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Des vignerons participent au renouveau de l'oliveraie

La vigne - n°83 - décembre 1997 - page 0

Au bord de la Méditerranée, la vigne et l'olivier occupent depuis des millénaires le même territoire. Ces deux cultures à forte charge symbolique constituent un élément incontournable du paysage. Pour certains vignerons, elles se complètent bien sur le plan économique.

Au bord de la Méditerranée, la vigne et l'olivier occupent depuis des millénaires le même territoire. Ces deux cultures à forte charge symbolique constituent un élément incontournable du paysage. Pour certains vignerons, elles se complètent bien sur le plan économique.

En 1840, la France comptait 26 000 oliviers, répartis sur 168 000 ha. Puis le développement du vignoble a réduit cette surface à 50 000 ha, à la veille du gel de 1956 qui a ensuite détruit les deux tiers des plantations. Aujourd'hui, l'huile d'olive a de nouveau le vent en poupe. Reconnue pour ses qualités diététiques, elle constitue l'un des éléments de base du régime alimentaire méditerranéen. La consommation augmente, de même que les prix, ce qui motive les producteurs. Des vignerons, de plus en plus nombreux, participent au renouveau du secteur et plantent ou rénovent des vergers. Un olivier, même laissé à l'abandon, ne meurt pas. Il suffit de le tailler et de lui apporter un peu d'engrais pour le redémarrer.' J'ai commencé par rénover une parcelle, pour voir. J'ai d'abord dû débroussailler, puis j'ai taillé les arbres et au bout de deux ans, j'ai pu commencer à récolter ', explique Jean-Paul Henriqués, négociant et vigneron à Millas (Pyrénées-Orientales). Cette oliveraie, installée en terrasses juste au-dessous du mas, accueille les clients qui viennent au caveau. A côté du vin, le vigneron propose l'huile d'olive du domaine, pressée à façon au moulin de Millas. ' Je compte rénover peu à peu mes autres parcelles. Pour l'instant, c'est un investissement mais à terme, ce sera aussi un revenu complémentaire ', estime-t-il.Dans le même département, Edouard Raymond a remis en culture à Salses-le-Château, 18 000 arbres plantés par son grand-père sur 31 kilomètres de terrasses, qui ont été façonnées à la dynamite. Reformés et irrigués au goutte à goutte, ces arbres ont repris vie et devraient produire à terme 200 à 250 t d'olives, qui apporteront un complément aux 4 000 à 5 000 hl de vins doux naturels produits sur la propriété.L'olivier et la vigne se complètent bien au niveau du matériel et des temps de travaux. La récolte et la taille des oliviers se réalisent en hiver, après les vendanges et les vinifications. ' L'olivier alterne beaucoup et craint le gel. C'est une production très rentable mais plus aléatoire que la vigne, qu'il vaut mieux envisager sur de petites surfaces ', souligne Jean-Claude Rouanet, vigneron à Babeau-Bouldoux (Hérault), qui a planté 1 ha d'oliviers de la variété Lucques, en complément de ses vignes situées dans l'aire d'appellation Saint-Chinian.Dans la Drôme, les oliveraies se marient avec le vignoble des côtes du Rhône. ' L'olivier a longtemps apporté au vigneron un revenu équivalent à un treizième mois. Aujourd'hui, pour coller à la réalité, il faudrait y ajouter les congés d'été et d'hiver ', souligne avec humour Christian Teulade, qui dirige les coopératives vinicole et oléicole de Nyons. En 1994, cette petite région provençale a obtenu une AOC pour son huile et ses olives de table. Cela lui a permis de valoriser son terroir et son savoir-faire. Près de 40 ha ont été replantés pour conforter la production. ' Nous sommes sur un micro-marché où la demande dépasse largement l'offre. Nous vendons le litre d'huile d'olive entre 90 et 110 F, alors qu'en supermarché, les produits banalisés se commercialisent entre 30 et 40 F/l. Cela correspond tout à fait à la philosophie d'une appellation ', ajoute Christian Teulade.

En 1840, la France comptait 26 000 oliviers, répartis sur 168 000 ha. Puis le développement du vignoble a réduit cette surface à 50 000 ha, à la veille du gel de 1956 qui a ensuite détruit les deux tiers des plantations. Aujourd'hui, l'huile d'olive a de nouveau le vent en poupe. Reconnue pour ses qualités diététiques, elle constitue l'un des éléments de base du régime alimentaire méditerranéen. La consommation augmente, de même que les prix, ce qui motive les producteurs. Des vignerons, de plus en plus nombreux, participent au renouveau du secteur et plantent ou rénovent des vergers. Un olivier, même laissé à l'abandon, ne meurt pas. Il suffit de le tailler et de lui apporter un peu d'engrais pour le redémarrer.' J'ai commencé par rénover une parcelle, pour voir. J'ai d'abord dû débroussailler, puis j'ai taillé les arbres et au bout de deux ans, j'ai pu commencer à récolter ', explique Jean-Paul Henriqués, négociant et vigneron à Millas (Pyrénées-Orientales). Cette oliveraie, installée en terrasses juste au-dessous du mas, accueille les clients qui viennent au caveau. A côté du vin, le vigneron propose l'huile d'olive du domaine, pressée à façon au moulin de Millas. ' Je compte rénover peu à peu mes autres parcelles. Pour l'instant, c'est un investissement mais à terme, ce sera aussi un revenu complémentaire ', estime-t-il.Dans le même département, Edouard Raymond a remis en culture à Salses-le-Château, 18 000 arbres plantés par son grand-père sur 31 kilomètres de terrasses, qui ont été façonnées à la dynamite. Reformés et irrigués au goutte à goutte, ces arbres ont repris vie et devraient produire à terme 200 à 250 t d'olives, qui apporteront un complément aux 4 000 à 5 000 hl de vins doux naturels produits sur la propriété.L'olivier et la vigne se complètent bien au niveau du matériel et des temps de travaux. La récolte et la taille des oliviers se réalisent en hiver, après les vendanges et les vinifications. ' L'olivier alterne beaucoup et craint le gel. C'est une production très rentable mais plus aléatoire que la vigne, qu'il vaut mieux envisager sur de petites surfaces ', souligne Jean-Claude Rouanet, vigneron à Babeau-Bouldoux (Hérault), qui a planté 1 ha d'oliviers de la variété Lucques, en complément de ses vignes situées dans l'aire d'appellation Saint-Chinian.Dans la Drôme, les oliveraies se marient avec le vignoble des côtes du Rhône. ' L'olivier a longtemps apporté au vigneron un revenu équivalent à un treizième mois. Aujourd'hui, pour coller à la réalité, il faudrait y ajouter les congés d'été et d'hiver ', souligne avec humour Christian Teulade, qui dirige les coopératives vinicole et oléicole de Nyons. En 1994, cette petite région provençale a obtenu une AOC pour son huile et ses olives de table. Cela lui a permis de valoriser son terroir et son savoir-faire. Près de 40 ha ont été replantés pour conforter la production. ' Nous sommes sur un micro-marché où la demande dépasse largement l'offre. Nous vendons le litre d'huile d'olive entre 90 et 110 F, alors qu'en supermarché, les produits banalisés se commercialisent entre 30 et 40 F/l. Cela correspond tout à fait à la philosophie d'une appellation ', ajoute Christian Teulade.

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