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Le traitement à l'eau chaude reste marginal

La vigne - n°83 - décembre 1997 - page 0

L'apparition de nouveaux foyers de flavescence dorée pourrait être due à l'introduction de bois contaminés. Il existe pourtant une technique qui permet d'être certain de planter du matériel sain : le traitement des bois à l'eau chaude. Mais elle doit encore faire ses preuves dans les conditions de la pratique.

L'apparition de nouveaux foyers de flavescence dorée pourrait être due à l'introduction de bois contaminés. Il existe pourtant une technique qui permet d'être certain de planter du matériel sain : le traitement des bois à l'eau chaude. Mais elle doit encore faire ses preuves dans les conditions de la pratique.

La flavescence dorée est apparue pour la première fois dans le Gers, dans les années cinquante. Peu à peu, elle s'est étendue dans la moitié sud de la France. En 1987, pour enrayer son extension, la lutte chimique contre le vecteur de la maladie, la cicadelle, devenait obligatoire dans les pépinières viticoles et les vignes-mères. Sept ans plus tard, l'obligation s'étendait à l'ensemble du territoire.Malgré cela, en 1994, la flavescence est repérée pour la première fois en Gironde. L'année suivante, de nouveaux foyers sont découverts en Dordogne et en Lot-et-Garonne. En 1996, le scénario se répète dans les Charentes et cette année, un petit foyer est décelé dans une parcelle de vignes-mères en Beaujolais.Lorsque la maladie est déclarée, il est possible de stopper son extension, voire même ponctuellement d'observer une régression des symptômes. Cela nécessite de la discipline : lutter efficacement contre la cicadelle, arracher les vignes abandonnées ou contaminées au-delà d'un seuil, et les repousses sauvages. La cicadelle de la flavescence dorée est inféodée à la vigne. Si la lutte chimique est bien menée d'une manière collective, elle est efficace. Cependant, l'apparition des nouveaux foyers, souvent dans des plantations âgées de moins de dix ans, serait pour beaucoup due à l'introduction de bois contaminés. La maladie a mis plusieurs années à s'exprimer.La flavescence dorée pose de multiples problèmes. Les porte-greffes ne l'extériorisent pas nettement, ou pas du tout. Certains, comme le 3309, peuvent être porteurs sains permanents. Ils ne guérissent jamais totalement. Ce n'est pas parce qu'un porte-greffe paraît indemne qu'il l'est. La remarque vaut aussi pour les Vitis vinifera. Ils peuvent extérioriser la maladie un an après avoir été contaminés. Les analyses en laboratoire ne permettent pas forcément de savoir si la maladie est présente avant qu'elle ne donne des signes visibles. Elles sont réalisées sur des tissus avec symptômes car le phytoplasme, agent de la flavescence, est réparti de manière très hétérogène dans la plante. Alors que faire puisqu'on est jamais sûr de l'état sanitaire des bois? Il existe une technique qui, à l'échelle expérimentale tout du moins, a montré son intérêt : le traitement à l'eau chaude à 50°C pendant 45 min. Il permet de guérir les bois atteints de flavescence dorée mais éradique aussi bois noir, broussins, nécrose bactérienne et autre maladie de Pierce. La Protection des végétaux et l'Inra aimeraient le généraliser. L'Onivins reste plus réservé.Certains pépiniéristes semblent également réticents. ' Il serait intéressant de commencer par le début de la chaîne et de traiter le matériel de base, utilisé pour la multiplication ', remarque Serge Grenan, à l'Entav (Etablissement national technique pour l'agriculture et la viticulture).' Si les bois sont achetés par un vigneron installé dans une zone sans cicadelle ou dans une région où, de toute manière, la lutte chimique est obligatoire, le traitement ne s'impose pas. S'ils sont plantés dans une zone encore saine où la cicadelle existe, alors il se justifie ', argumente un professionnel. Cependant, les pépiniéristes, outre la crainte de frais supplémentaires, souhaitent que cette technique fasse ses preuves dans les conditions de la pratique.En effet, quelques-uns, à l'instar des pépinières Morisson-Couderc, ont essuyé des échecs. Des taux de reprise catastrophiques ont parfois été observés sur des plants traités. A l'Entav, des essais grandeur nature, et non plus sur des petits lots, devraient démarrer cette année. ' Cette technique demande quelques précautions ', admet Serge Grenan. La température de l'eau doit être bien maîtrisée et les bois, en bon état physiologique, sinon, le traitement peut les fragiliser. Pour éviter les chocs thermiques, il vaut mieux sortir les bois de la chambre froide un jour avant le trempage puis attendre une journée avant de les rentrer.Les essais, menés à l'Entav comme à la chambre d'agriculture de Gironde, montrent qu'il est préférable de traiter les longs bois avant de les débiter, ou les plants. ' Sur des plants a priori sains, le traitement à l'eau chaude a permis dans nos essais, d'améliorer le taux de reprise de 2 à 3 %. Sur bois, l'effet est moins net ', commente Serge Grenan.Aujourd'hui, en dehors de l'Entav, une seule machine de traitement à l'eau chaude fonctionne encore, celle des pépinières Viaud.

La flavescence dorée est apparue pour la première fois dans le Gers, dans les années cinquante. Peu à peu, elle s'est étendue dans la moitié sud de la France. En 1987, pour enrayer son extension, la lutte chimique contre le vecteur de la maladie, la cicadelle, devenait obligatoire dans les pépinières viticoles et les vignes-mères. Sept ans plus tard, l'obligation s'étendait à l'ensemble du territoire.Malgré cela, en 1994, la flavescence est repérée pour la première fois en Gironde. L'année suivante, de nouveaux foyers sont découverts en Dordogne et en Lot-et-Garonne. En 1996, le scénario se répète dans les Charentes et cette année, un petit foyer est décelé dans une parcelle de vignes-mères en Beaujolais.Lorsque la maladie est déclarée, il est possible de stopper son extension, voire même ponctuellement d'observer une régression des symptômes. Cela nécessite de la discipline : lutter efficacement contre la cicadelle, arracher les vignes abandonnées ou contaminées au-delà d'un seuil, et les repousses sauvages. La cicadelle de la flavescence dorée est inféodée à la vigne. Si la lutte chimique est bien menée d'une manière collective, elle est efficace. Cependant, l'apparition des nouveaux foyers, souvent dans des plantations âgées de moins de dix ans, serait pour beaucoup due à l'introduction de bois contaminés. La maladie a mis plusieurs années à s'exprimer.La flavescence dorée pose de multiples problèmes. Les porte-greffes ne l'extériorisent pas nettement, ou pas du tout. Certains, comme le 3309, peuvent être porteurs sains permanents. Ils ne guérissent jamais totalement. Ce n'est pas parce qu'un porte-greffe paraît indemne qu'il l'est. La remarque vaut aussi pour les Vitis vinifera. Ils peuvent extérioriser la maladie un an après avoir été contaminés. Les analyses en laboratoire ne permettent pas forcément de savoir si la maladie est présente avant qu'elle ne donne des signes visibles. Elles sont réalisées sur des tissus avec symptômes car le phytoplasme, agent de la flavescence, est réparti de manière très hétérogène dans la plante. Alors que faire puisqu'on est jamais sûr de l'état sanitaire des bois? Il existe une technique qui, à l'échelle expérimentale tout du moins, a montré son intérêt : le traitement à l'eau chaude à 50°C pendant 45 min. Il permet de guérir les bois atteints de flavescence dorée mais éradique aussi bois noir, broussins, nécrose bactérienne et autre maladie de Pierce. La Protection des végétaux et l'Inra aimeraient le généraliser. L'Onivins reste plus réservé.Certains pépiniéristes semblent également réticents. ' Il serait intéressant de commencer par le début de la chaîne et de traiter le matériel de base, utilisé pour la multiplication ', remarque Serge Grenan, à l'Entav (Etablissement national technique pour l'agriculture et la viticulture).' Si les bois sont achetés par un vigneron installé dans une zone sans cicadelle ou dans une région où, de toute manière, la lutte chimique est obligatoire, le traitement ne s'impose pas. S'ils sont plantés dans une zone encore saine où la cicadelle existe, alors il se justifie ', argumente un professionnel. Cependant, les pépiniéristes, outre la crainte de frais supplémentaires, souhaitent que cette technique fasse ses preuves dans les conditions de la pratique.En effet, quelques-uns, à l'instar des pépinières Morisson-Couderc, ont essuyé des échecs. Des taux de reprise catastrophiques ont parfois été observés sur des plants traités. A l'Entav, des essais grandeur nature, et non plus sur des petits lots, devraient démarrer cette année. ' Cette technique demande quelques précautions ', admet Serge Grenan. La température de l'eau doit être bien maîtrisée et les bois, en bon état physiologique, sinon, le traitement peut les fragiliser. Pour éviter les chocs thermiques, il vaut mieux sortir les bois de la chambre froide un jour avant le trempage puis attendre une journée avant de les rentrer.Les essais, menés à l'Entav comme à la chambre d'agriculture de Gironde, montrent qu'il est préférable de traiter les longs bois avant de les débiter, ou les plants. ' Sur des plants a priori sains, le traitement à l'eau chaude a permis dans nos essais, d'améliorer le taux de reprise de 2 à 3 %. Sur bois, l'effet est moins net ', commente Serge Grenan.Aujourd'hui, en dehors de l'Entav, une seule machine de traitement à l'eau chaude fonctionne encore, celle des pépinières Viaud.

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