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Gestion des ravageurs

Ravageurs émergents et moyens de biocontrôle

ALEXIA CRÉZÉ, VALENTIN GIRAUD, CLAIRE KEPPERS, ANTONIN LAMBACH, NINON MAGLIARASCHI, PIERRE MAGRO, DAMIEN ROLLANDEZ, EMERSON SANTOS DA SILVA, HUGO THOMAS ET MYRIAM EL ADAS, étudiants de la spécialisation Agrobiosciences végétales, INP-Ensat - Auzeville-Tol - Phytoma - n°749 - décembre 2021 - page 11

La 12e Conférence internationale sur les ravageurs et auxiliaires en agriculture, qui s'est tenue fin octobre à Montpellier, a mis en lumière les organismes à surveiller et des moyens mobilisés pour protéger les cultures.
Auxiliaire et ravageur1. Mastrus ridens, prédateur des larves de carpocapse.

Auxiliaire et ravageur1. Mastrus ridens, prédateur des larves de carpocapse.

2. Frankliniella occidentalis sur des étamines d'Euphorbia albomarginata. Photos : 1. Inrae Angers-Nantes 2. D. Kirkeby, 2016 - FullertonCalifornie (États-Unis)

2. Frankliniella occidentalis sur des étamines d'Euphorbia albomarginata. Photos : 1. Inrae Angers-Nantes 2. D. Kirkeby, 2016 - FullertonCalifornie (États-Unis)

1 - Le Lixus, une menace pour la betterave française      Lixus juncii, le Lixus de la betterave,est un coléoptère implanté sur le territoire national. D'abord exclusivement ravageur des betteraves porte-graines, il menace aujourd'hui l'ensemble de la filière betteravière de France (porte-graine, potagère, sucrière). Son impact économique est important, en particulier sur la filière sucrière française, première filière de production mondiale et filière patrimoniale, avec des pertes de rendement pouvant atteindre 50 % (donnée obtenue lors de la conférence Ciraa). Photo : Photo : G. Fourment

1 - Le Lixus, une menace pour la betterave française Lixus juncii, le Lixus de la betterave,est un coléoptère implanté sur le territoire national. D'abord exclusivement ravageur des betteraves porte-graines, il menace aujourd'hui l'ensemble de la filière betteravière de France (porte-graine, potagère, sucrière). Son impact économique est important, en particulier sur la filière sucrière française, première filière de production mondiale et filière patrimoniale, avec des pertes de rendement pouvant atteindre 50 % (donnée obtenue lors de la conférence Ciraa). Photo : Photo : G. Fourment

2 - Mieux connaître la bruche de la lentille      Bruchus signaticornis, la bruche de la lentille (photo), est un ravageur implanté depuis une décennie sur le territoire français. Ce petit coléoptère chrysomélidé affaiblit considérablement la filière lentille, en plein essor sur le territoire national, avec 13 % des graines pouvant être « bruchées », évidées par la larve. Avec une organisation physiologique et un cycle biologique différents de ceux de la bruche de la féverole (utilisée auparavant comme référence pour les cycles des bruches), la bruche de la lentille peut être considérée comme un ravageur « émergent » qui nécessite davantage de recherches pour comprendre les caractéristiques agronomiques et biologiques. Photo : J.-D. Chapelin-Viscardi

2 - Mieux connaître la bruche de la lentille Bruchus signaticornis, la bruche de la lentille (photo), est un ravageur implanté depuis une décennie sur le territoire français. Ce petit coléoptère chrysomélidé affaiblit considérablement la filière lentille, en plein essor sur le territoire national, avec 13 % des graines pouvant être « bruchées », évidées par la larve. Avec une organisation physiologique et un cycle biologique différents de ceux de la bruche de la féverole (utilisée auparavant comme référence pour les cycles des bruches), la bruche de la lentille peut être considérée comme un ravageur « émergent » qui nécessite davantage de recherches pour comprendre les caractéristiques agronomiques et biologiques. Photo : J.-D. Chapelin-Viscardi

Du 26 au 28 octobre 2021 s'est tenue la 12e Conférence internationale sur les ravageurs et auxiliaires en agriculture (Ciraa) sur le campus de Montpellier SupAgro. Après une première journée dédiée aux acteurs de la santé des végétaux, aux niveaux mondial, européen et national, les interventions ont permis de présenter les nouvelles connaissances sur les ravageurs et les auxiliaires, les recherches sur les moyens de gestion (résistance variétale, biocontrôle, leviers agroécologiques...), ainsi que le suivi de la résistance des insectes aux insecticides et la réglementation. Cet article présente les thèmes abordés lors de la deuxième journée de la conférence : ravageurs émergents, biocontrôle et sélection variétale.

Les ravageurs d'intérêt agronomique émergents

Comme les précédentes conférences internationales sur les ravageurs et auxiliaires en agriculture, la conférence de 2021 a permis de réaliser un tour d'horizon des insectes ravageurs des cultures et des forêts introduits en France métropolitaine. Seules les espèces d'insectes d'origine extra-européenne introduites par l'homme, établies (ayant réalisé au moins un cycle de reproduction complet) et d'intérêt agronomique sont répertoriées par Jean-Claude Streito et ses collègues (Anses, CBGP, Inrae, Cirad, IRD, Institut Agro, Univ. Montpellier). En s'appuyant sur des travaux d'expertise et de surveillance, couplés aux bulletins entomologiques, les publications de l'Inrae et les forums, ils ont listé 52 nouveaux organismes introduits sur la période 2014-2020. Les Hemiptera et Coleoptera sont les familles les plus représentées (37 % et 35 % respectivement) avec une provenance à hauteur de 44 % d'Asie et de 23 % d'Amérique du Nord. Ces nouvelles espèces concernent principalement les filières ornementales et forestières (50 % et 23 % respectivement). Les Encadrés 1 et 2 page suivante donnent des exemples de deux espèces émergentes appartenant à l'ordre des coléoptères.

Le rapport, quelque peu alarmant, alerte sur la remontée d'espèces de régions tropicales à la faveur du réchauffement climatique et leurs possibles nuisances pour l'agriculture de demain. Depuis les années 2000, quelque sept à huit espèces invasives sont recensées en moyenne par an (voir tableau).

Afin de lutter contre ces ravageurs émergents, les techniques de détections sélectives (méthode visant à capturer uniquement le ravageur étudié), ainsi qu'une meilleure compréhension des dynamiques d'infestation des parcelles par les populations sont les principaux axes d'amélioration mis en avant. Le secteur de la recherche doit s'emparer de ces problématiques qui ont un impact à grande échelle sur les productions végétales.

En plus des attaques directes des ravageurs, certains insectes, dits « vecteurs » ont la capacité de disperser des micro-organismes phytopathogènes sur le territoire métropolitain. C'est le cas notamment de Xylella fastidiosa, une bactérie causant la mort de d'espèces ligneuses, notamment les oliviers et les vignes. Les quatre principales espèces vectrices sont les hémiptères Philaenus spumarius (Aphrophoridae - 60 % des captures(1)), Cicadella viridis (Cicadellidae), Neophilaenus campestris (Aphrophoridae) et Cercopis vulnerata (Cercopidae). X. fastidiosa se développant au sein des vaisseaux du xylème, seules les grosses cicadelles capables de prélever de la sève brute sous pression peuvent potentiellement être vectrices de cette bactérie. Pour évaluer la présence de ces espèces vectrices, l'utilisation du filet fauchoir est la méthode la plus efficace.

Auxiliaires : optimisation, acclimatation

Gérer l'agressivité des prédateurs

L'une des études présentées durant la Ciraa portait sur la possibilité d'augmenter l'agressivité des prédateurs de façon qu'ils attaquent davantage de ravageurs. Si le bénéfice est évident, la contrepartie pourrait être une prédation intraguilde(2), problématique en lutte biologique et compromettant l'élevage de l'auxiliaire. L'étude implique la punaise demoiselle, Nabis americoferus (Heteroptera), prédatrice de la punaise terne Lygus linealaris (Heteroptera).

L'hypothèse qui en est ressortie serait que les lignées prédatrices rendues plus agressives par sélection attaqueraient plus que les lignées dociles prélevées directement au champ, que ce soit les ravageurs ou les autres auxiliaires (prédation intraguilde). Toutefois, les lignées dociles montrent un fort potentiel d'adaptation, se montrant plus agressives lorsque que plus d'insectes sont présents dans le milieu tout en favorisant l'attaque des ravageurs plutôt que des autres auxiliaires.

Les promesses de la lutte par acclimatation

Deux exemples de recherches en lutte par acclimatation(3) ont été présentés. Dans la lutte contre Drosophila suzukii, mouche ravageuse des petits fruits dont la progression en France et la large gamme d'hôtes sont particulièrement inquiétantes, l'emploi de Ganaspis brasiliensis constitue une voie prometteuse. Le parasitoïde a été découvert lors de prospections de terrain en Asie. Deux souches ont été sélectionnées sans qu'elles ne présentent des taux de parasitisme significativement différents (entre 35 à 46 % d'efficacité). Elles offrent une spécificité élevée en conditions de choix, les parasitoïdes choisissant Drosophila suzukii préférentiellement à Drosophila melanogaster. Deux systèmes d'observation ont été mis en place pour recenser les individus Ganaspis, l'un constitué d'un gobelet et l'autre de tubes pour piéger les insectes et pouvoir ainsi déterminer l'efficacité du parasitisme. Si les tubes ont permis une estimation plus précise du parasitisme de Drosophila par Ganaspis, ils se sont également révélés plus coûteux en temps et main-d'oeuvre.

Le prédateur Mastrus ridens (photo 1 p. 11) est évalué dans le contrôle du carpocapse du pommier. Ce parasitoïde de la famille des Ichneumonidae, déjà utilisé en lutte biologique hors Europe, se nourrit des larves en cocon du carpocapse. Un élevage a été constitué par importation d'individus de divers pays afin de disposer une diversité génétique la plus élevée possible. Les divers lâchers sur le territoire, dès 2019, ont permis une dispersion de Mastrus ridens en France, mais les recaptures sont encore trop peu nombreuses pour évaluer l'installation de l'auxiliaire et mesurer l'efficacité de prédation potentielle.

Substances de biocontrôle

Des virus contre les chenilles phytophages

L'entreprise Andermatt a présenté les résultats d'essais réalisés au Maroc sur fraisier et haricot vert, évaluant l'efficacité de ses produits à base des nucleopolyhedrovirus HearNPV et SpliNPV. Utilisables en agriculture biologique, ils sont spécifiques des lépidoptères. Les résultats illustrent leur efficacité contre les chenilles phytophages, parfois comparable à celle de la deltaméthrine. Ils présentent l'avantage de ne laisser aucun résidu et de ne pas affecter les auxiliaires. Par ailleurs, leur transmission est à la fois horizontale (les larves contaminées se liquéfient et contaminent d'autres larves) et verticale (le baculovirus se transmet à la génération suivante).

La confusion sexuelle sur taupin

Outre les micro-organismes comme les virus ci-dessus, les médiateurs chimiques constituent un axe important du biocontrôle. Ainsi l'identification des phéromones permet d'envisager une lutte par confusion sexuelle. Si cette stratégie est bien développée en arboriculture fruitière et en vigne, voire en ornement, ce n'est pas le cas dans les autres filières. Des essais sur taupins en culture de maïs sont menés par Arvalis. Les résultats, bien que prometteurs, ne permettent pas encore d'affirmer si l'efficacité de la confusion sexuelle est suffisante. Des modifications comportementales ont bien été observées. Les paramètres qui posent encore des questionnements sont la dose de phéromone à appliquer et le périmètre d'efficacité des molécules.

En viticulture, la confusion sexuelle (phéromones de lépidoptères (Z)-13-octadécénal et (Z)-11-hexadécénal) offre d'excellents résultats dans le sud de la France contre la pyrale du daphné. Ces deux molécules sont déjà homologuées et commercialisées. Outre la question de l'efficacité de la confusion sexuelle subsiste celle de son effet sur la biodiversité. Des essais ont permis de montrer qu'à complexité du paysage équivalente, les parcelles de vigne traitées en confusion sexuelle présentaient plus de biodiversité, notamment des auxiliaires, que les parcelles en conventionnel ou en bio.

Les huiles essentielles contre les thrips

Les composés actifs alternatifs peuvent également être des huiles essentielles. Une expérimentation menée en serre contre le thrips Frankliniella occidentalis (photo 2 p. 11) a permis de montrer que l'utilisation d'huiles essentielles de Gaultheria fragrantissima, d'Origanum compactum et de thymol semble être efficace contre ce thrips. En effet, le thrips Frankliniella occidentalis est très sensible aux composés organiques volatils émis par ses plantes-hôtes. Les huiles essentielles permettent de modifier son environnement olfactif car elles possèdent des propriétés répulsives, anti-appétantes, neurotoxiques, ou encore dissuasives contre la ponte. L'insecte se retrouve donc désorienté et n'attaque plus la culture.

Ces composés actifs peuvent aussi être des molécules organiques. On relèvera, par exemple, l'azadirachtine (métabolite secondaire du margousier). Des travaux ont montré que son application avait un effet de diminution significative des populations de pucerons en céréales à paille et en betterave, s'accompagnant ainsi d'une baisse des contaminations aux jaunisses.

Des conditions d'application à respecter

Comme l'a souligné l'intervention de la firme Certis, les produits de biocontrôle nécessitent d'être rigoureux en termes de qualité d'application, de positionnement (en fonction du cycle de développement de la cible), de répétition (absence de rémanence) et de conditions climatiques. Ainsi, dans le cadre d'essais d'évaluation de la maltodextrine et d'une souche de Beauveria bassiana contre la psylle du poirier, l'efficacité est conditionnée par les températures pendant l'application : la maltodextrine nécessite une température > 25 °C, à l'inverse du champignon, pour lequel la température doit également être moins que 30 °C pendant six jours après application.

La sélection variétale

Dans la lutte contre les jaunisses

Le terme jaunisse regroupe plusieurs maladies virales transmises par des pucerons à la culture pouvant causer une perte importante de rendement. Les études présentées lors de la Ciraa illustrent le lien entre le choix des variétés cultivées et la transmission du virus par les pucerons sur plusieurs années. Par exemple, les variétés de colza partiellement résistantes à la jaunisse du navet (transmise par le puceron Myzus persicae) présentent de plus faibles taux de contamination et de plus faibles charges virales que les variétés sensibles, que ce soit en entrée de l'hiver ou au printemps. D'autre part, les moyens de lutte chimiques contre le puceron n'ont pas permis un gain de rendement sur des variétés partiellement résistantes, quelle que soit la pression du ravageur. A contrario, les variétés sensibles présentent un rendement significativement plus élevé avec un traitement lors d'une forte attaque par le puceron. Ces résultats contrastés concernant les bénéfices d'une lutte chimique entre les variétés sensibles et partiellement résistantes au virus TuYV laissent entrevoir l'existence d'autres mécanismes que la résistance variétale testée. Les travaux de recherche doivent se poursuivre pour trouver les autres possibles facteurs en jeu.

Contre les taupins

Arvalis s'est attaché à tester l'influence des composés organiques volatils émis par les graines et racines du maïs sur les attaques des larves de taupin (Agriotes lineatus), premier ravageur de la culture en termes économiques. Les kairomones, molécules olfactives, permettent à de nombreux insectes phytophages de localiser leurs plantes-cibles. Les différents profils d'émissions de composés organiques volatils (COV) sont donc une piste intéressante pour comprendre comme les taupins pourraient localiser les graines de maïs. Ainsi, différentes variétés de maïs issues de schémas de sélection variétale récents, qui offraient des profils d'émission de COV différents, ont été utilisées. Aucun effet attractif ou répulsif des COV des variétés testées vis-à-vis des taupins n'a pu être mis en évidence. Les travaux doivent se poursuivre avec de nouveaux lots de semence en vue de déterminer d'autres COV potentiellement impliqués dans des taux d'attaques différents sur le maïs.

Contre la cécidomyie

L'identification de résistances chez le blé contre la cécidomyie orange (Sitodiplosis mosellana) est une piste prometteuse pour lutter contre ce ravageur secondaire qui s'est répandu sur tout le territoire métropolitain ces dernières années. Une étude a été menée sur les caractères de limitation de ponte et d'inhibition de la croissance des larves chez le blé tendre. Une résistance déjà connue basée sur le gène SM1 a été présentée, toutefois, un allèle de virulence pour cette résistance monogénique est déjà connu chez la cécidomyie. Cette résistance est déjà portée par 20 % des variétés de blé tendre en France, mais ne permet pas de lutter contre les autres cécidomyies attaquant la culture. La piste de mélanges à 90 % de blés résistants est pour l'heure la meilleure possibilité pour maintenir de faibles taux d'attaques, cependant la recherche de gènes de résistance continue.

Les enjeux à venir

La 12e édition de la Ciraa s'est inscrite dans un contexte de transition pour le monde agricole. Les échanges internationaux, favorisant la propagation de ravageurs à travers le globe, sont, en partie, responsables de l'émergence de nouvelles problématiques phytosanitaires en France. Employés isolément, les leviers proposés en dehors des solutions chimiques classiques (agents de lutte biologique, produits phytopharmaceutiques de biocontrôle, sélection variétale...) ne suffisent pas à protéger les cultures ; ils doivent être intégrés dans une logique de protection des cultures inspirée de plusieurs stratégies. Une optimisation est d'autant plus nécessaire que les coûts de ces nouveaux leviers pourraient limiter leur usage à grande échelle. Cette transition dans le domaine de la gestion des ravageurs nécessitera de continuer à évaluer des méthodes innovantes en génétique, en biocontrôle, en protection intégrée... autant des nouveaux thèmes qui viendront nourrir la Ciraa 2024.

(1) Captures réalisées par filet fauchoir, piège barber, cuvettes jaunes et panneaux englués.(2) La prédation intraguilde est une interaction trophique mettant en jeu deux compétiteurs appartenant à la même guilde dans la mesure où ils exploitent les mêmes ressources environnementales : espace, nourriture (la proie extraguilde). Le prédateur intraguilde consomme son compétiteur. (3) Aussi appelée lutte biologique par importation, la lutte par acclimatation consiste à importer et favoriser l'établissement d'ennemis naturels exotiques du ravageur exotique des cultures.

RÉSUMÉ

CONTEXTE - Du 26 au 28 octobre 2021 s'est tenue la 12e Conférence internationale sur les ravageurs et auxiliaires en agriculture (Ciraa) sur le campus de Montpellier SupAgro. Organisée par Végéphyl, elle a accueilli 180 participants autour de quarante-six contributions et treize posters.

RAVAGEURS DES CULTURES - Cet événement a notamment été l'occasion d'échanger sur les ravageurs des cultures émergents en France métropolitaine, ainsi que sur les potentiels leviers d'action à disposition des agriculteurs. Plusieurs méthodes de biocontrôle ont été présentées, allant de l'utilisation d'auxiliaires parasitoïdes, à des substances actives comme les huiles essentielles. La sélection de variétés résistantes a constitué un second axe de gestion présenté.

MOTS-CLÉS - Ciraa, Végéphyl, ravageurs, auxiliaires.

3 - Macro-organismes et réglementation

Depuis 2012, une réglementation s'applique aux macro-organismes auxiliaires non-indigènes (décret du 30 janvier 2012, arrêté du 28 juin 2012). Pour pouvoir être inclus dans les macro-organismes de biocontrôle, une espèce doit être « utile aux végétaux », c'est-à-dire aider soit à leur reproduction, soit à la lutte contre leurs bioagresseurs.

Toute demande d'introduction doit passer par l'Anses, chargée d'évaluer le macro-organisme. Deux organismes différents peuvent ensuite prendre en charge cette demande d'évaluation et effectuer des tests sur le macro-organisme présenté : le Laboratoire santé des végétaux (LSV) ou la Direction de l'évaluation des produits réglementés (DEPR). Dans les deux cas, on cherche à évaluer les risques d'escapade du macro-organisme dans l'environnement (comme par exemple la possibilité qu'il devienne invasif) ainsi que les moyens prévus pour l'éviter. Les risques pour l'environnement et la biodiversité, la santé humaine et celle des plantes (risque phytosanitaire), ainsi que l'efficacité du macro-organisme sont examinés pour évaluer le bénéfice/risque.

Beaucoup de demandes concernent aujourd'hui les hyménoptères parasitoïdes. Les acariens prédateurs prennent aussi de l'ampleur dans les demandes d'introduction. Si ce système est pour l'instant propre à la France, certains chercheurs s'interrogent : ne pourrait-on pas arriver à une harmonisation à l'échelle européenne ?

POUR EN SAVOIR PLUS

CONTACTS : melodie.ollivier@toulouse-inp.fr

martina.rickauer@toulouse-inp.fr

LIEN UTILE : https://www.vegephyl.fr/

BIBLIOGRAPHIE : la bibliographie de cet article est disponible auprès de ses auteurs (contacts ci-dessus).

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