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Des efforts difficiles à valoriser

La vigne - n°82 - novembre 1997 - page 0

Peut-on valoriser commercialement les efforts faits pour travailler plus proprement, en respectant davantage l'environnement? Les résultats ne sont pas toujours au rendez-vous mais la motivation demeure.

Peut-on valoriser commercialement les efforts faits pour travailler plus proprement, en respectant davantage l'environnement? Les résultats ne sont pas toujours au rendez-vous mais la motivation demeure.

Le fait de travailler ses vignes plus proprement ne date pas d'hier et de plus en plus de vignerons y viennent. Ce qui est plus récent, c'est la volonté de valoriser ces efforts commercialement, pour fidéliser et étendre sa clientèle mais peut-être aussi pour vendre un peu plus cher ', constate un technicien.Mais les choses ne sont pas faciles si l'on en juge par les expériences faites dans différentes régions. L'Union des vignerons des côtes du Lubéron a lancé l'année dernière une cuvée ' Parc naturel régional du Lubéron '. Le vin provient de vignes travaillées en culture raisonnée selon la charte Pollen (voir La Vigne, avril 1996, p. 38). La totalité de l'appellation côtes du Lubéron est comprise dans le parc naturel. En 1996, 10 000 bouteilles du millésime 1994 portant la marque du parc ont été commercialisées au niveau du caveau de l'Union. ' Toutes les bouteilles ont été vendues mais nous n'avons pas réussi à susciter un véritable intérêt chez nos acheteurs pour la lutte raisonnée, explique Philippe Rieffel, directeur de l'Union. En ce qui concerne les importateurs, les Allemands ont manifesté un intérêt mais ils préfèrent l'agriculture biologique. Nous allons bien sûr recommencer cette année car même s'il faut du temps pour faire passer le message, il semble exister un véritable mouvement de fond. Nous réfléchissons actuellement aux moyens à mettre en oeuvre pour mieux promouvoir cette cuvée. 'En effet, le tout n'est pas de créer une marque ou un label, encore faut-il pouvoir en assurer la promotion. Nos voisins suisses font actuellement ce constat avec leur label Vinatura qui sanctionne le respect des règles de la viticulture intégrée. Dans chaque canton, une association rassemble et contrôle les vignerons en production intégrée. En 1993, une fédération (Vitiswiss) a été mise en place avec pour rôle la promotion et la défense du nouveau label.' Actuellement, 50 % de la production suisse sont en viticulture intégrée et seulement 2 % sont vendus avec le label, observe Jean-Bernard Rouvinez, président de la fédération. Il y a du progrès mais cela reste confidentiel. Ceci s'explique par le fait que beaucoup de vignerons encaveurs vendent bien et n'ont pas besoin d'un label en plus. D'autre part, nous avons peu de moyens pour assurer la promotion du label. Enfin, certains acheteurs veulent du bio ou rien et restent sourds à nos arguments par peur de créer une confusion chez le consommateur final. Malgré tout, nous progressons, c'est bon signe! 'Dans le Languedoc, les vignerons du pays d'Ensérune ont lancé la cuvée ' Pie-grièche à poitrine rose ' en 1996. Cet oiseau rare se plaît particulièrement dans les zones viticoles des basses plaines de l'Aude. Les vignerons du secteur ont décidé de s'investir dans la protection du biotope de cet oiseau et, du même coup, dans l'entretien du paysage. Il s'agit d'entretenir les haies et les abords des parcelles, de préserver les arbres... Par le biais des mesures agrienvironnementales (voir La Vigne, septembre 1997, p. 34-35), les vignerons participant à l'opération touchent une aide.' Elle est loin de couvrir le coût réel de ce travail qui demande du temps mais c'est toujours ça, explique Michel Bataille, président de la cave. D'autre part, s'il y a des contraintes, les avantages ne manquent pas car les aspects visuel et paysager s'en trouvent bien améliorés. Nous aimerions d'ailleurs mettre en place des circuits de randonnée et de découverte sur la vigne, les oiseaux et les sites archéologiques. ' Pour l'instant, les 10 000 bouteilles de la cuvée ' Pie-grièche à poitrine rose ' ont été vendues et 2 F sont reversées pour chacune à un fonds de sauvegarde géré en commun avec la Direction régionale de l'environnement et l'Agence méditerranéenne de l'environnement. Cette année, un observatoire ornithologique devrait voir le jour. ' La cuvée 'Pie-grièche à poitrine rose' est une opération originale qui s'intègre dans un ensemble de mesures ', ajoute Michel Bataille. Il faut donc attendre un peu pour juger du succès global de l'opération.Dans tous les cas, ce qui fait le succès d'un vin, c'est avant tout sa qualité. Les producteurs en agriculture biologique sont tous d'accord sur ce point. ' Le label bio n'est pas un argument de vente en tant que tel, explique une vigneronne du Bordelais, c'est un plus. Mais il ne faut pas se lancer dans l'agriculture biologique en pensant d'abord à un éventuel avantage commercial. C'est une agriculture que l'on pratique parce qu'on y croit. Il peut arriver que l'on vende un peu plus cher que les autres mais il ne faut pas perdre de vue que les coûts de revient sont plus élevés. 'Un vigneron en biodynamie ajoute qu'en haut de gamme, un label n'est plus un argument de vente. ' C'est la qualité du produit qui justifie les prix. La biodynamie devient alors un plus pour le client qui aura la certitude que nous passons du temps dans nos vignes! '

Le fait de travailler ses vignes plus proprement ne date pas d'hier et de plus en plus de vignerons y viennent. Ce qui est plus récent, c'est la volonté de valoriser ces efforts commercialement, pour fidéliser et étendre sa clientèle mais peut-être aussi pour vendre un peu plus cher ', constate un technicien.Mais les choses ne sont pas faciles si l'on en juge par les expériences faites dans différentes régions. L'Union des vignerons des côtes du Lubéron a lancé l'année dernière une cuvée ' Parc naturel régional du Lubéron '. Le vin provient de vignes travaillées en culture raisonnée selon la charte Pollen (voir La Vigne, avril 1996, p. 38). La totalité de l'appellation côtes du Lubéron est comprise dans le parc naturel. En 1996, 10 000 bouteilles du millésime 1994 portant la marque du parc ont été commercialisées au niveau du caveau de l'Union. ' Toutes les bouteilles ont été vendues mais nous n'avons pas réussi à susciter un véritable intérêt chez nos acheteurs pour la lutte raisonnée, explique Philippe Rieffel, directeur de l'Union. En ce qui concerne les importateurs, les Allemands ont manifesté un intérêt mais ils préfèrent l'agriculture biologique. Nous allons bien sûr recommencer cette année car même s'il faut du temps pour faire passer le message, il semble exister un véritable mouvement de fond. Nous réfléchissons actuellement aux moyens à mettre en oeuvre pour mieux promouvoir cette cuvée. 'En effet, le tout n'est pas de créer une marque ou un label, encore faut-il pouvoir en assurer la promotion. Nos voisins suisses font actuellement ce constat avec leur label Vinatura qui sanctionne le respect des règles de la viticulture intégrée. Dans chaque canton, une association rassemble et contrôle les vignerons en production intégrée. En 1993, une fédération (Vitiswiss) a été mise en place avec pour rôle la promotion et la défense du nouveau label.' Actuellement, 50 % de la production suisse sont en viticulture intégrée et seulement 2 % sont vendus avec le label, observe Jean-Bernard Rouvinez, président de la fédération. Il y a du progrès mais cela reste confidentiel. Ceci s'explique par le fait que beaucoup de vignerons encaveurs vendent bien et n'ont pas besoin d'un label en plus. D'autre part, nous avons peu de moyens pour assurer la promotion du label. Enfin, certains acheteurs veulent du bio ou rien et restent sourds à nos arguments par peur de créer une confusion chez le consommateur final. Malgré tout, nous progressons, c'est bon signe! 'Dans le Languedoc, les vignerons du pays d'Ensérune ont lancé la cuvée ' Pie-grièche à poitrine rose ' en 1996. Cet oiseau rare se plaît particulièrement dans les zones viticoles des basses plaines de l'Aude. Les vignerons du secteur ont décidé de s'investir dans la protection du biotope de cet oiseau et, du même coup, dans l'entretien du paysage. Il s'agit d'entretenir les haies et les abords des parcelles, de préserver les arbres... Par le biais des mesures agrienvironnementales (voir La Vigne, septembre 1997, p. 34-35), les vignerons participant à l'opération touchent une aide.' Elle est loin de couvrir le coût réel de ce travail qui demande du temps mais c'est toujours ça, explique Michel Bataille, président de la cave. D'autre part, s'il y a des contraintes, les avantages ne manquent pas car les aspects visuel et paysager s'en trouvent bien améliorés. Nous aimerions d'ailleurs mettre en place des circuits de randonnée et de découverte sur la vigne, les oiseaux et les sites archéologiques. ' Pour l'instant, les 10 000 bouteilles de la cuvée ' Pie-grièche à poitrine rose ' ont été vendues et 2 F sont reversées pour chacune à un fonds de sauvegarde géré en commun avec la Direction régionale de l'environnement et l'Agence méditerranéenne de l'environnement. Cette année, un observatoire ornithologique devrait voir le jour. ' La cuvée 'Pie-grièche à poitrine rose' est une opération originale qui s'intègre dans un ensemble de mesures ', ajoute Michel Bataille. Il faut donc attendre un peu pour juger du succès global de l'opération.Dans tous les cas, ce qui fait le succès d'un vin, c'est avant tout sa qualité. Les producteurs en agriculture biologique sont tous d'accord sur ce point. ' Le label bio n'est pas un argument de vente en tant que tel, explique une vigneronne du Bordelais, c'est un plus. Mais il ne faut pas se lancer dans l'agriculture biologique en pensant d'abord à un éventuel avantage commercial. C'est une agriculture que l'on pratique parce qu'on y croit. Il peut arriver que l'on vende un peu plus cher que les autres mais il ne faut pas perdre de vue que les coûts de revient sont plus élevés. 'Un vigneron en biodynamie ajoute qu'en haut de gamme, un label n'est plus un argument de vente. ' C'est la qualité du produit qui justifie les prix. La biodynamie devient alors un plus pour le client qui aura la certitude que nous passons du temps dans nos vignes! '

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