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Un mois de septembre bienfaiteur pour les raisins

La vigne - n°81 - octobre 1997 - page 0

Comme l'an dernier, le mois de septembre est venu remonter le moral des vignerons. Le botrytis a séché et les degrés ont grimpé, parfois un peu haut.

Comme l'an dernier, le mois de septembre est venu remonter le moral des vignerons. Le botrytis a séché et les degrés ont grimpé, parfois un peu haut.

Il y a un mois, on n'aurait pas pensé que les vendanges se dérouleraient aussi bien ', raconte un professionnel du Val de Loire. Un peu comme l'an dernier, les conditions climatiques de septembre ont été bienfaisantes. ' On va battre tous les records d'ensoleillement, de chaleur et de sécheresse cette année! ', lance un Girondin. ' En septembre, la température diurne était de 4 à 5°C supérieure à la moyenne ', explique-t-on dans la vallée du Rhône. ' Pas une goutte de pluie pendant les vendanges, c'est rare! ', renchérit un Champenois.Avec ce beau temps, les foyers de pourriture ont séché, donnant raison à ceux qui avaient su attendre alors que d'autres avaient hâtivement rentré des raisins pas tout à fait mûrs, commençant à pourrir. ' On a encore eu un vent bienfaiteur en septembre, expliquait début octobre Jacques Blouin, à la chambre d'agriculture de Gironde. Le botrytis est sec. Les grains attaqués ne tombent pas à la machine. A la main, leur jus ne coule pas. ' La dernière semaine de septembre a été très bénéfique en Touraine, les baies ont gagné de la couleur et se sont concentrées.Ramassés dans la journée, les raisins pouvaient arriver aux chais à une température supérieure à 25°C. La fermentation démarrait alors sur les chapeaux de roue pour s'achever parfois en trois ou quatre jours seulement. Ceux qui étaient sous-équipés en matériels frigorifiques ont parfois eu des frayeurs, la température pouvant monter très haut pendant la fermentation.Ce temps clément a permis une concentration des baies. Alors qu'au début des vendanges, les moûts montraient parfois des degrés déficients, début octobre, on pouvait atteindre des records. Fin août-début septembre, des erreurs d'estimation de degrés ont été commises. Un vigneron de l'Hérault racontait qu'à cette époque, les raisins prenaient 1° par semaine. Cependant, l'eau est arrivée. La vendange, estimée suffisamment mûre, a été rentrée en hâte. Mais la pluie l'avait diluée. ' On a eu de mauvaises surprises en constatant que les moûts titraient 1° de moins que ce qu'on pensait. On a alors stoppé les vendanges pendant dix jours. Ceux qui les ont poursuivies s'en mordent les doigts. 'Fin septembre, c'est l'inverse : les degrés sont hauts, parfois un peu trop. En Champagne, certains moûts dépassaient les 13° fin septembre. ' On a vraiment de beaux degrés, on n'aura pas besoin de beaucoup chaptaliser ', racontait un Bourguignon. En Beaujolais, les cuvées non chaptalisées ne seront pas rares. ' On devrait avoir une très forte hétérogénéité au sein même des grappes, explique Philippe Cottereau, de l'ITV de Villefranche-sur-Saône. Après l'encuvage, le jus de fond de cuve titrait 13° parfois mais au décuvage, on revenait à des 12°. Les baies les plus mûres s'étaient écrasées. Idem pour l'acidité, on s'est parfois fait peur avec les pH élevés du jus de fond de cuve mais au décuvage, on revenait sur des acidités plus hautes. 'En Alsace, à peine les vendanges démarraient-elles que certaines parcelles présentaient déjà des densités très élevées. ' On a des parcelles plus que mûres, d'autres qui le sont à peine ', raconte une oenologue du Bas-Rhin. Cette hétérogénéité découle d'une floraison étalée. Du coup, notamment pour le pinot noir, des dérogations ont été demandées pour le rentrer avant le ban des vendanges. ' Nous avons conseillé à nos clients de ramasser les pinots noirs à 13°, avant le ban. Aujourd'hui, jour d'ouverture des vendanges, on voit des pinots à 14°-14°5, c'est trop ', explique un oenologue. Ce cépage atteint aussi des sommets en Touraine. Dans ce vignoble, les degrés sont jugés ' assez forts '. ' Il y a des problèmes avec certains vins de base titrant plus de 11°5. Il va falloir les soutirer en gardant un peu de sucres, commente un conseiller tourangeau. Il y avait une acidité trop forte, c'était parfois difficile de ramasser avant. ' La maturité phénolique n'était pas toujours en phase avec la maturité en sucres, comme l'explique un ingénieur de l'Onivins d'Angers : ' Sur le cabernet franc, la face des grappes au soleil était bien rouge et le dos encore rose alors que le degré probable atteignait déjà 12° '.En Gironde, la vigne est restée poussante assez tard. Et ce qui va dans les feuilles ne vient pas enrichir les baies. L'augmentation de degré s'est surtout faite par concentration. Les valeurs obtenues, sans atteindre des records, restent néanmoins tout à fait correctes. En revanche, dans les côtes du Rhône méridionales, fin septembre, les degrés n'étaient pas fantastiques. La vigne poussait toujours! Mais le mistral laissait espérer une concentration plus importante.

Il y a un mois, on n'aurait pas pensé que les vendanges se dérouleraient aussi bien ', raconte un professionnel du Val de Loire. Un peu comme l'an dernier, les conditions climatiques de septembre ont été bienfaisantes. ' On va battre tous les records d'ensoleillement, de chaleur et de sécheresse cette année! ', lance un Girondin. ' En septembre, la température diurne était de 4 à 5°C supérieure à la moyenne ', explique-t-on dans la vallée du Rhône. ' Pas une goutte de pluie pendant les vendanges, c'est rare! ', renchérit un Champenois.Avec ce beau temps, les foyers de pourriture ont séché, donnant raison à ceux qui avaient su attendre alors que d'autres avaient hâtivement rentré des raisins pas tout à fait mûrs, commençant à pourrir. ' On a encore eu un vent bienfaiteur en septembre, expliquait début octobre Jacques Blouin, à la chambre d'agriculture de Gironde. Le botrytis est sec. Les grains attaqués ne tombent pas à la machine. A la main, leur jus ne coule pas. ' La dernière semaine de septembre a été très bénéfique en Touraine, les baies ont gagné de la couleur et se sont concentrées.Ramassés dans la journée, les raisins pouvaient arriver aux chais à une température supérieure à 25°C. La fermentation démarrait alors sur les chapeaux de roue pour s'achever parfois en trois ou quatre jours seulement. Ceux qui étaient sous-équipés en matériels frigorifiques ont parfois eu des frayeurs, la température pouvant monter très haut pendant la fermentation.Ce temps clément a permis une concentration des baies. Alors qu'au début des vendanges, les moûts montraient parfois des degrés déficients, début octobre, on pouvait atteindre des records. Fin août-début septembre, des erreurs d'estimation de degrés ont été commises. Un vigneron de l'Hérault racontait qu'à cette époque, les raisins prenaient 1° par semaine. Cependant, l'eau est arrivée. La vendange, estimée suffisamment mûre, a été rentrée en hâte. Mais la pluie l'avait diluée. ' On a eu de mauvaises surprises en constatant que les moûts titraient 1° de moins que ce qu'on pensait. On a alors stoppé les vendanges pendant dix jours. Ceux qui les ont poursuivies s'en mordent les doigts. 'Fin septembre, c'est l'inverse : les degrés sont hauts, parfois un peu trop. En Champagne, certains moûts dépassaient les 13° fin septembre. ' On a vraiment de beaux degrés, on n'aura pas besoin de beaucoup chaptaliser ', racontait un Bourguignon. En Beaujolais, les cuvées non chaptalisées ne seront pas rares. ' On devrait avoir une très forte hétérogénéité au sein même des grappes, explique Philippe Cottereau, de l'ITV de Villefranche-sur-Saône. Après l'encuvage, le jus de fond de cuve titrait 13° parfois mais au décuvage, on revenait à des 12°. Les baies les plus mûres s'étaient écrasées. Idem pour l'acidité, on s'est parfois fait peur avec les pH élevés du jus de fond de cuve mais au décuvage, on revenait sur des acidités plus hautes. 'En Alsace, à peine les vendanges démarraient-elles que certaines parcelles présentaient déjà des densités très élevées. ' On a des parcelles plus que mûres, d'autres qui le sont à peine ', raconte une oenologue du Bas-Rhin. Cette hétérogénéité découle d'une floraison étalée. Du coup, notamment pour le pinot noir, des dérogations ont été demandées pour le rentrer avant le ban des vendanges. ' Nous avons conseillé à nos clients de ramasser les pinots noirs à 13°, avant le ban. Aujourd'hui, jour d'ouverture des vendanges, on voit des pinots à 14°-14°5, c'est trop ', explique un oenologue. Ce cépage atteint aussi des sommets en Touraine. Dans ce vignoble, les degrés sont jugés ' assez forts '. ' Il y a des problèmes avec certains vins de base titrant plus de 11°5. Il va falloir les soutirer en gardant un peu de sucres, commente un conseiller tourangeau. Il y avait une acidité trop forte, c'était parfois difficile de ramasser avant. ' La maturité phénolique n'était pas toujours en phase avec la maturité en sucres, comme l'explique un ingénieur de l'Onivins d'Angers : ' Sur le cabernet franc, la face des grappes au soleil était bien rouge et le dos encore rose alors que le degré probable atteignait déjà 12° '.En Gironde, la vigne est restée poussante assez tard. Et ce qui va dans les feuilles ne vient pas enrichir les baies. L'augmentation de degré s'est surtout faite par concentration. Les valeurs obtenues, sans atteindre des records, restent néanmoins tout à fait correctes. En revanche, dans les côtes du Rhône méridionales, fin septembre, les degrés n'étaient pas fantastiques. La vigne poussait toujours! Mais le mistral laissait espérer une concentration plus importante.

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