ImprimerCréée en 1098 par Robert de Molesme, l'abbaye de Citeaux (Côte-d'Or) rayonne encore aujourd'hui dans le monde entier par son influence architecturale ainsi que par le vignoble et le château du clos de Vougeot.
Créée en 1098 par Robert de Molesme, l'abbaye de Citeaux (Côte-d'Or) rayonne encore aujourd'hui dans le monde entier par son influence architecturale ainsi que par le vignoble et le château du clos de Vougeot.
En 1098, une vingtaine de moines quittent l'abbaye de Molesme et s'installent parmi les roseaux (cistels), dans la forêt de Citeaux. Ils font voeux de vivre dans la prière et la pauvreté selon la règle de saint Benoît. Jusqu'au milieu du XIIe siècle, les donations se succèdent. Les vignes sont acceptées très tôt pour les besoins de la liturgie et pour satisfaire au devoir d'hospitalité. Enfin, le vin occupe une place importante dans la pharmacopée de l'époque.En 1112, l'arrivée de Bernard de Fontaine et de trente de ses compagnons dynamise la communauté. Commence alors une période d'essaimage : des abbayes cisterciennes sont créées dans toute l'Europe. En France, de nos jours, on peut encore voir Pontigny ou Fontenay en Bourgogne, ou encore Sénanque dans le sud de la France.Concernant le vignoble, les moines ne se contentaient pas d'attendre la charité; ils pouvaient, à l'occasion, acheter ou échanger le morceau de vigne qui leur manquait, procédant en quelque sorte à un remembrement avant l'heure. Pour autant, ils n'ont pas été les premiers à cultiver la vigne en Côte-d'Or. D'autres abbayes (Bèze, Saint-Germain-des-Prés, Langres...) et des seigneurs laïcs possédaient déjà des domaines. Le génie des Cisterciens a été de mettre en valeur, de la meilleure façon qu'il soit, leur patrimoine grâce à leur esprit d'observation et d'organisation.Partis de rien en 1098, en dépit du déclin spirituel amorcé dès le XIIIe siècle et des difficultés financières traversées par l'abbaye, les Cisterciens possédaient, au début du XVIIIe siècle, entre 9 000 et 11 000 hectares (selon les sources) dont 120 ha de vignes. Le clos de Vougeot, qui couvre 51 ha, n'était pas, à l'époque, entièrement planté. Les premières pierres du cellier de Vougeot furent posées vers 1120 et celles du château en 1550. A la Révolution, les biens nationaux sont vendus et les moines sont chassés du monastère. Des trappistes pourront réintégrer l'abbaye en 1898. Ils y sont toujours aujourd'hui.Pendant près d'un siècle, le clos de Vougeot restera la propriété d'une seule famille. Puis la vigne est vendue et morcelée. On ne compte pas moins de quatre-vingts propriétaires actuellement. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le château est occupé, entretenu et mis en valeur par la Confrérie des chevaliers du Tastevin, créée en 1934. Les personnalités les plus célèbres ont été intronisées au château du clos de Vougeot : chefs d'Etat, prix Nobel, vedettes sportives ou médiatiques. Chaque année, des milliers de personnes assistent aux chapitres et plusieurs centaines sont intronisées : ' Par Bacchus dieu du vin, par Noé père de la vigne, par saint Vincent, patron des vignerons, nous vous armons chevalier du Tastevin! ' Et voilà autant d'ambassadeurs de la Bourgogne dans le monde.Le clos de Vougeot est un exemple unique en Bourgogne d'un clos de 50 ha, avec son château au milieu (système plus typiquement bordelais que bourguignon). Les Cisterciens l'ont créé et près de 900 ans après, leur chef-d'oeuvre est toujours en place.
En 1098, une vingtaine de moines quittent l'abbaye de Molesme et s'installent parmi les roseaux (cistels), dans la forêt de Citeaux. Ils font voeux de vivre dans la prière et la pauvreté selon la règle de saint Benoît. Jusqu'au milieu du XIIe siècle, les donations se succèdent. Les vignes sont acceptées très tôt pour les besoins de la liturgie et pour satisfaire au devoir d'hospitalité. Enfin, le vin occupe une place importante dans la pharmacopée de l'époque.En 1112, l'arrivée de Bernard de Fontaine et de trente de ses compagnons dynamise la communauté. Commence alors une période d'essaimage : des abbayes cisterciennes sont créées dans toute l'Europe. En France, de nos jours, on peut encore voir Pontigny ou Fontenay en Bourgogne, ou encore Sénanque dans le sud de la France.Concernant le vignoble, les moines ne se contentaient pas d'attendre la charité; ils pouvaient, à l'occasion, acheter ou échanger le morceau de vigne qui leur manquait, procédant en quelque sorte à un remembrement avant l'heure. Pour autant, ils n'ont pas été les premiers à cultiver la vigne en Côte-d'Or. D'autres abbayes (Bèze, Saint-Germain-des-Prés, Langres...) et des seigneurs laïcs possédaient déjà des domaines. Le génie des Cisterciens a été de mettre en valeur, de la meilleure façon qu'il soit, leur patrimoine grâce à leur esprit d'observation et d'organisation.Partis de rien en 1098, en dépit du déclin spirituel amorcé dès le XIIIe siècle et des difficultés financières traversées par l'abbaye, les Cisterciens possédaient, au début du XVIIIe siècle, entre 9 000 et 11 000 hectares (selon les sources) dont 120 ha de vignes. Le clos de Vougeot, qui couvre 51 ha, n'était pas, à l'époque, entièrement planté. Les premières pierres du cellier de Vougeot furent posées vers 1120 et celles du château en 1550. A la Révolution, les biens nationaux sont vendus et les moines sont chassés du monastère. Des trappistes pourront réintégrer l'abbaye en 1898. Ils y sont toujours aujourd'hui.Pendant près d'un siècle, le clos de Vougeot restera la propriété d'une seule famille. Puis la vigne est vendue et morcelée. On ne compte pas moins de quatre-vingts propriétaires actuellement. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le château est occupé, entretenu et mis en valeur par la Confrérie des chevaliers du Tastevin, créée en 1934. Les personnalités les plus célèbres ont été intronisées au château du clos de Vougeot : chefs d'Etat, prix Nobel, vedettes sportives ou médiatiques. Chaque année, des milliers de personnes assistent aux chapitres et plusieurs centaines sont intronisées : ' Par Bacchus dieu du vin, par Noé père de la vigne, par saint Vincent, patron des vignerons, nous vous armons chevalier du Tastevin! ' Et voilà autant d'ambassadeurs de la Bourgogne dans le monde.Le clos de Vougeot est un exemple unique en Bourgogne d'un clos de 50 ha, avec son château au milieu (système plus typiquement bordelais que bourguignon). Les Cisterciens l'ont créé et près de 900 ans après, leur chef-d'oeuvre est toujours en place.