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ANSES AVIS SUR LA PULVÉRISATION PAR DRONE

Phytoma - n°758 - novembre 2022 - page 6

Dans une note du 1er juillet 2022, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) dresse le bilan de l'expérimentation de l'utilisation de drones pour la pulvérisation de produits phytopharmaceutiques.
 Photo : Pixabay

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L'expérimentation sur les traitements par drone(1), prévue par la loi Egalim du 30 octobre 2018, visait à déterminer les bénéfices liés à l'utilisation de drones dans les parcelles agricoles présentant des pentes supérieures ou égales à 30 % pour limiter les risques d'accidents du travail et pour l'application de produits en matière de réduction des risques pour la santé et l'environnement. La loi a fixé la fin de l'expérimentation au 31 octobre 2021, avec une évaluation de ses résultats par l'Anses. Ainsi, quatre expérimentations sur vignes en pente ont été autorisées et deux autres ont été conduites sans nécessité de les autoriser car réalisées sans produits phytos (PPP).

Dans l'ensemble, la pulvérisation de PPP par drone est fortement structurée par des gradients « haut-bas » et « extérieur-intérieur » à l'échelle de la plante. Elle ne fournit pas une protection satisfaisante des étages foliaires inférieurs (zone des grappes en vigne) en cas de volume végétatif important et/ou de port fermé. La couverture insuffisante des faces inférieures des feuilles peut s'avérer problématique dans la lutte contre certaines maladies (mildiou de la vigne par exemple). En revanche, les traitements par drone à des stades végétatifs précoces (BBCH 12-13) ou sur des végétaux à port plutôt ouvert (bananier) pourraient offrir une qualité des dépôts de bouillie comparable à celle d'un traitement terrestre. La solution semble intéressante pour protéger les cultures en cas de faibles pressions en maladies, de sols instables et/ou en cas de très fortes pentes.

En ce qui concerne la mesure de la dérive de pulvérisation, l'analyse des données ne permet pas de dégager des conclusions générales robustes compte tenu des incertitudes observées. Les conditions d'utilisation (vent, type de buse, vitesse d'avancement du drone, hauteur de pulvérisation...) ont un impact très important sur le niveau de la dérive.

L'utilisation des drones pourrait permettre de réduire l'exposition des opérateurs (en comparaison à une utilisation avec un chenillard), ce qui pourrait être confirmé par des essais additionnels. Les dépôts sur les cultures présentant une variabilité supérieure en comparaison avec les matériels d'application classiques, la question de l'impact de la quantité de ces dépôts sur l'exposition des travailleurs se pose (et donc celle des délais de rentrée).

En conclusion, l'Anses émet plusieurs recommandations pour mieux caractériser les bénéfices et les risques de l'application de PPP par drones. En particulier, concernant la dérive, l'agence recommande :

-de pulvériser dans des conditions de vent faible à nul ;

- d'abaisser la hauteur de vol combinée avec une réduction de la vitesse d'avancement et prendre en compte de la topographie de la parcelle traitée ;

- d'utiliser des buses à réduction de dérive ;

- d'aménager le paysage (haies vives ou artificielles...).

(1) L'arrêté du 26 août 2019 définit les modalités de mise en oeuvre de l'expérimentation.

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