Le désherbage d'automne permet de retarder l'intervention printanière et de libérer un peu de temps pour les vignerons. Ce peut être aussi la solution pour se débarrasser de certaines adventices.
Le désherbage d'automne permet de retarder l'intervention printanière et de libérer un peu de temps pour les vignerons. Ce peut être aussi la solution pour se débarrasser de certaines adventices.
Le désherbage d'automne ou de début d'hiver est encore peu développé en viticulture, contrairement à ce qu'on voit en arboriculture. Pourtant, de plus en plus de firmes s'intéressent à cette stratégie. La CFPI souligne l'intérêt de l'aminotriazole à cette époque, Monsanto préconise son Azural Duo et Evolya arrive avec l'Emir, une association de deux matières actives : l'oxyfluorfène et le propyzamide. Enfin, l'oxyfluorfène seul, sous le nom commercial Goal, attend son homologation et devrait bientôt arriver lui aussi sur le marché.Les firmes qui prônent le désherbage d'automne mettent en avant le temps ainsi dégagé au printemps, moment où les travaux viticoles ne manquent pas. Mais l'intérêt ne se résume pas à une meilleure organisation des travaux, comme le souligne un technicien de la CAPL (Coopérative agricole Provence-Languedoc) : ' Avec les diminutions successives de doses de la simazine, on voit apparaître dans le vignoble des adventices qu'on ne peut plus contrôler. Des ombellifères lèvent en été et en automne, de la carotte sauvage, du géranium, de l'érodium... Beaucoup de bisannuelles sont venues envahir le vignoble. Les résiduaires s'avèrent insuffisants. La seule solution, c'est de passer à l'automne avec de l'aminotriazole, seul ou accompagné d'un glyphosate s'il y a du ray-grass. Après l'application, il faut alors attendre un à deux mois pour voir l'efficacité du désherbage et à la sortie de l'hiver, le sol est très propre, ajoute-t-il. On revient ensuite en avril-mai avec un résiduaire de printemps qui n'a alors pas besoin d'être fractionné et qui peut être utilisé à pleine dose. ' Réalisé sur des plantes encore jeunes, ce désherbage précoce s'avère plus efficace qu'une intervention printanière.Le Gétevay (Groupement d'études des techniques arboricoles et viticoles de l'Yonne) a testé l'an dernier, pour la première fois, le désherbage d'automne dans une parcelle envahie de géraniums. Une application de 12 l/ha d'aminotriazole fin novembre a permis de tenir jusqu'à fin juin ' mais à cette date, il fallait vraiment passer, c'était bien infesté ', raconte Guy Morvan. Cette deuxième intervention, comme d'ailleurs la troisième, fin août, a été réalisée à l'aide d'un produit foliaire, le Giror. ' Le couvert végétal est resté tout l'hiver. C'est à la reprise de végétation qu'il a été détruit ', ajoute le conseiller.L'usage de ces foliaires en automne semble surtout intéressant lorsqu'on est en présence d'une flore particulière, difficile à éradiquer au printemps (géraniums, mauves, épilobes, carottes...). Selon les conditions pédoclimatiques, le deuxième passage s'impose au plus tôt en avril, dans le meilleur des cas en juin. Lorsque le vigneron n'utilise que des produits foliaires, une troisième intervention peut s'avérer nécessaire.L'Emir est, lui, un herbicide de prélevée qui, utilisé en novembre ou en décembre, permet de retarder un peu plus le second passage. Cette association regroupe un antidicotylédone, l'oxyfluorfène, dont le spectre sur graminées est amélioré par son partenaire, le propyzamide. Face aux panics, digitaires et sétaires, ' son efficacité n'est pas pleine et entière ' dit-on chez Evolya. Cependant, ce produit permet normalement de ' tenir ' jusqu'à mi-juin, voire fin juin. Puis il faut revenir contre les estivales et les vivaces. C'est une stratégie à deux traitements. ' Ces deux nouvelles matières actives en viticulture permettent une gestion plus harmonieuse du désherbage, explique Thierry Lacroze, d'Evolya. Cela permet par exemple de réserver le diuron pour le traitement estival à pleine dose. 'Deux raisons expliquent l'application d'Emir à cette période-là. Pour agir, le propyzamide a besoin de se positionner dans les premiers centimètres du sol. Il faut l'apporter avant l'hiver pour que les pluies permettent une mise en place convenable du produit. Il faut ajouter également que l'oxyfluorfène peut avoir des effets de vapeur et qu'il doit être appliqué pendant le repos végétatif de la vigne. Enfin, l'Emir s'applique sur sol nu. Sur une parcelle où des plantes ont déjà levé, il doit être accompagné d'un herbicide de postlevée.Cependant, les membres du Columa vigne (Conférence de lutte contre les mauvaises herbes) ont, dans l'ensemble, quelques réticences face au désherbage d'automne. Un couvert végétal pendant l'hiver a l'avantage de protéger la vigne de l'érosion. De plus, l'herbe limite le lessivage des nitrates. Face à ces critiques, la CFPI explique que l'aminotriazole, utilisé seul, agit lentement. La plante moribonde reste en place quelques semaines et joue un rôle face au ruissellement. Mais il faut bien admettre que cette pratique n'est pas la meilleure solution dans les coteaux pentus.Les partisans du désherbage d'automne avancent, outre le gain de temps au printemps, les moindres risques de gel. ' C'est un nouveau concept de désherbage, explique Thierry Lacroze. Nos études montrent que les vignerons souhaitent ne pas avoir à revenir pour désherber jusqu'en juin. ' Cependant, sont-ils prêts à sortir leurs pulvérisateurs en novembre ou décembre? Certains conseillers en doutent.
Le désherbage d'automne ou de début d'hiver est encore peu développé en viticulture, contrairement à ce qu'on voit en arboriculture. Pourtant, de plus en plus de firmes s'intéressent à cette stratégie. La CFPI souligne l'intérêt de l'aminotriazole à cette époque, Monsanto préconise son Azural Duo et Evolya arrive avec l'Emir, une association de deux matières actives : l'oxyfluorfène et le propyzamide. Enfin, l'oxyfluorfène seul, sous le nom commercial Goal, attend son homologation et devrait bientôt arriver lui aussi sur le marché.Les firmes qui prônent le désherbage d'automne mettent en avant le temps ainsi dégagé au printemps, moment où les travaux viticoles ne manquent pas. Mais l'intérêt ne se résume pas à une meilleure organisation des travaux, comme le souligne un technicien de la CAPL (Coopérative agricole Provence-Languedoc) : ' Avec les diminutions successives de doses de la simazine, on voit apparaître dans le vignoble des adventices qu'on ne peut plus contrôler. Des ombellifères lèvent en été et en automne, de la carotte sauvage, du géranium, de l'érodium... Beaucoup de bisannuelles sont venues envahir le vignoble. Les résiduaires s'avèrent insuffisants. La seule solution, c'est de passer à l'automne avec de l'aminotriazole, seul ou accompagné d'un glyphosate s'il y a du ray-grass. Après l'application, il faut alors attendre un à deux mois pour voir l'efficacité du désherbage et à la sortie de l'hiver, le sol est très propre, ajoute-t-il. On revient ensuite en avril-mai avec un résiduaire de printemps qui n'a alors pas besoin d'être fractionné et qui peut être utilisé à pleine dose. ' Réalisé sur des plantes encore jeunes, ce désherbage précoce s'avère plus efficace qu'une intervention printanière.Le Gétevay (Groupement d'études des techniques arboricoles et viticoles de l'Yonne) a testé l'an dernier, pour la première fois, le désherbage d'automne dans une parcelle envahie de géraniums. Une application de 12 l/ha d'aminotriazole fin novembre a permis de tenir jusqu'à fin juin ' mais à cette date, il fallait vraiment passer, c'était bien infesté ', raconte Guy Morvan. Cette deuxième intervention, comme d'ailleurs la troisième, fin août, a été réalisée à l'aide d'un produit foliaire, le Giror. ' Le couvert végétal est resté tout l'hiver. C'est à la reprise de végétation qu'il a été détruit ', ajoute le conseiller.L'usage de ces foliaires en automne semble surtout intéressant lorsqu'on est en présence d'une flore particulière, difficile à éradiquer au printemps (géraniums, mauves, épilobes, carottes...). Selon les conditions pédoclimatiques, le deuxième passage s'impose au plus tôt en avril, dans le meilleur des cas en juin. Lorsque le vigneron n'utilise que des produits foliaires, une troisième intervention peut s'avérer nécessaire.L'Emir est, lui, un herbicide de prélevée qui, utilisé en novembre ou en décembre, permet de retarder un peu plus le second passage. Cette association regroupe un antidicotylédone, l'oxyfluorfène, dont le spectre sur graminées est amélioré par son partenaire, le propyzamide. Face aux panics, digitaires et sétaires, ' son efficacité n'est pas pleine et entière ' dit-on chez Evolya. Cependant, ce produit permet normalement de ' tenir ' jusqu'à mi-juin, voire fin juin. Puis il faut revenir contre les estivales et les vivaces. C'est une stratégie à deux traitements. ' Ces deux nouvelles matières actives en viticulture permettent une gestion plus harmonieuse du désherbage, explique Thierry Lacroze, d'Evolya. Cela permet par exemple de réserver le diuron pour le traitement estival à pleine dose. 'Deux raisons expliquent l'application d'Emir à cette période-là. Pour agir, le propyzamide a besoin de se positionner dans les premiers centimètres du sol. Il faut l'apporter avant l'hiver pour que les pluies permettent une mise en place convenable du produit. Il faut ajouter également que l'oxyfluorfène peut avoir des effets de vapeur et qu'il doit être appliqué pendant le repos végétatif de la vigne. Enfin, l'Emir s'applique sur sol nu. Sur une parcelle où des plantes ont déjà levé, il doit être accompagné d'un herbicide de postlevée.Cependant, les membres du Columa vigne (Conférence de lutte contre les mauvaises herbes) ont, dans l'ensemble, quelques réticences face au désherbage d'automne. Un couvert végétal pendant l'hiver a l'avantage de protéger la vigne de l'érosion. De plus, l'herbe limite le lessivage des nitrates. Face à ces critiques, la CFPI explique que l'aminotriazole, utilisé seul, agit lentement. La plante moribonde reste en place quelques semaines et joue un rôle face au ruissellement. Mais il faut bien admettre que cette pratique n'est pas la meilleure solution dans les coteaux pentus.Les partisans du désherbage d'automne avancent, outre le gain de temps au printemps, les moindres risques de gel. ' C'est un nouveau concept de désherbage, explique Thierry Lacroze. Nos études montrent que les vignerons souhaitent ne pas avoir à revenir pour désherber jusqu'en juin. ' Cependant, sont-ils prêts à sortir leurs pulvérisateurs en novembre ou décembre? Certains conseillers en doutent.