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Un désherbage plus technique

La vigne - n°85 - février 1998 - page 0

L'an dernier sortait le plan d'action pour produire plus propre qui, en limitant l'emploi de simazine et de diuron, veut réduire l'impact de ces matières actives sur le milieu. Ces décisions pourraient modifier les stratégies de désherbage dans certaines régions.

L'an dernier sortait le plan d'action pour produire plus propre qui, en limitant l'emploi de simazine et de diuron, veut réduire l'impact de ces matières actives sur le milieu. Ces décisions pourraient modifier les stratégies de désherbage dans certaines régions.

Désormais, l'emploi annuel de diuron est à 1 800 g/ha, celui de simazine est, lui, plafonné à 1 000 g/ha. Ces restrictions vont-elles profondément modifier les habitudes? Pas partout. En Beaujolais ou en Bourgogne, les habitudes de désherbage, en associant dans une application unique le diuron à d'autres matières actives, limitent déjà l'emploi de cette molécule. Pourtant, malgré ces usages dans les normes, les problèmes environnementaux existent! Dans d'autres régions, ces restrictions auront concrètement plus d'incidences. Arnaud Descôtes, au Comité interprofessionnel des vins de Champagne, raconte que le diuron est utilisé aujourd'hui sur 80 % du vignoble, faute de mieux techniquement ou économiquement!Sous la pression de la distribution, les habitudes consistent en une seule application d'un ' cocktail ' de trois herbicides de prélevée, où le diuron ne dépasse pas forcément le nouveau seuil réglementaire.Cependant, son utilisation sur 80 % des surfaces pose un réel problème environnemental. Dans d'autres régions, le coût du désherbage à base de triazines ou de diuron, modique comparé à d'autres herbicides, a contribué à leur large utilisation qui peut aujourd'hui être remise en cause par la nouvelle réglementation. Les changements de stratégie impliquent forcément des solutions plus coûteuses, soit en nombre d'applications, soit en coût de produits.En effet, les diminutions de doses engendrent une baisse de la persistance d'action des herbicides visés, notamment lors d'une application unique, que l'on peut essayer de combler en leur associant une autre molécule de prélevée, généralement plus coûteuse.Les spécialistes du désherbage proposent de changer les habitudes et de ne plus réaliser un mais deux passages, avec des molécules différentes.Le fractionnement avec le diuron ou la simazine, qui utilise la même matière active à chaque passage mais à dose réduite, est quant à lui remis en cause. Pour répondre aux nouvelles règles, on arrive à des doses fractionnées souvent insuffisantes pour atteindre une efficacité satisfaisante.Les solutions consistent alors à opter pour un désherbage séquentiel ou mixte. Le premier reste un désherbage de prélevée. Il se rapproche du fractionnement, sauf que les substances actives utilisées diffèrent d'un apport à l'autre. Il permet d'alterner les molécules dans le temps et de réduire les doses de diuron.La première application peut contenir de l'oryzalin, du norflurazon, de l'isoxaben, de la pendiméthaline ou de l'oxyfluorfène (à l'automne pour ce dernier), puis on revient avec du diuron à 1 000-1 200 g/ha.Entre cette stratégie et l'enherbement naturel maîtrisé, qui repose sur l'emploi exclusif d'herbicides de post-levée, il existe une pratique intermédiaire : le désherbage mixte qui alterne foliaires et résiduaires. On peut appliquer avant le débourrement un herbicide de prélevée à dose réduite, qui retarde au maximum la deuxième intervention à l'aide d'un herbicide de post-levée.La deuxième approche consiste à démarrer par le post-levée, puis suivre avec un prélevée à demi-dose entre mi-mai et mi-juin, en général du diuron à 1 000-1 200 g/ha. Des essais sont en cours pour juger s'il est possible de substituer au diuron de l'oryzalin ou du norflurazon lors du second passage, pour un désherbage séquentiel ou mixte.Devant ces solutions conseillées par les spécialistes du Columa vigne, les nouvelles matières actives viennent brouiller les cartes. En effet, la flumioxazine (Pledge) donne de bons résultats en application unique. Cependant, elle ne peut pas être utilisée dans tous les vignobles car pour éviter les problèmes de phytotoxicité, les bourgeons doivent être au débourrement à plus de 40 cm du sol, ce qui n'est pas le cas en Beaujolais et en Bourgogne. La firme mène des essais pour juger de son intérêt en désherbage d'automne. Une autre matière active, non encore homologuée, pourrait elle aussi aider à repenser l'application unique : le fluzasulfuron, une molécule d'ISK sélective de la vigne. Mais le coût de ces produits ne permettra pas leur développement partout.' Il faut arriver à alterner les matières actives dans l'espace et le temps, insiste Jérôme Boyer, rapporteur herbicide vigne pour la Protection des végétaux. C'est primordial pour l'environnement et cela limite les inversions de flore. Il faut de lever le pied sur les triazines et le diuron et de gérer au mieux l'emploi de ce dernier. Son point fort comparé aux autres reste l'érigeron et il ne faut pas se priver d'un tel outil. '

Désormais, l'emploi annuel de diuron est à 1 800 g/ha, celui de simazine est, lui, plafonné à 1 000 g/ha. Ces restrictions vont-elles profondément modifier les habitudes? Pas partout. En Beaujolais ou en Bourgogne, les habitudes de désherbage, en associant dans une application unique le diuron à d'autres matières actives, limitent déjà l'emploi de cette molécule. Pourtant, malgré ces usages dans les normes, les problèmes environnementaux existent! Dans d'autres régions, ces restrictions auront concrètement plus d'incidences. Arnaud Descôtes, au Comité interprofessionnel des vins de Champagne, raconte que le diuron est utilisé aujourd'hui sur 80 % du vignoble, faute de mieux techniquement ou économiquement!Sous la pression de la distribution, les habitudes consistent en une seule application d'un ' cocktail ' de trois herbicides de prélevée, où le diuron ne dépasse pas forcément le nouveau seuil réglementaire.Cependant, son utilisation sur 80 % des surfaces pose un réel problème environnemental. Dans d'autres régions, le coût du désherbage à base de triazines ou de diuron, modique comparé à d'autres herbicides, a contribué à leur large utilisation qui peut aujourd'hui être remise en cause par la nouvelle réglementation. Les changements de stratégie impliquent forcément des solutions plus coûteuses, soit en nombre d'applications, soit en coût de produits.En effet, les diminutions de doses engendrent une baisse de la persistance d'action des herbicides visés, notamment lors d'une application unique, que l'on peut essayer de combler en leur associant une autre molécule de prélevée, généralement plus coûteuse.Les spécialistes du désherbage proposent de changer les habitudes et de ne plus réaliser un mais deux passages, avec des molécules différentes.Le fractionnement avec le diuron ou la simazine, qui utilise la même matière active à chaque passage mais à dose réduite, est quant à lui remis en cause. Pour répondre aux nouvelles règles, on arrive à des doses fractionnées souvent insuffisantes pour atteindre une efficacité satisfaisante.Les solutions consistent alors à opter pour un désherbage séquentiel ou mixte. Le premier reste un désherbage de prélevée. Il se rapproche du fractionnement, sauf que les substances actives utilisées diffèrent d'un apport à l'autre. Il permet d'alterner les molécules dans le temps et de réduire les doses de diuron.La première application peut contenir de l'oryzalin, du norflurazon, de l'isoxaben, de la pendiméthaline ou de l'oxyfluorfène (à l'automne pour ce dernier), puis on revient avec du diuron à 1 000-1 200 g/ha.Entre cette stratégie et l'enherbement naturel maîtrisé, qui repose sur l'emploi exclusif d'herbicides de post-levée, il existe une pratique intermédiaire : le désherbage mixte qui alterne foliaires et résiduaires. On peut appliquer avant le débourrement un herbicide de prélevée à dose réduite, qui retarde au maximum la deuxième intervention à l'aide d'un herbicide de post-levée.La deuxième approche consiste à démarrer par le post-levée, puis suivre avec un prélevée à demi-dose entre mi-mai et mi-juin, en général du diuron à 1 000-1 200 g/ha. Des essais sont en cours pour juger s'il est possible de substituer au diuron de l'oryzalin ou du norflurazon lors du second passage, pour un désherbage séquentiel ou mixte.Devant ces solutions conseillées par les spécialistes du Columa vigne, les nouvelles matières actives viennent brouiller les cartes. En effet, la flumioxazine (Pledge) donne de bons résultats en application unique. Cependant, elle ne peut pas être utilisée dans tous les vignobles car pour éviter les problèmes de phytotoxicité, les bourgeons doivent être au débourrement à plus de 40 cm du sol, ce qui n'est pas le cas en Beaujolais et en Bourgogne. La firme mène des essais pour juger de son intérêt en désherbage d'automne. Une autre matière active, non encore homologuée, pourrait elle aussi aider à repenser l'application unique : le fluzasulfuron, une molécule d'ISK sélective de la vigne. Mais le coût de ces produits ne permettra pas leur développement partout.' Il faut arriver à alterner les matières actives dans l'espace et le temps, insiste Jérôme Boyer, rapporteur herbicide vigne pour la Protection des végétaux. C'est primordial pour l'environnement et cela limite les inversions de flore. Il faut de lever le pied sur les triazines et le diuron et de gérer au mieux l'emploi de ce dernier. Son point fort comparé aux autres reste l'érigeron et il ne faut pas se priver d'un tel outil. '

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