Retour

imprimer l'article Imprimer

archiveXML - 1997

Le financement des stocks

La vigne - n°76 - avril 1997 - page 0

Les stocks ne sont pas des immobilisations. Ils sont financés à l'aide de crédits à court terme. L'estimation des besoins passe par une bonne connaissance des montants nécessaires pour faire tourner l'exploitation au quotidien.

Les stocks ne sont pas des immobilisations. Ils sont financés à l'aide de crédits à court terme. L'estimation des besoins passe par une bonne connaissance des montants nécessaires pour faire tourner l'exploitation au quotidien.

Le financement des stocks ne se raisonne pas indépendamment de celui de la trésorerie de l'exploitation. ' Dans le bilan, on distingue deux parties explique Xavier Mesnier, de l'Agence de Libourne (Gironde) de la Banque populaire. Le haut de bilan correspond aux valeurs immobilisées et le bas de bilan aux stocks, aux clients et à la banque. ' Pour s'y retrouver dans la comptabilité, les comptes d'immobilisation commencent par le chiffre 2, ceux liés aux stocks par 3, les clients par 4 et la banque par 5. Les techniques de financement du haut et du bas de bilan ne sont pas identiques. Le haut doit être couvert par les capitaux propres et les emprunts à long et moyen termes. Hormis les terrains, les immobilisations s'amortissent. Leur valeur diminue donc dans le temps. Avec des financements à long et moyen termes, la dette diminue aussi au fur et à mesure des remboursements.Le bas du bilan correspond aux éléments qui permettent d'assurer le cycle d'exploitation. Le stock en fait partie. ' Dans l'activité viticole, il ne doit être en aucun cas considéré comme une immobilisation ', estime Xavier Mesnier. Vendre tout son stock ne remet pas en cause son activité alors qu'il n'est pas possible de se séparer de son pulvérisateur sans avoir quelques problèmes pour faire ses traitements. La contrepartie du bas du bilan sont les fournisseurs et les dettes à court terme.Le financement des stocks passe donc par des emprunts à court terme. Il s'agit d'assumer le temps d'indisponibilité de l'argent entre le moment où le vin rentre en chai et sa commercialisation. Les produits bancaires, servant à cela, fonctionnent sur une à deux années selon les établissements, avec un renouvellement presque systématique. Dans l'activité viticole, le stock a plutôt tendance à augmenter. ' Sur une exploitation, paradoxalement, les crédits à court terme sont les plus longs, constate Xavier Mesnier. Il est très rare d'être sollicité pour les rembourser ou les diminuer. On nous demande plutôt le contraire, les renouveler et les augmenter. Il ne faut pas pour autant les confondre avec des financements à moyen ou long termes. ' Pour qu'un stock puisse être financé, il faut qu'il ait une valeur. Si par exemple, un vin d'appellation est en cuve et qu'il n'est pas encore agréé, comme ce produit ne peut pas être mis en marché, ce stock de vin ne pourra pas servir de garantie au banquier car il n'a pas encore de valeur commerciale. Négocier avec un établissement bancaire est donc beaucoup plus facile lorsque les cours des vins ou des eaux-de-vie sont fermes.Contre une somme d'argent mise à la disposition d'une exploitation, les banques font un engagement de garantie du crédit sur stock auprès des douanes. Les recettes locales s'engagent à ne délivrer les titres de mouvement des vins gagés qu'après l'agrément de la banque. Ceci se fait par l'intermédiaire de mains levées partielles ou totales. En contrepartie, l'exploitant s'engage à rembourser partiellement ou en totalité son crédit à court terme, en proportion des ventes réalisées. Souvent, ces produits sont appelés ' warrants '.Les volumes de vin en cave sont estimés à partir des déclarations de stock à la propriété et de la récolte. Le montant du prêt à court terme accordé par le banquier s'élève le plus souvent à 60 % de la valeur du stock. L'estimation de celle-ci permet une négociation. Deux chiffres sont présents dans la tête du banquier : le cours des vins et eaux-de-vie en vrac sur le marché et le prix moyen de vente à l'hectolitre de l'exploitation. Ce dernier est obtenu en divisant le chiffre d'affaires du précédent exercice par le volume récolté durant l'exercice. La réputation de la propriété, la nature des stocks (vrac ou bouteille), la relation établie avec le banquier et la concurrence entre établissements bancaires feront varier la valeur accordée au stock.Ensuite, en contrepartie de frais financiers, l'argent est mis à disposition de la propriété immédiatement ou selon les besoins par l'intermédiaire d'un billet à ordre. ' Aujourd'hui, les taux à court terme sur le marché de l'argent sont inférieurs à 4 %. Ceci veut dire que dans le domaine agricole, des courts termes peuvent être trouvés à partir de 5,5 % ', estime un spécialiste des financements.Voilà pour les mécanismes du principal outil disponible pour financer les stocks. L'estimation de ses besoins passe par une bonne approche du financement du cycle d'exploitation. ' Lors des études pour les installations, cela est rarement bien abordé. On s'occupe surtout des immobilisations. Or, si quelqu'un est trop coincé sur le court terme, il va avoir beaucoup de mal à rembourser ses emprunts à long et moyen termes. Je préfère une affaire en développement plus chargée sur le long et moyen termes qu'une entreprise chargée sur le court terme ', estime un banquier.Une méthode possible est l'utilisation du budget de trésorerie prévisionnel. Des besoins permanents peuvent être diagnostiqués sur toute l'année (voir infographie). Ils seront plutôt financés par des crédits à court terme sur une année, type ' warrants '. Au Crédit agricole de Touraine-Poitou, pour financer les stocks, il existe des produits qui courent sur deux ans. Lorsque les besoins sont réguliers mais non permanents, d'autres financements peuvent être trouvés comme la mobilisation du poste clients par l'escompte de créances.Enfin, en cas de besoins très ponctuels comme au moment des vendanges, des facilités de caisse, type ouverture de crédit, pourront être employées. La troisième solution est souvent plus onéreuse en frais financiers que les précédentes car le banquier a moins de garanties. ' Plus le budget prévisionnel de trésorerie est affiné, plus le financement des crédits à court terme est précis. Un financement à la louche est toujours plus coûteux, appuie Xavier Mesnier. Une transition comme le passage d'une vente de vin en vrac à une vente de vin en bouteille, avec donc une forte augmentation du stock nécessite une bonne appréciation des besoins financiers nécessaires au fonctionnement du cycle de l'exploitation. Le passage du vrac à la bouteille peut ainsi être plus ou moins rapide. '

Le financement des stocks ne se raisonne pas indépendamment de celui de la trésorerie de l'exploitation. ' Dans le bilan, on distingue deux parties explique Xavier Mesnier, de l'Agence de Libourne (Gironde) de la Banque populaire. Le haut de bilan correspond aux valeurs immobilisées et le bas de bilan aux stocks, aux clients et à la banque. ' Pour s'y retrouver dans la comptabilité, les comptes d'immobilisation commencent par le chiffre 2, ceux liés aux stocks par 3, les clients par 4 et la banque par 5. Les techniques de financement du haut et du bas de bilan ne sont pas identiques. Le haut doit être couvert par les capitaux propres et les emprunts à long et moyen termes. Hormis les terrains, les immobilisations s'amortissent. Leur valeur diminue donc dans le temps. Avec des financements à long et moyen termes, la dette diminue aussi au fur et à mesure des remboursements.Le bas du bilan correspond aux éléments qui permettent d'assurer le cycle d'exploitation. Le stock en fait partie. ' Dans l'activité viticole, il ne doit être en aucun cas considéré comme une immobilisation ', estime Xavier Mesnier. Vendre tout son stock ne remet pas en cause son activité alors qu'il n'est pas possible de se séparer de son pulvérisateur sans avoir quelques problèmes pour faire ses traitements. La contrepartie du bas du bilan sont les fournisseurs et les dettes à court terme.Le financement des stocks passe donc par des emprunts à court terme. Il s'agit d'assumer le temps d'indisponibilité de l'argent entre le moment où le vin rentre en chai et sa commercialisation. Les produits bancaires, servant à cela, fonctionnent sur une à deux années selon les établissements, avec un renouvellement presque systématique. Dans l'activité viticole, le stock a plutôt tendance à augmenter. ' Sur une exploitation, paradoxalement, les crédits à court terme sont les plus longs, constate Xavier Mesnier. Il est très rare d'être sollicité pour les rembourser ou les diminuer. On nous demande plutôt le contraire, les renouveler et les augmenter. Il ne faut pas pour autant les confondre avec des financements à moyen ou long termes. ' Pour qu'un stock puisse être financé, il faut qu'il ait une valeur. Si par exemple, un vin d'appellation est en cuve et qu'il n'est pas encore agréé, comme ce produit ne peut pas être mis en marché, ce stock de vin ne pourra pas servir de garantie au banquier car il n'a pas encore de valeur commerciale. Négocier avec un établissement bancaire est donc beaucoup plus facile lorsque les cours des vins ou des eaux-de-vie sont fermes.Contre une somme d'argent mise à la disposition d'une exploitation, les banques font un engagement de garantie du crédit sur stock auprès des douanes. Les recettes locales s'engagent à ne délivrer les titres de mouvement des vins gagés qu'après l'agrément de la banque. Ceci se fait par l'intermédiaire de mains levées partielles ou totales. En contrepartie, l'exploitant s'engage à rembourser partiellement ou en totalité son crédit à court terme, en proportion des ventes réalisées. Souvent, ces produits sont appelés ' warrants '.Les volumes de vin en cave sont estimés à partir des déclarations de stock à la propriété et de la récolte. Le montant du prêt à court terme accordé par le banquier s'élève le plus souvent à 60 % de la valeur du stock. L'estimation de celle-ci permet une négociation. Deux chiffres sont présents dans la tête du banquier : le cours des vins et eaux-de-vie en vrac sur le marché et le prix moyen de vente à l'hectolitre de l'exploitation. Ce dernier est obtenu en divisant le chiffre d'affaires du précédent exercice par le volume récolté durant l'exercice. La réputation de la propriété, la nature des stocks (vrac ou bouteille), la relation établie avec le banquier et la concurrence entre établissements bancaires feront varier la valeur accordée au stock.Ensuite, en contrepartie de frais financiers, l'argent est mis à disposition de la propriété immédiatement ou selon les besoins par l'intermédiaire d'un billet à ordre. ' Aujourd'hui, les taux à court terme sur le marché de l'argent sont inférieurs à 4 %. Ceci veut dire que dans le domaine agricole, des courts termes peuvent être trouvés à partir de 5,5 % ', estime un spécialiste des financements.Voilà pour les mécanismes du principal outil disponible pour financer les stocks. L'estimation de ses besoins passe par une bonne approche du financement du cycle d'exploitation. ' Lors des études pour les installations, cela est rarement bien abordé. On s'occupe surtout des immobilisations. Or, si quelqu'un est trop coincé sur le court terme, il va avoir beaucoup de mal à rembourser ses emprunts à long et moyen termes. Je préfère une affaire en développement plus chargée sur le long et moyen termes qu'une entreprise chargée sur le court terme ', estime un banquier.Une méthode possible est l'utilisation du budget de trésorerie prévisionnel. Des besoins permanents peuvent être diagnostiqués sur toute l'année (voir infographie). Ils seront plutôt financés par des crédits à court terme sur une année, type ' warrants '. Au Crédit agricole de Touraine-Poitou, pour financer les stocks, il existe des produits qui courent sur deux ans. Lorsque les besoins sont réguliers mais non permanents, d'autres financements peuvent être trouvés comme la mobilisation du poste clients par l'escompte de créances.Enfin, en cas de besoins très ponctuels comme au moment des vendanges, des facilités de caisse, type ouverture de crédit, pourront être employées. La troisième solution est souvent plus onéreuse en frais financiers que les précédentes car le banquier a moins de garanties. ' Plus le budget prévisionnel de trésorerie est affiné, plus le financement des crédits à court terme est précis. Un financement à la louche est toujours plus coûteux, appuie Xavier Mesnier. Une transition comme le passage d'une vente de vin en vrac à une vente de vin en bouteille, avec donc une forte augmentation du stock nécessite une bonne appréciation des besoins financiers nécessaires au fonctionnement du cycle de l'exploitation. Le passage du vrac à la bouteille peut ainsi être plus ou moins rapide. '

Cet article fait partie du dossier

Consultez les autres articles du dossier :

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :