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DOSSIER - Pulvérisation Innover et optimiser

Le réglage du pulvérisateur :essentiel pour limiter les pertes

OLIVIER BONNEFOND* ET VALÉRIE VIDRIL** *Pulvécenter. **Phytoma. - Phytoma - n°730 - janvier 2020 - page 29

Bien régler son appareil avant chaque campagne de traitement permet d'optimiser la pulvérisation et de diminuer les risques de dérive.
1. Lors d'un contrôle technique, plus de 200 points sont vérifiés : pompe, cuve, appareillages de mesure, flexibles, filtration, jets de pulvérisation, soufflerie...2. La pression de travail est un élément primordial. Par exemple, dans le cas d'un jet porté, elle détermine la micronisation des gouttelettes : plus la pression augmente, plus le brouillard est fin. D'où l'importance de tester le manomètre analogique ou digital du pulvérisateur. Ici, le manomètre digital utilisé est quatre fois plus précis que celui qui est contrôlé. 3. Mise du manomètre à la pression atmosphérique.4. La pression est mesurée à chaque extrémité de tronçon. Les résultats doivent être similaires, ce qui permet de s'assurer de l'homogénéité de l'application. 5. Chez Pulvécenter, organisme agréé pour le contrôle technique obligatoire, chaque véhicule est équipé d'un banc de contrôle qui permet d'enregistrer l'ensemble des données mesurées (débit, pression, vitesse...). 6. Une simple embouchure de tuyau abîmée peut dévier le flux d'air et entraîner des pertes de produit dans l'environnement.

1. Lors d'un contrôle technique, plus de 200 points sont vérifiés : pompe, cuve, appareillages de mesure, flexibles, filtration, jets de pulvérisation, soufflerie...2. La pression de travail est un élément primordial. Par exemple, dans le cas d'un jet porté, elle détermine la micronisation des gouttelettes : plus la pression augmente, plus le brouillard est fin. D'où l'importance de tester le manomètre analogique ou digital du pulvérisateur. Ici, le manomètre digital utilisé est quatre fois plus précis que celui qui est contrôlé. 3. Mise du manomètre à la pression atmosphérique.4. La pression est mesurée à chaque extrémité de tronçon. Les résultats doivent être similaires, ce qui permet de s'assurer de l'homogénéité de l'application. 5. Chez Pulvécenter, organisme agréé pour le contrôle technique obligatoire, chaque véhicule est équipé d'un banc de contrôle qui permet d'enregistrer l'ensemble des données mesurées (débit, pression, vitesse...). 6. Une simple embouchure de tuyau abîmée peut dévier le flux d'air et entraîner des pertes de produit dans l'environnement.

 Photos : V. Vidril

Photos : V. Vidril

7. Lors de ce contrôle technique réalisé par Pulvécenter, le conseiller va échanger avec son client durant près de deux heures, et lui transmettre un certain nombre d'astuces acquises au fil des réglages (plus de 30 000 effectués depuis 2009, année de création de la société).  8 et 9. Les buses sont la finalité du circuit du pulvérisateur. Chacune est testée. De leur choix et de leur entretien dépend la régularité de débit. Des mises en situation avec des buses antidérive permettent au client de se rendre compte de leur action. Photo 8 : buse à turbulence à cône creux. Photo 9 : buse à jet plat antidérive. 10 et 11. Chez Pulvécenter, chaque contrôle technique se termine par un rapport d'inspection, complété par une fiche diagnostic reprenant tous les éléments mesurés, et par la fiche de préconisation. L'inspecteur y indique les changements à apporter pour améliorer la répartition des produits phytopharmaceutiques (vitesse d'avancement, pression, ventilation, orientation des buses, régime tracteur...). 12. Chaque pulvérisateur contrôlé est identifié par un numéro avec la pose d'une plaque. Photos : V. Vidril

7. Lors de ce contrôle technique réalisé par Pulvécenter, le conseiller va échanger avec son client durant près de deux heures, et lui transmettre un certain nombre d'astuces acquises au fil des réglages (plus de 30 000 effectués depuis 2009, année de création de la société). 8 et 9. Les buses sont la finalité du circuit du pulvérisateur. Chacune est testée. De leur choix et de leur entretien dépend la régularité de débit. Des mises en situation avec des buses antidérive permettent au client de se rendre compte de leur action. Photo 8 : buse à turbulence à cône creux. Photo 9 : buse à jet plat antidérive. 10 et 11. Chez Pulvécenter, chaque contrôle technique se termine par un rapport d'inspection, complété par une fiche diagnostic reprenant tous les éléments mesurés, et par la fiche de préconisation. L'inspecteur y indique les changements à apporter pour améliorer la répartition des produits phytopharmaceutiques (vitesse d'avancement, pression, ventilation, orientation des buses, régime tracteur...). 12. Chaque pulvérisateur contrôlé est identifié par un numéro avec la pose d'une plaque. Photos : V. Vidril

Le meilleur pulvérisateur associé au meilleur produit phytopharmaceutique n'assurera pas la meilleure optimisation de pulvérisation : encore faut-il que l'appareil soit bien réglé ! Le contrôle technique obligatoire, instauré en 2009, permet de vérifier le bon état de fonctionnement du pulvérisateur, mais pas forcément d'ajuster les réglages (pression, vitesse d'avancement, débit de pulvérisation...).

Contrôle obligatoire :de cinq ans à trois ans

S'assurer du bon état de l'appareil

Tous les pulvérisateurs entrent dans le champ d'application du contrôle périodique obligatoire, réalisé par des organismes d'inspection agréés. Le premier contrôle doit intervenir au plus tard cinq ans après sa date de mise sur le marché. La période de validité du contrôle, actuellement fixée à cinq ans, va passer à trois ans à partir du 1er janvier 2021. Le décret n° 2018-721 du 3 août 2018 renforce aussi les sanctions en cas de non-respect des mesures (amende de 5e classe, soit 1 500 € maximum, pénalités sur les aides PAC...). Même si ce n'est pas l'objectif premier, le contrôle technique obligatoire peut être l'occasion pour l'agriculteur de revoir certaines notions sur les conditions nécessaires à une pulvérisation optimale.

Bonnes pratiques de pulvérisation

Pulvériser au plus près de la végétation

« Les bonnes pratiques de pulvérisation sont le résultat d'un équipement adapté utilisé dans un contexte donné », souligne Michel Morel. Ce spécialiste de la pulvérisation rappelle quelques-unes des exigences essentielles d'un traitement de qualité : la production d'un spectre gouttes qui ne soient pas inférieures à 100 microns ; des buses disposées au plus près de la végétation et obturables en fonction du stade de développement de la culture (vigne, arbo) ; une puissance de la ventilation modulable sans que cela n'affecte la taille des gouttes ; une répartition homogène grâce aux modules interrangs. Ces critères permettent d'orienter le choix de l'équipement, ce qui constitue une étape dans la gestion de la dérive.

La bonne dose, au bon endroit, au bon moment

Pour un même appareil, une même culture et un même opérateur, de nombreux éléments interviennent dans la qualité de l'application. Ainsi, l'optimisation de la pulvérisation n'est pas simple car elle nécessite de prendre en compte : la qualité de l'eau, la qualité du mélange de bouillie, l'hygrométrie et la température extérieures, le volume de bouillie, la pression de travail, la vitesse du vent, la ventilation pour les appareils ayant une assistance d'air (jet porté ou jet pneumatique), l'orientation des diffuseurs, la filtration...

Du diagnostic au bon réglage

L'applicateur peut régler lui-même son appareil ou faire appel à un prestataire (photos 1 à 12 pages suivantes) ou un conseiller de chambre d'agriculture par exemple. Dans ce cas, l'expert doit pouvoir disposer d'une information complète sur l'appareil (débit, pression, perte en charge, répartition, filtration...). Dans un deuxième temps, il établit un diagnostic. Enfin, il pourra proposer des préconisations pour répondre aux demandes souhaitées par le propriétaire (volume de bouillie, vitesse d'application, pression), dans le respect des normes environnementales et des riverains. En apportant simplement quelques améliorations de matériel (choix des buses, nettoyage des filtres, remplacement du manomètre...) et changements dans la façon de travailler (vitesse, ventilation, pression de travail...), il est possible d'optimiser la pulvérisation : précision de l'application, limitation de la dérive, diminution des pertes... Parmi ces mesures, l'étalonnage annuel de la vitesse d'avancement ou du manomètre permet de limiter les sur- ou sous-dosages. Le réglage des diffuseurs (orientation des buses, distance par rapport à la végétation...) ou de l'intensité du flux d'air (soufflerie, vitesse d'avancement) assure une couverture optimisée.

Différents procédés permettent de visualiser les points d'impacts des gouttelettes et/ou d'apprécier leur répartition sur la végétation : papier hydrosensible, kit Vintie (Pulvécenter), Quali'Drop (voir p. 32-36), Excellence, fluorescéine, colorant...

Progrès technologiques

Des innovations qui peinent à intégrer un parc vieillissant

De nombreux développements et innovations permettent d'améliorer les performances de la pulvérisation en réduisant la consommation d'intrant, en augmentant la précision de l'application ou encore la sécurité de l'opérateur. Pour n'en citer que quelques-unes : buses antidérive, multibuse, buse PWM, coupure automatique de la pulvérisation en l'absence de feuillage, OAD (Optidose, Désherb-Top, PulvEco...), panneaux récupérateurs, dispositif de surveillance du débit (Picore, Top débit...), LabelPulvé, et bientôt les drones et les robots... Toutes ces avancées ne sont pas forcément connues des opérateurs. Innoseta(1), réseau de partage d'informations sur les innovations en matière d'équipements de pulvérisation, propose un répertoire des technologies existantes(2).

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :