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De nouvelles armes contre les champignons

La vigne - n°85 - février 1998 - page 0

Après plusieurs années de calme, les nouveaux fongicides se bousculent. Ils présentent des modes d'action originaux et permettront de repenser les programmes de traitements, en alternant les familles chimiques pour limiter les risques d'apparition de résistances.

Après plusieurs années de calme, les nouveaux fongicides se bousculent. Ils présentent des modes d'action originaux et permettront de repenser les programmes de traitements, en alternant les familles chimiques pour limiter les risques d'apparition de résistances.

Après trois années sans grandes nouveautés, nous annoncions l'an dernier l'arrivée sur le marché de nouvelles matières actives (La Vigne n° 74). Certaines, comme l'azoxystrobine ou l'association fludioxonil-cyprodinil, ont d'ores et déjà obtenu leurs homologations. D'autres ne sauraient tarder. Mais de nouvelles substances actives viendront, à plus ou moins long terme, compléter cette première fournée. En effet, lors de la cinquième conférence internationale sur les maladies des plantes, organisée par l'ANPP (Association nationale de protection des plantes) à Tours en décembre, beaucoup de firmes présentaient de nouveaux fongicides vigne.Les antimildious avaient déjà été cités dans La Vigne en février 1997. Ils agissent sur la respiration cellulaire et ont un large spectre d'action : l'azoxystrobine, de Sopra, strobilurine autorisée contre cinq maladies cryptogamiques, et la famoxadone, baptisée par DuPont de Nemours, Famoxate, unique représentant de la famille chimique des oxazolidinediones. Cette molécule est avant tout un antimildiou, même si elle agit sur l'anthracnose, l'excoriose, l'oïdium et, dans une moindre mesure, sur le black-rot. L'association de chacune de ces matières actives avec le cymoxanil leur confère une action curative.L'azoxystrobine est homologuée contre l'oïdium. Une autre strobilurine, le krésoxim-méthyl, de BASF, devrait l'être bientôt. Ces molécules possèdent une action préventive en affectant la germination des spores, mais aussi une action éradicante. Dans les essais rapportés par la firme lors des journées de l'ANPP, l'efficacité de ce produit se montre au moins équivalente à celle du tébuconazole (100 g/ha pour les deux). Sur black-rot, elle est comparable à celle du flusilazole. A côté de ces strobilurines, Bayer présentait un nouvel inhibiteur de la biosynthèse des stérols, la spiroxamine. Cette substance active appartient à une nouvelle famille chimique : les spirocétalamines. Cependant, le mode d'action de cette molécule est différent de celui des autres IBS utilisés en viticulture.En effet, l'enzyme inhibée n'est pas la même. Ce fongicide systémique a des propriétés préventives mais aussi curatives et éradicantes. Appliqué à une cadence de dix jours, il donne de meilleurs résultats que le soufre, notamment sur grappes. A la même cadence, ses performances rivalisent avec celles d'un tébuconazole appliqué, lui, à quatorze jours. L'homologation de ce produit devrait être demandée sous le nom de Prosper, marque commerciale contenant 500 g/l de spiroxamine et s'utilisant à 0,6 l/ha.Le quinoxyfen de DowElanco appartient à une nouvelle famille chimique, celle des phénoxyquinoléines. Comme il est sans effet sur la respiration cellulaire et la biosynthèse des stérols, son mode d'action, encore non élucidé, diffère de celui des autres antioïdiums. Ce fongicide préventif inhibe la germination des spores, bloque la croissance du tube germinatif et la pénétration du champignon dans la baie. Dans les essais présentés par la firme, appliqué tous les dix jours, son efficacité s'est avérée équivalente, sinon bien supérieure à celle du soufre. A quatorze jours, ses performances sont comparables à celles du tébuconazole.Après Scala, Géoxe et Switch, d'autres antibotrytis sont encore dans les cartons des firmes. Le fluazinam est une pyridinamine déjà utilisée en France contre le mildiou de la pomme de terre. Cette molécule inhibe la germination des spores, l'élongation des filaments germinatifs et la croissance mycélienne du botrytis. D'après des études de laboratoire menées par ISK et l'Inra, il n'y a pas de résistance croisée entre le fluazinam et les benzimidazoles, les phénylcarbamates, les dicarboximides et les anilinopyrimidines. Les observations menées durant deux ans dans le vignoble français n'ont pas montré de dérive de sensibilité du botrytis vis-à-vis de ce fongicide.Le fenhexamid, issu de la recherche de Bayer, est quant à lui le premier représentant de la famille des hydroxyanilides. Son mode d'action, encore non élucidé, est différent de celui des autres botryticides connus avec lesquels aucune résistance croisée positive n'a été mise en évidence. Ce fongicide de contact, préventif, inhibe l'élongation des filaments germinatifs et du mycélium, ce qui explique son effet antipénétrant. Même après cinq à six années d'applications consécutives sur le même site, au rythme de trois ou quatre traitements par an, aucune sélection de souche de moindre sensibilité n'a été observée.Des études menées en laboratoire ont cependant montré qu'il existait des souches de botrytis moins sensibles au fenhexamid pouvant le métaboliser. Cependant, cela n'a pas d'incidence sur l'efficacité de la molécule en plein champ. En effet, ces souches sont aussi plus sensibles au gel et montrent une sporulation réduite, ce qui limite leur progression d'année en année.Grâce à toutes ces nouveautés, les vignerons bénéficieront à l'avenir d'un plus large choix de familles chimiques leur permettant de combiner dans un programme, différents modes d'action et ainsi de déjouer les résistances éventuelles des souches de champignons.

Après trois années sans grandes nouveautés, nous annoncions l'an dernier l'arrivée sur le marché de nouvelles matières actives (La Vigne n° 74). Certaines, comme l'azoxystrobine ou l'association fludioxonil-cyprodinil, ont d'ores et déjà obtenu leurs homologations. D'autres ne sauraient tarder. Mais de nouvelles substances actives viendront, à plus ou moins long terme, compléter cette première fournée. En effet, lors de la cinquième conférence internationale sur les maladies des plantes, organisée par l'ANPP (Association nationale de protection des plantes) à Tours en décembre, beaucoup de firmes présentaient de nouveaux fongicides vigne.Les antimildious avaient déjà été cités dans La Vigne en février 1997. Ils agissent sur la respiration cellulaire et ont un large spectre d'action : l'azoxystrobine, de Sopra, strobilurine autorisée contre cinq maladies cryptogamiques, et la famoxadone, baptisée par DuPont de Nemours, Famoxate, unique représentant de la famille chimique des oxazolidinediones. Cette molécule est avant tout un antimildiou, même si elle agit sur l'anthracnose, l'excoriose, l'oïdium et, dans une moindre mesure, sur le black-rot. L'association de chacune de ces matières actives avec le cymoxanil leur confère une action curative.L'azoxystrobine est homologuée contre l'oïdium. Une autre strobilurine, le krésoxim-méthyl, de BASF, devrait l'être bientôt. Ces molécules possèdent une action préventive en affectant la germination des spores, mais aussi une action éradicante. Dans les essais rapportés par la firme lors des journées de l'ANPP, l'efficacité de ce produit se montre au moins équivalente à celle du tébuconazole (100 g/ha pour les deux). Sur black-rot, elle est comparable à celle du flusilazole. A côté de ces strobilurines, Bayer présentait un nouvel inhibiteur de la biosynthèse des stérols, la spiroxamine. Cette substance active appartient à une nouvelle famille chimique : les spirocétalamines. Cependant, le mode d'action de cette molécule est différent de celui des autres IBS utilisés en viticulture.En effet, l'enzyme inhibée n'est pas la même. Ce fongicide systémique a des propriétés préventives mais aussi curatives et éradicantes. Appliqué à une cadence de dix jours, il donne de meilleurs résultats que le soufre, notamment sur grappes. A la même cadence, ses performances rivalisent avec celles d'un tébuconazole appliqué, lui, à quatorze jours. L'homologation de ce produit devrait être demandée sous le nom de Prosper, marque commerciale contenant 500 g/l de spiroxamine et s'utilisant à 0,6 l/ha.Le quinoxyfen de DowElanco appartient à une nouvelle famille chimique, celle des phénoxyquinoléines. Comme il est sans effet sur la respiration cellulaire et la biosynthèse des stérols, son mode d'action, encore non élucidé, diffère de celui des autres antioïdiums. Ce fongicide préventif inhibe la germination des spores, bloque la croissance du tube germinatif et la pénétration du champignon dans la baie. Dans les essais présentés par la firme, appliqué tous les dix jours, son efficacité s'est avérée équivalente, sinon bien supérieure à celle du soufre. A quatorze jours, ses performances sont comparables à celles du tébuconazole.Après Scala, Géoxe et Switch, d'autres antibotrytis sont encore dans les cartons des firmes. Le fluazinam est une pyridinamine déjà utilisée en France contre le mildiou de la pomme de terre. Cette molécule inhibe la germination des spores, l'élongation des filaments germinatifs et la croissance mycélienne du botrytis. D'après des études de laboratoire menées par ISK et l'Inra, il n'y a pas de résistance croisée entre le fluazinam et les benzimidazoles, les phénylcarbamates, les dicarboximides et les anilinopyrimidines. Les observations menées durant deux ans dans le vignoble français n'ont pas montré de dérive de sensibilité du botrytis vis-à-vis de ce fongicide.Le fenhexamid, issu de la recherche de Bayer, est quant à lui le premier représentant de la famille des hydroxyanilides. Son mode d'action, encore non élucidé, est différent de celui des autres botryticides connus avec lesquels aucune résistance croisée positive n'a été mise en évidence. Ce fongicide de contact, préventif, inhibe l'élongation des filaments germinatifs et du mycélium, ce qui explique son effet antipénétrant. Même après cinq à six années d'applications consécutives sur le même site, au rythme de trois ou quatre traitements par an, aucune sélection de souche de moindre sensibilité n'a été observée.Des études menées en laboratoire ont cependant montré qu'il existait des souches de botrytis moins sensibles au fenhexamid pouvant le métaboliser. Cependant, cela n'a pas d'incidence sur l'efficacité de la molécule en plein champ. En effet, ces souches sont aussi plus sensibles au gel et montrent une sporulation réduite, ce qui limite leur progression d'année en année.Grâce à toutes ces nouveautés, les vignerons bénéficieront à l'avenir d'un plus large choix de familles chimiques leur permettant de combiner dans un programme, différents modes d'action et ainsi de déjouer les résistances éventuelles des souches de champignons.

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