l'application déborde de la parcelle
A. Pratique involontaire : l'agriculteur épand du granulé dans la ZNT car il ne tient pas compte du recouvrement des nappes.
B. Pratique volontaire : l'agriculteur se rapproche du bord de sa parcelle pour bien protéger la culture mais, ce faisant, il épand du granulé dans la ZNT, voire au-delà.
Fig. 4 : Amélioration de la régularité transversale d'épandage par l'épandeur électrique bidisques superposés
Le coefficient de variation (tel qu'évalué par l'Irstea) d'un épandeur bidisque est le quart de celui d'un épandeur monodisque.
Fig. 5 : Intérêt du DPAE pour régulariser la dose d'antilimaces
Le système (débit de délivrance des granulés proportionnel à l'avancement de la machine) évite les surdosages et sous-dosages à l'intérieur de la parcelle.
Fig. 6 : Effets du dispositif d'épandage sur bordures
A. Distinction de la nappe de plein champ (bleu) et de la nappe de bordure (rouge) lors d'un épandage de bordure. B. Complémentarité des nappes d'épandage permettant d'apporter la dose de produit souhaitée jusqu'à la rive.
1 - Deux agriculteurs témoignent
Jean-Yves Leclerc, céréalier à Meslay-du-Maine (Mayenne)
« Je n'étais pas satisfait du distributeur de granulés que j'utilisais pendant de nombreuses années.
Tout d'abord, il ne me permettait pas de bien répartir le produit sur toute la largeur d'épandage que je visais et, ensuite, il me cassait beaucoup trop de granulés.
Et comme il n'était pas équipé de DPAE, je ne parvenais pas à appliquer la dose que j'avais choisie. En effet, avec un quad, il est impossible de maintenir une vitesse régulière.
Résultat, j'épandais avec une précision de plus ou moins 1 kg/ha !
Et pour les traitements en bordure, je passais à 17 m de la bordure au lieu de 14 m pour éviter d'en mettre en dehors ; les bordures étaient donc mal protégées, c'était vraiment pénalisant. Le Spando résout tous ces problèmes. »
Éric Thibault, céréalier à Binas (Loir-et-Cher)
« Je travaille sur une surface de 115 ha, et je fais quelques hectares chez mes voisins. Je traite à une vitesse allant de 20 à 25 km/h.
J'ai récemment décidé d'acheter un Spando car je voulais être sûr d'appliquer la même dose par hectare et parce que, précisément, cet appareil est équipé de DPAE.
J'ai aussi remarqué qu'avec son système de double alimentation du disque, il me permet de réaliser des applications très régulières sur une largeur de 24 m.
L'autre gros atout de cet épandeur centrifuge, c'est qu'avec son disque de bordure je protège mes bords de champ sans en mettre en dehors. C'est la sécurité d'avoir fait un bon travail.
Il est cher à l'achat mais sa robustesse et sa précision le justifient.
D'autant que je m'en sers aussi pour mes semis de moutarde, c'est rapide et économique. »
2 - Un nouvel antilimaces référencé
La gamme antilimaces De Sangosse s'enrichit d'un nouvel antilimaces biocontrôle. Nommé Ironmax Pro, il a reçu son autorisation de mise sur le marché le 3 mars 2016. Utilisable en agriculture biologique, il contient 3 % de phosphate ferrique de marque déposée IP MAX.
Il est autorisé sur toutes les cultures, qu'elles soient de plein champ ou sous serres, et ceci jusque quatre fois par an. Le délai avant récolte est de trois jours et la zone non traitée de 5 m. Ce nouveau produit de gamme professionnelle, complémentaire de la gamme Metarex Ino à base de métaldéhyde, répond aux besoins des agriculteurs souhaitant utiliser une solution biocontrôle pour lutter contre les limaces.
Fabriqué en France avec des céréales françaises pour constituer la base de l'appât proprement dit, Ironmax Pro bénéficie, comme Metarex Ino, de la formulation Colzactif. Cette formulation, présentée dans Phytoma en 2013(1), utilise comme coformulants deux dérivés du colza qui, entre autres effets, augmentent l'attractivité des granulés.
Concernant la substance active molluscicide phosphate ferrique, De Sangosse, grâce à son expertise sur les antilimaces, a mis au point IP Max, produit technique (version matérielle de la substance) aux performances optimisées.
Cette substance active, associée à la formulation Colzactif, assure une rapidité d'action et des performances techniques élevées pour un antilimaces de type biocontrôle.
Ce produit sera disponible pour les semis de colza et céréales de 2016. Il sera proposé en sacs de 5 et 20 kg.
(1) X. Crebassa, 2013, « Quand la formulation fait l'innovation, un exemple chez les antilimaces », Phytoma n° 667, octobre 2013, p. 39 à 42.
PRÉCISION
Spando, tout comme Ironmax Pro, Metarex Ino, Colzactif et IP MAX, sont des marques déposées De Sangosse.
