En Alsace, une trentaine de vignerons a accepté des règles de production strictes. Ils se sont regroupés au sein de l'association Tyflo qui les contrôlera. Ils visent la reconnaissance de leurs efforts par un organisme international.
En Alsace, une trentaine de vignerons a accepté des règles de production strictes. Ils se sont regroupés au sein de l'association Tyflo qui les contrôlera. Ils visent la reconnaissance de leurs efforts par un organisme international.
Pas d'herbicide résiduaire, ni de produit de désinfection des sols : les vignerons de l'association Tyflo ont fait le ménage. Ils appliquent les règles définies par l'Organisation internationale de lutte biologique (OILB) dont le but est ' d'encourager des méthodes de protection des plantes à la fois valables pour la pratique et sans danger pour l'homme et l'environnement '. Ces directives ne régissent pas seulement l'usage des produits phytos. Elles établissent un code de conduite du vignoble qui vise à préserver les sols ou à maîtriser la vigueur des vignes. Elles donnent une définition de la production intégrée.Tyflo a vu le jour le 26 juin 1997 et regroupe une trentaine de vignerons alsaciens, tous du Bas-Rhin. Dans deux ans, l'association demandera que des membres de l'OILB viennent l'inspecter pour vérifier qu'elle suit bien ses directives. Si tel est le cas, elle sera agréée par l'Organisation et les vignerons qui auront au moins deux ans de pratique de la production intégrée, pourront s'en prévaloir. A l'association de maintenir l'ordre en son sein. C'est elle qui veille à l'application des directives dans les vignes. Elle s'est dotée pour cela d'une commission de contrôle qui vérifie la tenue des enregistrements, les produits utilisés, le respect des pratiques culturales et des époques de traitement.Les vignerons sont confiants. Ils devraient réussir leur examen de passage. Les fondateurs de l'association et ses premiers adhérents ont l'expérience de la lutte raisonnée. Ils ne voulaient pas s'en contenter. ' Les gens cherchaient une issue, explique Nicolas Kieffer, le conseiller viticole de Tyflo. Ils voulaient trouver un label, sans que ce soit celui de l'agriculture biologique. 'Pour obtenir une telle reconnaissance officielle, ils ont accepté des règles plus sévères que celles qu'ils suivaient jusqu'à présent. On l'a vu, elles restreignent le choix des produits. En plus des mesures citées plus haut, les vignes ne pourront recevoir qu'un antibotrytis et seulement deux fongicides systémiques contre le mildiou. Et quelques pieds ne doivent pas être protégés du tout. Subissant toutes les attaques des parasites et des ravageurs, ils révèlent leur virulence. Ils donnent ainsi des indications sur l'utilité de traiter.De toutes ces restrictions, celle qui concerne les herbicides aura les conséquences les plus importantes. Elle implique au moins deux passages là où il suffit d'en faire un seul avec un résiduaire. ' Cela ne devrait pas mettre en péril l'équilibre des exploitations ', estime Mathieu Moser, le vice-président de Tyflo. Une autre règle risque de les gêner bien davantage : les adhérents doivent noter toutes leurs interventions. Au sein d'une profession déjà assaillie de tracasseries paperassières, celle-ci risque fort d'être en trop. ' Il nous reste à mettre en place un document unique d'enregistrement qui soit pratique et efficace ', reconnaît Nicolas Kieffer. Pas question de tirer un trait sur cette exigence. Un registre doit être présent dans chaque domaine car c'est le premier document sur lequel porteront les contrôles du respect du cahier des charges.Pourquoi toutes ces complications? ' Tôt ou tard, il faut pouvoir prouver ce que l'on dit ', explique Jean-Jacques Müller. Le président de l'association, à la tête d'un domaine de 10 ha, pratique la lutte raisonnée depuis plusieurs années et n'hésite pas à en parler à ses clients intéressés par le sujet. Il dit qu'ils sont séduits mais sent qu'il faudrait plus qu'un simple discours pour balayer les doutes que certains pourraient avoir. L'agrément par l'OILB conforterait son argumentation. Mathieu Moser n'a pas affaire à ces clients dubitatifs. Il ne vend que du raisin ou du vin en vrac à des acheteurs auxquels il importe peu de connaître les efforts qu'il fait pour préserver l'environnement. Il est pourtant l'un des fondateurs de l'association. ' J'ai gagné une meilleure maîtrise de ma façon de travailler, savoure-t-il. J'ai la satisfaction de faire un truc chouette. Et on peut penser que ce que nous faisons aujourd'hui sera la norme dans dix ans. Mieux vaut être en avance sur son temps. '
Pas d'herbicide résiduaire, ni de produit de désinfection des sols : les vignerons de l'association Tyflo ont fait le ménage. Ils appliquent les règles définies par l'Organisation internationale de lutte biologique (OILB) dont le but est ' d'encourager des méthodes de protection des plantes à la fois valables pour la pratique et sans danger pour l'homme et l'environnement '. Ces directives ne régissent pas seulement l'usage des produits phytos. Elles établissent un code de conduite du vignoble qui vise à préserver les sols ou à maîtriser la vigueur des vignes. Elles donnent une définition de la production intégrée.Tyflo a vu le jour le 26 juin 1997 et regroupe une trentaine de vignerons alsaciens, tous du Bas-Rhin. Dans deux ans, l'association demandera que des membres de l'OILB viennent l'inspecter pour vérifier qu'elle suit bien ses directives. Si tel est le cas, elle sera agréée par l'Organisation et les vignerons qui auront au moins deux ans de pratique de la production intégrée, pourront s'en prévaloir. A l'association de maintenir l'ordre en son sein. C'est elle qui veille à l'application des directives dans les vignes. Elle s'est dotée pour cela d'une commission de contrôle qui vérifie la tenue des enregistrements, les produits utilisés, le respect des pratiques culturales et des époques de traitement.Les vignerons sont confiants. Ils devraient réussir leur examen de passage. Les fondateurs de l'association et ses premiers adhérents ont l'expérience de la lutte raisonnée. Ils ne voulaient pas s'en contenter. ' Les gens cherchaient une issue, explique Nicolas Kieffer, le conseiller viticole de Tyflo. Ils voulaient trouver un label, sans que ce soit celui de l'agriculture biologique. 'Pour obtenir une telle reconnaissance officielle, ils ont accepté des règles plus sévères que celles qu'ils suivaient jusqu'à présent. On l'a vu, elles restreignent le choix des produits. En plus des mesures citées plus haut, les vignes ne pourront recevoir qu'un antibotrytis et seulement deux fongicides systémiques contre le mildiou. Et quelques pieds ne doivent pas être protégés du tout. Subissant toutes les attaques des parasites et des ravageurs, ils révèlent leur virulence. Ils donnent ainsi des indications sur l'utilité de traiter.De toutes ces restrictions, celle qui concerne les herbicides aura les conséquences les plus importantes. Elle implique au moins deux passages là où il suffit d'en faire un seul avec un résiduaire. ' Cela ne devrait pas mettre en péril l'équilibre des exploitations ', estime Mathieu Moser, le vice-président de Tyflo. Une autre règle risque de les gêner bien davantage : les adhérents doivent noter toutes leurs interventions. Au sein d'une profession déjà assaillie de tracasseries paperassières, celle-ci risque fort d'être en trop. ' Il nous reste à mettre en place un document unique d'enregistrement qui soit pratique et efficace ', reconnaît Nicolas Kieffer. Pas question de tirer un trait sur cette exigence. Un registre doit être présent dans chaque domaine car c'est le premier document sur lequel porteront les contrôles du respect du cahier des charges.Pourquoi toutes ces complications? ' Tôt ou tard, il faut pouvoir prouver ce que l'on dit ', explique Jean-Jacques Müller. Le président de l'association, à la tête d'un domaine de 10 ha, pratique la lutte raisonnée depuis plusieurs années et n'hésite pas à en parler à ses clients intéressés par le sujet. Il dit qu'ils sont séduits mais sent qu'il faudrait plus qu'un simple discours pour balayer les doutes que certains pourraient avoir. L'agrément par l'OILB conforterait son argumentation. Mathieu Moser n'a pas affaire à ces clients dubitatifs. Il ne vend que du raisin ou du vin en vrac à des acheteurs auxquels il importe peu de connaître les efforts qu'il fait pour préserver l'environnement. Il est pourtant l'un des fondateurs de l'association. ' J'ai gagné une meilleure maîtrise de ma façon de travailler, savoure-t-il. J'ai la satisfaction de faire un truc chouette. Et on peut penser que ce que nous faisons aujourd'hui sera la norme dans dix ans. Mieux vaut être en avance sur son temps. '