ImprimerLes rachats et fusions de grandes firmes phytopharmaceutiques obligent les sociétés concernées à vendre une partie de leur portefeuille pour satisfaire aux exigences des autorités antitrust, notamment européennes et américaines. Ces autorités exigent ces ventes pour éviter qu'une société ne se retrouve dans une position monopolistique pour tel ou tel secteur. Voici des informations sur ce « mercato ».
æSyngenta, racheté par ChemChina (transaction effective depuis juillet 2017) et Adama, déjà propriété de ChemChina auparavant, cèdent plusieurs produits à Nufarm. En effet, Adama d'un côté et Syngenta de l'autre proposaient des produits à base de ces substances. Ces ventes varient selon les régions du monde.
Ainsi, dans l'EEE (espace économique européen), la vente à Nufarm porte sur les fongicides à base de fluazinam, les herbicides à base de fluazifop-p-butyl et, pour deux pays, ceux à base de dicamba. En revanche la vente à Nufarm du fongicide chlorothalonil, de l'insecticide abamectine et de l'herbicide paraquat ne touche pas l'Union européenne : le paraquat y est interdit et les deux autres substances restent dans le giron Syngenta/Adama.
Dans l'opération, Adama perd une part de sa gamme mais récupère des produits de Syngenta.
æDowDuPont, issu de la fusion de Dow AgroSciences et de DuPont finalisée fin août 2017, a vendu à FMC plusieurs herbicides (sulfonylurées notamment) et insecticides (indoxacarbe, cyantraniliprole au nom de marque Cyazypyr et chlorantraniliprole au nom de marque Rynaxypyr, tous trois autorisés en France), et une partie de sa R&D. En France, une partie du personnel de DuPont est passée chez FMC. Même si Dow voit son sulfoxaflor suspendu en France (voir p. 4), cela ne remet pas en cause cet accord.
æBayer, qui se prépare à acquérir Monsanto (l'opération pourrait être conclue au premier trimestre 2018), cède des produits phyto mais aussi des semences à BASF.
Parmi les produits phyto, il y a en particulier ceux à base de glufosinate-ammonium. Certes, toutes les spécialités qui en contiennent (notamment Basta F1) viennent d'être interdites en France(1) ! Mais, selon Bayer, elles restent autorisées dans pas moins de 80 pays ailleurs dans le monde. La transaction reste donc valable.
(1) Voir Phytoma n° 708 de novembre 2017, p. 5.
