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Une durée de travail fluctuante

La vigne - n°83 - décembre 1997 - page 0

La densité et le mode de conduite jouent énormément sur le temps passé au vignoble. Entre de faibles et de fortes densités, la durée globale du travail dans les vignes, en dehors des vendanges, va de cent à trois cents heures par hectare.

La densité et le mode de conduite jouent énormément sur le temps passé au vignoble. Entre de faibles et de fortes densités, la durée globale du travail dans les vignes, en dehors des vendanges, va de cent à trois cents heures par hectare.

Le poids de la main-d'oeuvre dans une exploitation viticole est prépondérante car contrairement aux grandes cultures, de nombreux travaux ne sont pas mécanisés. La taille ou la vendange manuelle nécessitent à elles seules près de la moitié du temps total passé au vignoble. La maîtrise de ces coûts passe par une parfaite organisation : c'est dans ce but qu'une étude a été réalisée sur les temps de travaux en viticulture. De nombreuses données des chambres d'agriculture, des syndicats viticoles... ont été rassemblées. Des questionnaires auprès des viticulteurs ont permis de mieux cerner les réalités du terrain. La diversité des résultats selon les régions ou les appellations a cependant permis de dégager quelques grands axes.Les valeurs mentionnées ici ne sont pas forcément représentatives de toutes les structures. En effet, pour une même densité et un même objectif qualitatif, les temps de taille peuvent varier jusqu'à 40 % selon le cépage, la vigueur, la qualité de la taille précédente, l'âge de la parcelle... Il faut retenir uniquement les tendances.La densité de plantation semble être l'un des facteurs prépondérants sur le temps passé au vignoble. L'infographie ci-dessous montre sa grande influence sur la durée de la taille, des travaux en vert et du temps total passé dans les vignes en dehors des vendanges. En effet, la taille, l'épamprage et l'ébourgeonnage nécessitent de s'occuper de chaque pied individuellement. Ainsi le temps passé à la parcelle sera-t-il proportionnel à sa densité. Cette remarque est bien moins évidente pour les opérations mécanisées. Lorsque la machine remplace l'homme et que les pieds de vigne ne sont plus travaillés un à un, les temps passés au vignoble dépendent plus du matériel utilisé, de la configuration de la parcelle, de la facilité à tourner en bout de rang... que du nombre de pieds.L'infographie ci-dessous différencie les vignobles non palissés des vignobles palissés. Quelle que soit la densité (celle-ci excède rarement 6 000 pieds/ha pour les vignes non palissées), les temps de travaux sont toujours nettement inférieurs sans palissage : lors de la taille, il n'y a pas de dépalissage ou de liage des baguettes et les travaux en vert échappent à la levée des fils, au repalissage manuel de la végétation, au rognage...Le deuxième facteur prépondérant est le type de taille.L'infographie en page suivante présente les moyennes des temps de travaux pour les tailles guyot simple et double, cordon et gobelet. Pour s'affranchir de la densité de plantation, les données ont été recalculées pour mille pieds de vigne. Les écarts se creusent entre les tailles longues et les tailles courtes. En effet, le guyot cumule le tirage des bois et le liage, sans autoriser de prétaille. Les guyots doubles demandent plus de temps à la taille : il faut sélectionner, nettoyer et lier deux fois plus de baguettes pour le même nombre de pieds. Les cordons et les gobelets permettent une prétaille mécanique et ne nécessitent pas de liage : les temps de travaux sont donc nettement inférieurs.Par ailleurs, l'étude montre que la prétaille mécanique peut faire gagner 19 % en moyenne sur le temps de taille et l'utilisation d'un sécateur automatique, environ 13 % sur ce même temps selon les cas.Le principal problème des travaux viticoles réside dans leur saisonnalité : la vendange manuelle et la taille demandent une activité intense alors que d'autres périodes de l'année sont nettement plus calmes. Lorsque l'exploitation emploie des ouvriers toute l'année, l'idéal est de s'organiser pour éviter ces écarts d'activité. L'étude a mis en évidence une réparation différente des travaux selon le type de taille. Les modes de conduite en guyot et en gobelet ont un seul gros poste de charge, la taille, qui représente plus de la moitié du temps passé au vignoble en dehors des vendanges. Si la récolte est manuelle, alors plus des trois quarts du coût total de la main-d'oeuvre (vendange incluse) se localisent sur deux périodes seulement. La taille en cordon, en revanche, permet une répartition plus équilibrée des temps de travaux : 39 % du temps (sans les vendanges) pour la taille et 27 % pour les travaux en vert (contre 18 % pour les travaux en vert d'une vigne en guyot). Ce déplacement de demande de main-d'oeuvre de l'hiver vers l'été facilite l'organisation de l'exploitation.Dans tous les cas, pour une meilleure gestion du personnel, il peut être judicieux de déplacer au maximum les temps de travaux de taille et des vendanges. L'ébourgeonnage permet parfois d'accélérer la taille. L'opération demande du temps mais peut être effectuée à une période plus creuse. De même, l'effeuillage quelques jours avant récolte réduit le temps de vendange.Malgré tout, chaque viticulteur, selon ses choix, ses objectifs, peut agir fortement sur le temps qu'il consacre à ses vignes, même si les tendances soulignées demeurent. La finalité n'est pas forcément de réduire au maximum les temps de travaux. Cependant, une meilleure gestion du temps peut permettre d'effectuer de nouvelles opérations qui favoriseront la qualité.

Le poids de la main-d'oeuvre dans une exploitation viticole est prépondérante car contrairement aux grandes cultures, de nombreux travaux ne sont pas mécanisés. La taille ou la vendange manuelle nécessitent à elles seules près de la moitié du temps total passé au vignoble. La maîtrise de ces coûts passe par une parfaite organisation : c'est dans ce but qu'une étude a été réalisée sur les temps de travaux en viticulture. De nombreuses données des chambres d'agriculture, des syndicats viticoles... ont été rassemblées. Des questionnaires auprès des viticulteurs ont permis de mieux cerner les réalités du terrain. La diversité des résultats selon les régions ou les appellations a cependant permis de dégager quelques grands axes.Les valeurs mentionnées ici ne sont pas forcément représentatives de toutes les structures. En effet, pour une même densité et un même objectif qualitatif, les temps de taille peuvent varier jusqu'à 40 % selon le cépage, la vigueur, la qualité de la taille précédente, l'âge de la parcelle... Il faut retenir uniquement les tendances.La densité de plantation semble être l'un des facteurs prépondérants sur le temps passé au vignoble. L'infographie ci-dessous montre sa grande influence sur la durée de la taille, des travaux en vert et du temps total passé dans les vignes en dehors des vendanges. En effet, la taille, l'épamprage et l'ébourgeonnage nécessitent de s'occuper de chaque pied individuellement. Ainsi le temps passé à la parcelle sera-t-il proportionnel à sa densité. Cette remarque est bien moins évidente pour les opérations mécanisées. Lorsque la machine remplace l'homme et que les pieds de vigne ne sont plus travaillés un à un, les temps passés au vignoble dépendent plus du matériel utilisé, de la configuration de la parcelle, de la facilité à tourner en bout de rang... que du nombre de pieds.L'infographie ci-dessous différencie les vignobles non palissés des vignobles palissés. Quelle que soit la densité (celle-ci excède rarement 6 000 pieds/ha pour les vignes non palissées), les temps de travaux sont toujours nettement inférieurs sans palissage : lors de la taille, il n'y a pas de dépalissage ou de liage des baguettes et les travaux en vert échappent à la levée des fils, au repalissage manuel de la végétation, au rognage...Le deuxième facteur prépondérant est le type de taille.L'infographie en page suivante présente les moyennes des temps de travaux pour les tailles guyot simple et double, cordon et gobelet. Pour s'affranchir de la densité de plantation, les données ont été recalculées pour mille pieds de vigne. Les écarts se creusent entre les tailles longues et les tailles courtes. En effet, le guyot cumule le tirage des bois et le liage, sans autoriser de prétaille. Les guyots doubles demandent plus de temps à la taille : il faut sélectionner, nettoyer et lier deux fois plus de baguettes pour le même nombre de pieds. Les cordons et les gobelets permettent une prétaille mécanique et ne nécessitent pas de liage : les temps de travaux sont donc nettement inférieurs.Par ailleurs, l'étude montre que la prétaille mécanique peut faire gagner 19 % en moyenne sur le temps de taille et l'utilisation d'un sécateur automatique, environ 13 % sur ce même temps selon les cas.Le principal problème des travaux viticoles réside dans leur saisonnalité : la vendange manuelle et la taille demandent une activité intense alors que d'autres périodes de l'année sont nettement plus calmes. Lorsque l'exploitation emploie des ouvriers toute l'année, l'idéal est de s'organiser pour éviter ces écarts d'activité. L'étude a mis en évidence une réparation différente des travaux selon le type de taille. Les modes de conduite en guyot et en gobelet ont un seul gros poste de charge, la taille, qui représente plus de la moitié du temps passé au vignoble en dehors des vendanges. Si la récolte est manuelle, alors plus des trois quarts du coût total de la main-d'oeuvre (vendange incluse) se localisent sur deux périodes seulement. La taille en cordon, en revanche, permet une répartition plus équilibrée des temps de travaux : 39 % du temps (sans les vendanges) pour la taille et 27 % pour les travaux en vert (contre 18 % pour les travaux en vert d'une vigne en guyot). Ce déplacement de demande de main-d'oeuvre de l'hiver vers l'été facilite l'organisation de l'exploitation.Dans tous les cas, pour une meilleure gestion du personnel, il peut être judicieux de déplacer au maximum les temps de travaux de taille et des vendanges. L'ébourgeonnage permet parfois d'accélérer la taille. L'opération demande du temps mais peut être effectuée à une période plus creuse. De même, l'effeuillage quelques jours avant récolte réduit le temps de vendange.Malgré tout, chaque viticulteur, selon ses choix, ses objectifs, peut agir fortement sur le temps qu'il consacre à ses vignes, même si les tendances soulignées demeurent. La finalité n'est pas forcément de réduire au maximum les temps de travaux. Cependant, une meilleure gestion du temps peut permettre d'effectuer de nouvelles opérations qui favoriseront la qualité.

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