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Les groupes parsèment le vignoble

La vigne - n°82 - novembre 1997 - page 0

Des groupes lutte raisonnée existent dans la plupart des départements viticoles. Les animer demande du temps, donc des moyens. Et ils se multiplieront à plus grande échelle encore lorsque les vignerons y trouveront un intérêt commercial.

Des groupes lutte raisonnée existent dans la plupart des départements viticoles. Les animer demande du temps, donc des moyens. Et ils se multiplieront à plus grande échelle encore lorsque les vignerons y trouveront un intérêt commercial.

En mai 1993, La Vigne titrait : ' Lutte raisonnée : les groupes fleurissent '. Depuis ce premier bilan, les choses ont évolué. Des groupes lutte raisonnée existent dans la plupart des départements viticoles et les stages de formation se sont multipliés un peu partout. Mais les groupes référencés il y a plus de quatre ans, n'ont pas tous évolué de la même manière.En Beaujolais, leur nombre a doublé. Dans le Jura, 14 % du vignoble sont aujourd'hui en lutte raisonnée. Le réseau régional Aquitaine s'est étoffé. Il compte une trentaine de parcelles expérimentales réparties en Gironde, dans les Landes, les Pyrénées-Atlantiques, le Lot-et-Garonne et la Dordogne. Ce département compte à lui seul pas moins de dix-sept parcelles au sein du réseau alors que le programme avait démarré avec deux hectares seulement. Le réseau peut servir de base pour étendre la lutte raisonnée. La chambre d'agriculture de Gironde met en place un maillage de parcelles avec environ quatre-vingts châteaux et plusieurs coopératives, dans le cadre d'un service payant. Le réseau expérimental complète les observations recueillies sous contrat et permet de préciser les conseils prodigués. Dans les Pyrénées-Atlantiques, en parallèle du réseau Aquitaine, plusieurs petits groupes de lutte raisonnée se sont créés. Là aussi, le réseau expérimental permet de recaler le message.En Bourgogne, le nombre de groupes progresse : en Côte-d'Or, onze se retrouvent sur le terrain à des stades-clés. En Saône-et-Loire depuis cinq ans, cent soixante personnes ont suivi les stages de formation lutte raisonnée. Aujourd'hui, une douzaine de groupes rassemble quatre-vingts à quatre-vingt-dix exploitations. Dans l'Yonne, le réseau Vigne 89 compte vingt groupes. A Sancerre, la Sicavac en encadre six, répartis dans les différentes appellations de la région alors que dans le Gard, le nombre de groupes a grimpé depuis trois ans pour atteindre quatorze cette année. ' Les gens sont sensibles à l'aspect environnement mais aussi aux problèmes de résidus, surtout lorsqu'ils commercialisent en direct ', explique-t-on à la chambre d'agriculture.L'évolution n'a pas été du même ordre en Ardèche. En 1993, dix ans après leur création, les groupes lutte raisonnée rassemblaient cent vingt exploitations. Vu le temps passé par ses techniciens pour le suivi des parcelles, la chambre d'agriculture souhaitait rendre ce service payant. Les vignerons ont refusé et les groupes ont disparu. Seule une poignée applique encore le raisonnement. Lorsque personne ne vient conforter le choix du producteur, il a tendance à jouer la sécurité et à se couvrir. Le projet lutte raisonnée pourrait cependant redémarrer dans le cadre du Pida-vin. C'est aussi dans un tel cadre qu'une ingénieur travaille en Savoie à la mise en place d'un réseau de parcelles suivi en lutte raisonnée et à sensibiliser les vignerons aux problèmes d'érosion.En Val de Loire, un contrat de plan Etat-Région avait permis de mettre sur pied le réseau de lutte raisonnée vigne du Val de Loire regroupant une cinquantaine de vignerons de la Loire-Atlantique, du Maine-et-Loire et de la Sarthe. Mais ce plan se termine cette année et toutes les structures cherchent des moyens pour poursuivre dans la même direction.En Alsace, l'organisation a été complètement modifiée. Au départ, une technicienne suivait les parcelles. Aujourd'hui, Rais'Alsace regroupe les deux chambres d'agriculture, la Protection des végétaux et l'ITV. Tous ces techniciens s'entendent sur les prescriptions dans la lutte contre les vers de la grappe et donnent régulièrement rendez-vous sur le terrain à tous les vignerons pour les diffuser.Dans l'Hérault, Nathalie Bals suit de près deux groupes protection intégrée et se fonde sur les enseignements apportés par ces deux plates-formes pour conseiller les autres groupes sans les suivre d'aussi près. Le Vaucluse avait choisi d'emblée une organisation particulière : les techniciens de secteurs suivent des parcelles de référence puis rédigent des bulletins envoyés à des abonnés. Au départ, beaucoup de chambres d'agriculture ne souhaitaient pas facturer leurs services mais devant la lourdeur des suivis, certaines finissent par y songer.C'est le cas de la chambre d'agriculture des Pyrénées-Orientales qui coordonne, depuis 1994, deux groupes mais qui voit aujourd'hui en émerger d'autres. ' Pour l'instant, ça reste gratuit, explique Henri Guillemont, mais je me suis désengagé en terme de comptage. Mon appui demeure gratuit au départ mais il pourrait ensuite devenir payant. ' En Charente-Maritime, la chambre d'agriculture facture ses prestations, le comité technique viticole du Jura fait de même.Il faut trouver des financements mais aussi motiver un plus grand nombre de gens. ' Un groupe de vignerons a, aujourd'hui, adopté la technique et souhaite aller plus loin dans la production intégrée, note François Capitan, dans le Loir-et-Cher, mais il est difficile d'intéresser de nouvelles personnes. On n'amènera guère plus de monde à la lutte raisonnée si derrière, il n'y a pas un intérêt commercial. ' Dans l'Aude, le groupe construit autour de la cave de Monze est très au point techniquement. Seules restent défaillantes la communication et l'utilisation commerciale de ce moyen de lutte. Les vignerons du Beaujolais se sont attaqués à ce maillon faible. Ils souhaitent que soit mis en place dès le printemps prochain, un cahier des charges protection raisonnée, validé par un organisme extérieur. Les producteurs le respectant pourront alors utiliser un logo.Derrière, une campagne de communication tentera de sensibiliser non seulement la clientèle particulière mais aussi la grande distribution. L'objectif est de mieux valoriser les efforts réalisés mais aussi de créer la demande et de fidéliser la clientèle.

En mai 1993, La Vigne titrait : ' Lutte raisonnée : les groupes fleurissent '. Depuis ce premier bilan, les choses ont évolué. Des groupes lutte raisonnée existent dans la plupart des départements viticoles et les stages de formation se sont multipliés un peu partout. Mais les groupes référencés il y a plus de quatre ans, n'ont pas tous évolué de la même manière.En Beaujolais, leur nombre a doublé. Dans le Jura, 14 % du vignoble sont aujourd'hui en lutte raisonnée. Le réseau régional Aquitaine s'est étoffé. Il compte une trentaine de parcelles expérimentales réparties en Gironde, dans les Landes, les Pyrénées-Atlantiques, le Lot-et-Garonne et la Dordogne. Ce département compte à lui seul pas moins de dix-sept parcelles au sein du réseau alors que le programme avait démarré avec deux hectares seulement. Le réseau peut servir de base pour étendre la lutte raisonnée. La chambre d'agriculture de Gironde met en place un maillage de parcelles avec environ quatre-vingts châteaux et plusieurs coopératives, dans le cadre d'un service payant. Le réseau expérimental complète les observations recueillies sous contrat et permet de préciser les conseils prodigués. Dans les Pyrénées-Atlantiques, en parallèle du réseau Aquitaine, plusieurs petits groupes de lutte raisonnée se sont créés. Là aussi, le réseau expérimental permet de recaler le message.En Bourgogne, le nombre de groupes progresse : en Côte-d'Or, onze se retrouvent sur le terrain à des stades-clés. En Saône-et-Loire depuis cinq ans, cent soixante personnes ont suivi les stages de formation lutte raisonnée. Aujourd'hui, une douzaine de groupes rassemble quatre-vingts à quatre-vingt-dix exploitations. Dans l'Yonne, le réseau Vigne 89 compte vingt groupes. A Sancerre, la Sicavac en encadre six, répartis dans les différentes appellations de la région alors que dans le Gard, le nombre de groupes a grimpé depuis trois ans pour atteindre quatorze cette année. ' Les gens sont sensibles à l'aspect environnement mais aussi aux problèmes de résidus, surtout lorsqu'ils commercialisent en direct ', explique-t-on à la chambre d'agriculture.L'évolution n'a pas été du même ordre en Ardèche. En 1993, dix ans après leur création, les groupes lutte raisonnée rassemblaient cent vingt exploitations. Vu le temps passé par ses techniciens pour le suivi des parcelles, la chambre d'agriculture souhaitait rendre ce service payant. Les vignerons ont refusé et les groupes ont disparu. Seule une poignée applique encore le raisonnement. Lorsque personne ne vient conforter le choix du producteur, il a tendance à jouer la sécurité et à se couvrir. Le projet lutte raisonnée pourrait cependant redémarrer dans le cadre du Pida-vin. C'est aussi dans un tel cadre qu'une ingénieur travaille en Savoie à la mise en place d'un réseau de parcelles suivi en lutte raisonnée et à sensibiliser les vignerons aux problèmes d'érosion.En Val de Loire, un contrat de plan Etat-Région avait permis de mettre sur pied le réseau de lutte raisonnée vigne du Val de Loire regroupant une cinquantaine de vignerons de la Loire-Atlantique, du Maine-et-Loire et de la Sarthe. Mais ce plan se termine cette année et toutes les structures cherchent des moyens pour poursuivre dans la même direction.En Alsace, l'organisation a été complètement modifiée. Au départ, une technicienne suivait les parcelles. Aujourd'hui, Rais'Alsace regroupe les deux chambres d'agriculture, la Protection des végétaux et l'ITV. Tous ces techniciens s'entendent sur les prescriptions dans la lutte contre les vers de la grappe et donnent régulièrement rendez-vous sur le terrain à tous les vignerons pour les diffuser.Dans l'Hérault, Nathalie Bals suit de près deux groupes protection intégrée et se fonde sur les enseignements apportés par ces deux plates-formes pour conseiller les autres groupes sans les suivre d'aussi près. Le Vaucluse avait choisi d'emblée une organisation particulière : les techniciens de secteurs suivent des parcelles de référence puis rédigent des bulletins envoyés à des abonnés. Au départ, beaucoup de chambres d'agriculture ne souhaitaient pas facturer leurs services mais devant la lourdeur des suivis, certaines finissent par y songer.C'est le cas de la chambre d'agriculture des Pyrénées-Orientales qui coordonne, depuis 1994, deux groupes mais qui voit aujourd'hui en émerger d'autres. ' Pour l'instant, ça reste gratuit, explique Henri Guillemont, mais je me suis désengagé en terme de comptage. Mon appui demeure gratuit au départ mais il pourrait ensuite devenir payant. ' En Charente-Maritime, la chambre d'agriculture facture ses prestations, le comité technique viticole du Jura fait de même.Il faut trouver des financements mais aussi motiver un plus grand nombre de gens. ' Un groupe de vignerons a, aujourd'hui, adopté la technique et souhaite aller plus loin dans la production intégrée, note François Capitan, dans le Loir-et-Cher, mais il est difficile d'intéresser de nouvelles personnes. On n'amènera guère plus de monde à la lutte raisonnée si derrière, il n'y a pas un intérêt commercial. ' Dans l'Aude, le groupe construit autour de la cave de Monze est très au point techniquement. Seules restent défaillantes la communication et l'utilisation commerciale de ce moyen de lutte. Les vignerons du Beaujolais se sont attaqués à ce maillon faible. Ils souhaitent que soit mis en place dès le printemps prochain, un cahier des charges protection raisonnée, validé par un organisme extérieur. Les producteurs le respectant pourront alors utiliser un logo.Derrière, une campagne de communication tentera de sensibiliser non seulement la clientèle particulière mais aussi la grande distribution. L'objectif est de mieux valoriser les efforts réalisés mais aussi de créer la demande et de fidéliser la clientèle.

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