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Réglementation - France

PRÉCAUTION MÉTAM-SODIUM SUSPENDU

Phytoma - n°718 - novembre 2018 - page 7

ARRÊTÉ AGRG1829193A DU 25 OCTOBRE 2018, AU JORF DU 26

Après avoir été suspendus localement pour quinze jours, tous les produits à base de métam-sodium (ou métam) ont vu leur utilisation suspendue dans toute la France par un arrêté interministériel publié le 26 octobre et entré en vigueur le lendemain. Il s'agit d'une suspension provisoire pour trois mois, jusqu'au 31 janvier 2019. Ce temps est nécessaire pour que l'Anses puisse réexaminer en urgence les autorisations en vigueur de ces produits et statuer de façon plus définitive après les événements survenus en octobre.

Intoxications

Rappelons ces événements, relayés par la presse grand public : à la suite de traitements des sols de parcelles de production de mâche au métam-sodium, des intoxications de salariés et/ou riverains ont été constatées en Pays de la Loire, au moins à trois reprises. Ce produit, à la fois insecticide, fongicide, nématicide et herbicide antigerminatif, doit en principe être injecté sous bâche et celle-ci maintenue assez longtemps pour que la substance, active à l'état gazeux, soit dégradée. Il semblerait qu'il n'en ait rien été.

Est-ce dû à des circonstances inédites liées aux conditions météorologiques jusqu'au 20 octobre, chaleur et sécheresse des sols ? Dans ce cas, ces conditions risquant de se répéter à l'avenir étant donné le changement climatique en cours, il faudra interdire ces produits ou modifier leurs conditions d'emploi.

Le maintien pourrait s'envisager si les incidents étaient imputés au non-respect de conditions d'emploi restant toujours aussi pertinentes - mais il ne s'agit pas d'un cas isolé, ce qui rend l'hypothèse plus difficile à prouver - ou bien à l'achat de produits défectueux.

Substitution

Cependant, vu la médiatisation des intoxications, une interdiction ou au moins des restrictions semblent plausibles.

Sur le plan réglementaire, le métam est approuvé par l'Union, contrairement à ce qui a été écrit ici ou là. Mais il appartient à la catégorie des substances « candidates à la substitution »(1). Il reste approuvé tant qu'on ne lui aura pas trouvé un remplaçant aussi efficace sur les mêmes cibles mais moins toxique et écotoxique.

(1) Source : EU pesticide database, http://ec.europa.eu/food/plant/pesticides/eu-pesticides-database/public/?event= activesubstance.detail&language=EN&selectedID=1557

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