La lutte chimique contre la pyrale ne doit être déclenchée quune fois atteint un seuil dintervention défini. Mais bien souvent, les traitements sont inutiles.
Quels sont les principaux vignobles concernés ?
} Des populations significatives de pyrales sont souvent observées en Bourgogne, dans le Bordelais et en Champagne. «
En 2011, la présence de pyrales a été comparable aux dernières années et a été quasi-généralisée dans le vignoble », indique Pascale Pienne, chef de projet viticulture au Comité interprofessionnel du vin de Champagne. Des pyrales ont également été signalées lan passé dans le vignoble nantais.
Quels sont les dégâts occasionnés ?
} Il ny a quune génération de pyrale par an. Le risque est très lié à lhistorique parcellaire. La chenille hiverne sous lécorce des ceps, puis sort au moment du débourrement. Elle pénètre dans les bourgeons gonflés et sattaque aux feuilles, quelle peut détruire en totalité. La partie apicale des sarments peut être dégradée.
Les papillons, de couleur beige à ocre avec trois bandes foncées, peuvent pondre plus de 200 ufs groupés sur la face supérieure des feuilles. Des dégâts au niveau des grappes, dont les larves sectionnent les pédoncules, sont également possibles mais plus rares.
«
Lincidence sur la récolte est à relativiser, observe Pascale Pienne, du CIVC.
Pour les niveaux moyens de populations habituellement rencontrés au vignoble, nous navons pas observé de réelle nuisibilité à ce jour. »
Quels sont les seuils dintervention ?
} En Bourgogne, le seuil dintervention est de 80 % de ceps occupés par au moins une pyrale. Dans le vignoble nantais et en Champagne, il se situe à 100 % de ceps touchés. Les observations démarrent dès les premières feuilles étalées. Les bulletins de santé du végétal donnent des indications sur les premières observations de chenilles et sur lévolution des populations.
Les chenilles sont reconnaissables à leur corps de couleur blanche à verdâtre. Leur tête et leur premier segment thoracique sont noirs.
Une fois le seuil dintervention atteint, il est nécessaire de traiter les parcelles concernées et seulement celles-ci. «
Le traitement ne doit pas être généralisé à léchelle de lexploitation », insiste Pascale Pienne.
Mais bien souvent, les populations de pyrales observées nimpliquent pas de lutte chimique. «
Généralement, la pyrale nest pas traitée, souligne Pascale Pienne.
Au final, les traitements concernent très peu de parcelles à léchelle du vignoble. »
Quels produits choisir ?
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Sur les parcelles touchées, nous recommandons lutilisation de régulateurs de croissance des insectes et dindoxacarbe (Steward, Explicit), précise Pascale Pienne.
Ces produits sappliquent lorsque la taille moyenne des pyrales est comprise entre 5 et 10 mm. Au-delà de 10 mm, les chenilles sont à labri, enroulées dans les feuilles. » Parmi les produits homologués contre la pyrale, le spinosad est utilisable en viticulture biologique. Il sapplique sur des chenilles entre 2 et 5 mm.
Les traitements neurotoxiques classiques sont inefficaces sur les chenilles âgées mesurant plus de 12 mm. Il est alors trop tard pour agir.