Le cycle du black-rot est plus long que celui du mildiou. Des attaques sont possibles jusquà la véraison. Les produits à base de mancozèbe et les IDM (ex-IBS) donnent de bons résultats.
Comment sest comportée la maladie en 2011 ?
? En Bourgogne, lannée a été
« très calme », indique Pierre Petitot, de la chambre dagriculture de Côte-dOr. Dans le Sancerrois,
« le black-rot na pas été très présent », déclare Pascal Meunier, dEspace vigne, à Sancerre (Cher). En Savoie en revanche, 2011 a été
« une très belle année à black-rot », témoigne Maxime Dancoine, de la chambre dagriculture.
Quelle prophylaxie adopter ?
? Le black-rot est provoqué par le champignon
Guignardia bidwellii. Ce dernier hiverne sous la forme de ponctuations noires, appelées périthèces, sur les grains de raisin attaqués lannée précédente et sur les rameaux. Sur ces parcelles, la prophylaxie consiste à brûler les baies momifiées et les sarments au moment de la taille.
Quand faut-il démarrer la lutte ?
? En cas de forte attaque lannée précédente, la lutte peut commencer dès la première feuille étalée, avec
« une molécule de contact antimildiou, du mancozèbe par exemple, bien quil soit lessivable, suivi à la floraison dun IBS (IDM) ou dune strobilurine », préconise Pierre Petitot.
« La lutte doit démarrer de façon précoce, confirme Pascal Meunier. Pour les deux premiers passages, on peut appliquer du mancozèbe ou du métirame zinc. Je conseille ensuite des strobilurines en alternance avec un IBS (IDM) durant lencadrement de floraison. »
Maxime Dancoine a une position différente. « Il nest pas recommandé de débuter systématiquement très tôt la protection, même sur les parcelles les plus sensibles. Le black-rot ne se développe que sous certaines conditions. Tant quelles ne sont pas réunies, ce nest pas la peine de démarrer les traitements. Quant au choix des produits, je conseille dutiliser ceux à base de mancozèbe puis un produit alliant fosétyl-Al et mancozèbe. »
Hors parcelles à fort historique black-rot, « la stratégie classique avec des antimildious et des anti-oïdiums homologués contre le black-rot doit être mise en
uvre à partir de la préfloraison », rapporte Pierre Petitot. Ensuite, il est nécessaire dassurer une protection régulière.
Maxime Dancoine demande aux viticulteurs de faire attention aux délais de renouvellement. « Pour les systémiques antimildiou, la cadence de traitement est de douze jours. Mais si lon utilise une spécialité associant du fosétyl-Al et du mancozèbe, seul le mancozèbe est efficace contre le black-rot. Lorsquil pleut, il est lessivé. Il faut donc renouveler le traitement dès lannonce dune nouvelle pluie », explique le conseiller viticole.
Quand arrêter les traitements ?
? Si la lutte a été correctement effectuée, les techniciens conseillent généralement darrêter les traitements à la fermeture de la grappe.
« Sur les parcelles sensibles, les viticulteurs peuvent réaliser un dernier traitement en début de véraison avec des strobilurines ou un IBS (IDM) sils nont pas dépassé le nombre maximal dapplications », précise Pierre Petitot.
« Le cycle du black-rot est long et des attaques peuvent survenir jusquà la véraison, commente Pascal Meunier.
Mais la maladie a une longueur davance. Les années à pression élevée, il ne me semble pas opportun dutiliser à la véraison un IBS (IDM) pour sauvegarder un faible pourcentage de récolte, car le mal est fait. Un produit de contact antimildiou suffit. Il faut aussi veiller à bien diriger la pulvérisation vers la zone des grappes. »