æOrganisées par IBMA France, l'association fran.jpgse des entreprises de produits de biocontrôle, les Rencontres annuelles 2022 se sont déroulées de nouveau sous format digital, et ont comptabilisé plus de 800 inscrits, dont près d'un quart représentés par des acteurs du conseil et de la vente. Dans une vidéo d'ouverture, Julien Denormandie a réitéré son ambition de .jpgre de la France le leader mondial du biocontrôle, rappelant le lancement de la stratégie nationale du biocontrôle en novembre 2020. Sur les trois indicateurs de la stratégie, deux sont atteints : le pourcentage d'usages couverts par au moins un produit de biocontrôle est de 53 % au 1er janvier 2022 (pour un objectif de 50 %, puis 60 % en 2025) ; il é.jpgt de 40 % au 1er janvier 2020. Le nombre de macro-organismes autorisés (indigènes et non indigènes) est de 415 (pour un objectif fixé à 390, puis 420) ; il é.jpgt de 377 il y a deux ans. Le nombre de produits phytopharmaceutiques de biocontrôle (au sens de l'article L. 253-5 du CRPM) disponibles sur le marché est de 651, inférieur aux 750 attendus (l'objectif pour 2025 est de 1 000 produits) ; il é.jpgt de 523 il y a deux ans.
Un autre volet du soutien du gouvernement repose sur le Plan de relance France 2030 et sa stratégie « Systèmes agricoles durables et équipements agricoles contribuant à la transition écologique » (Sadea), dont les appels à projets permettront d'encourager les entreprises innovantes (agroéquipements, bio-intrants) et les démonstrateurs des transitions agricoles(1). .jpgntenant que la définition est inscrite dans le code rural (décret n° 2022-35 du 17 janvier), le ministre de l'Agriculture sou.jpgte porter la question du biocontrôle devant l'Union européenne, dans le cadre de la présidence fran.jpgse du conseil de l'Union européenne au 1er janvier 2022.
æCéline Barthet, présidente d'IBMA, a présenté les résultats de l'enquête menée par l'association à l'automne 2021 auprès d'un panel de 350 agriculteurs (enquête AgroParisTech Service Études). 70 % des producteurs interrogés utilisent des produits de biocontrôle (PB) - contre plus de 40 % dans une enquête simi.jpgre réalisée il y a trois ans -, et les produits de biocontrôle sont employés au sein de toutes les cultures, la viticulture se situant en première position (neuf répondants sur dix utilisant un PB) et la polyculture-élevage en dernière position (deux répondants sur cinq). Les avantages sont unanimement reconnus (pour l'environnement, la santé, l'image de l'agriculture), .jpgs des freins demeurent.
Les freins mentionnés par les non-utilisateurs sont : le manque de preuve d'efficacité, le manque d'accompagnement (avec un besoin exprimé en formation par plus de deux agriculteurs interrogés sur cinq) et le coût des produits jugé trop élevé. Face à la demande d'accompagnement, les entreprises se mobilisent, en proposant par exemple la formation des prescripteurs. Par.jpglleurs, des formations sont proposées par IBMA France, l'Académie du biocontrôle, Végéphyl, les instituts techniques, .jpgs aussi par de nouveaux acteurs comme la C.jpgre Bio4Solutions, lancée en janvier 2020. Des fermes de démonstration existent dans le cadre du réseau Dephy, les solutions étant transférées grâce aux groupes 30 000. En formation initiale, l'enseignement s'adapte, comme l'a témoigné Jean-Marc Seng en présentant le master « Sciences du végétal- Itiné.jpgre Pro » (universités de Paris Diderot/Paris Descartes et Paris-Saclay) : « La formation doit s'adapter pour permettre aux étudiants de trouver un emploi, d'où la réorientation du master vers le biocontrôle. Sur une promotion, environ un tiers à la moitié des étudiants vont tra.jpgller dans le biocontrôle de près ou de loin. »
Deux « boîtes à outils » permettent de dénicher les alternatives, et donc des PB, pour diminuer l'usage des produits phyto de synthèse. Ainsi, au sein du Contrat de solutions, 25 sont des solutions de biocontrôle (janvier 2022). Quant aux certificats d'économie de produits phytopharmaceutiques (CEPP), ils ne recensent pas toutes les solutions de biocontrôle, car l'existence des fiches-actions dépend de leurs déposi.jpgres.
æConcernant le frein du prix, la présidente d'IBMA cite le contre-exemple du phosphate ferrique, qui s'applique de la même manière que le conventionnel, en étant tout aussi efficace, à prix équivalent ; en dépit de ces avantages, le produit plafonne à 20 % de parts de marché.
Par.jpglleurs, précise Céline Barthet, les produits de biocontrôle sont souvent des produits innovants, ils intègrent donc le coût de l'innovation - au même titre que les produits conventionnels innovants - et arrivent donc sur le marché à un prix plus élevé que les produits génériques. Sur ce sujet des nouveaux produits de biocontrôle, l'IBMA regrette que le décret du 17 janvier « change les règles du jeu » en ajoutant la phrase de risque H334 excluante (sensibilisation des voies respiratoires) : si l'impact reste mesuré sur les produits actuels de la liste, il n'en est pas de même pour les produits en voie de développement, prévient l'association.
En posant la question du biocontrôle comme créateur de valeur (valeur économique, acceptabilité sociétale, innovation), les Rencontres ont mis en lumière un autre frein : le risque d'une qualité inférieure des produits et leur non-acceptation par le consommateur. Il existe effectivement un fossé entre le discours du consommateur et l'acte d'achat. Au même titre que l'horticulture ornementale pour qui l'aspect des produits est une exigence de la distribution (la présence d'auxil.jpgres sur les plantes n'est pas encore considérée comme un signe de qualité !), l'arboriculture n'est pas encore parvenue à .jpgre accepter des défauts sur les fruits.
Parmi les leviers proposés pour favoriser le déploiement du biocontrôle, la mise en avant de ses bénéfices, aussi bien auprès des professionnels que du grand public, .jpgt consensus. Si la notion est difficile à appréhender par le consommateur, précise Céline Barthet, il est possible d'apporter de la valeur ajoutée à travers les labels. Le biocontrôle est en effet devenu le socle de nombreux cahiers des charges (HVE, Terra Vitis, Vignerons engagés, Zéro résidu de pesticides, Vergers écoresponsables...). Encore faut-il que les certifications évoluent sur l'affichage de l'impact environnemental de leurs pratiques. En revanche, « la valorisation directe sur les cultures reste à augmenter ». Il est v.jpg que la prise de risque est toujours supportée par l'agriculteur, l'anticipation et l'observation restant des mots-clés de la stratégie. Dans ce contexte, les OAD permettent de déterminer les seuils de risque et les périodes d'intervention.
æPasser de 12 % en 2020 à 30 % du marché de la protection des plantes (en valeur) à l'horizon 2030, telle est l'ambition d'IBMA France. Pour accompagner cette dynamique, l'association a initié, en décembre dernier, une communication collective avec la création d'une identité visuelle et d'un slogan : « Le biocontrôle protège les cultures par nature ». IBMA France donne rendez-vous sur le Sival (15-17 mars) à Angers, sur lequel elle reconduira le Village du biocontrôle (après une première édition sur Tech&Bio en septembre dernier).
(1) Voir Phytoma n° 751, p. 4.
POUR EN SAVOIR PLUS
Replay : https://rencontres-annuelles-du-biocontrole.com/replay-des-8es-rencontres-annuelles-du-biocontrole/
GLOSSAIRE
AMM = autorisation de mise sur le marché
De biocontrôle L. 253-5 = figurant sur la liste des produits de biocontrôle « établie au titre des articles L. 253-5 et L. 253-7, IV du code rural (...) »
JORF = Journal officiel de la République fran.jpgse
JOUE = Journal officiel de l'Union européenne
MAA = ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation
Phyto = phytopharmaceutique (qualifie un produit, une substance, un pesticide, un marché...)
UAB = utilisable en agriculture biologique