Plusieurs interprofessions prélèvent des bouteilles en grandes surfaces. Les vins collectés sont ensuite dégustés et analysés. Les producteurs concernés sont avisés des résultats. Ces démarches ont un but éducatif.
Plusieurs interprofessions prélèvent des bouteilles en grandes surfaces. Les vins collectés sont ensuite dégustés et analysés. Les producteurs concernés sont avisés des résultats. Ces démarches ont un but éducatif.
On contrôle une bouteille pour juger si la qualité du vin est conforme aux critères de l'appellation et aux attentes légitimes du consommateur, indique Muriel Barthe, responsable du service technique au CIVB (Comité interprofessionnel du vin de Bordeaux). ' Il faut avoir une garantie de qualité de nos productions, sans arrêt les comparer ', renchérit Philippe Gros, responsable qualité des vins du Languedoc (CIVL). ' Ce besoin d'information nous permet de définir des axes de travail précis ', ajoute Dominique Meluc, au BIVB (Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne), qui parle d'action à but éducatif et non pas répressif. ' De la même manière qu'on garantit une origine, on voudrait arriver à une garantie de qualité ', résume François Ley, directeur de l'interprofession des vins de Touraine-Val de Loire (CIVTL).Généralement, les prélèvements sont effectués deux fois par an dans les linéaires, au printemps et à l'automne, à raison d'une centaine d'échantillons à chaque fois (mille références par an pour les vins de Bordeaux). Confiés neuf fois sur dix à une société extérieure, ils répondent à un cahier des charges précis. On peut choisir plusieurs types de collecte : par appellation, exhaustive, aléatoire... ou brouiller les cartes : en 1995, par exemple, ' pour un corbières à 8 F prélevé dans un rayon, nous prenions un vin d'une autre appellation et de même prix, de façon à comparer la qualité de nos vins dans une même gamme de prix ', explique Philippe Gros. Un travail qui a permis de constater que les vins du Languedoc étaient plutôt bien positionnés dans les tranches de 8 et 30 F.Puis un jury composé de viticulteurs et de négociants, parfois de consommateurs, se réunit. ' On déguste à l'aveugle et on analyse le vin mais on regarde aussi les prix, les bouteilles, l'habillage, le type et la qualité de bouchon ', témoigne Michel Deflache, directeur de l'UIVB (Union interprofessionnelle des vins du Beaujolais). ' Le contrôle analytique permet de comprendre les liens qui existent entre certains défauts constatés sur les vins ', note Muriel Barthe. ' Dire d'un vin qu'il n'est pas bon ne suffit pas ', renchérit Françoise Dijon, responsable du département qualité au Comité interprofessionnel des vins des côtes du Rhône et vallée du Rhône.Les causes d'altération sont multiples: ' Un défaut du vin peut être lié à son vécu, du producteur au linéaire. On a retrouvé des vins blancs en grande distribution, cinq ou six ans après qu'ils aient quitté le chai ', dit Muriel Barthe.' Chacun juge en parfaite confidentialité ', poursuit le directeur du CIVTL. Une confidentialité qui a permis au système de fonctionner. Une notation de 0 à 5 a été choisie en Touraine : 0 et 1 pour les vins défectueux; 2, passables mais commercialisables; 3, 4 et 5 étant une graduation dans la qualité; ce qui ' permet de ne pas avoir qu'une seule note de dégustation qui serait un couperet : bon ou mauvais '.' En cas de problème, les données sont transmises aux seules entreprises et producteurs concernés ', dit-on en Languedoc et en vallée du Rhône. En Bordelais, tous les signataires du vin prélevé reçoivent un dossier, soit plus de 8 000 entreprises depuis 1987. Les présidents des syndicats disposent aussi, à titre confidentiel, des résultats de leur appellation, ce qui leur permet d'engager en amont des actions de sensibilisation à la qualité. En général, les interprofessions enregistrent deux types de réactions : les indignés qui demandent de quel droit on a prélevé leur vin ou qui rejettent la faute sur la distribution; une majorité de professionnels qui identifient l'erreur ou le lot défectueux et cherchent à comprendre.Pour Françoise Dijon, cette démarche, ' positive plutôt que contraignante ', a permis aux producteurs d'évoluer : ' Tout le monde peut avoir un problème. On est là pour aider à le maîtriser, pas pour porter un jugement. L'objectif est bien la qualité du produit : on doit satisfaire le client '.Est-ce à dire que les vins sont meilleurs depuis qu'il existe des contrôles? ' La qualité augmente globalement, c'est important pour les dix appellations de Languedoc de pouvoir se comparer ', répond Philippe Cros, qui verrait d'un bon oeil un palmarès interne des dix meilleures entreprises.' Sur un historique de deux ans, près de 80 % des bouteilles sont conformes aux critères de l'appellation ', relève le Comité interprofessionnel des vins de la région de Bergerac, qui lance des programmes de recherches sur les bouchons défectueux et le SO2. Des problèmes récurrents que semblent rencontrer toutes les régions viticoles, de même que d'autres liés à la conservation du vin en grande distribution.Car tout se tient. Engager un grand nombre de données permet de réagir et de passer à l'action. Par exemple, en proposant une assistance totale ou partielle au viticulteur qui ne parvient pas à résoudre une difficulté, en encourageant la conduite raisonnée des vignobles, les partenariats entre viticulture et négoce en matière de traçabilité, en se rapprochant de la grande distribution pour former les responsables de rayons...Cela dit, ' ce ne sont pas forcément sur les vins les moins chers qu'on relève le plus de problèmes et pas forcément sur les appellations ou les crus les plus prestigieux que le taux de rejet est le plus faible ', révèle François Ley. Un constat partout vérifié.
On contrôle une bouteille pour juger si la qualité du vin est conforme aux critères de l'appellation et aux attentes légitimes du consommateur, indique Muriel Barthe, responsable du service technique au CIVB (Comité interprofessionnel du vin de Bordeaux). ' Il faut avoir une garantie de qualité de nos productions, sans arrêt les comparer ', renchérit Philippe Gros, responsable qualité des vins du Languedoc (CIVL). ' Ce besoin d'information nous permet de définir des axes de travail précis ', ajoute Dominique Meluc, au BIVB (Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne), qui parle d'action à but éducatif et non pas répressif. ' De la même manière qu'on garantit une origine, on voudrait arriver à une garantie de qualité ', résume François Ley, directeur de l'interprofession des vins de Touraine-Val de Loire (CIVTL).Généralement, les prélèvements sont effectués deux fois par an dans les linéaires, au printemps et à l'automne, à raison d'une centaine d'échantillons à chaque fois (mille références par an pour les vins de Bordeaux). Confiés neuf fois sur dix à une société extérieure, ils répondent à un cahier des charges précis. On peut choisir plusieurs types de collecte : par appellation, exhaustive, aléatoire... ou brouiller les cartes : en 1995, par exemple, ' pour un corbières à 8 F prélevé dans un rayon, nous prenions un vin d'une autre appellation et de même prix, de façon à comparer la qualité de nos vins dans une même gamme de prix ', explique Philippe Gros. Un travail qui a permis de constater que les vins du Languedoc étaient plutôt bien positionnés dans les tranches de 8 et 30 F.Puis un jury composé de viticulteurs et de négociants, parfois de consommateurs, se réunit. ' On déguste à l'aveugle et on analyse le vin mais on regarde aussi les prix, les bouteilles, l'habillage, le type et la qualité de bouchon ', témoigne Michel Deflache, directeur de l'UIVB (Union interprofessionnelle des vins du Beaujolais). ' Le contrôle analytique permet de comprendre les liens qui existent entre certains défauts constatés sur les vins ', note Muriel Barthe. ' Dire d'un vin qu'il n'est pas bon ne suffit pas ', renchérit Françoise Dijon, responsable du département qualité au Comité interprofessionnel des vins des côtes du Rhône et vallée du Rhône.Les causes d'altération sont multiples: ' Un défaut du vin peut être lié à son vécu, du producteur au linéaire. On a retrouvé des vins blancs en grande distribution, cinq ou six ans après qu'ils aient quitté le chai ', dit Muriel Barthe.' Chacun juge en parfaite confidentialité ', poursuit le directeur du CIVTL. Une confidentialité qui a permis au système de fonctionner. Une notation de 0 à 5 a été choisie en Touraine : 0 et 1 pour les vins défectueux; 2, passables mais commercialisables; 3, 4 et 5 étant une graduation dans la qualité; ce qui ' permet de ne pas avoir qu'une seule note de dégustation qui serait un couperet : bon ou mauvais '.' En cas de problème, les données sont transmises aux seules entreprises et producteurs concernés ', dit-on en Languedoc et en vallée du Rhône. En Bordelais, tous les signataires du vin prélevé reçoivent un dossier, soit plus de 8 000 entreprises depuis 1987. Les présidents des syndicats disposent aussi, à titre confidentiel, des résultats de leur appellation, ce qui leur permet d'engager en amont des actions de sensibilisation à la qualité. En général, les interprofessions enregistrent deux types de réactions : les indignés qui demandent de quel droit on a prélevé leur vin ou qui rejettent la faute sur la distribution; une majorité de professionnels qui identifient l'erreur ou le lot défectueux et cherchent à comprendre.Pour Françoise Dijon, cette démarche, ' positive plutôt que contraignante ', a permis aux producteurs d'évoluer : ' Tout le monde peut avoir un problème. On est là pour aider à le maîtriser, pas pour porter un jugement. L'objectif est bien la qualité du produit : on doit satisfaire le client '.Est-ce à dire que les vins sont meilleurs depuis qu'il existe des contrôles? ' La qualité augmente globalement, c'est important pour les dix appellations de Languedoc de pouvoir se comparer ', répond Philippe Cros, qui verrait d'un bon oeil un palmarès interne des dix meilleures entreprises.' Sur un historique de deux ans, près de 80 % des bouteilles sont conformes aux critères de l'appellation ', relève le Comité interprofessionnel des vins de la région de Bergerac, qui lance des programmes de recherches sur les bouchons défectueux et le SO2. Des problèmes récurrents que semblent rencontrer toutes les régions viticoles, de même que d'autres liés à la conservation du vin en grande distribution.Car tout se tient. Engager un grand nombre de données permet de réagir et de passer à l'action. Par exemple, en proposant une assistance totale ou partielle au viticulteur qui ne parvient pas à résoudre une difficulté, en encourageant la conduite raisonnée des vignobles, les partenariats entre viticulture et négoce en matière de traçabilité, en se rapprochant de la grande distribution pour former les responsables de rayons...Cela dit, ' ce ne sont pas forcément sur les vins les moins chers qu'on relève le plus de problèmes et pas forcément sur les appellations ou les crus les plus prestigieux que le taux de rejet est le plus faible ', révèle François Ley. Un constat partout vérifié.