ImprimerLes quatre cent cinquante maisons familiales et rurales françaises attirent de plus en plus d'élèves séduits par une formation originale fondée sur l'alternance et la forte implication des formateurs et des parents. Dans de nombreux départements viticoles, elles accueillent de futurs salariés pour notre filière.
Les quatre cent cinquante maisons familiales et rurales françaises attirent de plus en plus d'élèves séduits par une formation originale fondée sur l'alternance et la forte implication des formateurs et des parents. Dans de nombreux départements viticoles, elles accueillent de futurs salariés pour notre filière.
Vivons heureux, vivons cachés. Ce proverbe fort connu s'applique bien aux maisons familiales et rurales (MFR) dont la première fut fondée en 1937 dans le Lot-et-Garonne. ' Nous sommes des originaux, très attachés à notre autonomie ', explique Jean-Claude Daigney, le directeur national, installé avec une trentaine de collaborateurs dans les nouveaux quartiers du douzième arrondissement de Paris.Les 450 MFR (appelées Instituts ruraux pour celles qui délivrent exclusivement les formations du second degré et supérieures) accueillent cette année 57 000 jeunes : 42 000 sont sous statut scolaire du ministère de l'Agriculture, de la 4e au BTS (38 000 il y dix ans); 8 000 jeunes ont un contrat de travail, ils sont donc salariés et suivent en même temps une formation (apprentissage ou contrat de qualification); enfin 7 000 environ sont en formation adulte (promotion, reconversion, parfois des chômeurs...). Il existe aussi plus de 1 000 MFR dans trente pays étrangers.En France, les MFR arrivent en troisième position pour les élèves scolarisés en milieu agricole (25 % environ des effectifs), derrière l'enseignement public (environ 40 %) et le privé confessionnel (30 %). Un tiers environ des élèves scolarisés en MFR suit une formation axée sur l'agriculture au sens strict. Il y a ensuite l'aménagement de l'espace, le commerce, l'artisanat mais aussi le service aux personnes ou aux entreprises.' L'alternance est ce qui plaît aux élèves ', explique René Daugas, directeur de l'établissement de Saint-Yzans du Médoc (Gironde). Totalement axé sur la viticulture, il fut créé en 1964, abrite aujourd'hui 155 élèves (10 % de filles) dans neuf classes (dont trois en formation continue) et emploie onze formateurs. ' Une semaine à l'école, deux semaines en stage pour les 4e et 3e, quinze jours-quinze jours pour les Bepa et les Bac pro, c'est un rythme qui laisse aux élèves beaucoup de place pour le travail pratique. Nous avons eu longtemps l'image de ne recueillir que les élèves qui n'étaient pas capables de suivre dans l'enseignement 'normal'. C'est faux. Il y a de vraies motivations. 'Les MFR sont financées à 60 % par le ministère de l'Agriculture mais elles ont un statut d'association. Les 4 000 formateurs employés sont payés par l'association (dont le président est souvent un professionnel). Ils ne sont pas fonctionnaires. 20 à 30 % du budget sont assurés par une participation des familles. Par exemple, à Saint-Yzans, les parents paient 9 000 F/an si leur enfant est en 4e ou en 3e, 11 000 F pour un Bepa et cela peut aller jusqu'à 13 000 F (avec possibilité d'obtenir des bourses). Sont compris dans ce prix la scolarité, l'internat et même certaines sorties. Le reste du budget est bouclé par la taxe d'apprentissage et autres recettes annexes. 'Il y a une très forte implication des parents et des formateurs dans la vie de l'établissement. Ces derniers ont une fonction plus globale que des enseignants traditionnels, explique-t-on dans la maison du Médoc. Il y a une vie en société avec des veillées où les formateurs sont présents. Au delà de la pédagogie, nous visons la qualité de vie et la convivialité. C'est pour cela que l'internat est obligatoire, même si les parents habitent à 100 m de chez nous. Certains trouvent ici une vie de 'famille' inexistante chez eux. ' Une vingtaine de MFR spécialisées en viticulture sont réparties sur presque tout le territoire, avec une forte présence en Gironde (six établissements!), puis à un degré moindre en Champagne, dans le Rhône, en Charente, en Bourgogne, dans le Val de Loire, dans le Vaucluse ou les Bouches-du-Rhône. A noter l'absence de l'Hérault, de l'Aude et de l'Alsace.' L'idée est de rester à taille humaine dans nos établissements, analyse le directeur national. L'alternance permet aux jeunes élèves d'être reconnus par les adultes et cela assez tôt. D'ailleurs la première question qu'ils se posent en entrant chez nous, c'est toujours 'où vais-je effectuer mon stage?' '. Ils ont souvent lieu à proximité, parfois dans la famille même de l'élève (deux stages sont obligatoires en Bepa, la formation la plus suivie dans les MFR).' La quasi-totalité de nos élèves trouve un travail à la sortie, explique René Daugas. Les employeurs locaux demandent, sans toujours les trouver, des salariés polyvalents pour la vigne (tailler, conduire un tracteur...) et le chai, avec si possible des connaissances en machinisme. En Médoc, des centaines d'offres d'emploi sont ainsi non pourvues. Mais d'un autre côté, le ministère limite la hausse du nombre d'élèves dans l'enseignement agricole, budget oblige. Le financement est un véritable goulot d'étranglement... '
Vivons heureux, vivons cachés. Ce proverbe fort connu s'applique bien aux maisons familiales et rurales (MFR) dont la première fut fondée en 1937 dans le Lot-et-Garonne. ' Nous sommes des originaux, très attachés à notre autonomie ', explique Jean-Claude Daigney, le directeur national, installé avec une trentaine de collaborateurs dans les nouveaux quartiers du douzième arrondissement de Paris.Les 450 MFR (appelées Instituts ruraux pour celles qui délivrent exclusivement les formations du second degré et supérieures) accueillent cette année 57 000 jeunes : 42 000 sont sous statut scolaire du ministère de l'Agriculture, de la 4e au BTS (38 000 il y dix ans); 8 000 jeunes ont un contrat de travail, ils sont donc salariés et suivent en même temps une formation (apprentissage ou contrat de qualification); enfin 7 000 environ sont en formation adulte (promotion, reconversion, parfois des chômeurs...). Il existe aussi plus de 1 000 MFR dans trente pays étrangers.En France, les MFR arrivent en troisième position pour les élèves scolarisés en milieu agricole (25 % environ des effectifs), derrière l'enseignement public (environ 40 %) et le privé confessionnel (30 %). Un tiers environ des élèves scolarisés en MFR suit une formation axée sur l'agriculture au sens strict. Il y a ensuite l'aménagement de l'espace, le commerce, l'artisanat mais aussi le service aux personnes ou aux entreprises.' L'alternance est ce qui plaît aux élèves ', explique René Daugas, directeur de l'établissement de Saint-Yzans du Médoc (Gironde). Totalement axé sur la viticulture, il fut créé en 1964, abrite aujourd'hui 155 élèves (10 % de filles) dans neuf classes (dont trois en formation continue) et emploie onze formateurs. ' Une semaine à l'école, deux semaines en stage pour les 4e et 3e, quinze jours-quinze jours pour les Bepa et les Bac pro, c'est un rythme qui laisse aux élèves beaucoup de place pour le travail pratique. Nous avons eu longtemps l'image de ne recueillir que les élèves qui n'étaient pas capables de suivre dans l'enseignement 'normal'. C'est faux. Il y a de vraies motivations. 'Les MFR sont financées à 60 % par le ministère de l'Agriculture mais elles ont un statut d'association. Les 4 000 formateurs employés sont payés par l'association (dont le président est souvent un professionnel). Ils ne sont pas fonctionnaires. 20 à 30 % du budget sont assurés par une participation des familles. Par exemple, à Saint-Yzans, les parents paient 9 000 F/an si leur enfant est en 4e ou en 3e, 11 000 F pour un Bepa et cela peut aller jusqu'à 13 000 F (avec possibilité d'obtenir des bourses). Sont compris dans ce prix la scolarité, l'internat et même certaines sorties. Le reste du budget est bouclé par la taxe d'apprentissage et autres recettes annexes. 'Il y a une très forte implication des parents et des formateurs dans la vie de l'établissement. Ces derniers ont une fonction plus globale que des enseignants traditionnels, explique-t-on dans la maison du Médoc. Il y a une vie en société avec des veillées où les formateurs sont présents. Au delà de la pédagogie, nous visons la qualité de vie et la convivialité. C'est pour cela que l'internat est obligatoire, même si les parents habitent à 100 m de chez nous. Certains trouvent ici une vie de 'famille' inexistante chez eux. ' Une vingtaine de MFR spécialisées en viticulture sont réparties sur presque tout le territoire, avec une forte présence en Gironde (six établissements!), puis à un degré moindre en Champagne, dans le Rhône, en Charente, en Bourgogne, dans le Val de Loire, dans le Vaucluse ou les Bouches-du-Rhône. A noter l'absence de l'Hérault, de l'Aude et de l'Alsace.' L'idée est de rester à taille humaine dans nos établissements, analyse le directeur national. L'alternance permet aux jeunes élèves d'être reconnus par les adultes et cela assez tôt. D'ailleurs la première question qu'ils se posent en entrant chez nous, c'est toujours 'où vais-je effectuer mon stage?' '. Ils ont souvent lieu à proximité, parfois dans la famille même de l'élève (deux stages sont obligatoires en Bepa, la formation la plus suivie dans les MFR).' La quasi-totalité de nos élèves trouve un travail à la sortie, explique René Daugas. Les employeurs locaux demandent, sans toujours les trouver, des salariés polyvalents pour la vigne (tailler, conduire un tracteur...) et le chai, avec si possible des connaissances en machinisme. En Médoc, des centaines d'offres d'emploi sont ainsi non pourvues. Mais d'un autre côté, le ministère limite la hausse du nombre d'élèves dans l'enseignement agricole, budget oblige. Le financement est un véritable goulot d'étranglement... '