Comme pour les alcaloïdes tropaniques, le règlement 1881/2006 fixe les teneurs maximales pour les sclérotes d'ergot et les alcaloïdes de l'ergot, dans les denrées alimentaires. Les sclérotes du champignon Claviceps purpurea responsable de l'ergot des céréales (voir Phytoma n° 735) contiennent différentes classes d'alcaloïdes (ergométrine, ergotamine, ergosine, ergocristine, ergocryptine, ergocornine, épimères -inines). Le nouveau règlement, applicable à partir du 1er janvier 2022, fixe les teneurs maximales en sclérotes d'ergot à 0,2 g/kg pour les céréales brutes (hormis le maïs, le seigle et le riz), et 0,5 (jusqu'au 30 juin 2024) puis 0,2 g/kg pour le seigle brut. Concernant les alcaloïdes de l'ergot, les teneurs sont de : 20 µg/kg pour les préparations nourrissons et enfants en bas âge, 100 puis 50 µg/kg à partir du 1er juillet 2024 pour les produits de mouture de l'orge, du blé, de l'épeautre et de l'avoine (teneur en cendres < 900 mg/100 g), 500 puis 250 µg/kg à partir du 1er juillet 2024 pour les produits de mouture du seigle et le seigle vendu au consommateur final, 400 µg/kg pour le gluten de blé.
Lorsque les teneurs sont élevées, on peut observer une relation linéaire statistiquement significative entre la teneur en sclérotes et les teneurs en alcaloïdes de l'ergot. Mais cette relation n'est pas toujours démontrée lorsque les teneurs sont plus faibles, ce qui indique que l'absence de sclérotes n'exclut pas la présence d'alcaloïdes de l'ergot : la manipulation des céréales brise les sclérotes, ce qui entraîne une poussière d'ergot, qui est ensuite adsorbée sur les grains de céréales.
http://data.europa.eu/eli/reg/2021/1399/oj