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Acariens Les typhlodromes sont de précieux alliés

La vigne - n°6 - mars 2012 - page 70

Ces ravageurs sont le plus souvent régulés par leurs prédateurs naturels, les typhlodromes. Si un traitement acaricide doit être réalisé, le choix du produit devra prendre en compte son impact sur ces auxiliaires.

Quelle est la nuisibilité des acariens rouges et jaunes ?

} Les acariens rouges et jaunes de la vigne, appelés acariens tétranyques, peuvent perturber et même freiner la croissance de la vigne au printemps. Les attaques de larves d’acariens rouges entraînent des nécroses et une crispation des feuilles.
En été, les piqûres des acariens jaunes provoquent des tâches rouges ou jaunes sur les feuilles et celles des acariens rouges donnent au feuillage une couleur plombée. La photosynthèse est alors réduite.

Quand faut-il intervenir ?

} «
Les populations de typhlodromes sont aujourd’hui généralement suffisantes dans les vignobles pour réguler les effectifs d’acariens rouges et jaunes, mais sur un plan microlocal, les situations sont variées », indique Serge Kreiter, chercheur à l’Inra-Sup Agro de Montpellier (Hérault).
Les typhlodromes sont des acariens prédateurs des tétranyques. Pour savoir si les parcelles abritent assez de typhlodromes, il est nécessaire de procéder à des comptages. Au printemps, la période d’observation des acariens rouges et des typhlodromes, à la face inférieure des feuilles, se situe au stade premières feuilles étalées. En été, les acariens rouges et jaunes et les typhlos se dénombrent de la nouaison à la véraison.
Un traitement acaricide n’est à envisager que si 70 % des feuilles au printemps sont occupées par au moins une forme mobile d’acarien rouge. En été, le seuil d’intervention est fixé à 30 % des feuilles occupées par une forme mobile d’acarien rouge ou jaune.
«
Mais ces seuils sont à moduler en fonction des populations de typhlodromes, ajoute Virginie Viguès, de l’IFV pôle Sud-Ouest.
Si l’on dénombre une forme mobile de typhlodrome par feuille, la régulation est assurée et il n’est pas nécessaire d’intervenir. »
Dans le Beaujolais, les traitements acaricides ne sont plus pratiqués depuis nombre d’années. «
Nous observons en moyenne 60 % des feuilles occupées par un typhlodrome », signale Caroline Le Roux, conseillère viticole à la chambre d’agriculture du Rhône.

Quels produits choisir ?

} «
Les

acaricides ont forcément un impact sur les typhlodromes, prévient Virginie Viguès.
Si l’on constate des dégâts, il est souvent préférable de ne pas traiter car les interventions sur acariens adultes sont peu efficaces. Mais l’année suivante, si le seuil est atteint, il est possible de traiter avec un acaricide ovicide classé neutre ou faiblement toxique. » Les typhlodromes sont sensibles à de nombreux produits comme les pyréthrinoïdes. «
Je conseille d’opter pour une spécialité à base d’hexythiazox», indique Caroline Le Roux. À noter que plusieurs produits antiacariens tétranyques ont été retirés du marché récemment.

Comment préserver les typhlodromes ?

} «
D’une façon générale, il faut limiter les pyréthrinoïdes, les dithiocarbamates et les organo-phosphorés pour préserver les populations de typhlodromes. Le soufre a lui aussi un effet un peu dépressif sur ces auxiliaires », explique Caroline Le Roux. Mais ces dernières années, l’emploi de phytosanitaires moins toxiques a entraîné un retour des typhlodromes dans les vignes. Pour Serge Kreiter, «
le développement de l’enherbement y a aussi contribué ». La plantation de haies peut aussi favoriser la croissance des populations de ce précieux acarien prédateur.

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