Au cours du XXIe siècle, la température moyenne devrait gagner 2 ou 3°C. Dans le même temps, la teneur en CO2 de l'atmosphère doublera. On prévoit alors une extension des zones viticoles vers le nord mais aussi probablement une modification de l'encépagement. Cependant, les incidences qualitatives restent floues.
Au cours du XXIe siècle, la température moyenne devrait gagner 2 ou 3°C. Dans le même temps, la teneur en CO2 de l'atmosphère doublera. On prévoit alors une extension des zones viticoles vers le nord mais aussi probablement une modification de l'encépagement. Cependant, les incidences qualitatives restent floues.
L'auteur australien, James Halliday, parle de l'effet de serre dans son Wine atlas of Australia and New Zeland. Face au réchauffement prévisible du climat, il pense que les pays du Nouveau Monde s'en sortiront en adaptant leur encépagement et en créant de nouveaux styles de vin alors que le système français et sa longue tradition n'ont pas une telle souplesse. ' Bordeaux devrait s'en sortir jusqu'à un certain point, juge-t-il. Le cabernet sauvignon est une variété flexible mais le pinot noir est très intolérant et exigeant; alors, quel est l'avenir des bourgognes rouges? et de la Champagne? Seul le temps le dira. 'Les dégagements de CO2, de méthane et autres gaz sont responsables de l'effet de serre. Ces gaz, une fois dans l'atmosphère, absorbent le rayonnement émis par la terre et réchauffent ainsi les basses couches de l'atmosphère.Depuis un siècle, la température a déjà grimpé de 1°. La concentration en gaz carbonique dans l'air est passée de 290 ppm à la fin du siècle dernier à 360 ppm aujourd'hui. Cependant, les choses se sont accélérées au cours des cinquante dernières années et vont s'accélérer encore.Les chercheurs estiment que la concentration en dioxyde de carbone doublera au cours du siècle prochain. La température devrait grimper de 2 ou 3°C en moyenne.' Sur les précipitations, les choses sont moins sûres, explique Robert Sadourny, directeur de recherche au CNRS. Les étés pourraient devenir plus secs, notamment dans les régions méditerranéennes, alors que les pluies hivernales pourraient augmenter dans les latitudes moyennes et un peu élevées. Les situations extrêmes pourraient être plus fréquentes avec des sécheresses plus marquées et des précipitations plus violentes. 'Toutes ces modifications auront sans doute des incidences sur la vigne. De rares chercheurs ont émis quelques hypothèses à ce sujet. Hans Schultz, de Institut für Weinbau und Rebenzüchtung, à Geisenheim (Allemagne), est de ceux-là. Il considère que la limite nord de la viticulture pourrait reculer de 10 à 30 km par décade jusqu'en 2020, puis en gros, deux fois plus vite entre 2020 et 2050.L'encépagement sera probablement modifié. Actuellement, le riesling, les pinot gris et noir conviennent au climat qui règne à Geisenheim. Mais avec le réchauffement, cabernet franc ou merlot pourraient s'implanter dans cette région. On peut espérer aussi moins de gelées. Hans Schultz note déjà entre 1885 et 1984, une baisse du nombre de jours de gel en mai à Geisenheim.Les pratiques viticoles devront s'adapter à ces changements. D'après lui, l'enherbement deviendra nécessaire pour limiter l'érosion due aux pluies hivernales mais aussi pour maximiser le stockage d'eau et de nutriments. Cependant, il sera à bannir l'été pour éviter une compétition trop importante entre le gazon et la vigne.Des études suisses et allemandes ont montré que l'apparition de certains mauvais goûts dans les blancs faisait suite à une compétition trop forte dans les vignes enherbées, les années sèches.Hans Schultz explique qu'il existe un intervalle de températures optimales pour la synthèse des composés aromatiques. Dans les conditions habituelles, les baies exposées au soleil demeurent plus longtemps dans cette zone favorable. S'il fait très chaud, les baies à l'ombre ont alors cette chance. C'est très important pour des variétés blanches comme le riesling ou le müller-thurgau, aux arômes terpéniques très sensibles à la température. De plus, soumis à de fortes chaleurs, le riesling développe des arômes d'hydrocarbures. Hans Schultz en conclut que l'habitude allemande d'effeuiller la zone des grappes devra être modifiée : avec la hausse des températures, les baies à l'ombre devraient synthétiser plus de composés aromatiques.Le professeur australien, Stuart Boag, prévoit un autre effet sur les arômes, inhérent à la plus grande richesse de l'air en CO2. Ce dioxyde de carbone est assimilé par la plante lors de la photosynthèse. Sous l'action de la lumière, celle-ci fabrique de la matière organique à partir de minéraux, du CO2 et de l'eau. La croissance du végétal pourra donc être activée. Certaines études parlent d'un taux de croissance supérieur de 10 à 15 % pour les vignes. Les arômes tels que les monoterpènes ou les méthoxypyrazines pourraient alors se retrouver dilués.Les Italiens Gozzini, Bindi et Orlandini se sont penchés sur trois cépages : le cabernet sauvignon, le pinot noir et le chenin. Ils concluent que l'effet direct de l'augmentation de la teneur en CO2 sur leur production pourrait être plus important que les effets de la hausse de température. Globalement, ils prévoient une hausse de la matière sèche dans le fruit et la plante. La production potentielle moyenne pour les trois variétés pourrait augmenter. Cependant, des différences existent selon les scénarios climatiques retenus ou les variétés : les augmentations les plus importantes concernent le chenin et le pinot noir.Les changements restent encore peu perceptibles. L'Atlantique joue un rôle modérateur. Il faut d'abord qu'il se réchauffe pour que la température grimpe. ' Le réchauffement suit la hausse du CO2 dans l'atmosphère avec trois décennies de retard ', explique Robert Sadourny.
L'auteur australien, James Halliday, parle de l'effet de serre dans son Wine atlas of Australia and New Zeland. Face au réchauffement prévisible du climat, il pense que les pays du Nouveau Monde s'en sortiront en adaptant leur encépagement et en créant de nouveaux styles de vin alors que le système français et sa longue tradition n'ont pas une telle souplesse. ' Bordeaux devrait s'en sortir jusqu'à un certain point, juge-t-il. Le cabernet sauvignon est une variété flexible mais le pinot noir est très intolérant et exigeant; alors, quel est l'avenir des bourgognes rouges? et de la Champagne? Seul le temps le dira. 'Les dégagements de CO2, de méthane et autres gaz sont responsables de l'effet de serre. Ces gaz, une fois dans l'atmosphère, absorbent le rayonnement émis par la terre et réchauffent ainsi les basses couches de l'atmosphère.Depuis un siècle, la température a déjà grimpé de 1°. La concentration en gaz carbonique dans l'air est passée de 290 ppm à la fin du siècle dernier à 360 ppm aujourd'hui. Cependant, les choses se sont accélérées au cours des cinquante dernières années et vont s'accélérer encore.Les chercheurs estiment que la concentration en dioxyde de carbone doublera au cours du siècle prochain. La température devrait grimper de 2 ou 3°C en moyenne.' Sur les précipitations, les choses sont moins sûres, explique Robert Sadourny, directeur de recherche au CNRS. Les étés pourraient devenir plus secs, notamment dans les régions méditerranéennes, alors que les pluies hivernales pourraient augmenter dans les latitudes moyennes et un peu élevées. Les situations extrêmes pourraient être plus fréquentes avec des sécheresses plus marquées et des précipitations plus violentes. 'Toutes ces modifications auront sans doute des incidences sur la vigne. De rares chercheurs ont émis quelques hypothèses à ce sujet. Hans Schultz, de Institut für Weinbau und Rebenzüchtung, à Geisenheim (Allemagne), est de ceux-là. Il considère que la limite nord de la viticulture pourrait reculer de 10 à 30 km par décade jusqu'en 2020, puis en gros, deux fois plus vite entre 2020 et 2050.L'encépagement sera probablement modifié. Actuellement, le riesling, les pinot gris et noir conviennent au climat qui règne à Geisenheim. Mais avec le réchauffement, cabernet franc ou merlot pourraient s'implanter dans cette région. On peut espérer aussi moins de gelées. Hans Schultz note déjà entre 1885 et 1984, une baisse du nombre de jours de gel en mai à Geisenheim.Les pratiques viticoles devront s'adapter à ces changements. D'après lui, l'enherbement deviendra nécessaire pour limiter l'érosion due aux pluies hivernales mais aussi pour maximiser le stockage d'eau et de nutriments. Cependant, il sera à bannir l'été pour éviter une compétition trop importante entre le gazon et la vigne.Des études suisses et allemandes ont montré que l'apparition de certains mauvais goûts dans les blancs faisait suite à une compétition trop forte dans les vignes enherbées, les années sèches.Hans Schultz explique qu'il existe un intervalle de températures optimales pour la synthèse des composés aromatiques. Dans les conditions habituelles, les baies exposées au soleil demeurent plus longtemps dans cette zone favorable. S'il fait très chaud, les baies à l'ombre ont alors cette chance. C'est très important pour des variétés blanches comme le riesling ou le müller-thurgau, aux arômes terpéniques très sensibles à la température. De plus, soumis à de fortes chaleurs, le riesling développe des arômes d'hydrocarbures. Hans Schultz en conclut que l'habitude allemande d'effeuiller la zone des grappes devra être modifiée : avec la hausse des températures, les baies à l'ombre devraient synthétiser plus de composés aromatiques.Le professeur australien, Stuart Boag, prévoit un autre effet sur les arômes, inhérent à la plus grande richesse de l'air en CO2. Ce dioxyde de carbone est assimilé par la plante lors de la photosynthèse. Sous l'action de la lumière, celle-ci fabrique de la matière organique à partir de minéraux, du CO2 et de l'eau. La croissance du végétal pourra donc être activée. Certaines études parlent d'un taux de croissance supérieur de 10 à 15 % pour les vignes. Les arômes tels que les monoterpènes ou les méthoxypyrazines pourraient alors se retrouver dilués.Les Italiens Gozzini, Bindi et Orlandini se sont penchés sur trois cépages : le cabernet sauvignon, le pinot noir et le chenin. Ils concluent que l'effet direct de l'augmentation de la teneur en CO2 sur leur production pourrait être plus important que les effets de la hausse de température. Globalement, ils prévoient une hausse de la matière sèche dans le fruit et la plante. La production potentielle moyenne pour les trois variétés pourrait augmenter. Cependant, des différences existent selon les scénarios climatiques retenus ou les variétés : les augmentations les plus importantes concernent le chenin et le pinot noir.Les changements restent encore peu perceptibles. L'Atlantique joue un rôle modérateur. Il faut d'abord qu'il se réchauffe pour que la température grimpe. ' Le réchauffement suit la hausse du CO2 dans l'atmosphère avec trois décennies de retard ', explique Robert Sadourny.