Le ministère de la Santé a nommé une commission d'expertise sur la loi Evin dans sa globalité. Les gadgets publicitaires font donc l'objet, au même titre que toutes les mesures de la loi, d'une enquête pour connaître les avantages et les inconvénients de chacune des dispositions. La commission d'enquête comprend des équipes administratives mais aussi des professionnels de la santé, de la viticulture et de la distribution. L'interdiction pure et simple de pouvoir offrir des verres ou tire-bouchons marqués du nom de la propriété n'est probablement pas la mesure la mieux adaptée dans la lutte contre l'alcoolisme. La commission d'enquête rendra ses conclusions au cours du premier semestre 1998. Le ministre de la Santé, Bernard Kouchner, décidera ensuite des éventuelles modifications à apporter. ' Nous avons quelques difficultés à suivre le cheminement de cette loi. Pour notre part, nous offrions seulement des gadgets aux restaurateurs, pas aux particuliers. Nous sommes donc moins touchés que les petits producteurs dont je suis néanmoins très solidaire. Je suis dans une région où l'on a toujours appris que les vins pouvaient soigner. Ce sont nos grands-parents qui nous disaient cela. Depuis, des scientifiques ont validé qu'à dose modérée, le vin était une bonne chose. Les Etats-Unis sont, par exemple, passés de la prohibition au French paradox '. Au Danemark, le ministère de la Santé conseille la consommation de quelques verres de vin par jour. On sait par ailleurs que les régions viticoles sont celles où l'on boit le moins d'alcool fort. Maintenant, on peut s'interroger si nos viticulteurs auront encore le droit de faire des animations dans les magasins, Nicolas par exemple. Eux aussi participent à la promotion et à la connaissance des vins. Doivent-ils se cacher? Cette pratique va-t-elle devenir illégale?Cette décision est tellement petite, médiocre, que dans la région, les réactions restent limitées. Est-ce qu'il va falloir déboucher son vin avec un tire-bouchons Coca-Cola? Pour ma part, je préfère les valeurs du vin à celles du sucre. On pourrait presque se demander si en nous interdisant de boire du vin, le ministre de la Santé souhaite nous faire mourir plus tôt... '' Je suis scandalisé par ces lois qui nous mettent des bâtons dans les roues. J'ai d'ailleurs quelques difficultés à déchiffrer cette prose car on dit tout et n'importe quoi sur la loi Evin. On ne sait plus ce qu'on a le droit de faire. Toutefois, je ne pense pas que cette mesure soit réellement efficace dans la lutte antialcoolique. Ce qui est agaçant, c'est que les législateurs nous font des lois qui sont souvent inapplicables. Quand on en parle aux administrations, elles nous répondent qu'elles fermeront les yeux étant donné l'inadéquation de certaines mesures. Mais c'est à nous de prendre la responsabilité d'aller à l'encontre de la loi et donc d'être éventuellement verbalisables. Or, c'est très stressant d'être hors-la-loi. Le durcissement de la loi Evin est à l'image d'autres tracasseries administratives - comme la mise en conformité des caveaux - qui partent souvent d'un bon sentiment mais qui entravent le fonctionnement des entreprises et freinent les initiatives. Dans les foires ou au caveau, j'offre souvent des gadgets aux clients. Ils sont sensibles à ces cadeaux qui changent des bouteilles offertes. Est-ce que je vais devoir leur offrir un porte-clés vierge dorénavant? L'un des problèmes de la viticulture, c'est qu'elle n'est pas assez reconnue sur le plan national. Sinon, ce genre de mesures susciterait de vives réactions et elles seraient revues. '' Cette décision de justice est embarrassante car l'autorisation de distribuer des objets publicitaires marqués du nom des propriétés permettait aux vignerons, à titre dérogatoire, de faire la différence par rapport aux autres lieux de vente. La filière viticole a essayé de sensibiliser les ministres et les parlementaires sur ce sujet mais également sur toutes les incertitudes juridiques que comporte la loi Evin. Nous avons fait des propositions pour qu'on rééxamine certains points de la loi Evin, notamment à propos de l'affichage ou des foires et fêtes. Nous sommes dans l'expectative mais il y a peu d'espoir que l'interdiction de distribuer des objets publicitaires au caveau ou dans les foires soit levée. '
Le ministère de la Santé a nommé une commission d'expertise sur la loi Evin dans sa globalité. Les gadgets publicitaires font donc l'objet, au même titre que toutes les mesures de la loi, d'une enquête pour connaître les avantages et les inconvénients de chacune des dispositions. La commission d'enquête comprend des équipes administratives mais aussi des professionnels de la santé, de la viticulture et de la distribution. L'interdiction pure et simple de pouvoir offrir des verres ou tire-bouchons marqués du nom de la propriété n'est probablement pas la mesure la mieux adaptée dans la lutte contre l'alcoolisme. La commission d'enquête rendra ses conclusions au cours du premier semestre 1998. Le ministre de la Santé, Bernard Kouchner, décidera ensuite des éventuelles modifications à apporter. ' Nous avons quelques difficultés à suivre le cheminement de cette loi. Pour notre part, nous offrions seulement des gadgets aux restaurateurs, pas aux particuliers. Nous sommes donc moins touchés que les petits producteurs dont je suis néanmoins très solidaire. Je suis dans une région où l'on a toujours appris que les vins pouvaient soigner. Ce sont nos grands-parents qui nous disaient cela. Depuis, des scientifiques ont validé qu'à dose modérée, le vin était une bonne chose. Les Etats-Unis sont, par exemple, passés de la prohibition au French paradox '. Au Danemark, le ministère de la Santé conseille la consommation de quelques verres de vin par jour. On sait par ailleurs que les régions viticoles sont celles où l'on boit le moins d'alcool fort. Maintenant, on peut s'interroger si nos viticulteurs auront encore le droit de faire des animations dans les magasins, Nicolas par exemple. Eux aussi participent à la promotion et à la connaissance des vins. Doivent-ils se cacher? Cette pratique va-t-elle devenir illégale?Cette décision est tellement petite, médiocre, que dans la région, les réactions restent limitées. Est-ce qu'il va falloir déboucher son vin avec un tire-bouchons Coca-Cola? Pour ma part, je préfère les valeurs du vin à celles du sucre. On pourrait presque se demander si en nous interdisant de boire du vin, le ministre de la Santé souhaite nous faire mourir plus tôt... '' Je suis scandalisé par ces lois qui nous mettent des bâtons dans les roues. J'ai d'ailleurs quelques difficultés à déchiffrer cette prose car on dit tout et n'importe quoi sur la loi Evin. On ne sait plus ce qu'on a le droit de faire. Toutefois, je ne pense pas que cette mesure soit réellement efficace dans la lutte antialcoolique. Ce qui est agaçant, c'est que les législateurs nous font des lois qui sont souvent inapplicables. Quand on en parle aux administrations, elles nous répondent qu'elles fermeront les yeux étant donné l'inadéquation de certaines mesures. Mais c'est à nous de prendre la responsabilité d'aller à l'encontre de la loi et donc d'être éventuellement verbalisables. Or, c'est très stressant d'être hors-la-loi. Le durcissement de la loi Evin est à l'image d'autres tracasseries administratives - comme la mise en conformité des caveaux - qui partent souvent d'un bon sentiment mais qui entravent le fonctionnement des entreprises et freinent les initiatives. Dans les foires ou au caveau, j'offre souvent des gadgets aux clients. Ils sont sensibles à ces cadeaux qui changent des bouteilles offertes. Est-ce que je vais devoir leur offrir un porte-clés vierge dorénavant? L'un des problèmes de la viticulture, c'est qu'elle n'est pas assez reconnue sur le plan national. Sinon, ce genre de mesures susciterait de vives réactions et elles seraient revues. '' Cette décision de justice est embarrassante car l'autorisation de distribuer des objets publicitaires marqués du nom des propriétés permettait aux vignerons, à titre dérogatoire, de faire la différence par rapport aux autres lieux de vente. La filière viticole a essayé de sensibiliser les ministres et les parlementaires sur ce sujet mais également sur toutes les incertitudes juridiques que comporte la loi Evin. Nous avons fait des propositions pour qu'on rééxamine certains points de la loi Evin, notamment à propos de l'affichage ou des foires et fêtes. Nous sommes dans l'expectative mais il y a peu d'espoir que l'interdiction de distribuer des objets publicitaires au caveau ou dans les foires soit levée. '