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La biologie c'est dynamique

La vigne - n°85 - février 1998 - page 0

Jusqu'à présent, on ne pouvait pas prévoir l'évolution d'un sol. Depuis peu, de nouvelles techniques d'analyses permettent de le faire.

Jusqu'à présent, on ne pouvait pas prévoir l'évolution d'un sol. Depuis peu, de nouvelles techniques d'analyses permettent de le faire.

Place à la vie et aux microbes! Ce sont eux qui transforment les sols et qui mettent les éléments minéraux à la disposition des plantes. Alors, allons les compter et apprécier leur activité. Voilà une dizaine d'années que les laboratoires de recherches savent le faire. Leurs méthodes commencent à quitter leur univers pour entrer dans celui du conseil.Xavier Salducci est l'un des pionniers de ce transfert. Il a installé Alma Terra, son laboratoire, à Montpellier. ' L'analyse physico-chimique donne une photographie de l'état d'un sol, explique-t-il. Elle ne permet pas d'envisager son évolution. L'analyse microbiologique donne cette vision de la dynamique des choses qui nous manquait jusqu'à présent. ' Elle complète les bulletins classiques.Xavier Salducci mesure la masse de microbes présents dans le sol. Il s'agit essentiellement de bactéries et de champignons. ' Ils réagissent très rapidement à des apports de matière organique (composts ou engrais verts), précise-t-il. Deux analyses à un an d'intervalle peuvent permettre de savoir si ces apports sont ou non suffisants pour maintenir le taux de matière organique alors qu'il faut généralement dix ans pour le faire bouger. ' La biomasse microbienne est ce qu'il appelle ' un indicateur précoce d'évolution '. Elle réagit en quelques mois à tous les traitements, bons ou mauvais comme peuvent l'être les tassements ou les intoxications par des produits phytosanitaires.Vient ensuite l'appréciation de l'activité des êtres unicellulaires. Elle s'effectue à l'aide de trois tests : mesure de l'activité globale, de la vitesse de minéralisation du carbone et de l'azote. On estime ainsi la rapidité avec laquelle les microbes consomment la matière organique. S'ils sont nombreux et actifs, elle diminuera vite. Il faudra des apports importants pour la maintenir. Quant au sol, il fournira des quantités appréciables d'azote. Si ce sont des vignes, elles risquent d'être vigoureuses. Il est fort à parier qu'elles préféreront une biomasse d'un fonctionnement équilibré, mais plus calme.Le troisième volet porte sur la matière organique. Habituellement, on ne dispose que d'une donnée pour l'apprécier : son taux. Avec les nouvelles analyses, on entre dans le détail. On distingue deux fractions selon que leur taille est supérieure ou inférieure à 50 micromillimètres). La plus grossière de ces fractions est peu stable. Elle stocke des éléments minéraux. Sa dégradation les mettra à disposition des cultures. La partie fine est très stable. Les microbes ne l'attaquent que très lentement. C'est elle qui agrège les particules du sol pour lui donner une structure grumeleuse. Comme les argiles, elle fixe puis relâche des éléments minéraux. On dit qu'elle possède une capacité d'échange.L'enherbement est le meilleur moyen de relever le taux de matière fine car les racines en injectent directement dans le sol. Lorsqu'il faut relever le taux de matière grossière, le compost est plus indiqué. Xavier Salducci affirme qu'on peut entrer encore plus dans le détail et définir le type de compost qui convient le mieux à un sol donné. Pour l'instant, ses méthodes relèvent davantage du défrichement que du travail de routine. S'il se confirme qu'elles sont aussi pertinentes qu'il le dit, on peut parier qu'elles s'inscriront très vite au menu des analyses de sol.

Place à la vie et aux microbes! Ce sont eux qui transforment les sols et qui mettent les éléments minéraux à la disposition des plantes. Alors, allons les compter et apprécier leur activité. Voilà une dizaine d'années que les laboratoires de recherches savent le faire. Leurs méthodes commencent à quitter leur univers pour entrer dans celui du conseil.Xavier Salducci est l'un des pionniers de ce transfert. Il a installé Alma Terra, son laboratoire, à Montpellier. ' L'analyse physico-chimique donne une photographie de l'état d'un sol, explique-t-il. Elle ne permet pas d'envisager son évolution. L'analyse microbiologique donne cette vision de la dynamique des choses qui nous manquait jusqu'à présent. ' Elle complète les bulletins classiques.Xavier Salducci mesure la masse de microbes présents dans le sol. Il s'agit essentiellement de bactéries et de champignons. ' Ils réagissent très rapidement à des apports de matière organique (composts ou engrais verts), précise-t-il. Deux analyses à un an d'intervalle peuvent permettre de savoir si ces apports sont ou non suffisants pour maintenir le taux de matière organique alors qu'il faut généralement dix ans pour le faire bouger. ' La biomasse microbienne est ce qu'il appelle ' un indicateur précoce d'évolution '. Elle réagit en quelques mois à tous les traitements, bons ou mauvais comme peuvent l'être les tassements ou les intoxications par des produits phytosanitaires.Vient ensuite l'appréciation de l'activité des êtres unicellulaires. Elle s'effectue à l'aide de trois tests : mesure de l'activité globale, de la vitesse de minéralisation du carbone et de l'azote. On estime ainsi la rapidité avec laquelle les microbes consomment la matière organique. S'ils sont nombreux et actifs, elle diminuera vite. Il faudra des apports importants pour la maintenir. Quant au sol, il fournira des quantités appréciables d'azote. Si ce sont des vignes, elles risquent d'être vigoureuses. Il est fort à parier qu'elles préféreront une biomasse d'un fonctionnement équilibré, mais plus calme.Le troisième volet porte sur la matière organique. Habituellement, on ne dispose que d'une donnée pour l'apprécier : son taux. Avec les nouvelles analyses, on entre dans le détail. On distingue deux fractions selon que leur taille est supérieure ou inférieure à 50 micromillimètres). La plus grossière de ces fractions est peu stable. Elle stocke des éléments minéraux. Sa dégradation les mettra à disposition des cultures. La partie fine est très stable. Les microbes ne l'attaquent que très lentement. C'est elle qui agrège les particules du sol pour lui donner une structure grumeleuse. Comme les argiles, elle fixe puis relâche des éléments minéraux. On dit qu'elle possède une capacité d'échange.L'enherbement est le meilleur moyen de relever le taux de matière fine car les racines en injectent directement dans le sol. Lorsqu'il faut relever le taux de matière grossière, le compost est plus indiqué. Xavier Salducci affirme qu'on peut entrer encore plus dans le détail et définir le type de compost qui convient le mieux à un sol donné. Pour l'instant, ses méthodes relèvent davantage du défrichement que du travail de routine. S'il se confirme qu'elles sont aussi pertinentes qu'il le dit, on peut parier qu'elles s'inscriront très vite au menu des analyses de sol.

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