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Embellir la vigne

La vigne - n°82 - novembre 1997 - page 0

Le programme Ecoviti, mené dans le Vaucluse, vise à égayer un paysage dominé par la vigne. Le lin vivace et la tulipe d'Agen pourraient fleurir les tournières.

Le programme Ecoviti, mené dans le Vaucluse, vise à égayer un paysage dominé par la vigne. Le lin vivace et la tulipe d'Agen pourraient fleurir les tournières.

Dans les côtes du Rhône, entre Orange et les dentelles de Montmirail, les vignes poussent sur un plateau bien monotone. Au fur et à mesure des défrichages, elles ont chassé les bosquets de chênes verts. Elles sont devenues, avec les cailloux blancs qui couvrent entièrement le sol, l'un des rares éléments de ce paysage plat. Seul l'horizon taillé à l'est, dans les dentelles et le mont Ventoux et à l'ouest, dans les contreforts des massifs ardéchois, égaye la vue. Pas de quoi attirer des promeneurs.C'est l'avis qu'ont rendu les paysagistes et les naturalistes chargés par la communauté de communes d'Aygues-Ouvèze-en-Provence, d'établir un diagnostic des lieux.Tous ne le partagent pas mais les élus locaux l'ont pris en compte dans une charte de l'environnement qui prévoit de sensibiliser les vignerons. De cette volonté est né le programme Ecoviti, dont est chargée la chambre d'agriculture.La première idée a été de réintroduire de la diversité dans le plateau en y semant des plantes. Depuis le printemps 1996, Eric l'Helgouach, le responsable du programme, teste une douzaine d'espèces différentes. Il les a installées dans les tournières de cinq parcelles. Sur le plateau, les tournières sont maintenues parfaitement propres par des coups de griffe réguliers. A l'automne, il ne subsiste pas une herbe sur ces bandes de terre de cinq à six mètres de large qui bordent les parcelles. C'est là qu'Eric l'Helgouach suggère de laisser un peu de place à des plantes à fleurs qui embelliraient le paysage et offriraient un refuge à la faune auxiliaire et au gibier. De toutes les espèces, le lin vivace s'est montré le plus fleuri et le plus vivace sur ces sols très caillouteux du haut Vaucluse. La luzerne médicago et l'achillée millefeuille ont également donné de beaux résultats.Eric l'Helgouach estime qu'il n'y a pas de risque à les implanter : ' Nous avons vérifié que les bandes semées n'offraient pas de refuge aux ravageurs de la vigne. ' Il propose de céder aux plantes sauvages, un, deux, voire trois mètres de la largeur des tournières. L'idée commence à intéresser quelques vignerons. Ils auront peut-être bientôt une autre espèce à leur disposition.Lors de leurs promenades, les naturalistes ont eu la surprise de trouver cette espèce très rare et protégée qu'est la tulipe d'Agen (Tulipa agenensis). Par le passé, elle poussait en abondance dans les champs de céréales du coin. Mais ils ont fait place à la vigne, soumise à un cycle de travaux qui ne convient pas à la tulipe sauvage. Les désherbages mécaniques démarrent alors que ses bulbes n'ont pas emmagasiné de réserves. De ce fait, elle ne cesse de reculer. Elle ne survit que dans de rares parcelles.Sa découverte par les spécialistes a été l'occasion de l'inscrire au menu d'Ecoviti. Après avoir récolté les bulbes rescapés, les botanistes du muséum d'histoire naturelle de Porquerolles vont les installer cet hiver dans une parcelle conservatoire. Plusieurs vignerons auraient préféré les accueillir dans leurs terres. ' Les gens sont très réceptifs à cette partie du programme, constate Eric l'Helgouach. A l'exception des plus jeunes, ils se souviennent tous d'en avoir ramassé des bouquets. Il y a trente ans, la tulipe d'Agen était très commune ici. ' Elle le redeviendra un jour mais il faudra attendre que les bulbes se multiplient pour que les botanistes acceptent de les distribuer.

Dans les côtes du Rhône, entre Orange et les dentelles de Montmirail, les vignes poussent sur un plateau bien monotone. Au fur et à mesure des défrichages, elles ont chassé les bosquets de chênes verts. Elles sont devenues, avec les cailloux blancs qui couvrent entièrement le sol, l'un des rares éléments de ce paysage plat. Seul l'horizon taillé à l'est, dans les dentelles et le mont Ventoux et à l'ouest, dans les contreforts des massifs ardéchois, égaye la vue. Pas de quoi attirer des promeneurs.C'est l'avis qu'ont rendu les paysagistes et les naturalistes chargés par la communauté de communes d'Aygues-Ouvèze-en-Provence, d'établir un diagnostic des lieux.Tous ne le partagent pas mais les élus locaux l'ont pris en compte dans une charte de l'environnement qui prévoit de sensibiliser les vignerons. De cette volonté est né le programme Ecoviti, dont est chargée la chambre d'agriculture.La première idée a été de réintroduire de la diversité dans le plateau en y semant des plantes. Depuis le printemps 1996, Eric l'Helgouach, le responsable du programme, teste une douzaine d'espèces différentes. Il les a installées dans les tournières de cinq parcelles. Sur le plateau, les tournières sont maintenues parfaitement propres par des coups de griffe réguliers. A l'automne, il ne subsiste pas une herbe sur ces bandes de terre de cinq à six mètres de large qui bordent les parcelles. C'est là qu'Eric l'Helgouach suggère de laisser un peu de place à des plantes à fleurs qui embelliraient le paysage et offriraient un refuge à la faune auxiliaire et au gibier. De toutes les espèces, le lin vivace s'est montré le plus fleuri et le plus vivace sur ces sols très caillouteux du haut Vaucluse. La luzerne médicago et l'achillée millefeuille ont également donné de beaux résultats.Eric l'Helgouach estime qu'il n'y a pas de risque à les implanter : ' Nous avons vérifié que les bandes semées n'offraient pas de refuge aux ravageurs de la vigne. ' Il propose de céder aux plantes sauvages, un, deux, voire trois mètres de la largeur des tournières. L'idée commence à intéresser quelques vignerons. Ils auront peut-être bientôt une autre espèce à leur disposition.Lors de leurs promenades, les naturalistes ont eu la surprise de trouver cette espèce très rare et protégée qu'est la tulipe d'Agen (Tulipa agenensis). Par le passé, elle poussait en abondance dans les champs de céréales du coin. Mais ils ont fait place à la vigne, soumise à un cycle de travaux qui ne convient pas à la tulipe sauvage. Les désherbages mécaniques démarrent alors que ses bulbes n'ont pas emmagasiné de réserves. De ce fait, elle ne cesse de reculer. Elle ne survit que dans de rares parcelles.Sa découverte par les spécialistes a été l'occasion de l'inscrire au menu d'Ecoviti. Après avoir récolté les bulbes rescapés, les botanistes du muséum d'histoire naturelle de Porquerolles vont les installer cet hiver dans une parcelle conservatoire. Plusieurs vignerons auraient préféré les accueillir dans leurs terres. ' Les gens sont très réceptifs à cette partie du programme, constate Eric l'Helgouach. A l'exception des plus jeunes, ils se souviennent tous d'en avoir ramassé des bouquets. Il y a trente ans, la tulipe d'Agen était très commune ici. ' Elle le redeviendra un jour mais il faudra attendre que les bulbes se multiplient pour que les botanistes acceptent de les distribuer.

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