Retour

imprimer l'article Imprimer

archiveXML - 1997

Lire les étiquettes du bout des doigts

La vigne - n°76 - avril 1997 - page 0

Quelques producteurs proposent des étiquettes en braille aux amateurs malvoyants. Ils sont encore peu nombreux mais leur initiative pourrait ne pas rester isolée.

Quelques producteurs proposent des étiquettes en braille aux amateurs malvoyants. Ils sont encore peu nombreux mais leur initiative pourrait ne pas rester isolée.

Choisir un vin lorsque les yeux ne permettent pas de lire une étiquette n'est pas chose facile. Certains malvoyants, amateurs de vin, ont fait réaliser des étiquettes en braille pour choisir à leurs aises les vins stockés dans leur propre cave. Des producteurs, de leur côté, ont aussi pensé à traduire leurs étiquettes.C'est dans l'impressionnante collection de Philippe Parès, un vrai passionné, que nous avons découvert l'étiquette tactile d'un vigneron du Beaujolais, Daniel Michaud.' Je connais un kinésithérapeute qui organisait un rallye cyclo-tandem pour les non-voyants dans le Beaujolais, raconte ce vigneron. La signalisation dans la salle des fêtes, où les participants du rallye étaient accueillis, était écrite en braille ainsi que la feuille de route. J'ai pensé qu'il serait bien de leur offrir des bouteilles de vin avec des étiquettes en braille. 'C'est ce qu'il fait en 1992 en collant à la main une surétiquette transparente en plastique avec des points en relief. En la caressant, l'amateur pouvait alors connaître les indications que donne habituellement une étiquette : appellation, nom du producteur, centilisation... Aujourd'hui, ce vigneron propose au coup par coup ces étiquettes particulières. ' Mais ce marché reste très confidentiel ', précise-t-il.La maison Chapoutier propose aussi ce service depuis peu mais à une autre échelle. Elle n'est pas la première au monde à réaliser des étiquettes en braille comme certains ont pu le comprendre. Mais ici, les indications sous forme tactiles sont désormais présentes sur toutes les bouteilles d'appellation, soit près de deux millions de cols destinées aux marchés français ou étranger.Un an de recherche a été nécessaire pour mettre au point ces étiquettes qui, contrairement à celles de Daniel Michaud, sont d'emblée en relief et ne nécessitent pas d'apposer une surétiquette. Elles indiquent l'appellation, les noms du vin et de la maison, la couleur, la ville, le pays et, très prochainement, les deux derniers chiffres du millésime.Lorsqu'on demande à Michel Chapoutier pourquoi il a pris cette initiative, il répond : ' Pourquoi pas? ' Cette maison, installée au coeur des crus des côtes du Rhône, a déjà à son actif plusieurs démarches humanistes.La cave de Ribeauvillé avait, elle aussi, fait réaliser une étiquette en braille mais de manière plus ponctuelle. Pour son centième anniversaire, elle avait demandé à plusieurs artistes d'habiller ses bouteilles, devenues alors des oeuvres vendues aux enchères. Les bénéfices de cette vente étant destinés à financer la création d'un musée avec une salle tactile, l'un des artistes avait alors créé une étiquette en braille.La maison Chapoutier est prête aujourd'hui à communiquer le résultat de ses travaux de recherche pour que d'autres entreprises puissent aussi proposer des étiquettes tactiles, et que du bout des doigts, le malvoyant choisisse seul le vin qui viendra charmer ses papilles.

Choisir un vin lorsque les yeux ne permettent pas de lire une étiquette n'est pas chose facile. Certains malvoyants, amateurs de vin, ont fait réaliser des étiquettes en braille pour choisir à leurs aises les vins stockés dans leur propre cave. Des producteurs, de leur côté, ont aussi pensé à traduire leurs étiquettes.C'est dans l'impressionnante collection de Philippe Parès, un vrai passionné, que nous avons découvert l'étiquette tactile d'un vigneron du Beaujolais, Daniel Michaud.' Je connais un kinésithérapeute qui organisait un rallye cyclo-tandem pour les non-voyants dans le Beaujolais, raconte ce vigneron. La signalisation dans la salle des fêtes, où les participants du rallye étaient accueillis, était écrite en braille ainsi que la feuille de route. J'ai pensé qu'il serait bien de leur offrir des bouteilles de vin avec des étiquettes en braille. 'C'est ce qu'il fait en 1992 en collant à la main une surétiquette transparente en plastique avec des points en relief. En la caressant, l'amateur pouvait alors connaître les indications que donne habituellement une étiquette : appellation, nom du producteur, centilisation... Aujourd'hui, ce vigneron propose au coup par coup ces étiquettes particulières. ' Mais ce marché reste très confidentiel ', précise-t-il.La maison Chapoutier propose aussi ce service depuis peu mais à une autre échelle. Elle n'est pas la première au monde à réaliser des étiquettes en braille comme certains ont pu le comprendre. Mais ici, les indications sous forme tactiles sont désormais présentes sur toutes les bouteilles d'appellation, soit près de deux millions de cols destinées aux marchés français ou étranger.Un an de recherche a été nécessaire pour mettre au point ces étiquettes qui, contrairement à celles de Daniel Michaud, sont d'emblée en relief et ne nécessitent pas d'apposer une surétiquette. Elles indiquent l'appellation, les noms du vin et de la maison, la couleur, la ville, le pays et, très prochainement, les deux derniers chiffres du millésime.Lorsqu'on demande à Michel Chapoutier pourquoi il a pris cette initiative, il répond : ' Pourquoi pas? ' Cette maison, installée au coeur des crus des côtes du Rhône, a déjà à son actif plusieurs démarches humanistes.La cave de Ribeauvillé avait, elle aussi, fait réaliser une étiquette en braille mais de manière plus ponctuelle. Pour son centième anniversaire, elle avait demandé à plusieurs artistes d'habiller ses bouteilles, devenues alors des oeuvres vendues aux enchères. Les bénéfices de cette vente étant destinés à financer la création d'un musée avec une salle tactile, l'un des artistes avait alors créé une étiquette en braille.La maison Chapoutier est prête aujourd'hui à communiquer le résultat de ses travaux de recherche pour que d'autres entreprises puissent aussi proposer des étiquettes tactiles, et que du bout des doigts, le malvoyant choisisse seul le vin qui viendra charmer ses papilles.

Cet article fait partie du dossier

Consultez les autres articles du dossier :

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :