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En première génération, la lutte s'avère très efficace

La vigne - n°83 - décembre 1997 - page 0

Exception faite des Bacillus thuringiensis, les insecticides utilisés en première génération montrent une très bonne efficacité et permettent de contenir les générations suivantes.

Exception faite des Bacillus thuringiensis, les insecticides utilisés en première génération montrent une très bonne efficacité et permettent de contenir les générations suivantes.

Deux espèces de tordeuses sont souvent présentes dans le vignoble français : Eudémis (Lobesia botrana), qui est dominante, et Cochylis (Eupoecilia ambiguella). Ces ravageurs évoluent en plusieurs générations : trois pour Eudémis, deux pour Cochylis. En Provence, l'évolution de la première génération des deux espèces est quasiment synchronisée. Avec la deuxième génération, les constatations sont identiques pour le vol, la ponte et les éclosions. Mais la durée de l'évolution larvaire est d'environ 25 jours pour Eudémis contre 45 pour Cochylis.Ces ravageurs, et particulièrement Eudémis, sont redoutables dans les vignobles méridionaux. Les techniques classiques consistant à traiter en fonction d'un seuil, sont quelquefois mises en défaut. Ainsi est née l'idée de s'intéresser de plus près à la première génération (G1), en émettant l'hypothèse que si la densité de population était là maintenue très basse, il serait beaucoup plus aisé de contenir les attaques des générations suivantes.Partant de ce principe, l'équipe régionale viticole, sous l'égide de l'Aredvi (Association régionale d'expérimentation et de développement vitivinicoles), a mis en place une série d'essais en petites parcelles (méthode CEB) pour tester la potentialité des insecticides homologués ainsi que des essais en grandes parcelles pour confirmer ou infirmer l'hypothèse retenue. Les périodes optimales d'intervention, quelle que soit la génération, sont fournies par le modèle de détermination du risque, développé et validé par l'Acta et l'ITV.En G1, l'intervention est réalisée entre 2 et 8 % de présence de larves au stade L3 (chenilles de 5 mm de longueur). Cette période correspond à la fin des éclosions des oeufs de G1 et à la présence maximale de jeunes chenilles (L1 et L2), très sensibles aux insecticides et qui n'ont pas encore commencé à confectionner les glomérules. De plus, l'importance de la végétation est faible.L'expérimentation conduite sur trois années dans des vignobles fortement attaqués s'est traduite par six essais en petites parcelles, où tous les insecticides composés d'une seule matière active ont pu être testés à deux reprises.Les produits expérimentés à leur dose homologuée sont des neurotoxiques, des régulateurs de croissance d'insectes (RCI), et des Bacillus thuringiensis (Bt).Dans les neurotoxiques, plusieurs organophosphorés ont été testés (Dursban 2, Ultracide 20, Suprathion, Penncap M, Méthyl Blandan 40, Oreste, Ekalux) mais aussi des carbamates (Lannate 20, Métover, Larvin) et des pyréthrinoïdes (Fastac, Talstar, Baythroïd, Décis EC, Cymbush, Sumicidin 10, Karaté vert, Tracker 108 EC). Deux RCI ont été expérimentés : Cascade et Confirm. Les Bacillus thuringiensis interviennent à l'intérieur du tube digestif. Ils doivent donc être ingérés par les chenilles. Deux ont été éprouvés : Delfin et MVP.Les résultats montrent que, hormis les pyréthrinoïdes de première génération comme Cymbush et Sumicidin, tous les autres présentent une efficacité remarquable, voisine ou supérieure à 90 %, au même titre que les organophosphorés, carbamates et RCI (voir tableau). Ces résultats obtenus sur Eudémis vont dans le même sens sur Cochylis. En revanche, les Bacillus thuringiensis s'avèrent assez décevants en G1 sur Eudémis alors qu'ils sont a priori positionnés dans d'excellentes conditions sur de jeunes stades larvaires consommant les boutons floraux. Ce phénomène, difficilement explicable car il se retrouve de façon encore plus marquée sur Cochylis, pourrait avoir plusieurs origines : absence d'effet de contact, croissance rapide de la grappe lors de la période d'application (mai) et donc dilution importante du produit mais peut-être surtout températures nocturnes et matinales trop basses, limitant la ' voracité ' des jeunes chenilles et donc l'ingestion du principe actif.Les essais en grandes parcelles, réalisés sur quatre sites, où le même produit a été utilisé en G1 (Dursban 2), confirment les résultats obtenus en petites parcelles. Les générations suivantes, la densité de population d'Eudémis a été fortement abaissée. Cette incidence est d'autant plus forte que la surface traitée en G1 est plus grande. On limite ainsi très fortement les recontaminations extérieures.Le bilan de ces expérimentations dans les vignobles méridionaux fait donc apparaître le grand intérêt de cette nouvelle technique de lutte en G1, avec un choix d'insecticides très vaste, exception faite des Bacillus thuringiensis, ce qui pose des problèmes aux viticulteurs agrobiologistes. La mise en oeuvre de cette technique, qui n'a bien évidemment un sens que dans les zones à hauts risques, a déjà reçu un écho très favorable dans le sud de la France. Reste maintenant à savoir quelle attitude adopter lorsque la densité de population sera redevenue très basse.

Deux espèces de tordeuses sont souvent présentes dans le vignoble français : Eudémis (Lobesia botrana), qui est dominante, et Cochylis (Eupoecilia ambiguella). Ces ravageurs évoluent en plusieurs générations : trois pour Eudémis, deux pour Cochylis. En Provence, l'évolution de la première génération des deux espèces est quasiment synchronisée. Avec la deuxième génération, les constatations sont identiques pour le vol, la ponte et les éclosions. Mais la durée de l'évolution larvaire est d'environ 25 jours pour Eudémis contre 45 pour Cochylis.Ces ravageurs, et particulièrement Eudémis, sont redoutables dans les vignobles méridionaux. Les techniques classiques consistant à traiter en fonction d'un seuil, sont quelquefois mises en défaut. Ainsi est née l'idée de s'intéresser de plus près à la première génération (G1), en émettant l'hypothèse que si la densité de population était là maintenue très basse, il serait beaucoup plus aisé de contenir les attaques des générations suivantes.Partant de ce principe, l'équipe régionale viticole, sous l'égide de l'Aredvi (Association régionale d'expérimentation et de développement vitivinicoles), a mis en place une série d'essais en petites parcelles (méthode CEB) pour tester la potentialité des insecticides homologués ainsi que des essais en grandes parcelles pour confirmer ou infirmer l'hypothèse retenue. Les périodes optimales d'intervention, quelle que soit la génération, sont fournies par le modèle de détermination du risque, développé et validé par l'Acta et l'ITV.En G1, l'intervention est réalisée entre 2 et 8 % de présence de larves au stade L3 (chenilles de 5 mm de longueur). Cette période correspond à la fin des éclosions des oeufs de G1 et à la présence maximale de jeunes chenilles (L1 et L2), très sensibles aux insecticides et qui n'ont pas encore commencé à confectionner les glomérules. De plus, l'importance de la végétation est faible.L'expérimentation conduite sur trois années dans des vignobles fortement attaqués s'est traduite par six essais en petites parcelles, où tous les insecticides composés d'une seule matière active ont pu être testés à deux reprises.Les produits expérimentés à leur dose homologuée sont des neurotoxiques, des régulateurs de croissance d'insectes (RCI), et des Bacillus thuringiensis (Bt).Dans les neurotoxiques, plusieurs organophosphorés ont été testés (Dursban 2, Ultracide 20, Suprathion, Penncap M, Méthyl Blandan 40, Oreste, Ekalux) mais aussi des carbamates (Lannate 20, Métover, Larvin) et des pyréthrinoïdes (Fastac, Talstar, Baythroïd, Décis EC, Cymbush, Sumicidin 10, Karaté vert, Tracker 108 EC). Deux RCI ont été expérimentés : Cascade et Confirm. Les Bacillus thuringiensis interviennent à l'intérieur du tube digestif. Ils doivent donc être ingérés par les chenilles. Deux ont été éprouvés : Delfin et MVP.Les résultats montrent que, hormis les pyréthrinoïdes de première génération comme Cymbush et Sumicidin, tous les autres présentent une efficacité remarquable, voisine ou supérieure à 90 %, au même titre que les organophosphorés, carbamates et RCI (voir tableau). Ces résultats obtenus sur Eudémis vont dans le même sens sur Cochylis. En revanche, les Bacillus thuringiensis s'avèrent assez décevants en G1 sur Eudémis alors qu'ils sont a priori positionnés dans d'excellentes conditions sur de jeunes stades larvaires consommant les boutons floraux. Ce phénomène, difficilement explicable car il se retrouve de façon encore plus marquée sur Cochylis, pourrait avoir plusieurs origines : absence d'effet de contact, croissance rapide de la grappe lors de la période d'application (mai) et donc dilution importante du produit mais peut-être surtout températures nocturnes et matinales trop basses, limitant la ' voracité ' des jeunes chenilles et donc l'ingestion du principe actif.Les essais en grandes parcelles, réalisés sur quatre sites, où le même produit a été utilisé en G1 (Dursban 2), confirment les résultats obtenus en petites parcelles. Les générations suivantes, la densité de population d'Eudémis a été fortement abaissée. Cette incidence est d'autant plus forte que la surface traitée en G1 est plus grande. On limite ainsi très fortement les recontaminations extérieures.Le bilan de ces expérimentations dans les vignobles méridionaux fait donc apparaître le grand intérêt de cette nouvelle technique de lutte en G1, avec un choix d'insecticides très vaste, exception faite des Bacillus thuringiensis, ce qui pose des problèmes aux viticulteurs agrobiologistes. La mise en oeuvre de cette technique, qui n'a bien évidemment un sens que dans les zones à hauts risques, a déjà reçu un écho très favorable dans le sud de la France. Reste maintenant à savoir quelle attitude adopter lorsque la densité de population sera redevenue très basse.

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