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Oïdium : méfiance

La vigne - n°77 - mai 1997 - page 0

Les principes de lutte contre l'oïdium sont connus depuis longtemps. Malgré cela, on observe tous les ans des échecs. C'est que cette maladie sait se propager avec discrétion et surprendre ceux qui n'y prennent pas assez garde.

Les principes de lutte contre l'oïdium sont connus depuis longtemps. Malgré cela, on observe tous les ans des échecs. C'est que cette maladie sait se propager avec discrétion et surprendre ceux qui n'y prennent pas assez garde.

On ne se méfie jamais assez de l'oïdium. Et il en profite pour s'installer sur les feuilles, de préférence sur les baies. Heureusement, les catastrophes sont rares. Mais les accidents sont fréquents.Tous les ans, on signale des dérapages, des parcelles par-ci, par-là dont les grappes sont poudrées. Le plus souvent, cela reste sans grande conséquence sur les rendements ou la qualité de la récolte.Avec le mildiou, la situation est différente. Les résultats de la protection phytosanitaire paraissent plus tranchés. Il n'y a que les années exceptionnellement favorables à ce champignon où l'on enregistre des dégâts. Les autres années, on n'en entend pas parler. Il semble tout simplement ne pas être là. Il réagit peut-être davantage que l'oïdium aux conditions climatiques mais il est surtout traité avec plus de régularité que lui.Le mildiou se déclare de façon nette, sauf les années qui lui sont peu favorables mais qui sont également celles où il cause peu de dommages. Le résultat du premier cycle de contamination est visible pour peu que l'on se promène dans les vignes. Ce sont les foyers primaires. Ils se signalent par des taches d'huile sur les feuilles. On sait d'emblée que le mal s'est déclaré et qu'il ne pourra que s'amplifier si l'on n'y prend pas garde.L'oïdium progresse bien plus discrètement. Les premières étapes de l'épidémie ne sont presque pas visibles, sauf lorsque des drapeaux se manifestent, comme c'est le cas dans le Midi sur les cépages sensibles. Devant de tels symptômes, impossible de se tromper. Mais ils sont l'exception. Avec les autres cépages, mieux vaut avoir l'oeil très exercé. Les tous premiers dégâts se manifestent par des crispations légères des jeunes feuilles. Ce sont les cellules touchées. Leur croissance s'est arrêtée. Elles vont mourir. Elles provoquent autour d'elles une zone de contraction qui ne peut plus s'agrandir comme l'ensemble de la feuille. Dans les vignobles moyennement à peu sensibles, ces symptômes sont éparpillés. A moins de les rechercher très minutieusement, on ne les aperçoit pas. La maladie ne deviendra nettement visible qu'à partir du moment où elle s'attaquera aux grappes. En l'absence de protection, son développement pourra être fulgurant.Tous les vignerons savent qu'il ne faut pas rater cette entrée en matière. Rares sont ceux qui négligent les premiers traitements. Les interventions commencent tôt et sont généralisées. Le soufre mouillable est le produit-roi du début de la campagne. Parfois, elles commencent même trop tôt, comme dans les vignobles septentrionaux où l'on démarre souvent dès le stade deux à trois feuilles étalées alors qu'il est inutile de protéger la vigne avant qu'elle présente sept à huit feuilles étalées.Cette première étape passée, certains ont tendance à relâcher leur attention. Ils n'ont rien vu. Aucun signe de maladie. Alors peut-être n'est-elle pas là. Cela se peut effectivement. Mais on ne dispose d'aucun élément pour le dire. On ne sait pas quantifier son agressivité. La tentation de lever le pied est d'autant plus grande que le mildiou donne lui aussi des signes de faiblesse et autorise de ce fait un espacement des interventions.Pour des raisons pratiques, on applique alors les mêmes cadences aux deux maladies. Dans le cas du mildiou, elles sont justifiées. Mais peut-être pas dans celui de l'oïdium. L'ennui est que l'on n'en sait rien. Ce relâchement conduit à prendre des risques au cours de périodes où la vigne est extrêmement sensible. Elle devrait être protégée sans interruption depuis les moments qui précèdent la floraison et jusqu'à la fermeture de la grappe, voire jusqu'au début de la véraison dans les situations régulièrement attaquées.Les moyens de cette protection sont connus : le soufre, le dinocap et les IBS. Les deux premiers sont des produits de contact qui s'emploient au maximum tous les dix jours. Les IBS sont des pénétrants à renouveler tous les quatorze jours. Ils ne doivent pas être employés plus de trois fois par saison. Il faut y renoncer dès que l'on observe des symptômes d'oïdium car les traitements sur des attaques déclarées, à force de favoriser les souches résistantes, finissent par être sans effet.Si l'on respecte ces précautions et que l'on applique des produits avec un pulvérisateur bien réglé, le contrôle de l'oïdium sera aussi bon que celui du mildiou. Mais il est vrai qu'une fois la floraison passée, il est difficile de résister à l'envie de lever le pied dès lors que le mildiou autorise un relâchement des cadences. Il faut alors accepter que des dégâts puissent affecter les grappes et que l'oïdium les recouvre de sa poudre blanche.

On ne se méfie jamais assez de l'oïdium. Et il en profite pour s'installer sur les feuilles, de préférence sur les baies. Heureusement, les catastrophes sont rares. Mais les accidents sont fréquents.Tous les ans, on signale des dérapages, des parcelles par-ci, par-là dont les grappes sont poudrées. Le plus souvent, cela reste sans grande conséquence sur les rendements ou la qualité de la récolte.Avec le mildiou, la situation est différente. Les résultats de la protection phytosanitaire paraissent plus tranchés. Il n'y a que les années exceptionnellement favorables à ce champignon où l'on enregistre des dégâts. Les autres années, on n'en entend pas parler. Il semble tout simplement ne pas être là. Il réagit peut-être davantage que l'oïdium aux conditions climatiques mais il est surtout traité avec plus de régularité que lui.Le mildiou se déclare de façon nette, sauf les années qui lui sont peu favorables mais qui sont également celles où il cause peu de dommages. Le résultat du premier cycle de contamination est visible pour peu que l'on se promène dans les vignes. Ce sont les foyers primaires. Ils se signalent par des taches d'huile sur les feuilles. On sait d'emblée que le mal s'est déclaré et qu'il ne pourra que s'amplifier si l'on n'y prend pas garde.L'oïdium progresse bien plus discrètement. Les premières étapes de l'épidémie ne sont presque pas visibles, sauf lorsque des drapeaux se manifestent, comme c'est le cas dans le Midi sur les cépages sensibles. Devant de tels symptômes, impossible de se tromper. Mais ils sont l'exception. Avec les autres cépages, mieux vaut avoir l'oeil très exercé. Les tous premiers dégâts se manifestent par des crispations légères des jeunes feuilles. Ce sont les cellules touchées. Leur croissance s'est arrêtée. Elles vont mourir. Elles provoquent autour d'elles une zone de contraction qui ne peut plus s'agrandir comme l'ensemble de la feuille. Dans les vignobles moyennement à peu sensibles, ces symptômes sont éparpillés. A moins de les rechercher très minutieusement, on ne les aperçoit pas. La maladie ne deviendra nettement visible qu'à partir du moment où elle s'attaquera aux grappes. En l'absence de protection, son développement pourra être fulgurant.Tous les vignerons savent qu'il ne faut pas rater cette entrée en matière. Rares sont ceux qui négligent les premiers traitements. Les interventions commencent tôt et sont généralisées. Le soufre mouillable est le produit-roi du début de la campagne. Parfois, elles commencent même trop tôt, comme dans les vignobles septentrionaux où l'on démarre souvent dès le stade deux à trois feuilles étalées alors qu'il est inutile de protéger la vigne avant qu'elle présente sept à huit feuilles étalées.Cette première étape passée, certains ont tendance à relâcher leur attention. Ils n'ont rien vu. Aucun signe de maladie. Alors peut-être n'est-elle pas là. Cela se peut effectivement. Mais on ne dispose d'aucun élément pour le dire. On ne sait pas quantifier son agressivité. La tentation de lever le pied est d'autant plus grande que le mildiou donne lui aussi des signes de faiblesse et autorise de ce fait un espacement des interventions.Pour des raisons pratiques, on applique alors les mêmes cadences aux deux maladies. Dans le cas du mildiou, elles sont justifiées. Mais peut-être pas dans celui de l'oïdium. L'ennui est que l'on n'en sait rien. Ce relâchement conduit à prendre des risques au cours de périodes où la vigne est extrêmement sensible. Elle devrait être protégée sans interruption depuis les moments qui précèdent la floraison et jusqu'à la fermeture de la grappe, voire jusqu'au début de la véraison dans les situations régulièrement attaquées.Les moyens de cette protection sont connus : le soufre, le dinocap et les IBS. Les deux premiers sont des produits de contact qui s'emploient au maximum tous les dix jours. Les IBS sont des pénétrants à renouveler tous les quatorze jours. Ils ne doivent pas être employés plus de trois fois par saison. Il faut y renoncer dès que l'on observe des symptômes d'oïdium car les traitements sur des attaques déclarées, à force de favoriser les souches résistantes, finissent par être sans effet.Si l'on respecte ces précautions et que l'on applique des produits avec un pulvérisateur bien réglé, le contrôle de l'oïdium sera aussi bon que celui du mildiou. Mais il est vrai qu'une fois la floraison passée, il est difficile de résister à l'envie de lever le pied dès lors que le mildiou autorise un relâchement des cadences. Il faut alors accepter que des dégâts puissent affecter les grappes et que l'oïdium les recouvre de sa poudre blanche.

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