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Des bouteilles bleues pour se démarquer

La vigne - n°77 - mai 1997 - page 0

Des bouteilles bleues pour le vin, a priori, cela pourrait choquer. Et pourtant, le bleu commence à s'installer en France, notamment dans les ventes auprès des particuliers et en CHR.

Des bouteilles bleues pour le vin, a priori, cela pourrait choquer. Et pourtant, le bleu commence à s'installer en France, notamment dans les ventes auprès des particuliers et en CHR.

Les bouteilles bleues ont commencé à fleurir en France il y a deux ou trois ans, c'est-à-dire depuis la crise. Par souci de différenciation, certains producteurs ont en effet opté pour des bouteilles bleues. ' Nous avons lancé ces bouteilles pour toucher une autre clientèle, précise Pierre Chenin, directeur de l'union des producteurs de Port-Sainte-Foy (Dordogne). L'objectif est de séduire le nouveau client par la couleur de la bouteille et de le faire revenir ensuite par la qualité de nos blancs secs. ' Certes, les bouteilles bleues ne représentent pas plus de 5 % des ventes de cette union de producteurs. Elles permettent toutefois de se faire connaître et pour les coopératives, de montrer leur dynamisme aux adhérents. Lors des salons, par exemple, la bouteille bleue peut jouer le rôle d'' appât ' pour attirer des clients sur le stand et créer un premier contact. Les bouteilles bleues contiennent essentiellement des vins blancs ou des vins liquoreux, le vin rouge étant peu compatible avec le verre bleu. A l'achat, ces bouteilles vides coûtent deux ou trois fois plus cher que les bouteilles classiques. Les producteurs les achètent souvent entre 1,80 et 3 F. L'embouteillage et l'étiquetage engendrent également des coûts de fabrication plus importants. De fait, ces bouteilles requièrent généralement 10 à 15 % de main-d'oeuvre supplémentaires en raison de leur forme qui diffère. A la vente, elles sont généralement vendues à un prix de 20 à 40 % plus élevé qu'une bouteille classique contenant le même vin. La valeur ajoutée des bouteilles bleues est donc supérieure. C'est l'un des objectifs des vendeurs mais ce n'est pas l'unique. Le principal but reste en effet le recrutement de nouveaux acheteurs, notamment des consommateurs occasionnels. Les femmes citadines qui travaillent, constituent l'une des principales cibles. C'est d'ailleurs parce que le bleu plaît surtout aux femmes que la Verrerie du futur, à Saint-Hippolyte (Haut-Rhin), croit au développement de ces bouteilles en grandes et moyennes surfaces (GMS). ' Ce sont essentiellement les femmes qui font les courses en hypermarchés, précise Thomas Ittel, responsable commercial. Or, elles sont plus sensibles que les hommes à l'esthétisme. 'Toutefois, rares sont les bouteilles bleues qui ont un droit de cité permanent dans les linéaires des grandes et moyennes surfaces. Le muscat de Mireval, commercialisé par Hugues et Bernard Jeanjean (Hérault), en fait cependant partie. Environ un tiers de la production (100 000 bouteilles) est ainsi vendu en bouteilles bleues. La coopérative de Bennwihr (Haut-Rhin), quant à elle, commercialise ponctuellement des bouteilles bleues en GMS, notamment lors des fêtes de fin d'année chez Monoprix. Deux raisons expliquent cette faible présence en GMS. Tout d'abord, certains professionnels estiment que les consommateurs sont déstabilisés par cette couleur. Seuls dans le rayon, ils n'ont personne pour les rassurer, contrairement au sommelier en CHR. La seconde raison est davantage d'ordre stratégique. En France, ces bouteilles sont surtout vendues aux particuliers ou en CHR. Ces dernières tiennent à préserver leur longueur d'avance sur ce créneau et ont tendance à écarter les producteurs qui jouent à la fois sur le tableau des GMS et celui des CHR. D'où le ralentissement du développement en GMS qui est cependant inéluctable. L'exportation représente l'un des grands débouchés, sinon le premier, des bouteilles bleues. Le Japon, l'Allemagne ou encore les Pays-Bas sont très friands des bouteilles colorées. Probablement parce que la culture du vin y est moins importante. Par conséquent, le bleu, voire même l'orange, le jaune ou le vert clair peuvent être de bons passeports pour exporter dans ces pays. Autre particularité de la bouteille bleue : les consommateurs la gardent une fois vide. Elle peut alors servir de pot à eau, de vase, etc. Ces bouteilles sont très prisées, au point de créer des tensions entre convives au restaurant, ou encore d'être sollicitées dans les salons par des brocanteurs qui les revendront dix fois plus cher ensuite... Cependant à l'heure actuelle, peu d'intervenants français proposent des bouteilles bleues. Prodiffu (Gironde), Univitis (Gironde) ou encore Château-l'Hoste-Blanc (Gironde) appartiennent donc à un clan relativement restreint. Tout en restant une niche, le créneau de la bouteille bleue ouvre pourtant certaines portes. Pour les vins blancs qui traversent actuellement une mauvaise période, cette couleur pourrait être celle d'une éclaircie.

Les bouteilles bleues ont commencé à fleurir en France il y a deux ou trois ans, c'est-à-dire depuis la crise. Par souci de différenciation, certains producteurs ont en effet opté pour des bouteilles bleues. ' Nous avons lancé ces bouteilles pour toucher une autre clientèle, précise Pierre Chenin, directeur de l'union des producteurs de Port-Sainte-Foy (Dordogne). L'objectif est de séduire le nouveau client par la couleur de la bouteille et de le faire revenir ensuite par la qualité de nos blancs secs. ' Certes, les bouteilles bleues ne représentent pas plus de 5 % des ventes de cette union de producteurs. Elles permettent toutefois de se faire connaître et pour les coopératives, de montrer leur dynamisme aux adhérents. Lors des salons, par exemple, la bouteille bleue peut jouer le rôle d'' appât ' pour attirer des clients sur le stand et créer un premier contact. Les bouteilles bleues contiennent essentiellement des vins blancs ou des vins liquoreux, le vin rouge étant peu compatible avec le verre bleu. A l'achat, ces bouteilles vides coûtent deux ou trois fois plus cher que les bouteilles classiques. Les producteurs les achètent souvent entre 1,80 et 3 F. L'embouteillage et l'étiquetage engendrent également des coûts de fabrication plus importants. De fait, ces bouteilles requièrent généralement 10 à 15 % de main-d'oeuvre supplémentaires en raison de leur forme qui diffère. A la vente, elles sont généralement vendues à un prix de 20 à 40 % plus élevé qu'une bouteille classique contenant le même vin. La valeur ajoutée des bouteilles bleues est donc supérieure. C'est l'un des objectifs des vendeurs mais ce n'est pas l'unique. Le principal but reste en effet le recrutement de nouveaux acheteurs, notamment des consommateurs occasionnels. Les femmes citadines qui travaillent, constituent l'une des principales cibles. C'est d'ailleurs parce que le bleu plaît surtout aux femmes que la Verrerie du futur, à Saint-Hippolyte (Haut-Rhin), croit au développement de ces bouteilles en grandes et moyennes surfaces (GMS). ' Ce sont essentiellement les femmes qui font les courses en hypermarchés, précise Thomas Ittel, responsable commercial. Or, elles sont plus sensibles que les hommes à l'esthétisme. 'Toutefois, rares sont les bouteilles bleues qui ont un droit de cité permanent dans les linéaires des grandes et moyennes surfaces. Le muscat de Mireval, commercialisé par Hugues et Bernard Jeanjean (Hérault), en fait cependant partie. Environ un tiers de la production (100 000 bouteilles) est ainsi vendu en bouteilles bleues. La coopérative de Bennwihr (Haut-Rhin), quant à elle, commercialise ponctuellement des bouteilles bleues en GMS, notamment lors des fêtes de fin d'année chez Monoprix. Deux raisons expliquent cette faible présence en GMS. Tout d'abord, certains professionnels estiment que les consommateurs sont déstabilisés par cette couleur. Seuls dans le rayon, ils n'ont personne pour les rassurer, contrairement au sommelier en CHR. La seconde raison est davantage d'ordre stratégique. En France, ces bouteilles sont surtout vendues aux particuliers ou en CHR. Ces dernières tiennent à préserver leur longueur d'avance sur ce créneau et ont tendance à écarter les producteurs qui jouent à la fois sur le tableau des GMS et celui des CHR. D'où le ralentissement du développement en GMS qui est cependant inéluctable. L'exportation représente l'un des grands débouchés, sinon le premier, des bouteilles bleues. Le Japon, l'Allemagne ou encore les Pays-Bas sont très friands des bouteilles colorées. Probablement parce que la culture du vin y est moins importante. Par conséquent, le bleu, voire même l'orange, le jaune ou le vert clair peuvent être de bons passeports pour exporter dans ces pays. Autre particularité de la bouteille bleue : les consommateurs la gardent une fois vide. Elle peut alors servir de pot à eau, de vase, etc. Ces bouteilles sont très prisées, au point de créer des tensions entre convives au restaurant, ou encore d'être sollicitées dans les salons par des brocanteurs qui les revendront dix fois plus cher ensuite... Cependant à l'heure actuelle, peu d'intervenants français proposent des bouteilles bleues. Prodiffu (Gironde), Univitis (Gironde) ou encore Château-l'Hoste-Blanc (Gironde) appartiennent donc à un clan relativement restreint. Tout en restant une niche, le créneau de la bouteille bleue ouvre pourtant certaines portes. Pour les vins blancs qui traversent actuellement une mauvaise période, cette couleur pourrait être celle d'une éclaircie.

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