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ISTA ASSURER LA QUALITÉ SANITAIRE DES SEMENCES

Valérie Grimault - Phytoma - n°747 - octobre 2021 - page 6

L'association internationale d'essais de semences (ISTA) a organisé un séminaire en mai 2021 dans le cadre de l'année internationale de la santé des végétaux IYPH (International Year of Plant Health), qui s'est clôturée en juin dernier.

Dédié à la santé des plantes, le séminaire de l'ISTA (International Seed Testing Association), qui a été suivi par plus 280 participants sur trois jours, a abordé les aspects réglementaires, les organismes émergents, les nouvelles méthodes de détection et les méthodes de lutte alternatives aux traitements conventionnels. L'ISTA est une association internationale (environ 80 pays membres), fondée en 1924, visant à harmoniser les méthodes d'évaluation de semences, à accréditer les laboratoires pour leurs essais, et à promouvoir la recherche, la formation et la diffusion des connaissances liées aux semences.

Le séminaire a été dédié par Valérie Grimault, présidente du comité de qualité sanitaire des semences (Seed Health Committee, SHC), à feu Terry Aveling, vice-présidente du SHC. Dans son introduction, le Professeur Mohamed E. Abdalla Elaidey (université de Mansourah, Égypte) a souligné l'importance de mettre en place des méthodes harmonisées pour les essais de semences. Il a mentionné l'intérêt de l'ISTA Reference Pest List(1) : sur la base d'une analyse de la littérature et d'une expertise indépendante, cette dernière indique, pour onze espèces végétales, si la semence est un vecteur ou non des différents bioagresseurs cités. « Cette liste est d'une grande importance pour les organisations nationales de protection des végétaux (NPPO), afin de définir leur réglementation pour le mouvement des semences. »

Réglementation

La première session du séminaire a porté sur les aspects réglementaires de la qualité sanitaire des semences dans un contexte mondialisé. Adopté en 2017, l'ISPM 38 de l'IPPC (International Plant Protection Convention) constitue un guide visant à aider les organisations de protection des végétaux à identifier et gérer les risques phytosanitaires dans le cadre des déplacements internationaux des semences, a rappelé Stephanie Bloem (North American Plant Protection Organization). Le « System Approach », en lien avec ce guide, vise à assurer des semences saines tout au long de la chaîne de production. L'International Seed Federation (ISF) a organisé des workshops et mis en place une organisation en interne pour la mise en place de l'ISPM38. « Lorsque la semence est un réel vecteur, il est important de réglementer les organismes de quarantaine », a souligné Kanokwan Chodchoey (The Asia and Pacific Seed Association).

Organismes émergents

Plusieurs présentations se sont focalisées sur les organismes émergents. Ainsi le tomato brown rugose fruit virus (ToBRFV) fait partie des pathogènes à surveiller, et dont la semence constitue une importante source primaire d'inoculum et de transmission à longue distance. Robert Gilbertson (UC Davis College of Agricultural and Environmental Sciences) a présenté les méthodes de détection du virus (RT-qPCR, Elisa, biotest) et l'intérêt de la résistance variétale, qui commence à être mise en oeuvre, comme méthode de lutte. Les interventions ont également porté sur les bactéries Candidatus Liberibacter solanacearum - dont la transmission par semences ou non a été discutée - et Xylella fastidiosa, et le champignon Fusarium oxysporum fsp. lactucae. Ce dernier est responsable du flétrissement vasculaire de la laitue et la race 4 émerge en Europe. Sa transmission par semences, non prouvée, est étudiée dans un projet CasDar en cours : Actifol.

Les règles ISTA incluent des méthodes moléculaires en confirmation de colonies suspectes ou détection directe sur semences. Des études sont en cours sur l'intérêt du séquençage. « Il est important de montrer que les bioagresseurs détectés sont viables et pathogènes », a souligné Geoffrey Orgeur, du Geves (Groupe d'étude et de contrôle des variétés et des semences), dans l'optique de ne pas uniquement détecter les bioagresseurs, mais de définir si les lots peuvent être vecteurs pour leur dissémination. Sur ces deux paramètres, les méthodes de détection utilisées (PCR, Elisa, biotests, ensemencements sur milieux) apportent des niveaux d'information différents. Des approches ont été mises au point par exemple pour Tilletia caries, Acidovorax citrulli, Ditylenchus dipsaci et les tobamovirus.

Méthodes de lutte

Le séminaire s'est conclu sur la thématique des méthodes de lutte. Le projet ANR français Sucseed, démarré en 2021, a été présenté : il vise à apporter des solutions alternatives à l'usage des pesticides, en production de semences et sur semences en particulier, par des solutions basées sur le microbiome de la plante. Côté communication, l'ISF Disease Resistance Terminology working group a adopté différentes définitions afin de proposer un langage harmonisé (résistance, résistance intermédiaire...) sur la résistance des variétés aux bioagresseurs, en particulier à destination des catalogues commerciaux des entreprises semencières. Enfin, deux enjeux ont été soulevés pour la recherche : disposer de matériel de référence et harmoniser les tests de résistance en constant développement.

Présentations : https://tinyurl.com/392exa2nVidéos sur la chaîne YouTube channel de l'ISTA. (1) https://www.seedtest.org/en/ista-reference-pest-list-_content---1--3477.html

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