Début juillet, les représentants des mille caves coopératives de France ont mené une opération de démonstration de force. Au-delà des traditionnelles demandes pour les mesures de campagne 1997-1998, lors de ce congrès, leur souci a été de baliser leur développement.
Début juillet, les représentants des mille caves coopératives de France ont mené une opération de démonstration de force. Au-delà des traditionnelles demandes pour les mesures de campagne 1997-1998, lors de ce congrès, leur souci a été de baliser leur développement.
Il y a du nouveau dans le monde des coopératives et ce vingt-cinquième congrès marquera sûrement un tournant dans l'histoire de cette famille viticole. Dans le passé, les débats au sein de la Confédération des coopératives viticoles de France (CCVF) étaient plus souvent centrés sur les mesures de campagne pour les vins de table, les demandes ' d'aides ', plutôt que sur l'analyse des marchés et l'aval de la filière. Aujourd'hui, le changement est notable : dans la lancée de Vinexpo, on analyse les évolutions mondiales en cherchant à savoir comment agrandir, en général, la part française du gâteau et, en particulier, celle des coopératives. Le thème de cette année n'était-t-il pas ' le rôle des caves coopératives dans le nouvel environnement commercial '? ' La campagne a été plutôt bonne, même s'il y a des poches de crise ', a annoncé le président gardois, Denis Verdier. Ayant longtemps traîné une image peu dynamique, les coopératives se sentent aujourd'hui plus sûres d'elles. Il faut dire qu'elles vinifient la moitié des volumes de l'Hexagone (40 % dans le monde des AOC) et que nombre d'entre elles réalisent de véritables performances commerciales. Un exemple, presque caricatural, de ce nouvel état d'esprit? ' Là où la viticulture connaît de grosses difficultés, c'est précisément là où la coopération est la moins présente, affirme-t-on officiellement. C'est criant dans le val de Loire. Une nouvelle coopérative vient, par exemple, d'être créée dans le Muscadet. Il faut développer la coopération là où le retard technologique se fait jour, notamment pour les petits. Nous avons des projets dans ce sens ', ajoute-t-on. Est-ce de l'expansionnisme? Et le président d'ajouter : ' On peut aussi conquérir des marchés à l'extérieur. Nous avons une large volonté de développement, il nous faut de l'oxygène. La loi d'orientation, les droits de plantation... tout doit aller dans ce sens. Il y a les traditionnelles entraves administratives, les contraintes budgétaires mais nous, on veut aller de l'avant. ' La coopération est ainsi à l'unisson du discours des autres instances professionnelles (Onivins, Inao, caves particulières). La France viticole se sent pousser des ailes. Bien sûr, cette nouvelle donne n'efface pas tous les réflexes du passé. Devant le ministre, Louis Le Pensec, qui faisait, à Villefranche-sur-Saône (Rhône), sa première apparition dans le monde viticole, la coopération a rappelé ses ' exigences ' concernant la campagne à venir. Une distillation préventive aidée (25 F/°hl?), des aides à l'approvisionnement des ' marchés non vins ' (jus de raisin, alcool de bouche...). Pour mettre la pression, 1 500 vignerons du Midi ont mené une opération à Narbonne... à l'heure même où le ministre s'exprimait. ' Développement ne veut pas dire libéralisme, ont tenu à préciser les responsables de la CCVF, cela ne marche pas en viticulture. ' Sans doute une pierre dans le jardin de notre organisation commune de marché (OCM) dont la réforme est relancée. C'est ' l'information ' de ce début d'été. Comme le laissait présager le commissaire européen à l'Agriculture le mois dernier, la décision politique est maintenant prise. C'est en fin d'année (sous la présidence luxembourgeoise de l'Union européenne) ou en début d'année prochaine (la Grande-Bretagne) qu'un nouveau texte devrait être présenté. ' Nous ne voulons pas d'une entreprise de démolition comme en 1993-1994 ', a indiqué le président Verdier. L'équilibre politique en Europe, qui s'oriente vers plus de libéralisme, n'est peut-être pas favorable aux thèses des pays viticoles.
Il y a du nouveau dans le monde des coopératives et ce vingt-cinquième congrès marquera sûrement un tournant dans l'histoire de cette famille viticole. Dans le passé, les débats au sein de la Confédération des coopératives viticoles de France (CCVF) étaient plus souvent centrés sur les mesures de campagne pour les vins de table, les demandes ' d'aides ', plutôt que sur l'analyse des marchés et l'aval de la filière. Aujourd'hui, le changement est notable : dans la lancée de Vinexpo, on analyse les évolutions mondiales en cherchant à savoir comment agrandir, en général, la part française du gâteau et, en particulier, celle des coopératives. Le thème de cette année n'était-t-il pas ' le rôle des caves coopératives dans le nouvel environnement commercial '? ' La campagne a été plutôt bonne, même s'il y a des poches de crise ', a annoncé le président gardois, Denis Verdier. Ayant longtemps traîné une image peu dynamique, les coopératives se sentent aujourd'hui plus sûres d'elles. Il faut dire qu'elles vinifient la moitié des volumes de l'Hexagone (40 % dans le monde des AOC) et que nombre d'entre elles réalisent de véritables performances commerciales. Un exemple, presque caricatural, de ce nouvel état d'esprit? ' Là où la viticulture connaît de grosses difficultés, c'est précisément là où la coopération est la moins présente, affirme-t-on officiellement. C'est criant dans le val de Loire. Une nouvelle coopérative vient, par exemple, d'être créée dans le Muscadet. Il faut développer la coopération là où le retard technologique se fait jour, notamment pour les petits. Nous avons des projets dans ce sens ', ajoute-t-on. Est-ce de l'expansionnisme? Et le président d'ajouter : ' On peut aussi conquérir des marchés à l'extérieur. Nous avons une large volonté de développement, il nous faut de l'oxygène. La loi d'orientation, les droits de plantation... tout doit aller dans ce sens. Il y a les traditionnelles entraves administratives, les contraintes budgétaires mais nous, on veut aller de l'avant. ' La coopération est ainsi à l'unisson du discours des autres instances professionnelles (Onivins, Inao, caves particulières). La France viticole se sent pousser des ailes. Bien sûr, cette nouvelle donne n'efface pas tous les réflexes du passé. Devant le ministre, Louis Le Pensec, qui faisait, à Villefranche-sur-Saône (Rhône), sa première apparition dans le monde viticole, la coopération a rappelé ses ' exigences ' concernant la campagne à venir. Une distillation préventive aidée (25 F/°hl?), des aides à l'approvisionnement des ' marchés non vins ' (jus de raisin, alcool de bouche...). Pour mettre la pression, 1 500 vignerons du Midi ont mené une opération à Narbonne... à l'heure même où le ministre s'exprimait. ' Développement ne veut pas dire libéralisme, ont tenu à préciser les responsables de la CCVF, cela ne marche pas en viticulture. ' Sans doute une pierre dans le jardin de notre organisation commune de marché (OCM) dont la réforme est relancée. C'est ' l'information ' de ce début d'été. Comme le laissait présager le commissaire européen à l'Agriculture le mois dernier, la décision politique est maintenant prise. C'est en fin d'année (sous la présidence luxembourgeoise de l'Union européenne) ou en début d'année prochaine (la Grande-Bretagne) qu'un nouveau texte devrait être présenté. ' Nous ne voulons pas d'une entreprise de démolition comme en 1993-1994 ', a indiqué le président Verdier. L'équilibre politique en Europe, qui s'oriente vers plus de libéralisme, n'est peut-être pas favorable aux thèses des pays viticoles.