Selon des médecins bordelais, la consommation modérée de vin préserve les facultés intellectuelles des personnes âgées. Elle réduit le risque d'apparition de la maladie d'Alzheimer et de démence sénile.
Selon des médecins bordelais, la consommation modérée de vin préserve les facultés intellectuelles des personnes âgées. Elle réduit le risque d'apparition de la maladie d'Alzheimer et de démence sénile.
La liste des bienfaits du vin s'allonge. On sait depuis quelque temps qu'il protège le coeur et les vaisseaux sanguins. Voilà que l'on apprend qu'il préserve également la tête. C'est plus surprenant. Jusqu'à présent, les autorités médicales nous avaient surtout mis en garde contre les risques de lésions et de détériorations que les buveurs font courir à leur cerveau. Elles vont devoir nuancer leur propos car une règle bien établie vient une nouvelle fois de se confirmer : ce n'est pas le produit mais la dose qui fait le poison. Quelque 3 000 personnes âgées en ont donné la certitude au professeur Jean-François Dartigues, neurologue au centre hospitalier universitaire de Bordeaux.En 1998, avec ses collègues, il démarre une étude sur le vieillissement intitulée Paquid. Il enregistre alors l'état de santé et les habitudes de vie de 3 777 habitants de Gironde et de Dordogne âgés de 65 ans au moins. Trois ans après, 2 273 personnes passent un nouveau bilan de santé, assorti d'un questionnaire et de tests conduits par un psychologue. Ce sont les résultats de ces examens que les médecins bordelais publient aujourd'hui. Ils montrent que les buveurs modérés, soit ceux qui avalent un quart à un demi-litre de vin par jour, tiennent et conservent la meilleure forme intellectuelle. Et de loin. La fréquence avec laquelle ils sont victimes de démence sénile est inférieure de 80 % à celle que l'on observe chez les abstinents. Leur risque d'être atteint de la maladie d'Alzheimer est réduit de 75 %. ' Ce sont des écarts considérables ', souligne Jean-François Dartigues. Ils sont supérieurs à ceux que l'on rencontre dans l'apparition des maladies cardiaques et vasculaires, que la consommation modérée de vin ou d'alcool réduit, selon les enquêtes, de 20 à 50 % au mieux.Les écarts en question sont également surprenants. L'étude avait débuté sur une supposition opposée aux conclusions auxquelles elle parvient. Les auteurs avaient imaginé que la consommation, même modérée de vin, allait accélérer la perte des facultés intellectuelles. Il n'en est rien. ' Un suivi à plus long terme confirme ce résultat ', dévoile Jean-François Dartigues, dont l'équipe a refait le point cinq ans après le début de l'enquête. Ce recul supplémentaire permet de préciser le champ d'action du vin : s'il réduit le risque de maladie, il ne modifie pas pour autant le vieillissement normal. Les sujets sains, qu'ils soient buveurs modérés ou abstinents, voient leurs facultés décliner au même rythme.L'enquête bordelaise n'apporte pas la preuve certaine de l'efficacité du vin contre la maladie d'Alzheimer ou la démence. D'autres explications restent envisageables, même s'il y a peu de chances qu'elles soient vraies. Les abstinents pourraient se priver parce qu'ils se savent fragiles. Ceci expliquerait alors qu'ils soient plus malades que les buveurs. ' Nous avons tout de même des arguments pour penser à un effet protecteur ', estime Jean-François Dartigues. Ces arguments reposent sur les propriétés du vin et de l'alcool qui sont antioxydants et agissent sur les graisses en circulation dans le sang. Ces propriétés sont à l'origine de la protection cardiaque. Elles permettent de supposer que les neurones des buveurs modérés sont préservés de l'agression des radicaux libres, molécules qui accélèrent le vieillissement. Elle apporte une explication au fait que l'on trouve en abondance dans le sang des buveurs modérés un corps gras (une lipoprotéine) stimulant les neurones.En l'absence de preuve, les auteurs de l'étude restent prudents. Ils n'en sont pas à prescrire le vin à toutes les personnes âgées. En revanche, ils recommandent de ne plus leur supprimer le plaisir de cette boisson lorsqu'il n'y a aucune raison de le faire. La consommation de trois à quatre verres de vin par jour est sans risque pour le cerveau de nos aînés.
La liste des bienfaits du vin s'allonge. On sait depuis quelque temps qu'il protège le coeur et les vaisseaux sanguins. Voilà que l'on apprend qu'il préserve également la tête. C'est plus surprenant. Jusqu'à présent, les autorités médicales nous avaient surtout mis en garde contre les risques de lésions et de détériorations que les buveurs font courir à leur cerveau. Elles vont devoir nuancer leur propos car une règle bien établie vient une nouvelle fois de se confirmer : ce n'est pas le produit mais la dose qui fait le poison. Quelque 3 000 personnes âgées en ont donné la certitude au professeur Jean-François Dartigues, neurologue au centre hospitalier universitaire de Bordeaux.En 1998, avec ses collègues, il démarre une étude sur le vieillissement intitulée Paquid. Il enregistre alors l'état de santé et les habitudes de vie de 3 777 habitants de Gironde et de Dordogne âgés de 65 ans au moins. Trois ans après, 2 273 personnes passent un nouveau bilan de santé, assorti d'un questionnaire et de tests conduits par un psychologue. Ce sont les résultats de ces examens que les médecins bordelais publient aujourd'hui. Ils montrent que les buveurs modérés, soit ceux qui avalent un quart à un demi-litre de vin par jour, tiennent et conservent la meilleure forme intellectuelle. Et de loin. La fréquence avec laquelle ils sont victimes de démence sénile est inférieure de 80 % à celle que l'on observe chez les abstinents. Leur risque d'être atteint de la maladie d'Alzheimer est réduit de 75 %. ' Ce sont des écarts considérables ', souligne Jean-François Dartigues. Ils sont supérieurs à ceux que l'on rencontre dans l'apparition des maladies cardiaques et vasculaires, que la consommation modérée de vin ou d'alcool réduit, selon les enquêtes, de 20 à 50 % au mieux.Les écarts en question sont également surprenants. L'étude avait débuté sur une supposition opposée aux conclusions auxquelles elle parvient. Les auteurs avaient imaginé que la consommation, même modérée de vin, allait accélérer la perte des facultés intellectuelles. Il n'en est rien. ' Un suivi à plus long terme confirme ce résultat ', dévoile Jean-François Dartigues, dont l'équipe a refait le point cinq ans après le début de l'enquête. Ce recul supplémentaire permet de préciser le champ d'action du vin : s'il réduit le risque de maladie, il ne modifie pas pour autant le vieillissement normal. Les sujets sains, qu'ils soient buveurs modérés ou abstinents, voient leurs facultés décliner au même rythme.L'enquête bordelaise n'apporte pas la preuve certaine de l'efficacité du vin contre la maladie d'Alzheimer ou la démence. D'autres explications restent envisageables, même s'il y a peu de chances qu'elles soient vraies. Les abstinents pourraient se priver parce qu'ils se savent fragiles. Ceci expliquerait alors qu'ils soient plus malades que les buveurs. ' Nous avons tout de même des arguments pour penser à un effet protecteur ', estime Jean-François Dartigues. Ces arguments reposent sur les propriétés du vin et de l'alcool qui sont antioxydants et agissent sur les graisses en circulation dans le sang. Ces propriétés sont à l'origine de la protection cardiaque. Elles permettent de supposer que les neurones des buveurs modérés sont préservés de l'agression des radicaux libres, molécules qui accélèrent le vieillissement. Elle apporte une explication au fait que l'on trouve en abondance dans le sang des buveurs modérés un corps gras (une lipoprotéine) stimulant les neurones.En l'absence de preuve, les auteurs de l'étude restent prudents. Ils n'en sont pas à prescrire le vin à toutes les personnes âgées. En revanche, ils recommandent de ne plus leur supprimer le plaisir de cette boisson lorsqu'il n'y a aucune raison de le faire. La consommation de trois à quatre verres de vin par jour est sans risque pour le cerveau de nos aînés.