Plusieurs méthodes permettent de financer l'achat de barriques, qu'il s'agisse de crédit-bail, de location ou encore d'accords avec le négociant qui commercialisera les vins après élevage.
Plusieurs méthodes permettent de financer l'achat de barriques, qu'il s'agisse de crédit-bail, de location ou encore d'accords avec le négociant qui commercialisera les vins après élevage.
Nous achetons tous les ans pour 100 000 à 150 000 F de barriques, les neuves en crédit-bail et celles qui ont déjà porté un ou deux vins en autofinancement , explique Philippe Bérard, vigneron à Bégadan (Gironde). La formule du crédit-bail, qui ne peut s'appliquer qu'à du matériel neuf, est facile à mettre en place et ne coûte pas beaucoup plus cher qu'un prêt classique. La banque passe un contrat avec le vigneron qui prévoit le paiement d'un certain nombre de loyers et le rachat du bien au terme du contrat, pour une valeur résiduelle préalablement établie.' Cette année, par exemple, j'ai financé en crédit-bail 64 000 F de barriques que je vais payer, tous frais financiers inclus, en douze loyers trimestriels de 5 800 F répartis sur trente-six mois ', précise-t-il. La banque restera propriétaire des barriques durant les trois ans puis les cédera au vigneron contre paiement d'une valeur résiduelle de 1 %, soit 640 F pour le lot. ' Je ne veux pas me charger en emprunts à moyen et long termes mais je n'ai pas non plus suffisamment de trésorerie pour autofinancer tous mes achats de barriques. Si je ne pratiquais pas le crédit-bail, je prendrais le risque de me retrouver à découvert, ce qui revient nettement plus cher ', ajoute Philippe Bérard.La banque restant propriétaire des barriques, celles-ci n'apparaissent pas dans le bilan du vigneron, ni dans les immobilisations, ni dans l'endettement. En revanche, les loyers sont comptabilisés comme des charges dans le compte de résultat. ' Ces loyers peuvent être modulés dans le contrat initial. Avec un crédit-bail, on peut par exemple verser des loyers dégressifs nettement plus élevés au début, ce qui permet de prendre de l'avance par rapport à un amortissement linéaire classique ', explique Gérard Bezac, de la Banque populaire du Sud-Ouest. Le montant des loyers peut aussi varier de façon saisonnière pour coïncider avec des périodes de plus ou moins fortes rentrées d'argent.' Les taux d'intérêt à court terme ont baissé et aujourd'hui, le coût d'un financement en crédit-bail est pratiquement équivalent à celui d'un prêt classique ', précise son collègue Marc Kressmann qui constate une progression du nombre de dossiers traités ces dernières années.' Au moment où nous négocions l'ensemble des financements à court terme avec nos clients, nous leur proposons d'établir par avance une enveloppe de crédit-bail destinée aux barriques. Au moment où ils en ont besoin, il ne leur reste plus qu'à choisir le tonnelier et à faire établir la facture au nom de notre filiale de crédit-bail, puis à démarrer le paiement des loyers. Il n'y a pas de dossier compliqué à monter à ce moment-là, ni de garanties particulières à trouver ', explique-t-il.La banque ne s'engage pas au hasard pour autant. Elle négocie au cas par cas les conditions financières et tient compte de la situation de chaque client. ' Financer des biens qui ont une durée de vie courte présente des risques car en cas de défaillance, il n'y a pas grand-chose à récupérer. La valeur d'une barrique diminue beaucoup plus rapidement que celle d'un tracteur, par exemple ', ajoute-t-il.Les vignerons peuvent également passer avec leurs acheteurs des accords qui tiennent compte du financement des barriques. ' Nous travaillons avec un négociant qui réserve chaque année des vins à la propriété. Nous discutons avec lui du type de barriques souhaité et du choix du tonnelier. Puis nous négocions un prix du vin auquel s'ajoutent les frais d'élevage qui incluent le coût des barriques. Les vins sont payés à la réservation, ce qui nous facilite le financement ', explique Sophie Bérard.Chez Jean-Louis Poudou, vigneron à Laure-Minervois (Aude), deux de ses acheteurs, un Américain et un Japonais, ont carrément pris en charge eux-mêmes l'achat de barriques. ' J'en tiens compte au moment où je leur facture les vins finis, en diminuant le prix de façon dégressive sur trois ans. Cela leur permet d'amortir dès la première année l'essentiel de leur investissement et ensuite de bénéficier d'une réduction de prix intéressante sur deux ans ', explique-t-il.Sans ce système, il aurait été limité dans ses possibilités de financement et n'aurait pas pu élever en barriques tous les vins qui le demandent. ' Je choisis avec mes acheteurs les cuvées à élever, qu'ils viennent ensuite déguster avec leurs propres clients. C'est une bonne formule de promotion pour tout le monde ', souligne-t-il. Allégé du problème du financement, il se lance d'autant plus facilement dans des essais destinés à améliorer la qualité, en concertation avec ses acheteurs qui apprécient d'être ainsi associés à la vie du domaine. ' A partir d'une même cuvée par exemple, j'utilise trois types de barriques chauffées à des intensités différentes et nous comparons ensuite ensemble les arômes. C'est passionnant! ', ajoute-t-il.
Nous achetons tous les ans pour 100 000 à 150 000 F de barriques, les neuves en crédit-bail et celles qui ont déjà porté un ou deux vins en autofinancement , explique Philippe Bérard, vigneron à Bégadan (Gironde). La formule du crédit-bail, qui ne peut s'appliquer qu'à du matériel neuf, est facile à mettre en place et ne coûte pas beaucoup plus cher qu'un prêt classique. La banque passe un contrat avec le vigneron qui prévoit le paiement d'un certain nombre de loyers et le rachat du bien au terme du contrat, pour une valeur résiduelle préalablement établie.' Cette année, par exemple, j'ai financé en crédit-bail 64 000 F de barriques que je vais payer, tous frais financiers inclus, en douze loyers trimestriels de 5 800 F répartis sur trente-six mois ', précise-t-il. La banque restera propriétaire des barriques durant les trois ans puis les cédera au vigneron contre paiement d'une valeur résiduelle de 1 %, soit 640 F pour le lot. ' Je ne veux pas me charger en emprunts à moyen et long termes mais je n'ai pas non plus suffisamment de trésorerie pour autofinancer tous mes achats de barriques. Si je ne pratiquais pas le crédit-bail, je prendrais le risque de me retrouver à découvert, ce qui revient nettement plus cher ', ajoute Philippe Bérard.La banque restant propriétaire des barriques, celles-ci n'apparaissent pas dans le bilan du vigneron, ni dans les immobilisations, ni dans l'endettement. En revanche, les loyers sont comptabilisés comme des charges dans le compte de résultat. ' Ces loyers peuvent être modulés dans le contrat initial. Avec un crédit-bail, on peut par exemple verser des loyers dégressifs nettement plus élevés au début, ce qui permet de prendre de l'avance par rapport à un amortissement linéaire classique ', explique Gérard Bezac, de la Banque populaire du Sud-Ouest. Le montant des loyers peut aussi varier de façon saisonnière pour coïncider avec des périodes de plus ou moins fortes rentrées d'argent.' Les taux d'intérêt à court terme ont baissé et aujourd'hui, le coût d'un financement en crédit-bail est pratiquement équivalent à celui d'un prêt classique ', précise son collègue Marc Kressmann qui constate une progression du nombre de dossiers traités ces dernières années.' Au moment où nous négocions l'ensemble des financements à court terme avec nos clients, nous leur proposons d'établir par avance une enveloppe de crédit-bail destinée aux barriques. Au moment où ils en ont besoin, il ne leur reste plus qu'à choisir le tonnelier et à faire établir la facture au nom de notre filiale de crédit-bail, puis à démarrer le paiement des loyers. Il n'y a pas de dossier compliqué à monter à ce moment-là, ni de garanties particulières à trouver ', explique-t-il.La banque ne s'engage pas au hasard pour autant. Elle négocie au cas par cas les conditions financières et tient compte de la situation de chaque client. ' Financer des biens qui ont une durée de vie courte présente des risques car en cas de défaillance, il n'y a pas grand-chose à récupérer. La valeur d'une barrique diminue beaucoup plus rapidement que celle d'un tracteur, par exemple ', ajoute-t-il.Les vignerons peuvent également passer avec leurs acheteurs des accords qui tiennent compte du financement des barriques. ' Nous travaillons avec un négociant qui réserve chaque année des vins à la propriété. Nous discutons avec lui du type de barriques souhaité et du choix du tonnelier. Puis nous négocions un prix du vin auquel s'ajoutent les frais d'élevage qui incluent le coût des barriques. Les vins sont payés à la réservation, ce qui nous facilite le financement ', explique Sophie Bérard.Chez Jean-Louis Poudou, vigneron à Laure-Minervois (Aude), deux de ses acheteurs, un Américain et un Japonais, ont carrément pris en charge eux-mêmes l'achat de barriques. ' J'en tiens compte au moment où je leur facture les vins finis, en diminuant le prix de façon dégressive sur trois ans. Cela leur permet d'amortir dès la première année l'essentiel de leur investissement et ensuite de bénéficier d'une réduction de prix intéressante sur deux ans ', explique-t-il.Sans ce système, il aurait été limité dans ses possibilités de financement et n'aurait pas pu élever en barriques tous les vins qui le demandent. ' Je choisis avec mes acheteurs les cuvées à élever, qu'ils viennent ensuite déguster avec leurs propres clients. C'est une bonne formule de promotion pour tout le monde ', souligne-t-il. Allégé du problème du financement, il se lance d'autant plus facilement dans des essais destinés à améliorer la qualité, en concertation avec ses acheteurs qui apprécient d'être ainsi associés à la vie du domaine. ' A partir d'une même cuvée par exemple, j'utilise trois types de barriques chauffées à des intensités différentes et nous comparons ensuite ensemble les arômes. C'est passionnant! ', ajoute-t-il.