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Matière organique : pas trop riche

La vigne - n°85 - février 1998 - page 0

Les apports de matière organique ont pour but de maintenir ou d'améliorer le taux d'humus du sol. Ils ne doivent pas stimuler la vigne.

Les apports de matière organique ont pour but de maintenir ou d'améliorer le taux d'humus du sol. Ils ne doivent pas stimuler la vigne.

Entre la vigne et les fertilisants organiques, c'est une vieille histoire. Une histoire millénaire, riche de recommandations. Les archives en conservent de nombreuses traces. Au XIIe siècle, les consuls de Gaillac avaient interdit d'employer de la colombine, qui est la fiente des volailles et des pigeons. Deux siècles plus tard, une ordonnance du duc de Bourgogne exclut l'épandage de fumier dans les parcelles de pinot. Dans cette région, jusqu'à l'apparition du phylloxéra, il était déconseillé d'apporter à ce cépage autre chose que des marcs, des débris végétaux ou des boues issues du curage des fossés.Qu'avons-nous inventé de plus? Fondamentalement, pas grand-chose. Les recommandations restent les mêmes. Elles sont simplement plus précises. A la lumière des connaissances modernes, on peut interpréter les textes énoncés plus haut comme la volonté de limiter les apports d'azote. Aujourd'hui encore, il est déconseillé d'employer des matières organiques trop riches en cet élément car elles stimulent la croissance de la vigne alors que les amendements organiques visent le maintien ou l'amélioration des propriétés agronomiques des sols.A la différence des anciens, on sait évaluer ces fertilisants à l'aide de critères mesurables. On peut ainsi calculer les apports nécessaires pour compenser les pertes. D'un côté, on connaît le coefficient isohumique des engrais ou des amendements organiques. C'est leur rendement de transformation en humus. Il permet d'évaluer les apports en cette substance. De l'autre côté, on connaît les pertes. Elles sont dues à la minéralisation de la matière organique du sol qui se produit généralement au rythme de 2 % par an. Dans les sols calcaires, elles sont moins rapides car le calcium se lie aux acides humiques et les rend ainsi très résistants aux attaques des bactéries et des champignons du sol.En plus du rendement, on sait estimer la vitesse de transformation des matières organiques à l'aide de différents critères. L'un d'entre eux est le rapport carbone sur azote (C/N). Un critère plus récent est l'indice de stabilité biologique. Tous deux donnent une idée de la vitesse de décomposition des produits. Elle est d'autant plus lente qu'ils sont plus élevés. Pour la vigne, l'Inra recommande un indice de stabilité supérieur à 50. En se décomposant, les engrais et les amendements organiques se transforment en humus et libèrent des éléments minéraux : azote, phosphore, potasse... Il faut impérativement tenir compte de ces apports dans le calcul de la fertilisation pour les déduire de ce qu'il faudra épandre sous forme minérale. A ne pas le faire, on se prive de quelques économies mais on court surtout le risque de surfertiliser ses vignes, ce qu'elles n'aiment pas. A Gaillac, on le sait depuis un millénaire.

Entre la vigne et les fertilisants organiques, c'est une vieille histoire. Une histoire millénaire, riche de recommandations. Les archives en conservent de nombreuses traces. Au XIIe siècle, les consuls de Gaillac avaient interdit d'employer de la colombine, qui est la fiente des volailles et des pigeons. Deux siècles plus tard, une ordonnance du duc de Bourgogne exclut l'épandage de fumier dans les parcelles de pinot. Dans cette région, jusqu'à l'apparition du phylloxéra, il était déconseillé d'apporter à ce cépage autre chose que des marcs, des débris végétaux ou des boues issues du curage des fossés.Qu'avons-nous inventé de plus? Fondamentalement, pas grand-chose. Les recommandations restent les mêmes. Elles sont simplement plus précises. A la lumière des connaissances modernes, on peut interpréter les textes énoncés plus haut comme la volonté de limiter les apports d'azote. Aujourd'hui encore, il est déconseillé d'employer des matières organiques trop riches en cet élément car elles stimulent la croissance de la vigne alors que les amendements organiques visent le maintien ou l'amélioration des propriétés agronomiques des sols.A la différence des anciens, on sait évaluer ces fertilisants à l'aide de critères mesurables. On peut ainsi calculer les apports nécessaires pour compenser les pertes. D'un côté, on connaît le coefficient isohumique des engrais ou des amendements organiques. C'est leur rendement de transformation en humus. Il permet d'évaluer les apports en cette substance. De l'autre côté, on connaît les pertes. Elles sont dues à la minéralisation de la matière organique du sol qui se produit généralement au rythme de 2 % par an. Dans les sols calcaires, elles sont moins rapides car le calcium se lie aux acides humiques et les rend ainsi très résistants aux attaques des bactéries et des champignons du sol.En plus du rendement, on sait estimer la vitesse de transformation des matières organiques à l'aide de différents critères. L'un d'entre eux est le rapport carbone sur azote (C/N). Un critère plus récent est l'indice de stabilité biologique. Tous deux donnent une idée de la vitesse de décomposition des produits. Elle est d'autant plus lente qu'ils sont plus élevés. Pour la vigne, l'Inra recommande un indice de stabilité supérieur à 50. En se décomposant, les engrais et les amendements organiques se transforment en humus et libèrent des éléments minéraux : azote, phosphore, potasse... Il faut impérativement tenir compte de ces apports dans le calcul de la fertilisation pour les déduire de ce qu'il faudra épandre sous forme minérale. A ne pas le faire, on se prive de quelques économies mais on court surtout le risque de surfertiliser ses vignes, ce qu'elles n'aiment pas. A Gaillac, on le sait depuis un millénaire.

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