Quelques passionnés ont redonné aux vignerons alsaciens le goût de remettre en état les murets de pierres sèches qui ornent leur vignoble.
Quelques passionnés ont redonné aux vignerons alsaciens le goût de remettre en état les murets de pierres sèches qui ornent leur vignoble.
Les murets en pierres sèches construits le long des parcelles de vignes jouent un rôle important pour l'environnement. Ils renferment toute une flore originale et sont des lieux de vie d'une faune auxiliaire (insectes et reptiles). Sur le plan thermique, ils emmagasinent la chaleur le jour afin de la redistribuer la nuit de façon progressive, évitant ainsi les effets d'un gel nocturne, en remontant la température de quelques degrés.Ces murets sont les témoins précieux d'une technique de construction artisanale et traditionnelle vieille de plusieurs siècles. Hier comme aujourd'hui, ils sont bâtis sans ciment, ni mortier. La survie de cette ancienne méthode de construction passe par la conservation des murs. Or, ils ont progressivement été abandonnés, les vignerons s'accommodant de talus ou de murs en béton, plus faciles à entretenir. De plus, la restauration des murs en pierres sèches est relativement méconnue. Malgré les difficultés, certains passionnés relèvent le défi et obtiennent d'admirables résultats, comme l'on peut en observer sur les coteaux de Rouffach ou sur les terrasses de Guebwiller où la maison Schlumberger entretient 50 km de murets.Charles Moritz, vigneron retraité à Andlau, et son fils Claude travaillent depuis trente ans à la remise en état des murets. Traités au départ de fous par les habitants, ils se sont initiés à la technique du montage d'un mur en pierres sèches et ont restauré les anciens vestiges découverts sur une parcelle en friche. Ils utilisent des éléments du terroir : une pierre bleue appelée schiste de Steige. ' Il faut beaucoup de patience et surtout analyser la bonne disposition des pierres. La progression est lente et se fait au rythme d'un mètre pour 8 h de travail ', reconnaît Charles Moritz.Le résultat est remarquable puisque la remise en état des murets a permis de refaire des terrasses et d'y planter du riesling dans le grand cru Kastelberg sur une surface de 1 ha. La qualité de la parcelle, de par son exposition, permet d'obtenir un vin remarquable. Autre exemple de la dynamique actuelle de restauration : le muret en pierres sèches situé sur le chemin viticole reliant Hunawihr à Ribeauvillé qui a été inauguré ce printemps. Grâce à Roger Wurtz, vigneron et maire de Hunawihr, et à l'ensemble de ses partenaires, un projet-pilote a démarré. Un muret écroulé a fait l'objet d'une opération de reconstruction sous la forme d'un chantier d'insertion de demandeurs d'emploi. Pendant six mois, une quinzaine de chômeurs, sous la conduite d'un maître de stage, a reconstitué sur plus de 120 m, un mur sur une hauteur de 2 m. Le coût global, financé par de nombreux partenaires, se chiffre à 2 400 F/m². Finalement, de nombreux vignerons de l'Alsace tout entière, sensibles à cette opération, ont terminé une portion du mur encore inachevé. Ils se sont initiés à cette technique pour pouvoir réparer eux-mêmes leurs propres murets et participer ainsi à la préservation de notre patrimoine et à l'embellissement de notre vignoble.
Les murets en pierres sèches construits le long des parcelles de vignes jouent un rôle important pour l'environnement. Ils renferment toute une flore originale et sont des lieux de vie d'une faune auxiliaire (insectes et reptiles). Sur le plan thermique, ils emmagasinent la chaleur le jour afin de la redistribuer la nuit de façon progressive, évitant ainsi les effets d'un gel nocturne, en remontant la température de quelques degrés.Ces murets sont les témoins précieux d'une technique de construction artisanale et traditionnelle vieille de plusieurs siècles. Hier comme aujourd'hui, ils sont bâtis sans ciment, ni mortier. La survie de cette ancienne méthode de construction passe par la conservation des murs. Or, ils ont progressivement été abandonnés, les vignerons s'accommodant de talus ou de murs en béton, plus faciles à entretenir. De plus, la restauration des murs en pierres sèches est relativement méconnue. Malgré les difficultés, certains passionnés relèvent le défi et obtiennent d'admirables résultats, comme l'on peut en observer sur les coteaux de Rouffach ou sur les terrasses de Guebwiller où la maison Schlumberger entretient 50 km de murets.Charles Moritz, vigneron retraité à Andlau, et son fils Claude travaillent depuis trente ans à la remise en état des murets. Traités au départ de fous par les habitants, ils se sont initiés à la technique du montage d'un mur en pierres sèches et ont restauré les anciens vestiges découverts sur une parcelle en friche. Ils utilisent des éléments du terroir : une pierre bleue appelée schiste de Steige. ' Il faut beaucoup de patience et surtout analyser la bonne disposition des pierres. La progression est lente et se fait au rythme d'un mètre pour 8 h de travail ', reconnaît Charles Moritz.Le résultat est remarquable puisque la remise en état des murets a permis de refaire des terrasses et d'y planter du riesling dans le grand cru Kastelberg sur une surface de 1 ha. La qualité de la parcelle, de par son exposition, permet d'obtenir un vin remarquable. Autre exemple de la dynamique actuelle de restauration : le muret en pierres sèches situé sur le chemin viticole reliant Hunawihr à Ribeauvillé qui a été inauguré ce printemps. Grâce à Roger Wurtz, vigneron et maire de Hunawihr, et à l'ensemble de ses partenaires, un projet-pilote a démarré. Un muret écroulé a fait l'objet d'une opération de reconstruction sous la forme d'un chantier d'insertion de demandeurs d'emploi. Pendant six mois, une quinzaine de chômeurs, sous la conduite d'un maître de stage, a reconstitué sur plus de 120 m, un mur sur une hauteur de 2 m. Le coût global, financé par de nombreux partenaires, se chiffre à 2 400 F/m². Finalement, de nombreux vignerons de l'Alsace tout entière, sensibles à cette opération, ont terminé une portion du mur encore inachevé. Ils se sont initiés à cette technique pour pouvoir réparer eux-mêmes leurs propres murets et participer ainsi à la préservation de notre patrimoine et à l'embellissement de notre vignoble.