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Les typhlodromes protègent la vigne

La vigne - n°76 - avril 1997 - page 0

Prédateurs naturels des acariens phytophages de la vigne, les typhlodromes constituent une alternative intéressante à la lutte chimique et donc aux acaricides.

Prédateurs naturels des acariens phytophages de la vigne, les typhlodromes constituent une alternative intéressante à la lutte chimique et donc aux acaricides.

Dans la nature, il existe des équilibres : A mange B, qui mange C. Si B disparaît de la circulation, A crève de faim et C pullule, schématise un vigneron. C'est un peu ce qui s'est passé pour les araignées et leurs prédateurs naturels, les typhlodromes. L'utilisation de certains produits phytos a provoqué la disparition de ces derniers. Les araignées ont alors pullulé. On a donc utilisé des acaricides qui ont fini d'éliminer les typhlodromes rescapés; on était alors pris dans l'engrenage de la chimie... Depuis quelques années, on observe un retournement de tendance en faveur de la lutte raisonnée, voire intégrée, qui prend en compte les mécanismes naturels de régulation des ravageurs. Dans le cas précis des acariens et des typhlodromes, les recherches ont déjà bien avancées. Un groupe national étudie les effets non intentionnels des produits phytosanitaires sur les typhlodromes en les classant en fonction de leur toxicité (voir La Vigne n° 41 et n° 56). Les essais sont conduits sur différents sites et chaque année, la note nationale est réactualisée. Autre volet de l'étude : comment favoriser la recolonisation des parcelles par les typhlodromes de manière à retrouver et à maintenir un équilibre biologique satisfaisant. En Bourgogne, le schéma décisionnel présenté ci-contre a été proposé aux vignerons appartenant aux groupes ' Lutte raisonnée '. Dans un premier temps, on se contentait de pratiquer la lutte raisonnée. Puis un choix de produits sélectifs était préconisé.Après cinq années d'étude, Gilles Sentenac, de l'ITV de Beaune, constate une recolonisation naturelle des parcelles par T. pyri dans plus de 80 % des cas (voir infographie). Ces résultats confirment l'importance du choix de produits phytopharmaceutiques classés neutres à faiblement toxiques pour les typhlodromes.Mais il existe des impasses techniques. Par exemple, l'utilisation de produits classés toxiques est nécessaire pour lutter contre la cicadelle de la flavescence dorée ou en traitement curatif de la première génération de tordeuses. La solution viendra peut-être de la mise au point d'une autre méthode de lutte ou de l'utilisation de populations de typhlodromes résistants. Il existe aussi des cas d'échecs non expliqués. Le constat est identique en Champagne. En dépit de très bons résultats de recolonisation naturelle dans la majeure partie du vignoble, certains secteurs ne sont toujours pas colonisés sans que l'on sache pourquoi.Dans le Bordelais, la Protection des végétaux et l'ITV ont envisagé les deux scénarios de recolonisation : passive ou active. Dans le premier cas, on compte deux à trois ans minimum pour constater l'installation de T. pyri. Elle est, semble-t-il, retardée par la présence d'un autre prédateur (peu rencontré en Bourgogne et en Champagne), Neoseilus californicus. T. pyri peut consommer des acariens mais aussi du pollen ou d'autres aliments et se maintient sur la vigne en permanence.N. californicus, lui, est un prédateur de nettoyage qui ne se nourrit que d'araignées. Il existe une compétition qui gêne l'installation de T. pyri.En ce qui concerne la recolonisation active par apport de typhlodromes, les Bordelais estiment qu'un minimum de vingt individus par cep est nécessaire. Ils constatent aussi que cette opération est très gourmande en temps pour la collecte et la mise en place du matériel végétal. Les Bourguignons observent que ' l'absence de connaissances sur les capacités d'adaptations de la population déplacée aux nouvelles conditions écologiques de la parcelle peut se traduire par de cuisants échecs '.Autre inconvénient de la recolonisation active, souligné celui-ci par les Champenois : le risque sanitaire lié au transport de matériel végétal d'une parcelle à l'autre, notamment pour les maladies du bois, les pyrales et les cochenilles. Compte tenu de ces inconvénients, on essaiera plutôt de privilégier la recolonisation naturelle ou passive, sachant que cela peut prendre quelques mois à plusieurs années. Les recherches devraient permettre de mieux comprendre les situations d'échec et de trouver des solutions.

Dans la nature, il existe des équilibres : A mange B, qui mange C. Si B disparaît de la circulation, A crève de faim et C pullule, schématise un vigneron. C'est un peu ce qui s'est passé pour les araignées et leurs prédateurs naturels, les typhlodromes. L'utilisation de certains produits phytos a provoqué la disparition de ces derniers. Les araignées ont alors pullulé. On a donc utilisé des acaricides qui ont fini d'éliminer les typhlodromes rescapés; on était alors pris dans l'engrenage de la chimie... Depuis quelques années, on observe un retournement de tendance en faveur de la lutte raisonnée, voire intégrée, qui prend en compte les mécanismes naturels de régulation des ravageurs. Dans le cas précis des acariens et des typhlodromes, les recherches ont déjà bien avancées. Un groupe national étudie les effets non intentionnels des produits phytosanitaires sur les typhlodromes en les classant en fonction de leur toxicité (voir La Vigne n° 41 et n° 56). Les essais sont conduits sur différents sites et chaque année, la note nationale est réactualisée. Autre volet de l'étude : comment favoriser la recolonisation des parcelles par les typhlodromes de manière à retrouver et à maintenir un équilibre biologique satisfaisant. En Bourgogne, le schéma décisionnel présenté ci-contre a été proposé aux vignerons appartenant aux groupes ' Lutte raisonnée '. Dans un premier temps, on se contentait de pratiquer la lutte raisonnée. Puis un choix de produits sélectifs était préconisé.Après cinq années d'étude, Gilles Sentenac, de l'ITV de Beaune, constate une recolonisation naturelle des parcelles par T. pyri dans plus de 80 % des cas (voir infographie). Ces résultats confirment l'importance du choix de produits phytopharmaceutiques classés neutres à faiblement toxiques pour les typhlodromes.Mais il existe des impasses techniques. Par exemple, l'utilisation de produits classés toxiques est nécessaire pour lutter contre la cicadelle de la flavescence dorée ou en traitement curatif de la première génération de tordeuses. La solution viendra peut-être de la mise au point d'une autre méthode de lutte ou de l'utilisation de populations de typhlodromes résistants. Il existe aussi des cas d'échecs non expliqués. Le constat est identique en Champagne. En dépit de très bons résultats de recolonisation naturelle dans la majeure partie du vignoble, certains secteurs ne sont toujours pas colonisés sans que l'on sache pourquoi.Dans le Bordelais, la Protection des végétaux et l'ITV ont envisagé les deux scénarios de recolonisation : passive ou active. Dans le premier cas, on compte deux à trois ans minimum pour constater l'installation de T. pyri. Elle est, semble-t-il, retardée par la présence d'un autre prédateur (peu rencontré en Bourgogne et en Champagne), Neoseilus californicus. T. pyri peut consommer des acariens mais aussi du pollen ou d'autres aliments et se maintient sur la vigne en permanence.N. californicus, lui, est un prédateur de nettoyage qui ne se nourrit que d'araignées. Il existe une compétition qui gêne l'installation de T. pyri.En ce qui concerne la recolonisation active par apport de typhlodromes, les Bordelais estiment qu'un minimum de vingt individus par cep est nécessaire. Ils constatent aussi que cette opération est très gourmande en temps pour la collecte et la mise en place du matériel végétal. Les Bourguignons observent que ' l'absence de connaissances sur les capacités d'adaptations de la population déplacée aux nouvelles conditions écologiques de la parcelle peut se traduire par de cuisants échecs '.Autre inconvénient de la recolonisation active, souligné celui-ci par les Champenois : le risque sanitaire lié au transport de matériel végétal d'une parcelle à l'autre, notamment pour les maladies du bois, les pyrales et les cochenilles. Compte tenu de ces inconvénients, on essaiera plutôt de privilégier la recolonisation naturelle ou passive, sachant que cela peut prendre quelques mois à plusieurs années. Les recherches devraient permettre de mieux comprendre les situations d'échec et de trouver des solutions.

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