Retour

imprimer l'article Imprimer

archiveXML - 1997

Un contenant de jadis retrouve une deuxième jeunesse

La vigne - n°83 - décembre 1997 - page 0

Comme cela était courant à l'Antiquité, Pierre Régnier, producteur girondin, commercialise une partie de son vin dans des amphores en grès qu'il a contribué à concevoir avec passion. Le résultat est élégant.

Comme cela était courant à l'Antiquité, Pierre Régnier, producteur girondin, commercialise une partie de son vin dans des amphores en grès qu'il a contribué à concevoir avec passion. Le résultat est élégant.

Amphore : ' vase à deux anses symétriques, au col rétréci, avec ou sans pied, servant à conserver et à transporter les aliments '. Telle est la définition du Petit Larousse.Pierre Régnier, la quarantaine, vigneron dans le Blayais (nord de la Gironde) mais aussi négociant et un peu artiste, souhaite en faire un business. Dès 1987, il commence à réfléchir à la conception d'amphores pour y loger le vin.' J'ai travaillé avec un archéologue. J'ai fait des recherches au musée d'Aquitaine et j'ai fini par dessiner les formes. Cela a pris beaucoup de temps : il a fallu faire face à de multiples complications. Nous proposons trois modèles principaux : la Phénicienne, à fond pointu, la Gauloise, à fond plat, et l'Etrusque. Les contenances varient de 0,5 à 3 l, ce qui donne sept modèles au total. 'Sur le plan technique, la conception est délicate : des terres de qualité alimentaire pour une sécurité maximale du consommateur; le mélange de trois types de grès pour assurer en même temps l'opacité, la dureté et le caractère isotherme du contenant; la conception des moules en plâtre; l'assemblage des différentes parties qui composent le tout; la cuisson à 1 300° pendant plusieurs heures; les différentes tonalités des couleurs extérieures...Mais nous n'en saurons pas plus car le nom de l'artisan-fabricant n'est pas divulgué. ' On veut garder nos secrets de fabrication. Tout cela, c'est encore de l'artisanat, bien que très pointu techniquement. La fabrication est très fragile : après la cuisson, une pièce sur trois doit être jetée. ' La marque Amphoreus a ainsi été déposée. Le concepteur annonce 5 000 amphores vendues depuis le début de la décennie. Pierre Régnier y loge parfois du vin venant de la propriété. Le bouchage se fait alors avec du liège, sans oublier le cachet de cire avec un sceau. Se pose aussi le problème de la contenance exacte : pour l'Administration, c'est assimilé à du vrac, comme de la vente en cubitainer. ' Ces amphores, c'est un peu de l'Antiquité à la mode. '' Pour moi, il s'agit d'un produit de luxe et je tiens à ce qu'il le reste le plus longtemps possible, sachant que tout produit né, vit et meurt ', explique le concepteur. Les prix sont là : de 272 à 1 600 F TTC, suivant les contenances pour les amphores vides; de 338 à 2 069 F si elles sont pleines. ' La différence n'est pas due uniquement à la valeur du vin mais surtout à tout le travail que représente le bouchage, tout étant fait à la main. 'La plus grande partie de la clientèle est composée de comités d'entreprises. ' Ce sont souvent des cadeaux. La plupart des clients ne l'ouvrent même pas pour boire le vin. ' La fabrication se fait au fur et à mesure, les commandes nécessitent un délai de quatre à six semaines. ' C'est presque une oeuvre d'art. ' De là à maintenir la rareté... Pour les restaurants, il existe aussi un modèle avec un support métallique et une lanière en cuir permettant de maintenir les amphores coniques et de servir facilement le vin dans le verre du client. Les amphores sont livrées dans un coffret en bois, matelassé de paille. Elles sont parfois accompagnées d'un poème, écrit en lettres gothiques sur du papier parcheminé.

Amphore : ' vase à deux anses symétriques, au col rétréci, avec ou sans pied, servant à conserver et à transporter les aliments '. Telle est la définition du Petit Larousse.Pierre Régnier, la quarantaine, vigneron dans le Blayais (nord de la Gironde) mais aussi négociant et un peu artiste, souhaite en faire un business. Dès 1987, il commence à réfléchir à la conception d'amphores pour y loger le vin.' J'ai travaillé avec un archéologue. J'ai fait des recherches au musée d'Aquitaine et j'ai fini par dessiner les formes. Cela a pris beaucoup de temps : il a fallu faire face à de multiples complications. Nous proposons trois modèles principaux : la Phénicienne, à fond pointu, la Gauloise, à fond plat, et l'Etrusque. Les contenances varient de 0,5 à 3 l, ce qui donne sept modèles au total. 'Sur le plan technique, la conception est délicate : des terres de qualité alimentaire pour une sécurité maximale du consommateur; le mélange de trois types de grès pour assurer en même temps l'opacité, la dureté et le caractère isotherme du contenant; la conception des moules en plâtre; l'assemblage des différentes parties qui composent le tout; la cuisson à 1 300° pendant plusieurs heures; les différentes tonalités des couleurs extérieures...Mais nous n'en saurons pas plus car le nom de l'artisan-fabricant n'est pas divulgué. ' On veut garder nos secrets de fabrication. Tout cela, c'est encore de l'artisanat, bien que très pointu techniquement. La fabrication est très fragile : après la cuisson, une pièce sur trois doit être jetée. ' La marque Amphoreus a ainsi été déposée. Le concepteur annonce 5 000 amphores vendues depuis le début de la décennie. Pierre Régnier y loge parfois du vin venant de la propriété. Le bouchage se fait alors avec du liège, sans oublier le cachet de cire avec un sceau. Se pose aussi le problème de la contenance exacte : pour l'Administration, c'est assimilé à du vrac, comme de la vente en cubitainer. ' Ces amphores, c'est un peu de l'Antiquité à la mode. '' Pour moi, il s'agit d'un produit de luxe et je tiens à ce qu'il le reste le plus longtemps possible, sachant que tout produit né, vit et meurt ', explique le concepteur. Les prix sont là : de 272 à 1 600 F TTC, suivant les contenances pour les amphores vides; de 338 à 2 069 F si elles sont pleines. ' La différence n'est pas due uniquement à la valeur du vin mais surtout à tout le travail que représente le bouchage, tout étant fait à la main. 'La plus grande partie de la clientèle est composée de comités d'entreprises. ' Ce sont souvent des cadeaux. La plupart des clients ne l'ouvrent même pas pour boire le vin. ' La fabrication se fait au fur et à mesure, les commandes nécessitent un délai de quatre à six semaines. ' C'est presque une oeuvre d'art. ' De là à maintenir la rareté... Pour les restaurants, il existe aussi un modèle avec un support métallique et une lanière en cuir permettant de maintenir les amphores coniques et de servir facilement le vin dans le verre du client. Les amphores sont livrées dans un coffret en bois, matelassé de paille. Elles sont parfois accompagnées d'un poème, écrit en lettres gothiques sur du papier parcheminé.

Cet article fait partie du dossier

Consultez les autres articles du dossier :

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :