Un échantillon représentatif de 471 vignerons a été interrogé au début de l'été sur quatre questions d'actualité : les intentions d'investissements pour cette campagne 1997-1998, la volonté de développer ou non les exportations, la justesse du système d'attribution des droits de plantation et les compétences des organismes de contrôle de la filière. L'analyse des réponses montre que les vignerons français sont plutôt optimistes pour l'avenir, même s'ils se sentent parfois 'bridés' dans leur développement.
Un échantillon représentatif de 471 vignerons a été interrogé au début de l'été sur quatre questions d'actualité : les intentions d'investissements pour cette campagne 1997-1998, la volonté de développer ou non les exportations, la justesse du système d'attribution des droits de plantation et les compétences des organismes de contrôle de la filière. L'analyse des réponses montre que les vignerons français sont plutôt optimistes pour l'avenir, même s'ils se sentent parfois 'bridés' dans leur développement.
BVA-La Vigne : ' Lors de la prochaine campagne 1997-1998, avez-vous l'intention d'investir au niveau de : la production (nouvelles vignes, aménagement des parcelles, traitements, récolte...)? la cave, la vinification? la vente, la commercialisation? l'informatique? Hiérarchiser ces secteurs d'investissement selon la priorité que vous leur accordez '.47 % des vignerons interrogés ont l'intention d'effectuer au moins un investissement durant la campagne qui s'ouvre. C'est un chiffre tout à fait remarquable qui montre, au moins au niveau des intentions, que notre filière a des ressources. Malgré quelques poches de crise (cognac, armagnac, certaines zones du Val de Loire, beaujolais...), les deux campagnes passées ont été plutôt convenables sur le plan des revenus des producteurs. Ces bons résultats seraient mis à profit pour améliorer l'outil de travail. L'investissement concernant la production est la priorité pour 24 % des personnes interrogées, les investissements à la cave et à la commercialisation sont largement en retrait (c'est une priorité pour 8 % des sondés). L'informatique recueille deux points. Cela confirme qu'au niveau national, les investissements au chai ont vraiment atteint un certain seuil et que c'est maintenant au vignoble que se trouvent les marges de progression qualitatives (voir notre dossier spécial à l'occasion du Sitévinitech en novembre dernier).Ces résultats ne sont pas homogènes par vignoble, âge et taille de propriété. C'est dans le sud-est (zone R4) que les investissements à la production sont les plus pronostiqués (43 % des vignerons de la zone en ont l'intention), les pays de Loire arrivent en queue (14 %). Sur le plan national, ce sont les - 35 ans qui arrivent en tête (44 %) et les propriétaires de 20 ha et plus (65 %). La nécessaire acquisition de foncier pour les premiers et la capacité de s'agrandir pour les seconds en sont sûrement les raisons. Va-t-on cependant vers une viticulture à deux vitesses entre ceux qui peuvent croître et les autres?Sans surprise, c'est dans les pays de Loire (zone R2) que les investissements à la cave se font le plus ressentir (28 % des vignerons locaux annoncent y investir lors de cette campagne). Les techniciens locaux reconnaissent un retard en la matière, en partie liée à la présence de polyculteurs. Champagne, Alsace, Bourgogne et Beaujolais (zone R1) arrivent en deuxième position (25 %). Au plan national, les appellations sont deux fois plus concernées que les vins de table (20 % contre 10 %).Pour la commercialisation du vin, ce sont les vignerons de R1 qui ont surtout l'intention d'investir sur ce segment (44 %) : la vente à la propriété, les accords avec les comités du tourisme... sont particulièrement travaillés dans ces zones. Au sud de la Loire, c'est une bien moindre priorité. Partout, les - 35 ans sont fortement impliqués. Les jeunes auraient-ils plus la bosse du commerce que leurs aînés ou en ressentent-ils plus le besoin pour garder un maximum de valeur ajoutée à la production? Les investissements à venir dans l'informatique seront surtout le fait des producteurs du nord-est.En conclusion, vu sous l'angle des régions, les investissements au niveau du vignoble sont la priorité clairement affichée dans le sud-est et dans le sud-ouest. Pour la cave et la vinification, c'est vers les pays de Loire qu'il faut se tourner tandis que pour la commercialisation du raisin et du vin, c'est vers le nord-est.BVA-La Vigne : ' Dans les trois ans à venir, la part de votre production destinée à l'exportation va-t-elle se : développer? maintenir? réduire? 'Alors que 19 % des vignerons interrogés pensent maintenir leur part de production destinée à l'exportation, 15 % des sondés vont plus loin en souhaitant s'y développer. Seulement 2 % comptent y réduire leur voilure. Ce sont des chiffres encourageants quand on connaît la recrudescence de la concurrence sur le marché mondial des vins et des eaux-de-vie, et quand on sait que l'export est un art difficile demandant des moyens, de la rigueur et de la patience. Au total, ce sont 35 % qui déclarent exporter. En France, le commerce hors-frontières est en majorité le fait du négoce, autant en volume qu'en valeur.L'analyse par région est intéressante : c'est dans le nord-est (R1) que la proportion de vignerons exportateurs est la plus grande (plus de la moitié). L'antériorité de cette activité, la présence proche de gros clients de l'Hexagone (Allemagne, Benelux, Suisse) et la proportion importante de petites propriétés performantes en sont sûrement les raisons. Le sud-est et le sud-ouest sont en retard. En termes de superficie, plus on est grand, plus on fait d'export (c'est le cas pour 57 % des vignerons possédant 20 ha et plus). Signe encourageant, ce sont les jeunes qui ont le plus d'espoir en matière d'exportation : presque un tiers des - 35 ans ont l'intention de s'y développer à court terme. Cela est sûrement à rapprocher des éléments précédents sur les investissements commerciaux.BVA-La Vigne : ' Etes-vous très, assez, peu, pas du tout satisfait du système actuel d'attribution des droits de plantation? Si vous aviez des droits disponibles, planteriez-vous de la vigne? 'Le système actuel d'attribution des droits de plantation est à bout de souffle. Tout le monde en convient. L'Inao lâche du lest annuellement en fonction de la santé économique de chaque appellation, s'appuyant sur des tableaux de bord qui n'ont jamais été ouvertement expliqués, ni commentés... Obtenir des droits par transfert relève de l'exploit dans nombre de régions, surtout que l'on s'achemine vers un cloisonnement des vignobles... C'est donc un sujet brûlant, d'autant qu'il est au coeur du métier : s'agrandir, prospérer, c'est le souci légitime de chacun. Les vignerons français semblent être perdus et/ou mécontents puisque d'après notre sondage, plus des deux tiers d'entre eux sont peu ou pas du tout satisfaits du système. C'est une proportion alarmante : le système est compliqué et parfois opaque. C'est officiellement reconnu. On se souvient des propos tenus l'an passé à Epernay (Marne), par le président de l'Inao, Jean Pinchon : à l'occasion du départ à la retraite d'un important responsable syndical local, membre aussi de l'Inao, il avoua avoir été très longtemps content de sa présence à ses côtés car ' il était l'un des rares à bien comprendre le système des droits de plantation... '. Même sous forme de boutade, ces propos ont leur portée... Les professionnels critiquent souvent l'administration dans sa complexité; en la matière, il y aurait de quoi balayer devant sa porte...A propos de la segmentation par région, c'est dans le sud-est (R4) que le taux de satisfaits est le meilleur (38 %). C'est la zone où il y a le plus de restructuration du vignoble (cépages améliorateurs). Dans les pays de Loire et dans le nord-est, on frôle les trois quarts de mécontents. Tout cela donne à réfléchir.Sur la deuxième question, l'analyse régionale est aussi très 'éclairante' sur la santé de notre filière. C'est dans le nord-est que l'on planterait le plus si on avait des droits disponibles (82 % de réponses affirmatives, infographie 6). En Champagne, en Bourgogne, en Alsace..., les aires d'appellation sont presque partout plantées, les droits sont quasiment inexistants (il faut les acheter ailleurs mais cela ne sera probablement plus possible à l'avenir) et ils sont chers. Dans ces régions où le marché du foncier planté est très limité, nombre de vignerons sont à l'étroit. Sur la deuxième question posée, la moyenne nationale est à 69 % de réponses positives. C'est dans les pays de Loire que les réponses sont les plus équilibrées (50/50).Du point de vue de la taille des exploitations, comme dans les grandes cultures, ce sont les plus 'gros' qui souhaiteraient le plus s'agrandir : 85 % des vignerons possédant plus de 10 ha planteraient (suivant les vignobles, on est 'gros' à des tailles différentes). A moins de 5 ha, la volonté de planter est encore de 62 %. Chez les jeunes, la pression est très forte : le chiffre est à 85 % pour les moins de 35 ans. Nous avons vu ces derniers mois le succès du dossier Pam-DJA. Chez les 50 ans et plus, le pourcentage des réponses positives tombe à 57. Un vigneron en appellation souhaiterait planter à 67 % contre 61 % chez celui qui est en zone de vin de table ou de pays.BVA-La Vigne : ' Vous sentez-vous tout à fait, assez, peu, pas du tout aidé par la Direction des douanes et des droits indirects, la Direction des fraudes, l'Inao, l'Onivins, pour mener à bien votre travail de vigneron? 'La dernière question posée portait sur les organismes publics et professionnels présents dans notre filière. Il est de bon ton, surtout en France, d'être critique vis-à-vis de tout ce qui ressemble de près ou de loin à une administration. Nous avons voulu aller plus loin.Le monde du vin et des eaux-de-vie, du fait qu'il touche à l'alcool et qu'il est fiscalisé (paiement des accises en particulier), est l'un des plus administrés du monde agricole. ' Au-delà des fraudeurs qu'il est logique de pourchasser, toutes ces administrations sont aussi là pour nous servir et nous aider dans notre travail, de plus en plus complexe. Parfois, il faut être souple. Le contrôle n'est pas tout. Un exemple? Les douanes qui viennent de faciliter la vente en vrac à la propriété ', constate un producteur. Cette question est un leitmotiv de bien des assemblées syndicales.Les douanes (DGDDI) et les fraudes (DGCCRF) recueillent respectivement 31 % et 24 % de réponses favorables. Ce qui semble assez peu. Ces résultats sont meilleurs pour l'Inao (Institut national des appellations d'origine) et l'Onivins (Office national interprofessionnel des vins) avec, respectivement, 45 % et 49 %. Ces deux organismes sont d'une autre nature que les premiers car, si leur personnel a un statut équivalent de fonctionnaire, ils ont à leur tête un collège de professionnels ' plus ou moins élus ' : le comité national pour l'Inao, le conseil de direction pour l'Onivins.Curieusement, c'est dans le nord-est du pays (R1) que les vignerons sont les plus légalistes : les douanes (49 %), les fraudes (47 %) et l'Inao (66 %) y obtiennent, et de loin, leurs meilleurs taux de satisfaction (tout à fait et assez aidé). C'est dans le sud-ouest que les fraudes ont leur plus mauvais score (12 %). ' Etant souvent des petites appellations avec peu de producteurs, on a les fraudes chez nous tous les deux ou trois ans alors qu'un collègue d'un plus grand vignoble a moins de probabilités, c'est souvent de l'acharnement ', commentait-on récemment dans le Lot-et-Garonne. Est-ce une explication? L'Onivins, malgré une image plutôt vin de table et qui se veut maintenant l'office de tous les vins, obtient un pourcentage de satisfaction équivalent chez les AOC et les non-AOC (50 et 53 %).
BVA-La Vigne : ' Lors de la prochaine campagne 1997-1998, avez-vous l'intention d'investir au niveau de : la production (nouvelles vignes, aménagement des parcelles, traitements, récolte...)? la cave, la vinification? la vente, la commercialisation? l'informatique? Hiérarchiser ces secteurs d'investissement selon la priorité que vous leur accordez '.47 % des vignerons interrogés ont l'intention d'effectuer au moins un investissement durant la campagne qui s'ouvre. C'est un chiffre tout à fait remarquable qui montre, au moins au niveau des intentions, que notre filière a des ressources. Malgré quelques poches de crise (cognac, armagnac, certaines zones du Val de Loire, beaujolais...), les deux campagnes passées ont été plutôt convenables sur le plan des revenus des producteurs. Ces bons résultats seraient mis à profit pour améliorer l'outil de travail. L'investissement concernant la production est la priorité pour 24 % des personnes interrogées, les investissements à la cave et à la commercialisation sont largement en retrait (c'est une priorité pour 8 % des sondés). L'informatique recueille deux points. Cela confirme qu'au niveau national, les investissements au chai ont vraiment atteint un certain seuil et que c'est maintenant au vignoble que se trouvent les marges de progression qualitatives (voir notre dossier spécial à l'occasion du Sitévinitech en novembre dernier).Ces résultats ne sont pas homogènes par vignoble, âge et taille de propriété. C'est dans le sud-est (zone R4) que les investissements à la production sont les plus pronostiqués (43 % des vignerons de la zone en ont l'intention), les pays de Loire arrivent en queue (14 %). Sur le plan national, ce sont les - 35 ans qui arrivent en tête (44 %) et les propriétaires de 20 ha et plus (65 %). La nécessaire acquisition de foncier pour les premiers et la capacité de s'agrandir pour les seconds en sont sûrement les raisons. Va-t-on cependant vers une viticulture à deux vitesses entre ceux qui peuvent croître et les autres?Sans surprise, c'est dans les pays de Loire (zone R2) que les investissements à la cave se font le plus ressentir (28 % des vignerons locaux annoncent y investir lors de cette campagne). Les techniciens locaux reconnaissent un retard en la matière, en partie liée à la présence de polyculteurs. Champagne, Alsace, Bourgogne et Beaujolais (zone R1) arrivent en deuxième position (25 %). Au plan national, les appellations sont deux fois plus concernées que les vins de table (20 % contre 10 %).Pour la commercialisation du vin, ce sont les vignerons de R1 qui ont surtout l'intention d'investir sur ce segment (44 %) : la vente à la propriété, les accords avec les comités du tourisme... sont particulièrement travaillés dans ces zones. Au sud de la Loire, c'est une bien moindre priorité. Partout, les - 35 ans sont fortement impliqués. Les jeunes auraient-ils plus la bosse du commerce que leurs aînés ou en ressentent-ils plus le besoin pour garder un maximum de valeur ajoutée à la production? Les investissements à venir dans l'informatique seront surtout le fait des producteurs du nord-est.En conclusion, vu sous l'angle des régions, les investissements au niveau du vignoble sont la priorité clairement affichée dans le sud-est et dans le sud-ouest. Pour la cave et la vinification, c'est vers les pays de Loire qu'il faut se tourner tandis que pour la commercialisation du raisin et du vin, c'est vers le nord-est.BVA-La Vigne : ' Dans les trois ans à venir, la part de votre production destinée à l'exportation va-t-elle se : développer? maintenir? réduire? 'Alors que 19 % des vignerons interrogés pensent maintenir leur part de production destinée à l'exportation, 15 % des sondés vont plus loin en souhaitant s'y développer. Seulement 2 % comptent y réduire leur voilure. Ce sont des chiffres encourageants quand on connaît la recrudescence de la concurrence sur le marché mondial des vins et des eaux-de-vie, et quand on sait que l'export est un art difficile demandant des moyens, de la rigueur et de la patience. Au total, ce sont 35 % qui déclarent exporter. En France, le commerce hors-frontières est en majorité le fait du négoce, autant en volume qu'en valeur.L'analyse par région est intéressante : c'est dans le nord-est (R1) que la proportion de vignerons exportateurs est la plus grande (plus de la moitié). L'antériorité de cette activité, la présence proche de gros clients de l'Hexagone (Allemagne, Benelux, Suisse) et la proportion importante de petites propriétés performantes en sont sûrement les raisons. Le sud-est et le sud-ouest sont en retard. En termes de superficie, plus on est grand, plus on fait d'export (c'est le cas pour 57 % des vignerons possédant 20 ha et plus). Signe encourageant, ce sont les jeunes qui ont le plus d'espoir en matière d'exportation : presque un tiers des - 35 ans ont l'intention de s'y développer à court terme. Cela est sûrement à rapprocher des éléments précédents sur les investissements commerciaux.BVA-La Vigne : ' Etes-vous très, assez, peu, pas du tout satisfait du système actuel d'attribution des droits de plantation? Si vous aviez des droits disponibles, planteriez-vous de la vigne? 'Le système actuel d'attribution des droits de plantation est à bout de souffle. Tout le monde en convient. L'Inao lâche du lest annuellement en fonction de la santé économique de chaque appellation, s'appuyant sur des tableaux de bord qui n'ont jamais été ouvertement expliqués, ni commentés... Obtenir des droits par transfert relève de l'exploit dans nombre de régions, surtout que l'on s'achemine vers un cloisonnement des vignobles... C'est donc un sujet brûlant, d'autant qu'il est au coeur du métier : s'agrandir, prospérer, c'est le souci légitime de chacun. Les vignerons français semblent être perdus et/ou mécontents puisque d'après notre sondage, plus des deux tiers d'entre eux sont peu ou pas du tout satisfaits du système. C'est une proportion alarmante : le système est compliqué et parfois opaque. C'est officiellement reconnu. On se souvient des propos tenus l'an passé à Epernay (Marne), par le président de l'Inao, Jean Pinchon : à l'occasion du départ à la retraite d'un important responsable syndical local, membre aussi de l'Inao, il avoua avoir été très longtemps content de sa présence à ses côtés car ' il était l'un des rares à bien comprendre le système des droits de plantation... '. Même sous forme de boutade, ces propos ont leur portée... Les professionnels critiquent souvent l'administration dans sa complexité; en la matière, il y aurait de quoi balayer devant sa porte...A propos de la segmentation par région, c'est dans le sud-est (R4) que le taux de satisfaits est le meilleur (38 %). C'est la zone où il y a le plus de restructuration du vignoble (cépages améliorateurs). Dans les pays de Loire et dans le nord-est, on frôle les trois quarts de mécontents. Tout cela donne à réfléchir.Sur la deuxième question, l'analyse régionale est aussi très 'éclairante' sur la santé de notre filière. C'est dans le nord-est que l'on planterait le plus si on avait des droits disponibles (82 % de réponses affirmatives, infographie 6). En Champagne, en Bourgogne, en Alsace..., les aires d'appellation sont presque partout plantées, les droits sont quasiment inexistants (il faut les acheter ailleurs mais cela ne sera probablement plus possible à l'avenir) et ils sont chers. Dans ces régions où le marché du foncier planté est très limité, nombre de vignerons sont à l'étroit. Sur la deuxième question posée, la moyenne nationale est à 69 % de réponses positives. C'est dans les pays de Loire que les réponses sont les plus équilibrées (50/50).Du point de vue de la taille des exploitations, comme dans les grandes cultures, ce sont les plus 'gros' qui souhaiteraient le plus s'agrandir : 85 % des vignerons possédant plus de 10 ha planteraient (suivant les vignobles, on est 'gros' à des tailles différentes). A moins de 5 ha, la volonté de planter est encore de 62 %. Chez les jeunes, la pression est très forte : le chiffre est à 85 % pour les moins de 35 ans. Nous avons vu ces derniers mois le succès du dossier Pam-DJA. Chez les 50 ans et plus, le pourcentage des réponses positives tombe à 57. Un vigneron en appellation souhaiterait planter à 67 % contre 61 % chez celui qui est en zone de vin de table ou de pays.BVA-La Vigne : ' Vous sentez-vous tout à fait, assez, peu, pas du tout aidé par la Direction des douanes et des droits indirects, la Direction des fraudes, l'Inao, l'Onivins, pour mener à bien votre travail de vigneron? 'La dernière question posée portait sur les organismes publics et professionnels présents dans notre filière. Il est de bon ton, surtout en France, d'être critique vis-à-vis de tout ce qui ressemble de près ou de loin à une administration. Nous avons voulu aller plus loin.Le monde du vin et des eaux-de-vie, du fait qu'il touche à l'alcool et qu'il est fiscalisé (paiement des accises en particulier), est l'un des plus administrés du monde agricole. ' Au-delà des fraudeurs qu'il est logique de pourchasser, toutes ces administrations sont aussi là pour nous servir et nous aider dans notre travail, de plus en plus complexe. Parfois, il faut être souple. Le contrôle n'est pas tout. Un exemple? Les douanes qui viennent de faciliter la vente en vrac à la propriété ', constate un producteur. Cette question est un leitmotiv de bien des assemblées syndicales.Les douanes (DGDDI) et les fraudes (DGCCRF) recueillent respectivement 31 % et 24 % de réponses favorables. Ce qui semble assez peu. Ces résultats sont meilleurs pour l'Inao (Institut national des appellations d'origine) et l'Onivins (Office national interprofessionnel des vins) avec, respectivement, 45 % et 49 %. Ces deux organismes sont d'une autre nature que les premiers car, si leur personnel a un statut équivalent de fonctionnaire, ils ont à leur tête un collège de professionnels ' plus ou moins élus ' : le comité national pour l'Inao, le conseil de direction pour l'Onivins.Curieusement, c'est dans le nord-est du pays (R1) que les vignerons sont les plus légalistes : les douanes (49 %), les fraudes (47 %) et l'Inao (66 %) y obtiennent, et de loin, leurs meilleurs taux de satisfaction (tout à fait et assez aidé). C'est dans le sud-ouest que les fraudes ont leur plus mauvais score (12 %). ' Etant souvent des petites appellations avec peu de producteurs, on a les fraudes chez nous tous les deux ou trois ans alors qu'un collègue d'un plus grand vignoble a moins de probabilités, c'est souvent de l'acharnement ', commentait-on récemment dans le Lot-et-Garonne. Est-ce une explication? L'Onivins, malgré une image plutôt vin de table et qui se veut maintenant l'office de tous les vins, obtient un pourcentage de satisfaction équivalent chez les AOC et les non-AOC (50 et 53 %).