Le temps clément a favorisé la végétation. Du coup, les bourgeons ont éclaté avec de l'avance. Mais une sortie si précoce inquiète les vignerons. La vigne n'offre plus de protection face au gel. Le mois d'avril s'annonce long.
Le temps clément a favorisé la végétation. Du coup, les bourgeons ont éclaté avec de l'avance. Mais une sortie si précoce inquiète les vignerons. La vigne n'offre plus de protection face au gel. Le mois d'avril s'annonce long.
Les années 90 nous habituent à la précocité. 1997 ne déroge pas à la règle, au contraire. La vigne comptait, début avril, quinze jours à trois semaines d'avance par rapport à une année moyenne. Dans l'Anjou, au début du mois, les bourgeons étaient entre les stades pointe verte et sortie de feuilles, avec trois semaines d'avance par rapport à 1996. A Nantes, cette avance avoisinait les quatre semaines par rapport à la moyenne mi-mars! Mais la fin du mois, plus fraîche, a ramené la précocité de deux à trois semaines. Quinze jours d'avance sur une année moyenne, c'est ce qu'annoncent les Champenois, avec des chardonnays prêts à débourrer début avril. Au même moment, les techniciens de l'ICV de Nîmes observaient sur leur référentiel parcellaire 25 jours d'avance sur le millésime précédent!A Bandol, les grappes de grenache étaient visibles début avril, deux à trois semaines plus tôt que l'an dernier. L'avance semblait encore plus grande dans le Jura : les feuilles pointaient le bout de leur nez alors que l'année dernière, à la même époque, certains faisaient encore des traitements d'hiver. Les quinze derniers jours de mars ont cependant ralenti les ardeurs de la végétation, avec le retour des gelées blanches.On pourrait encore multiplier les exemples : une dizaine de jours d'avance sur une année normale en Midi-Pyrénées, une quinzaine en Beaujolais, deux à trois semaines dans les Pyrénées-Orientales, trois semaines à Bordeaux...Mais les nuits de fin mars pouvaient être très fraîches, flirtant parfois avec le zéro. Et à l'heure où nous écrivons ces lignes, on annonce dans certaines régions un rafraîchissement pour le quatre ou cinq avril.Deux vignobles avaient déjà, début avril, subi des gelées : dans la nuit du 21 au 22 mars, le thermomètre était descendu dans les secteurs gélifs du Frontonnais autour de - 3 ou - 4°C. Parfois, ce froid n'a duré que trois quarts d'heure. En revanche, certaines parcelles sont restées plus d'une heure à cette température. ' Les dégâts ne semblent pas trop importants, indique-t-on à la cave de Fronton. Ces zones gélives sont aussi les plus tardives. Au moment du gel, 30 à 40 % seulement des bourgeons avaient débourré. Notre chance, c'est qu'il n'avait pas plu depuis plus d'un mois avant le gel. Le sol était chaud et sec. La pluie est arrivée trois jours après... ' Dans l'Hérault également, certaines parcelles ont essuyé les assauts du froid ' mais c'est anecdotique, indique un professionnel, et ça devrait se rattraper complètement '.Ce démarrage précoce de la végétation a pu précipiter les choses. A Chablis, les vignerons s'affairaient à installer fin mars leurs chaufferettes alors que des pointes vertes étaient déjà visibles çà et là. Une entreprise, qui commercialise des équipements de lutte contre le gel, avouait au même moment être assaillie d'appels téléphoniques. Les vignerons avaient déjà pris du retard dans leurs travaux cet hiver, qu'ils avaient pu rattraper grâce aux beaux mois de février et mars. Mais aujourd'hui, c'est le démarrage précoce de la végétation qui précipite les travaux. Traitements d'hiver et désherbage ont pu être gênés par la hâte des bourgeons à la sortie de leur coton. La taille n'était pas toujours achevée. Mais c'était parfois voulu. ' Lorsque l'année est précoce, les gens sont contents de ne pas avoir fini la taille ', lançait un technicien. Dans le Jura, peu de vignes étaient encore liées alors que le débourrement avait commencé.Les premiers traitements contre l'oïdium dans le sud de la France risquent de pâtir de cette précocité. ' L'an dernier, dans les secteurs précoces, ils avaient été réalisés le 25 avril, témoigne un technicien biterrois. On est le 1er avril et certains ont déjà commencé! J'espère que les vignerons ne vont pas laisser passer ce premier traitement. ' Même crainte à la chambre d'agriculture des Pyrénées-Orientales. ' Les vignerons ont eu tout à faire en même temps, constate Alain Halma. Les premiers traitements ont démarré sur chardonnay entre les 15 et 20 mars. Mais début avril, les grappes étaient parfois nettement visibles sur des carignans qui n'avaient pas encore été traités. 'Il y a cependant des bonnes nouvelles. Février et mars ont été dans l'ensemble relativement secs. L'Epi mildiou était donc bas début avril et les flaques d'eau, nécessaires à l'extension du champignon, se faisaient rares.
Les années 90 nous habituent à la précocité. 1997 ne déroge pas à la règle, au contraire. La vigne comptait, début avril, quinze jours à trois semaines d'avance par rapport à une année moyenne. Dans l'Anjou, au début du mois, les bourgeons étaient entre les stades pointe verte et sortie de feuilles, avec trois semaines d'avance par rapport à 1996. A Nantes, cette avance avoisinait les quatre semaines par rapport à la moyenne mi-mars! Mais la fin du mois, plus fraîche, a ramené la précocité de deux à trois semaines. Quinze jours d'avance sur une année moyenne, c'est ce qu'annoncent les Champenois, avec des chardonnays prêts à débourrer début avril. Au même moment, les techniciens de l'ICV de Nîmes observaient sur leur référentiel parcellaire 25 jours d'avance sur le millésime précédent!A Bandol, les grappes de grenache étaient visibles début avril, deux à trois semaines plus tôt que l'an dernier. L'avance semblait encore plus grande dans le Jura : les feuilles pointaient le bout de leur nez alors que l'année dernière, à la même époque, certains faisaient encore des traitements d'hiver. Les quinze derniers jours de mars ont cependant ralenti les ardeurs de la végétation, avec le retour des gelées blanches.On pourrait encore multiplier les exemples : une dizaine de jours d'avance sur une année normale en Midi-Pyrénées, une quinzaine en Beaujolais, deux à trois semaines dans les Pyrénées-Orientales, trois semaines à Bordeaux...Mais les nuits de fin mars pouvaient être très fraîches, flirtant parfois avec le zéro. Et à l'heure où nous écrivons ces lignes, on annonce dans certaines régions un rafraîchissement pour le quatre ou cinq avril.Deux vignobles avaient déjà, début avril, subi des gelées : dans la nuit du 21 au 22 mars, le thermomètre était descendu dans les secteurs gélifs du Frontonnais autour de - 3 ou - 4°C. Parfois, ce froid n'a duré que trois quarts d'heure. En revanche, certaines parcelles sont restées plus d'une heure à cette température. ' Les dégâts ne semblent pas trop importants, indique-t-on à la cave de Fronton. Ces zones gélives sont aussi les plus tardives. Au moment du gel, 30 à 40 % seulement des bourgeons avaient débourré. Notre chance, c'est qu'il n'avait pas plu depuis plus d'un mois avant le gel. Le sol était chaud et sec. La pluie est arrivée trois jours après... ' Dans l'Hérault également, certaines parcelles ont essuyé les assauts du froid ' mais c'est anecdotique, indique un professionnel, et ça devrait se rattraper complètement '.Ce démarrage précoce de la végétation a pu précipiter les choses. A Chablis, les vignerons s'affairaient à installer fin mars leurs chaufferettes alors que des pointes vertes étaient déjà visibles çà et là. Une entreprise, qui commercialise des équipements de lutte contre le gel, avouait au même moment être assaillie d'appels téléphoniques. Les vignerons avaient déjà pris du retard dans leurs travaux cet hiver, qu'ils avaient pu rattraper grâce aux beaux mois de février et mars. Mais aujourd'hui, c'est le démarrage précoce de la végétation qui précipite les travaux. Traitements d'hiver et désherbage ont pu être gênés par la hâte des bourgeons à la sortie de leur coton. La taille n'était pas toujours achevée. Mais c'était parfois voulu. ' Lorsque l'année est précoce, les gens sont contents de ne pas avoir fini la taille ', lançait un technicien. Dans le Jura, peu de vignes étaient encore liées alors que le débourrement avait commencé.Les premiers traitements contre l'oïdium dans le sud de la France risquent de pâtir de cette précocité. ' L'an dernier, dans les secteurs précoces, ils avaient été réalisés le 25 avril, témoigne un technicien biterrois. On est le 1er avril et certains ont déjà commencé! J'espère que les vignerons ne vont pas laisser passer ce premier traitement. ' Même crainte à la chambre d'agriculture des Pyrénées-Orientales. ' Les vignerons ont eu tout à faire en même temps, constate Alain Halma. Les premiers traitements ont démarré sur chardonnay entre les 15 et 20 mars. Mais début avril, les grappes étaient parfois nettement visibles sur des carignans qui n'avaient pas encore été traités. 'Il y a cependant des bonnes nouvelles. Février et mars ont été dans l'ensemble relativement secs. L'Epi mildiou était donc bas début avril et les flaques d'eau, nécessaires à l'extension du champignon, se faisaient rares.