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L'industrie phyto s'implique pour préserver la nature

La vigne - n°82 - novembre 1997 - page 0

Mieux utiliser les produits de traitements signifie souvent en utiliser moins. Malgré cela, les firmes phytosanitaires et certains distributeurs participent au développement d'une agriculture plus respectueuse de l'environnement.

Mieux utiliser les produits de traitements signifie souvent en utiliser moins. Malgré cela, les firmes phytosanitaires et certains distributeurs participent au développement d'une agriculture plus respectueuse de l'environnement.

On ne peut pas faire de l'agriculture raisonnée sans la participation de l'industrie phytosanitaire ', lance Jean-Marie Mutschler, directeur de Farre (Forum de l'agriculture raisonnée respectueuse de l'environnement). Il est bien placé pour le savoir : l'UIPP (Union des industries de la protection des plantes), syndicat des firmes phytosanitaires, est à l'initiative de Farre, même si cette association a été d'emblée une démarche interprofessionnelle regroupant industriels et agriculteurs. Le réseau de fermes-rencontres Farre se veut le porte-parole de l'agriculture raisonnée. Chaque agriculteur membre de l'association accepte de recevoir sur son exploitation des élus, des journalistes, des enseignants ou encore des représentants de consommateurs, pour leur expliquer et leur montrer ce qu'est l'agriculture raisonnée. On vient d'ailleurs de célébrer, le 29 octobre en Beaujolais, l'entrée de la centième ferme dans le réseau Farre. La viticulture y est bien représentée puisque trente de ces exploitations cultivent de la vigne.L'UIPP et les firmes phytosanitaires financent Farre à 83 %. ' L'industrie apporte son financement, le monde agricole son engagement, s'empresse d'ajouter Jean-Marie Mutschler. Cet effort financier est largement contrebalancé par l'engagement des hommes sur le terrain. ' Un tel soutien à l'agriculture raisonnée, nécessitant normalement moins de produits, peut paraître contradictoire avec l'intérêt de ces industriels. Mais il y va de l'avenir de l'industrie phytosanitaire et de ses préparations commerciales. ' Beaucoup pensent qu'à long terme, l'agriculture sera raisonnée ou ne sera pas ', souligne Jean-Marie Mutschler.Cette association n'est pas la seule démarche interprofessionnelle allant dans le sens d'une agriculture plus respectueuse de l'environnement. La charte Phyto Mieux, signée au début de l'année par l'UIPP, les constructeurs ou distributeurs de matériels et les utilisateurs, vise à améliorer l'information des agriculteurs. Elle souhaite les sensibiliser à la nécessité de disposer d'un matériel en bon état, bien réglé, et veut lancer une dynamique nationale et locale.Concrètement, un plan d'action sur le terrain doit se mettre en place l'année prochaine. Il sera axé sur le contrôle et le réglage des pulvérisateurs, avec une campagne d'informations et de formation sur les bonnes pratiques agricoles, l'élimination des emballages et la sécurité des agriculteurs.Car les firmes n'oublient pas l'applicateur des produits phytosanitaires. L'UIPP encore une fois, mais aussi l'ANPP (Association nationale pour la protection des plantes) et le ministère de l'Agriculture ont également réalisé des petites plaquettes pour sensibiliser les agriculteurs sur la nécessité de se protéger lors de l'application des produits de traitement. Trois brochures ont déjà vu le jour : Agriculteurs, portez des gants, Arboriculteurs, viticulteurs, pourquoi un masque? et le dernier Agriculteurs et salariés agricoles, protéger vos yeux.A une autre échelle, de plus en plus de distributeurs s'intéressent à la lutte raisonnée. C'est important que ces professionnels entrent dans cette mouvance car ils sont plus fréquemment en contact avec les vignerons que les techniciens des chambres d'agriculture. Le développement de l'agriculture raisonnée passe forcément par eux. Mais pour qu'ils soient motivés, ils doivent eux aussi y trouver un intérêt.En Val de Loire, la Caval anime un groupe lutte raisonnée de huit jeunes vignerons à Saint-Nicolas-de-Bourgueil (Indre-et-Loire). Ce groupe se retrouve sur le terrain à quatre ou cinq reprises, à des stades clés. Cent cinquante clients de ce distributeur reçoivent également par fax des conseils qui vont dans le sens d'une lutte mieux raisonnée. ' De plus, toute notre gamme de produits est axée sur le respect de la faune auxiliaire ', ajoute Xavier Besson. Lorsqu'on lui demande si cette démarche ne lui fait pas perdre des ventes, il répond : ' Notre objectif est de fidéliser les clients '. M. Rouillon, de la coopérative d'approvisionnement de Sainte-Cécile-les-Vignes (Drôme), avoue également que sa démarche en faveur de la lutte raisonnée lui a permis de fidéliser sa clientèle et de gagner de nouveaux clients. Il a, par exemple, conseillé aux vignerons de cesser les traitements contre les vers de la grappe car ils ne se justifiaient plus. Lorsqu'on lui dit qu'il a alors perdu des ventes, il répond que de toute manière, chaque année un problème se pose : oïdium cette année, mildiou une autre fois et qu'il faut bien lutter contre ces maladies.La chambre d'agriculture de Loire-Atlantique suivait des parcelles au sein du réseau de lutte raisonnée vigne du Val de Loire. D'autres parcelles, neuf au total, sont venues s'ajouter au réseau régional. La chambre ne pouvant pas tout suivre, les nouveaux venus ont été ' tuteurés ' par les fournisseurs locaux, leurs techniciens travaillant en collaboration avec la chambre d'agriculture.Autre exemple, en Champagne, plusieurs distributeurs sont intégrés au sein du programme Magister.Pour les distributeurs, la lutte raisonnée est également une bonne image de marque.

On ne peut pas faire de l'agriculture raisonnée sans la participation de l'industrie phytosanitaire ', lance Jean-Marie Mutschler, directeur de Farre (Forum de l'agriculture raisonnée respectueuse de l'environnement). Il est bien placé pour le savoir : l'UIPP (Union des industries de la protection des plantes), syndicat des firmes phytosanitaires, est à l'initiative de Farre, même si cette association a été d'emblée une démarche interprofessionnelle regroupant industriels et agriculteurs. Le réseau de fermes-rencontres Farre se veut le porte-parole de l'agriculture raisonnée. Chaque agriculteur membre de l'association accepte de recevoir sur son exploitation des élus, des journalistes, des enseignants ou encore des représentants de consommateurs, pour leur expliquer et leur montrer ce qu'est l'agriculture raisonnée. On vient d'ailleurs de célébrer, le 29 octobre en Beaujolais, l'entrée de la centième ferme dans le réseau Farre. La viticulture y est bien représentée puisque trente de ces exploitations cultivent de la vigne.L'UIPP et les firmes phytosanitaires financent Farre à 83 %. ' L'industrie apporte son financement, le monde agricole son engagement, s'empresse d'ajouter Jean-Marie Mutschler. Cet effort financier est largement contrebalancé par l'engagement des hommes sur le terrain. ' Un tel soutien à l'agriculture raisonnée, nécessitant normalement moins de produits, peut paraître contradictoire avec l'intérêt de ces industriels. Mais il y va de l'avenir de l'industrie phytosanitaire et de ses préparations commerciales. ' Beaucoup pensent qu'à long terme, l'agriculture sera raisonnée ou ne sera pas ', souligne Jean-Marie Mutschler.Cette association n'est pas la seule démarche interprofessionnelle allant dans le sens d'une agriculture plus respectueuse de l'environnement. La charte Phyto Mieux, signée au début de l'année par l'UIPP, les constructeurs ou distributeurs de matériels et les utilisateurs, vise à améliorer l'information des agriculteurs. Elle souhaite les sensibiliser à la nécessité de disposer d'un matériel en bon état, bien réglé, et veut lancer une dynamique nationale et locale.Concrètement, un plan d'action sur le terrain doit se mettre en place l'année prochaine. Il sera axé sur le contrôle et le réglage des pulvérisateurs, avec une campagne d'informations et de formation sur les bonnes pratiques agricoles, l'élimination des emballages et la sécurité des agriculteurs.Car les firmes n'oublient pas l'applicateur des produits phytosanitaires. L'UIPP encore une fois, mais aussi l'ANPP (Association nationale pour la protection des plantes) et le ministère de l'Agriculture ont également réalisé des petites plaquettes pour sensibiliser les agriculteurs sur la nécessité de se protéger lors de l'application des produits de traitement. Trois brochures ont déjà vu le jour : Agriculteurs, portez des gants, Arboriculteurs, viticulteurs, pourquoi un masque? et le dernier Agriculteurs et salariés agricoles, protéger vos yeux.A une autre échelle, de plus en plus de distributeurs s'intéressent à la lutte raisonnée. C'est important que ces professionnels entrent dans cette mouvance car ils sont plus fréquemment en contact avec les vignerons que les techniciens des chambres d'agriculture. Le développement de l'agriculture raisonnée passe forcément par eux. Mais pour qu'ils soient motivés, ils doivent eux aussi y trouver un intérêt.En Val de Loire, la Caval anime un groupe lutte raisonnée de huit jeunes vignerons à Saint-Nicolas-de-Bourgueil (Indre-et-Loire). Ce groupe se retrouve sur le terrain à quatre ou cinq reprises, à des stades clés. Cent cinquante clients de ce distributeur reçoivent également par fax des conseils qui vont dans le sens d'une lutte mieux raisonnée. ' De plus, toute notre gamme de produits est axée sur le respect de la faune auxiliaire ', ajoute Xavier Besson. Lorsqu'on lui demande si cette démarche ne lui fait pas perdre des ventes, il répond : ' Notre objectif est de fidéliser les clients '. M. Rouillon, de la coopérative d'approvisionnement de Sainte-Cécile-les-Vignes (Drôme), avoue également que sa démarche en faveur de la lutte raisonnée lui a permis de fidéliser sa clientèle et de gagner de nouveaux clients. Il a, par exemple, conseillé aux vignerons de cesser les traitements contre les vers de la grappe car ils ne se justifiaient plus. Lorsqu'on lui dit qu'il a alors perdu des ventes, il répond que de toute manière, chaque année un problème se pose : oïdium cette année, mildiou une autre fois et qu'il faut bien lutter contre ces maladies.La chambre d'agriculture de Loire-Atlantique suivait des parcelles au sein du réseau de lutte raisonnée vigne du Val de Loire. D'autres parcelles, neuf au total, sont venues s'ajouter au réseau régional. La chambre ne pouvant pas tout suivre, les nouveaux venus ont été ' tuteurés ' par les fournisseurs locaux, leurs techniciens travaillant en collaboration avec la chambre d'agriculture.Autre exemple, en Champagne, plusieurs distributeurs sont intégrés au sein du programme Magister.Pour les distributeurs, la lutte raisonnée est également une bonne image de marque.

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