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DOSSIER

La pyriculariose attaque le ray-grass de terrains de sport

OLLIVIER DOURS, Institut Ecoumène Golf & Environnement. - Phytoma - n°719 - décembre 2018 - page 38

Une maladie émergente se manifeste sur des ray-grass de gazon fragilisés par une utilisation intensive. Voici ce que l'on sait sur elle et sur les moyens de la gérer.
 1. Attaque de Pyricularia grisea, dans un stade de la région Occitanie. 2. Stade de Gerland, à Lyon.

1. Attaque de Pyricularia grisea, dans un stade de la région Occitanie. 2. Stade de Gerland, à Lyon.

 Photos : H.-É. Cochard

Photos : H.-É. Cochard

 Photos : 2. et 3. H.-É. Cochard - 4. J.-P. Fiocre

Photos : 2. et 3. H.-É. Cochard - 4. J.-P. Fiocre

Fig. 1 : Cycle de Pyricularia grisea       Actuellement, seule la forme asexuée (via le mycelium et/ou des conidies) a été observée sur graminées à gazon (la détection d'ascospores aurait signifié l'existence d'une reproduction sexuée).

Fig. 1 : Cycle de Pyricularia grisea Actuellement, seule la forme asexuée (via le mycelium et/ou des conidies) a été observée sur graminées à gazon (la détection d'ascospores aurait signifié l'existence d'une reproduction sexuée).

Découverte en 2013 au stade de Gerland, à Lyon (Rhône), la pyriculariose du ray-grass est devenue depuis 2016 une maladie préoccupante sur les surfaces engazonnées soumises à un usage intensif.

Identification d'un pathogène

Une espèce particulière

Après un diagnostic difficile, la pyriculariose a put être identifiée au stade de Bordeaux (Gironde) et plus largement sur diverses pelouses à vocation sportive en France (photos 1 et 2) et dans toute l'Europe.

L'agent causal est l'ascomycète Pyricularia grisea Sacc. 1880, anglais : grey leaf spot, aussi appelé « piétin à Magnaporthe ». Cette dernière appellation est celle de la forme parfaite du champignon, à ne pas confondre avec le summer patch des pâturins : Magnaporthiopsis poae (Magnaporthe poae) (Landschoot) N. Jackson ou le piétin des agrostides : Gaeumannomyces graminis (Sacc.) von Arx & Olivier.

La forme sexuée d'autres pyricularioses a été observée sur les céréales à paille et graminées fourragères (blé en Amérique du Sud en 1985), ou sur le maïs(1).

Proche de la pyriculariose du riz

Il existe une pyriculariose sur millet et sur riz provoquée, quant à elle, par Magnaporthe oryzae Couch. Ces deux espèces à pathotypes différents sont apparentées. Elles portent le nom de Pyricularia oryzae (en anglais : wheat blast) pour le riz et céréales à paille avec des formes spéciales adaptées à la culture, et Pyricularia grisea pour le gazon adaptée aux ray-grass et fétuques. Elles sont actuellement considérées comme distinctes l'une de l'autre.

Le passage aux graminées à gazon avec des formes spéciales (anamorphes) du champignon est assez récent. Il date des années 1990 aux États-Unis et de manière concomitante au Japon, ce qui suggère la possible propagation de la pyriculariose par les semences.

À ce jour, d'après l'information issue des analyses et des biologistes, la forme sexuée du champignon (ascospores) n'a jamais été observée sur gazon, d'où son nom : Pyricularia grisea (Cooke) Saccardo (forme anamorphe), forme imparfaite du champignon communément admise. Son origine exacte est incertaine. En effet, la diversité génétique d'une des dix maladies les plus importantes au monde, la pyriculariose du riz, pourrait entraîner l'existence de passages avec un cycle complet sur des espèces adventices ou cultivées. La classification de la pyriculariose du ray-grass peut donc encore évoluer.

Éléments de biologie

Sur gazons intensifs

Les pelouses intensives, c'est-à-dire intensément menées car fortement utilisées, sont fragiles. Leurs milieux très artificialisés les rendent peu stables d'un point de vue écologique et compensent assez mal les stress d'origine biotiques et abiotiques. La pyriculariose fait partie des maladies qui atteignent aujourd'hui surtout les gazons à vocation sportive pendant les stress estivaux. Pyricularia grisea est capable de contaminer plus de cinquante espèces de graminées (poacées). Mais, en général, la souche du champignon qui pose problème sur gazons intensifs s'attaque jusqu'à présent à seulement quelques espèces de gazon de saison tempérée : les ray-grass principalement et dans une moindre mesure les fétuques. Aux États-Unis et au Japon, elle affecte aussi St. Augustine grass (Stenotaphrum secundatum), et Kikuyugrass (Pennisetum clandestinum), espèces peu cultivées en France.

Le cycle d'un opportuniste

Pyricularia grisea fait partie des champignons saprophytes opportunistes. Il est capable de survivre durant de longues périodes en se nourrissant de matières organiques en décomposition dans le feutre. Si les conditions ne sont pas favorables à la croissance, ces champignons persistent sous forme de mycélium dans le sol.

Lorsque les conditions environnementales sont favorables, la propagation se fait par contact entre les racines (Figure 1, point 3) et les hyphes coureurs. Les hyphes pénètrent les racines et absorbent les nutriments de la plante, ce qui entraîne le jaunissement de celle-ci (photos 3, 4 et 5).

La carence en éléments nutritifs conduit à la mort prématurée du gazon (Figure 1, point 2, et photo 6). Les graminées gravement infectées produisent des conidiophores (forme anamorphe). La dissémination de la maladie est assurée par les conidies (Figure 1, point 1) transportées par les opérations mécaniques, les chaussures, la pluie et l'irrigation. Elle peut également se produire de plante à plante par contact.

Facteurs favorisants

La conduite du gazon sur la période estivale, avec des irrigations fréquentes induisant un prolongement des périodes d'humidité du feuillage et une fertilisation prématurée pour répondre aux exigences de son utilisation, a pu conduire au développement incontrôlé de la pyriculariose.

Le développement du champignon est sous forte influence de la météo. Les conditions climatiques optimales pour ce développement sont en effet la chaleur et l'humidité. Pyricularia grisea est une maladie estivale : les températures de 30-35 °C durant le jour et 24 °C ou plus la nuit, associées à des périodes d'humidité cumulées supérieures à 6-8 heures, sont responsables de l'apparition des démosymptômes.

Pour des attaques sévères, les conditions suivantes doivent être réunies :

- une humidité relative de 92 % pour permettre l'infection ;

- des températures comprises entre 20 et 35 °C, avec un optimum à 28 °C ;

- une humidité relative supérieure à 96 % pour permettre la production de spores ;

- une humidité foliaire d'une durée supérieure à 4 h pour une température de 28 °C et d'environ 10 h à 24 °C.

Dans certains cas, d'autres maladies liées aux stress estivaux peuvent également jouer un rôle dans le complexe de stress estival qui conduit à son développement.

Quelle stratégie ?

Fongicides : un screening souhaitable

À ce jour, la gestion de cette maladie utilise des produits phytopharmaceutiques, conventionnels ou de biocontrôle, associés à des pratiques culturales, mais à des périodes souvent mal choisies en réaction à une épidémie. Or les fongicides ne sont efficaces que raisonnés en préventif. Les applications de fongicides à base de strobilurines autorisés sur gazon de graminées sont recommandées en applications préventives. Un « screening » de tous les fongicides autorisés sur cet usage doit être initié pour avoir une idée précise des solutions fongiques efficaces disposant d'une AMM en France sur l'usage gazons de graminées.

Épidémiosurveillance à développer

La nécessité de développer un réseau d'épidémiosurveillance structuré impliquant des observateurs référents est indéniable. En effet, le suivi biologique des pelouses visant à relater des événements sanitaires de manière quantitative et qualitative est un prérequis indispensable afin de mieux cerner la pyriculariose. C'est précisément sur ces points qu'intervient la notion d'épidémiosurveillance et de mutualisation de l'information.

Lors du suivi biologique, le gestionnaire apprécie la nuisibilité de l'événement sanitaire observé, selon son acuité, son exigence et surtout grâce à son expérience dans le diagnostic de son gazon. Par son signalement, l'observateur permet aux autorités phytosanitaires, gestionnaires officiels des risques, et aux acteurs de terrain professionnels, de disposer d'informations régulières, fiables, objectives et représentatives du territoire, pour mieux conduire la lutte intégrée.

L'épidémiosurveillance pourrait également servir a<0300_6> mieux évaluer la pyriculariose pour sa meilleure gestion et collecter des informations utiles afin de donner des outils de raisonnement à la filière.

Le contexte évolue, l'exigence d'entretien est maintenue

De nouveaux besoins apparaissent, liés aux changements climatiques : évolution de la dynamique des maladies et redécouverte ou apparition de nouvelles maladies dont fait partie la pyriculariose, nouvelles façons culturales à mieux intégrer au raisonnement phytosanitaire.

L'entretien des gazons est actuellement en pleine mutation (substrats hybrides, AMM biocontrôle à intégrer dans l'usage gazon de graminées, évolution de la réglementation en faveur de l'environnement). La convergence de ces mutations bouleverse les outils, les techniques et les pratiques...

Cependant, en même temps, l'objectif de maintien des surfaces engazonnées pour la pratique de divers sports (foot, rugby, golf et hippisme) perdure. L'exigence qualitative de ces surfaces exigeant une gestion particulièrement intensive reste importante.

Le climat... mais aussi l'arrosage et la fertilisation

Les changements climatiques observés aujourd'hui sont plutôt favorables au développement de la pyriculariose mais n'expliquent pas à eux seuls sa prévalence.

En réalité, c'est plutôt une humidité trop longue, entretenue artificiellement par une irrigation mal maîtrisée et une fertilisation estivale azotée (N) trop riche, qui sont probablement responsables de l'explosion de la pyriculariose.

Biovigilance et diagnostic

Une identification nécessaire, mais difficile à réaliser

La filière se doit de proposer des outils de gestion adaptés à la particularité des gazons de graminées afin de franchir un nouveau palier dans l'épidémiosurveillance et le diagnostic. Le diagnostic phytosanitaire est une phase essentielle pour la bonne santé de ces gazons. Attention, le diagnostic de la pyriculariose ne s'avère pas toujours aisé. Souvent le complexe édapho-climatique provoque l'apparition de problèmes sanitaires ou abiotiques. Ainsi, le recours à des spécialistes utilisant des méthodes scientifiques (examens et analyses de laboratoire) peut parfois se révéler indispensable. Sans diagnostic de qualité, les soins prodigués seront aléatoires et leurs résultats hasardeux.

La PCR disponible

Le diagnostic phytosanitaire est donc la phase essentielle pour la maîtrise de la pyriculariose. Sur gazons de graminées, une offre d'analyses PCR est aujourd'hui redevenue possible.

La méthode d'analyse employée est la biotechnologie Rasos(2). Elle s'appuie sur l'ADN microbien et utilise des biopuces ou puces à ADN. Cela permet de comparer l'ADN des pathogènes présents dans l'échantillon à une banque de données de près de cent pathogènes dont l'ADN a déjà été séquencé. Ces analyses peuvent apporter un appui indispensable au diagnostic, rapide et sûr pour la pyriculariose.

Épidémiosurveillance, convention...

Des initiatives, comme la mise en place de l'épidémiosurveillance, sont un signe positif. Elles sont à signaler, tout comme la signature d'une convention entre la Ligue de football professionnel (LFP), l'Association française des personnels d'entretien des terrains de golf (Agref) et la Fédération française de golf (FFGolf) pour intégrer le réseau d'épidémiosurveillance.

Point 2018

En 2018, la pyriculariose a fait parler d'elle dans les médias car les pelouses de Ligue 1 et Ligue 2 et les stades de rugby n'ont pas été épargnés. Avérée ou non, on devine aisément l'importance du diagnostic, confirmé par une analyse avec un prélèvement selon un protocole précis, aspect primordial à mettre en oeuvre pour la lutte.

Conseils pour la protection

Quels outils de lutte ?

La modélisation peut offrir aux gestionnaires des outils de raisonnement en précisant le risque selon la météo : température et humidité. Les luttes préventive, prophylactique et culturale sont efficaces. Conjuguées, elles semblent être une piste sérieuse pour réduire le risque pyriculariose. Cependant, le positionnement des fongicides et le raisonnement des façons culturales ainsi que le biocontrôle sont importants selon un seuil de probabilité qui reste à définir en France.

Gestion du sol... et de l'air

Voici les onze conseils pratiques à suivre.

1. Assurer un drainage de surface correct pour limiter les excès d'eau.

2. Éviter les sablages et les aérations pendant la période estivale, période où le risque de la pyriculariose est très présent.

3. Assurer un renouvellement de l'air au niveau du gazon en favorisant la ventilation de la pelouse. C'est souvent difficile dans les enceintes closes type stades. Il faut alors ventiler artificiellement la pelouse. C'est la raison pour laquelle on voit apparaître de grands ventilateurs dans différents stades (enceintes a priori fermées, à l'abri des vents dominants). Ils permettent de sécher le brin du gazon, donc de limiter les périodes d'humidité prolongées et la rosée. Il faut pouvoir générer une ventilation importante pour que ce séchage soit le plus efficace possible.

Fertilisation et arrosage

4. Veiller à une bonne gestion de la fertilisation. Les excès de fertilisation azotée en saison estivale augmentent l'évapotranspiration (ETP) et le stress du gazon. Le risque des maladies type pyriculariose est plus grave en périodes de fortes chaleurs.

Le phosphore et surtout la potasse jouent un rôle dans l'incidence des phénomènes de guttation. La potasse a une action directe sur l'ouverture et la fermeture des stomates, participant ainsi a<0300_7> la diminution des risques de flétrissement. Les carences induites dues à un déséquilibre K/magnésie (Mg) ou K/calcium (Ca) entre ces éléments sont à surveiller particulièrement.

5. Arroser sans excès : le raisonnement de l'irrigation et de l'humidité est primordial, le gazon doit rester le plus sec possible en soirée ; éviter d'irriguer dans la journée et le soir mais plutôt programmer l'irrigation pendant la fin de la seconde période de la nuit, juste avant l'aurore, afin de limiter la période d'humectation et de réduire surtout la rosée. Le rafraîchissement de la température par un arrosage à vocation thermorégulatrice (syringe) pendant les journées trop chaudes ne doit pas être pris comme une irrigation ou un arrosage et doit être le plus bref possible. Veiller à ne pas apporter des quantités qui noient le gazon et qui, en chassant l'oxygène du sol, ne favorisent pas la vie microbienne antagoniste. Éviter à tout prix les arrosages par fractionnement.

6. Effectuer un roulage ou un passage de drag-mat avant les tontes, qui permettent de « faire tomber la rosée » et donc de limiter l'incidence du risque de contamination due à la tonte.

Choix des espèces, variétés, désherbage

7. Utiliser des variétés moins sensibles : quelques variétés de ray-grass anglais (Lolium perenne L.) tolérantes, voire résistantes à la pyriculariose, le pâturin des prés (Poa pratensis L.), plus résistant aux maladies et aux stress abiotiques ; si cette espèce pourrait être une solution contre la pyriculariose sur gazons, son défaut majeur réside dans sa lenteur d'installation.

8. Limiter le pâturin annuel, espèce fragile par son système racinaire superficiel. Le désherbage est aussi essentiel pour la lutte contre la pyriculariose. Les PSD : Digitaria sp., Setaria sp. et Eleusine sp., trois espèces très présentes en 2018, sont très sensibles à la pyriculariose. Pour la petite histoire, c'est sur Digitaria sanguinalis L. que Pyricularia grisae a été isolé et identifié pour la première fois, en 1880, par Saccardo.

Prophylaxie et biocontrôle

9. Installer des pédiluves à l'entrée des pelouses. En effet, les joueurs sont potentiellement un facteur de dissémination de la pyriculariose. Certains stades mettent déjà en place cet outil prophylactique.

10. Désinfecter le matériel (tondeuses, drag-mat...) après chaque usage. La tonte est potentiellement un facteur de contamination, surtout qu'il est difficile de déterminer a priori si les sécrétions issues de blessures par tontes sont davantage composées de pertes d'origine xylémienne que d'une perte d'eau. On peut estimer que les conditions favorisant la guttation sont également réunies pour un enrichissement en origine xylémienne des sécrétions par blessures causées par les tontes. Ces phénomènes naturels vont favoriser la pyriculariose, surtout si la coupe n'est pas nette (d'où l'intérêt d'avoir un matériel bien affûté et désinfecté).

11. Utiliser le biocontrôle pour des actions antagonistes vis-à-vis de Pyricularia grisea et pour améliorer préventivement les défenses naturelles des graminées et/ou stimuler la résistance naturelle à la pyriculariose : Trichoderma harzianum T22, Pseudomonas fluorescens, Streptomyces...

REMERCIEMENTS L'auteur remercie Jean-Pierre Fiocre (Covergarden) et Hervé-Éric Cochard, ainsi que Marc Délos, expert national « grandes cultures » et « biotechnologies végétales », pour leur contribution à cet article et pour leurs photos.

RÉSUMÉ

CONTEXTE - La pyriculariose, découverte sur gazons sportifs en France en 2013, est une maladie émergente potentiellement très nuisible.

BIOLOGIE - Le responsable, Pyricularia grisea (sa forme sexuée, du genre Magnaporthe, n'a pas été trouvée sur gazon) est très proche de l'agent de la pyriculariose du riz. La maladie profite de la chaleur estivale, de l'humidité de gazons arrosés et de leur fragilité en cas d'usage intensif.

GESTION - Le biovigilance (épidémiosurveillance) est indispensable. Le diagnotic, difficile à obtenir, peut utiliser la PCR.

Une fois le diagnostic établi, la maîtrise de la maladie exige de combiner des pratiques. Les strobilurines autorisés sur gazon sont utilisables en préventif. Des conseils sont donnés sur d'autres pratiques (arrosage, fertilisation, usage du biocontrôle, etc.).

MOTS-CLÉS - Maladies, pyriculariose du ray-grass, Pyricularia grisea, gazon intensif, pelouse sportive, biologie, diagnostic, épidémiosurveillance, biovigilance, fongicides strobilurines, arrosage, fertilisation, biocontrôle.

POUR EN SAVOIR PLUS

CONTACT : dours.ollivier0822@orange.fr

LIEN UTILE : www.ecoumenegolf.org

BIBLIOGRAPHIE : - Uddin W., Viji G. and Vincelli P., 2003, The American Phytopathological Society, Plant Disease, Vol. 87 No. 8 ; p 880 à 889 : Gray leaf spot (Blast) of Perennial Reygrass turf. An emerging problem for the Turfgrass Industry.

Vincelli P., Dixon E., Williams D. and Burrus P., 2002, Efficacy of fungicides for control of gray leaf spot of perennial ryegrass, 2001, Fungic. Nematicide Tests 57:T33.

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