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Un laboratoire pour les agréments

La vigne - n°84 - janvier 1998 - page 0

Si l'activité a repris en volume lors de la campagne 1996-1997, les prix restent peu rémunérateurs en Touraine. Pour tenter d'améliorer la qualité des vins mis sur le marché, et qui pèsent sur les cours, nombre d'appellations travaillent à un perfectionnement des agréments.

Si l'activité a repris en volume lors de la campagne 1996-1997, les prix restent peu rémunérateurs en Touraine. Pour tenter d'améliorer la qualité des vins mis sur le marché, et qui pèsent sur les cours, nombre d'appellations travaillent à un perfectionnement des agréments.

Le Val de Loire est l'une des régions de France où l'on travaille le plus sur la question des agréments, et la Touraine en est le fer de lance ', indique René Renou, vigneron en Anjou et président du Comité Val de Loire de l'Inao. Ce n'est pas un hasard : dans cette région, nombre de vignerons (parfois polyculteurs) ne se sont pas encore donnés les moyens d'une véritable politique de qualité, ou n'ont pas encore choisi entre vin de table et vin d'appellation. ' C'est une réflexion de fond qui s'est accélérée en 1997. Nous devons resserrer les boulons. L'agrément doit être un acte économique et non socio-culturel, même si on sait que les enjeux sont graves quand le label est refusé à un producteur. Mais on ne peut prendre un virage à 180° au risque de tout casser ', ajoute notre interlocuteur. C'est ainsi que l'on voit les appellations s'engager sur des pistes réformatrices différentes, la volonté des syndicats de base semblant primer sur l'esprit de cohérence.A l'instar de Chinon qui l'a mis en place dès la récolte 1995, Vouvray a adopté l'agrément par lot pour la récolte 1997. ' Alors qu'on ne prélevait qu'un lot par appellation et par cave, cette pratique consiste à en prendre plusieurs. Si à la dégustation, une anomalie est détectée, on peut mieux cibler la cuve fautive, explique-t-on à l'Inao de Tours. Pour Chinon, c'est un échantillon jusqu'à 100 hl, deux de 100 à 300 hl, trois de 300 à 500 hl et quatre au-delà. Pour Vouvray, c'est un lot par 250 hl maximum (à moins que ce soit une même cuve). ' Une piste sur laquelle le syndicat de l'AOC Touraine, de loin la plus importante en volume (277 000 hl en 1996-1997), ne s'est pas encore lancé.Deuxième axe nouveau : déguster les stocks. En effet, crise d'écoulement oblige, certaines appellations mettent des volumes récoltés en réserve. En 1996 et en 1997, les appellations Touraine, Montlouis et Bourgueil ont décidé de ne déguster que dans un deuxième temps les vins placés en réserve qualitative en début de campagne et qui ne seront donc libérés que plus tard. Bourgueil essaie même à titre expérimental de déguster tous les stocks, bien qu'on ne revienne pas sur un agrément déjà octroyé. Il s'agit d'éviter de mettre sur le marché des vins médiocres qui le tireraient vers le bas mais aussi de les déguster le plus prêt possible de la date de leur commercialisation. Pour l'AOC Touraine, le contrôle a eu lieu en juillet dernier et en septembre pour Bourgueil. Il y a également des procédures d'appel.' Tout cela a un coût, analyse Alain Godeau, le président de l'AOC Touraine, mais notre volonté est d'être vigilant. De l'extérieur, la Touraine est perçue comme un élève moyen ou mauvais. Nous devons faire encore plus d'efforts. Pour nous, rien n'est acquis. Toutes ces réformes ne sont pas faciles à faire passer. Pour de nombreux vignerons, l'appellation est un droit, les devoirs et la responsabilité collective ne sont pas toujours perçues. 'Durant la campagne 1996-1997, 574 970 hl de vins de Touraine ont été commercialisés. C'est + 10 % par rapport à la campagne 1995-1996 qui, elle-même, était déjà en progression du même montant. Rappelons que l'objectif est d'atteindre 600 000 hl de commercialisation au terme du plan triennal 1997-1999 actuellement en place. Sur la campagne, les appellations les plus dynamiques ont été Touraine Amboise (+ 41 %, à 7 653 hl), Saint-Nicolas-de-Bourgueil (+ 15 %, à 45 031 hl), Touraine rouge et blanc (+ 14 %, à 277 543 hl) et Vouvray (+ 11 %, à 98 082 hl). En revanche, Chinon affiche une baisse de 2 %.A noter que durant cette campagne, les ventes directes, qui représentent la moitié de la commercialisation totale, ont connu une reprise d'activité (+ 12,2 %). C'est peut-être une réponse à la faible valorisation du vrac. En effet, si l'année 1997 a vu un net regain des volumes, les prix suivent peu. Sur plusieurs appellations, le revenu par hectare est inférieur aux coûts de production. Le touraine rouge est, par exemple, aux alentours de 450 F/hl. ' Avec le millésime 1997 qui est de bonne qualité, on pense que les prix devraient augmenter. Aujourd'hui, ils sont trop bas. Il nous faudrait 600 F/hl au minimum, indique le président Godeau. Nombre de vignerons sont en situation financière difficile, surtout ceux qui vendent au négoce. Faire des efforts et être rémunérés moins cher, ce n'est pas acceptable. Certains négociants en profitent... Nous n'avons pas des ' prix ' mais du ' mépris '. 'Au niveau des actions vers l'aval, l'année 1997 a également été riche. Ainsi fut-il mis en place un observatoire de la qualité, basé sur des prélèvements aléatoires en grande et moyenne surfaces sur le territoire français. C'est l'interprofession qui en est à l'origine (cela existe déjà dans d'autres vignobles). Concernant la promotion, cette structure, comme les trois autres du Val de Loire, travaille avec la Fival (voir l'article sur l'Anjou-Saumur), notamment pour des actions à l'export (la Touraine ne vend que 12 % de ses vins hors des frontières nationales).Le budget pour la communication du Comité interprofessionnel tourangeau se monte à 13 MF (sur un total de 16,3 MF). En 1997, a été faite la promotion de la nouvelle route touristique des vignobles de la Touraine et celle du touraine primeur (campagne dans le métro parisien sur six cents faces, du 19 au 26 novembre). ' Bien que représentant de faibles volumes, les primeurs sont un moyen de faire parler de nous à un moment donné. C'est un coup de projecteur ', explique un négociant. Des accords spécifiques ont été conclus entre l'interpofession et des enseignes telles que Monoprix et Stoc.

Le Val de Loire est l'une des régions de France où l'on travaille le plus sur la question des agréments, et la Touraine en est le fer de lance ', indique René Renou, vigneron en Anjou et président du Comité Val de Loire de l'Inao. Ce n'est pas un hasard : dans cette région, nombre de vignerons (parfois polyculteurs) ne se sont pas encore donnés les moyens d'une véritable politique de qualité, ou n'ont pas encore choisi entre vin de table et vin d'appellation. ' C'est une réflexion de fond qui s'est accélérée en 1997. Nous devons resserrer les boulons. L'agrément doit être un acte économique et non socio-culturel, même si on sait que les enjeux sont graves quand le label est refusé à un producteur. Mais on ne peut prendre un virage à 180° au risque de tout casser ', ajoute notre interlocuteur. C'est ainsi que l'on voit les appellations s'engager sur des pistes réformatrices différentes, la volonté des syndicats de base semblant primer sur l'esprit de cohérence.A l'instar de Chinon qui l'a mis en place dès la récolte 1995, Vouvray a adopté l'agrément par lot pour la récolte 1997. ' Alors qu'on ne prélevait qu'un lot par appellation et par cave, cette pratique consiste à en prendre plusieurs. Si à la dégustation, une anomalie est détectée, on peut mieux cibler la cuve fautive, explique-t-on à l'Inao de Tours. Pour Chinon, c'est un échantillon jusqu'à 100 hl, deux de 100 à 300 hl, trois de 300 à 500 hl et quatre au-delà. Pour Vouvray, c'est un lot par 250 hl maximum (à moins que ce soit une même cuve). ' Une piste sur laquelle le syndicat de l'AOC Touraine, de loin la plus importante en volume (277 000 hl en 1996-1997), ne s'est pas encore lancé.Deuxième axe nouveau : déguster les stocks. En effet, crise d'écoulement oblige, certaines appellations mettent des volumes récoltés en réserve. En 1996 et en 1997, les appellations Touraine, Montlouis et Bourgueil ont décidé de ne déguster que dans un deuxième temps les vins placés en réserve qualitative en début de campagne et qui ne seront donc libérés que plus tard. Bourgueil essaie même à titre expérimental de déguster tous les stocks, bien qu'on ne revienne pas sur un agrément déjà octroyé. Il s'agit d'éviter de mettre sur le marché des vins médiocres qui le tireraient vers le bas mais aussi de les déguster le plus prêt possible de la date de leur commercialisation. Pour l'AOC Touraine, le contrôle a eu lieu en juillet dernier et en septembre pour Bourgueil. Il y a également des procédures d'appel.' Tout cela a un coût, analyse Alain Godeau, le président de l'AOC Touraine, mais notre volonté est d'être vigilant. De l'extérieur, la Touraine est perçue comme un élève moyen ou mauvais. Nous devons faire encore plus d'efforts. Pour nous, rien n'est acquis. Toutes ces réformes ne sont pas faciles à faire passer. Pour de nombreux vignerons, l'appellation est un droit, les devoirs et la responsabilité collective ne sont pas toujours perçues. 'Durant la campagne 1996-1997, 574 970 hl de vins de Touraine ont été commercialisés. C'est + 10 % par rapport à la campagne 1995-1996 qui, elle-même, était déjà en progression du même montant. Rappelons que l'objectif est d'atteindre 600 000 hl de commercialisation au terme du plan triennal 1997-1999 actuellement en place. Sur la campagne, les appellations les plus dynamiques ont été Touraine Amboise (+ 41 %, à 7 653 hl), Saint-Nicolas-de-Bourgueil (+ 15 %, à 45 031 hl), Touraine rouge et blanc (+ 14 %, à 277 543 hl) et Vouvray (+ 11 %, à 98 082 hl). En revanche, Chinon affiche une baisse de 2 %.A noter que durant cette campagne, les ventes directes, qui représentent la moitié de la commercialisation totale, ont connu une reprise d'activité (+ 12,2 %). C'est peut-être une réponse à la faible valorisation du vrac. En effet, si l'année 1997 a vu un net regain des volumes, les prix suivent peu. Sur plusieurs appellations, le revenu par hectare est inférieur aux coûts de production. Le touraine rouge est, par exemple, aux alentours de 450 F/hl. ' Avec le millésime 1997 qui est de bonne qualité, on pense que les prix devraient augmenter. Aujourd'hui, ils sont trop bas. Il nous faudrait 600 F/hl au minimum, indique le président Godeau. Nombre de vignerons sont en situation financière difficile, surtout ceux qui vendent au négoce. Faire des efforts et être rémunérés moins cher, ce n'est pas acceptable. Certains négociants en profitent... Nous n'avons pas des ' prix ' mais du ' mépris '. 'Au niveau des actions vers l'aval, l'année 1997 a également été riche. Ainsi fut-il mis en place un observatoire de la qualité, basé sur des prélèvements aléatoires en grande et moyenne surfaces sur le territoire français. C'est l'interprofession qui en est à l'origine (cela existe déjà dans d'autres vignobles). Concernant la promotion, cette structure, comme les trois autres du Val de Loire, travaille avec la Fival (voir l'article sur l'Anjou-Saumur), notamment pour des actions à l'export (la Touraine ne vend que 12 % de ses vins hors des frontières nationales).Le budget pour la communication du Comité interprofessionnel tourangeau se monte à 13 MF (sur un total de 16,3 MF). En 1997, a été faite la promotion de la nouvelle route touristique des vignobles de la Touraine et celle du touraine primeur (campagne dans le métro parisien sur six cents faces, du 19 au 26 novembre). ' Bien que représentant de faibles volumes, les primeurs sont un moyen de faire parler de nous à un moment donné. C'est un coup de projecteur ', explique un négociant. Des accords spécifiques ont été conclus entre l'interpofession et des enseignes telles que Monoprix et Stoc.

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