Seule la prophylaxie empêche la propagation de la maladie.
La nécrose bactérienne concerne seulement certains vignobles : les Charentes, lArmagnac, le Diois dans la Drôme et le Roussillon. La maladie, causée par la bactérie
Xylophilus ampelinus, peut provoquer une absence de débourrement, un dessèchement des bourgeons ou des feuilles, de la coulure et des éclatements de la rafle.
La nécrose bactérienne peut être insoupçonnable : léquipe de Charles Manceau, chercheur à lInra dAngers, a détecté la bactérie dans les pleurs de ceps qui navaient jamais exprimé de symptômes. Toutefois, « la maladie nentraîne pas la mort prématurée du cep », précise-t-il.
Désinfection du matériel
La lutte contre la nécrose bactérienne est uniquement prophylactique : traitement du matériel végétal à leau chaude sil provient dun vignoble contaminé, taille précoce avant les pleurs et désinfection du matériel.
« Toute feuille coupée peut être une voie dentrée pour la bactérie », souligne Isabelle Méjean, conseillère viticole à la chambre dagriculture de la Drôme. Il faut donc bien organiser son travail en commençant par les parcelles saines pour la prétaille, la taille et lécimage.
Autre mesure à appliquer : « La protection des bourgeons juste avant le débourrement avec du cuivre associé à du mancozèbe », note Charles Manceau. « On peut également utiliser de la bouillie bordelaise, à partir du stade bourgeon dans le coton jusquau stade grappes visibles, complète Isabelle Méjean. Ensuite, il est préférable de traiter après chaque intervention culturale. » Sur les parcelles saines, il est recommandé de privilégier, dans le cadre de la lutte antimildiou, des organo-cupriques jusquà la floraison.
En cas de vendanges mécaniques, lIFV conseille dappliquer, dans les 12 heures suivant la récolte, un produit cuprique. Mais pour Charles Manceau, « le cuivre protège le cep en freinant lentrée de la bactérie. Si la contamination a eu lieu par la machine à vendanger, il est trop tard. »