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Repartir sur de nouvelles bases

La vigne - n°76 - avril 1997 - page 0

Grâce aux nombreux essais menés ces dernières années, les connaissances viticoles des Californiens s'étoffent. Ce savoir fraîchement acquis est d'ailleurs déjà mis à contribution pour orienter les replantations.

Grâce aux nombreux essais menés ces dernières années, les connaissances viticoles des Californiens s'étoffent. Ce savoir fraîchement acquis est d'ailleurs déjà mis à contribution pour orienter les replantations.

Phylloxéra, le retour! Un siècle plus tard, une partie du vignoble californien est à nouveau touchée par le diabolique insecte. Tout cela parce que le porte-greffe majoritairement utilisé par les Américains contient un Vinifera dans sa parenté, il s'agit de l'Aramon X Rupestris Ganzin 1 (AXR 1). Ce porte-greffe convenait parfaitement jusqu'à ce qu'un autre type de phylloxéra, plus violent, ne s'exprime. Il serait d'une agressivité semblable à celui présent en France.Pourquoi avoir ignoré le risque que présentait l'AXR 1? ' Lorsque les affaires ont repris dans les années soixante, on cherchait un porte-greffe facile, explique un winemaker. L'AXR 1 est très stable en terme de qualité. Il convient à tous les sols, se greffe facilement et extériorise peu les maladies. Pour toutes ces raisons, nous avons voulu ignorer le risque et nous avons eu tort. ' Certains gros producteurs, comme Gallo et Mondavi, ont utilisé des photographies aériennes pour cerner la progression du phylloxéra et organiser les replantations.Selon certaines estimations, les pertes causées par le phylloxéra pourraient représenter deux ans de récolte entre 1990 et 2000 et le coût des replantations s'élèverait à 1 milliard de dollars US (5,5 milliards de francs environ). ' Actuellement, nous sommes au creux de la vague, observe un propriétaire. Mais dans tout malheur, il y a des aspects positifs. En nous obligeant à replanter, le phylloxéra nous permet de rectifier des erreurs commises dans le passé, notamment de mieux adapter les variétés aux différents secteurs. 'La Californie se caractérise en effet par une grande diversité de climats et de sols. Les influences climatiques sont désormais bien connues, ce qui permet de mieux répartir les cépages. Les vallées de Napa et de Sonoma qui se rejoignent sur le secteur de Carneros sont un bon exemple. Pinot noir et chardonnay de cette zone assez fraîche sont particulièrement réputés pour leur finesse.Lorsqu'on remonte ensuite les vallées et que l'on va du plus frais au plus chaud, on trouve les cépages bordelais puis méridionaux et enfin italiens. Dans tous les cas, l'irrigation permet de remédier à la faible pluviosité estivale. Elle est indispensable mais doit être raisonnée si l'on veut privilégier la qualité. On imagine facilement qu'elle n'est pas menée de la même manière dans la vallée centrale, où les rendements atteignent 160 à 170 hl/ha, et les autres régions où l'on parle plutôt de rendements de 40 à 90 hl/ha. Il faut aussi avouer que si les vins produits dans la première région se trouvent souvent à moins de 4 dollars/bouteille (22 F), les autres dépassent fréquemment les 15 dollars (82 F).De nombreux essais sont en cours dans les domaines pour tester les clones et les associations avec différents porte-greffes. Autres sujets de réflexion, la taille et le palissage. Du gobelet au cordon en passant par le guyot, la lyre, le pallissage en T ou le Geneva double curtain, on trouve tous les systèmes. Il reste à déterminer lequel convient à tel cépage et à telle zone pour favoriser la maturation.D'autres travaux concernent la densité de plantation qui augmente peu à peu. On passe actuellement de 1 000 à 4 000 pieds/ha, ce qui oblige à adapter le matériel. ' Dans la mesure où cela augmente les coûts de plantation mais aussi de production, il va falloir s'assurer que l'on y gagne en qualité et pourquoi pas en quantité ', remarque un responsable technique. En ce qui concerne les maladies comme Pierce, qui est véhiculée par une cicadelle, et les ravageurs comme le leafhopper (sauterelle qui mange les feuilles), on cherche à les éliminer en favorisant leurs prédateurs. D'autres essais portent sur des variétés utilisées comme cultures de couvertures.On le voit, la Californie est un vaste champ d'expérimentation où chacun travaille dur pour acquérir l'expérience que mille ans d'histoire ont donné à la viticulture française.

Phylloxéra, le retour! Un siècle plus tard, une partie du vignoble californien est à nouveau touchée par le diabolique insecte. Tout cela parce que le porte-greffe majoritairement utilisé par les Américains contient un Vinifera dans sa parenté, il s'agit de l'Aramon X Rupestris Ganzin 1 (AXR 1). Ce porte-greffe convenait parfaitement jusqu'à ce qu'un autre type de phylloxéra, plus violent, ne s'exprime. Il serait d'une agressivité semblable à celui présent en France.Pourquoi avoir ignoré le risque que présentait l'AXR 1? ' Lorsque les affaires ont repris dans les années soixante, on cherchait un porte-greffe facile, explique un winemaker. L'AXR 1 est très stable en terme de qualité. Il convient à tous les sols, se greffe facilement et extériorise peu les maladies. Pour toutes ces raisons, nous avons voulu ignorer le risque et nous avons eu tort. ' Certains gros producteurs, comme Gallo et Mondavi, ont utilisé des photographies aériennes pour cerner la progression du phylloxéra et organiser les replantations.Selon certaines estimations, les pertes causées par le phylloxéra pourraient représenter deux ans de récolte entre 1990 et 2000 et le coût des replantations s'élèverait à 1 milliard de dollars US (5,5 milliards de francs environ). ' Actuellement, nous sommes au creux de la vague, observe un propriétaire. Mais dans tout malheur, il y a des aspects positifs. En nous obligeant à replanter, le phylloxéra nous permet de rectifier des erreurs commises dans le passé, notamment de mieux adapter les variétés aux différents secteurs. 'La Californie se caractérise en effet par une grande diversité de climats et de sols. Les influences climatiques sont désormais bien connues, ce qui permet de mieux répartir les cépages. Les vallées de Napa et de Sonoma qui se rejoignent sur le secteur de Carneros sont un bon exemple. Pinot noir et chardonnay de cette zone assez fraîche sont particulièrement réputés pour leur finesse.Lorsqu'on remonte ensuite les vallées et que l'on va du plus frais au plus chaud, on trouve les cépages bordelais puis méridionaux et enfin italiens. Dans tous les cas, l'irrigation permet de remédier à la faible pluviosité estivale. Elle est indispensable mais doit être raisonnée si l'on veut privilégier la qualité. On imagine facilement qu'elle n'est pas menée de la même manière dans la vallée centrale, où les rendements atteignent 160 à 170 hl/ha, et les autres régions où l'on parle plutôt de rendements de 40 à 90 hl/ha. Il faut aussi avouer que si les vins produits dans la première région se trouvent souvent à moins de 4 dollars/bouteille (22 F), les autres dépassent fréquemment les 15 dollars (82 F).De nombreux essais sont en cours dans les domaines pour tester les clones et les associations avec différents porte-greffes. Autres sujets de réflexion, la taille et le palissage. Du gobelet au cordon en passant par le guyot, la lyre, le pallissage en T ou le Geneva double curtain, on trouve tous les systèmes. Il reste à déterminer lequel convient à tel cépage et à telle zone pour favoriser la maturation.D'autres travaux concernent la densité de plantation qui augmente peu à peu. On passe actuellement de 1 000 à 4 000 pieds/ha, ce qui oblige à adapter le matériel. ' Dans la mesure où cela augmente les coûts de plantation mais aussi de production, il va falloir s'assurer que l'on y gagne en qualité et pourquoi pas en quantité ', remarque un responsable technique. En ce qui concerne les maladies comme Pierce, qui est véhiculée par une cicadelle, et les ravageurs comme le leafhopper (sauterelle qui mange les feuilles), on cherche à les éliminer en favorisant leurs prédateurs. D'autres essais portent sur des variétés utilisées comme cultures de couvertures.On le voit, la Californie est un vaste champ d'expérimentation où chacun travaille dur pour acquérir l'expérience que mille ans d'histoire ont donné à la viticulture française.

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