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ALIMENTATION EUROPÉENNE RÉSIDUS DE PESTICIDES EN 2015 : LA STABILITÉ SELON L'EFSA

Phytoma - n°704 - mai 2017 - page 4

D'après le rapport sur les résidus de pesticides dans l'alimentation en Europe en 2015, les dépassements de LMR sont rares, mais plus fréquents sur les denrées issues de pays tiers.
Des LMR sont dépassées dans 0,8 % des échantillons de poivrons et 0,3 % de ceux d'aubergine prélevés en 2015 dans le cadre du programme coordonné. Photo : J.-L. Picart

Des LMR sont dépassées dans 0,8 % des échantillons de poivrons et 0,3 % de ceux d'aubergine prélevés en 2015 dans le cadre du programme coordonné. Photo : J.-L. Picart

Résidus de pesticides dans les denrées alimentaires européennes

Résidus de pesticides dans les denrées alimentaires européennes

Plus de 84 000 échantillons de denrées alimentaires ont été prélevés en Europe afin d'y détecter 774 pesticides différents. C'est ce qu'explique le rapport « Résidus de pesticides dans les aliments en 2015 », 134 pages publiées le 7 avril 2017 par l'Efsa, European food safety authority, Agence européenne de sécurité alimentaire.

Pour mémoire, le rapport 2014, publié en octobre 2016, épluchait près de 83 000 échantillons(1). Le rapport 2013, publié en mars 2015, en analysait près de 81 000 et le rapport 2012, publié en décembre 2014, près de 79 000(2). Ce contrôle touche aujourd'hui trente pays : les vingt-huit de l'Union en 2015 (le brexit n'était pas voté !), l'Islande et la Norvège.

Les résultats globaux, avec 2,8 % des échantillons dépassant les LMR (limites maximales de résidus autorisés) et donc 97,2 % « dans les clous » réglementaires, sont proches de ceux de 2014 (voir tableau). L'Efsa en conclut que « le risque pour le consommateur reste faible ».

Ces résultats additionnent :

- ceux des programmes nationaux, chaque pays choisissant les produits qu'il analyse, en général ceux estimés les plus à risque ;

- ceux du programme coordonné, voulu représentatif de la situation de denrées précises, lesquelles « tournent » d'une année à l'autre ; les onze denrées analysées dans ce cadre en 2015 l'avaient été en 2012 dans 29 pays : l'Union à 27 (la Croatie n'y était pas encore entrée) plus l'Islande et la Norvège.

Les denrées originaires des pays participants sont à 56,2 % sans résidus quantifiables, 42,1 % avec résidus quantifiés sous les LMR et 1,7 % de dépassements de LMR (tableau). Les denrées issues de pays tiers n'ont que 44,3 % d'échantillons sans résidus quantifiables, 50,1 % avec résidus quantifiés sous LMR, et 5,6 % dépassant des LMR - ce taux était de 6,5 % en 2014.

Le programme coordonné a porté sur 10 884 échantillons, dont 0,8 % dépassent les LMR.

Ces dépassements affectent 3,4 % des échantillons de brocoli et 1,7 % de ceux de raisin de table. Suivent le poivron (0,8 % d'échantillons avec dépassement), les petits pois et le blé (0,6 %), l'aubergine (0,4 %) et la banane (0,3 %). Les dépassements sont rarissimes dans l'huile d'olive vierge, le jus d'orange et les oeufs de poule, et nuls dans le beurre.

La dernière fois que les mêmes denrées étaient analysées, soit en 2012, il y avait 0,9 % de dépassements.

Cette stabilité globale cache des évolutions : moins de dépassements pour le poivron, l'aubergine et la banane mais davantage pour le brocoli, les petits pois et les oeufs (taux stable pour les cinq autres denrées).

Quelles substances occasionnent les dépassements de LMR les plus fréquents ? D'abord, ce sont les dithiocarbamates : mancozèbe, manèbe, métam-sodium, métirame, propinèbe, thirame et zirame, leurs résidus s'additionnent car... c'est le même. Pour ces substances, 0,6 % des échantillons dépassent la LMR, et 12 % contiennent des résidus quantifiés sous LMR.

Ensuite l'étephon accuse 0,5 % de dépassements de LMR pour 6 % d'échantillons quantifiés sous LMR. Le chlorpyriphos suit avec 0,15 % de dépassements de LMR et 4 % quantifiés sous LMR.

Parmi les denrées « bio », 85,8 % des échantillons ne contiennent aucun résidu quantifiable et 0,7 % dépassent les LMR (tableau).

Le cuivre est quantifié dans 3,5 % de ces échantillons « bio », ce qui ne surprend pas vu son usage en agriculture biologique, mais toujours sous LMR. Il est suivi par l'ion bromure (1,3 % des échantillons bio, 0,03 % de dépassements de LMR) dont l'origine peut être naturelle, puis par l'hexachlorobenzène, alias HCB (1,1 % de quantification, sans dépassement de LMR). Ce polluant organique persistant désormais interdit en agriculture pourrait persister dans les sols et/ou venir de pollutions extérieures à l'agriculture.

(1) À propos des rapports 2014 et 2013, voir Phytoma n° 698, novembre 2016, p. 4. (2) À propos du rapport 2012, voir Phytoma n° 680, janvier 2015, p. 4.

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POUR EN SAVOIR PLUS

Communiqué en français : www.efsa.europa.eu/fr/press/news/170411

Rapport en anglais : http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.2903/j.efsa.2017.4791/epdf

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